Je vis dans une bulle de lac. Parfois j'ai même l'impression que cette bulle de lac est une sorte de réalité alternative...
Cette réalité qui se définit entre lac et forêt se nuance en différentes ambiances humaines. Avril et mai sont, lorsqu'ils sont jolis, certainement mes mois préférés. Le village est presque désert. Le lac se libère de ses glaces à mesure que chauffe le soleil. L'on renait. J'inspire l'air du temps. Je nourris ma zénitude intérieure de cette étendue bleutée qui sublime ma vue. J'expire et respire.
Les bateaux réapparaissent autour de juin. À ce moment là, je traverse une petite nostalgie. Je sais que l'invasion se prépare. Juillet et aout sont les deux mois où le village et le lac se transforment en un terrain de jeux pour adultes privilégiés. L'on fait avec. Ainsi va la vie. Et elle est quand même bien belle. Puis, septembre et octobre apaisent les excès de l'été. Les bateaux s'en vont, les quais se défont, les chalets se ferment, le temps se rafraichit. Juste avant de retrouver ses glaces, le lac inspire un dernier souffle sauvage. Ensuite, à coups de frette et tempêtes, l'hiver emprisonne l'étendue limpide durant de longs mois. Le lac se transforme en un désert polaire.
J'aime le lac en son entier. En ses différentes saisons, je l'apprécie. Mais à force de l'aimer, j'en découvre les peines de le voir tant exploité durant les mois d'été. Cette exploitation humaine n'est pas causée par un flot de touristes mais plutôt par un flot de citadins. La bulle s'agrandit et une ambiance familiale s'installe. Le village devient un paradis pour les enfants. Les adultes, souriants, relaxent. Malheureusement, la nature fait les frais de ces mois là. Car l'endroit est aussi un lieu de villégiature qui abuse des moteurs en tout genre. J'habite cette bulle de lac, à l'année, depuis une décennie. Et toujours je m'étonne de comprendre que le silence du citadin n'est définitivement plus le même que le mien.
Je me souviens alors de ma vie de citadine. De ma décennie montréalaise pleine de bruits et de brouhahas. Tout est question de perceptions et de contextes. Lorsque l'on est baigné dans le bruit à l'année longue, passer un mois au lac en utilisant son bateau à gogo est reposant. Mais pour celui qui s'imprègne de son atmosphère naturelle, de ses silences qui n'en sont pas (car ils sont toujours peuplés du piaillements des oiseaux et du souffle des vents dans les arbres), l'introduction de tous ces moteurs en cet environnement est presque douloureuse.
M'zelle Soleil, de son coté, voit revenir les bateaux avec un enthousiasme que je n'ai pas le coeur de brimer. En ses yeux d'enfance, elle y voit revenir la vie qui s'éclate, les rires qui éclaboussent les jours et le fun en boite. Mais tout ceci pourrait aussi exister avec des voiles et des canots! Mais cela serait alors une autre réalité alternative.
En fait, il existe toutes sortes d'alternatives à la réalité citadine. À cette réalité urbaine qui est désormais une norme de société. En cette norme, je me marginalise. Je nage à contre-courant en ma bulle de lac. Et, évidement, lorsque je veux me dépayser les idées, c'est en ville que je vais...
7 commentaires:
un endroit très inspirant pour vivre. Idem ici. L'air pur, la campagne, la montagne, la rivière. Et on s'évade à la ville lorsque vient le temps de changer d'air. Très inspirant et juste comme texte! Merci!
Ton petit coin de paradis me fait envie. Ici ce qui gâche le notre c'est la centrale nucléaire toute proche
Je trouve tellement beau ton coin même si je ne le visite qu'en photos ;)
Ça me donne envie d'être où tu es. D'être dans un village paisible et beau à en couper le souffle. Un jour, peut-être je trouerais mon oasis!
M comme Maman, merci :) Oui un endroit où il fait bon vivre. Il va falloir que j'aille humer l'air du tien un de ces jours ;) Ou que l'on aille se changer les idées en ville...
Minutepapillon, même si je te dis qu'il neige ce matin? J'avoue que ta centrale nucléaire me fait un peu peur...
Looange, je crois que nous sommes choyés, si tu passes par là avec ta tribu, fais-moi signe! ;)
Jane, c'est vrai que c'est mon oasis. Je te souhaite de trouver le tien bientôt :)
Moi je dis que c'est toute la beauté de vivre en campagne, par choix en plus!
C'est beau de voir un lac caller ;)
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campbell hausfeld
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