Les étapes de la petite enfance qui font grandir les parents...
M’zelle Soleil deux ans et demie est propre. Elle porte des petites culottes. Elle clame à tout vent qu'elle est grande. Elle comprend bien le principe de propreté et l’accepte sans problème. Ceci n’empêche pas des accidents à répétitions qui me font me remettre en question autant qu’ils me frisent les nerfs en boucles. Chez nous, la propreté de l’enfant s’est fait avec si peu de souci qu’il fallait bien que cela coince un peu à un moment donné...
Depuis ses dix huit mois où nous avons commencé à sérieusement introduire le concept, nous n’avons jamais eu de confrontation. La transition s’est faite naturellement, elle a débuté très vite avec la fin des grosses commissions dans ses « couches culottes », ce qui nous a fait grand plaisir. Elle se fait docile, une fois bien installée, elle se vide sans trouble. Une vraie petite poupée! Toute contente de se sentir devenir grande, elle s’applique à assimiler le principe. Tout l’hiver, pour la préparer, je lui répète la même rengaine : « Plus de neige, plus de couches ma Liloo». Petit à petit l'on change de routine. Ainsi la neige a fondu, maintenant elle ne porte des couches que pour dormir. Au début, le jour, tout est allé comme sur des roulettes. Nous ne savions qu’en penser tellement cela se révélait facile, puis ont commencé les accidents à la file. Et j’ai commencé la ronde des lessives!
J’ai fini par comprendre la source du problème, si je lui demandais : « Lily as-tu envie de faire pipi? » elle me répondait obligatoirement « non » et invariablement, quinze minutes plus tard, alors qu’elle était concentrée à faire quelque chose, elle me disait d’une petite voix : « Maman j’ai envie pipi! » Le temps que j’enregistre et je la retrouve dans une belle flaque! À situer si elle n’arrivait pas à savoir quand elle avait envie ou si elle n’avait tout simplement pas envie de me répondre « oui » le moment venu la frontière était mince…
Au garde à vous maman gendarme! Après chaque accident, arrive le temps de faire la leçon, et que je t’explique les principes du truc et les bases de la vie, et que je te sermonne un petit coup. Et que je serre la mâchoire tandis que l’enfant rebelle se fait les dents de lait sur le gendarme maternel. Il m'est de plus en plus difficile de garder mon calme sur ce sujet liquide. J'ai les nerfs qui grincent. Et que le même manège recommence le jour suivant et celui d’après et ainsi de suite...
Je commence à soupeser sérieusement le problème. J’en arrive à comprendre que si , en théorie, elle est propre, en pratique, c’est à moi de penser quand elle doit se soulager! C'est à moi de rythmer ses pipis?!? Hum! La logique me percute de plein fouet. Je cogite sur ce sujet délicat. Mais si je l’emmène de force toutes les deux-trois heures finira-t-elle par apprendre? Si je l’emmène de force, j’évite les accidents, mais est-ce que l’on avance vraiment? Par contre si je lui laisse la responsabilité de la chose, je suis bonne pour un autre lavage encore et encore! J’essaie de trouver un équilibre. Un équilibre qui me permettrait de ne pas passer mon temps à laver ses pantalons et qui lui permettrait de grandir consciemment. Pas facile à trouver cet équilibre là! Il n'y a pas de lignes précises où se poser les fesses. Cependant mon brin de fille est bien moins terrible que d'autres enfants dont les mamans témoignent sur la Toile. Cela me rassure.
L'enfant est comme une éponge qui reflète son environnement. La constance parentale est une discipline en soi. C'est un ingrédient essentiel à une bonne recette d'enfance. Mais je ne suis qu’humaine, lorsque je lui demande trois coups de suite d’aller faire pipi, qu’elle me fait front vigoureusement à chaque fois pour se retrouver pas maligne dans sa pisse trois minutes plus tard, cela me met les nerfs à vif! Je crois pourtant que dans un sens je suis autant dans le tort qu'elle. C'est à moi de trouver la solution qui nous sortira de ce petit pétrin. Je réalise que le bol des toilettes tient aussi de lieu de punition. Je me souviens d’une théorie que j’ai lue dans l’un de ces nombreux articles que je dévore, à droite et à gauche, sur la psychologie infantile. De cette même théorie qui fait que la chambre de M'zelle Soleil n'est jamais l'endroit où elle doit avaler ses frustrations bambines. J’en déduis qu’il est fortement possible qu’elle associe le lieu de punition avec le concept de propreté. C’est un mauvais point pour moi.
J’en discute avec son père et nous décidons d’inaugurer le tabouret de punition (comme à la télévision). Depuis, étonnement, elle rechigne moins à aller toute seule faire ses besoins. Évidemment le fait que je me sois fâchée toute rouge un soir où mes patiences étaient à bout doit aussi peser dans la balance d’obéissance. Ce matin, je lui demande tendrement d’aller faire pipi, elle commence par lever le petit bout de son nez, prête à faire son effrontée lorsque je lui lance un regard noir qui lui fait rapidement baisser le menton et filer aux toilettes! Toute fière elle s’exclame alors : « Regarde maman, j’ai fait un gros pipi, t’es contente? ». Je la félicite affectueusement. Je suis aussi très contente de passer moins de temps devant ma machine à laver! Je me rappelle l’une des règles que j’ai assimilé au détour d’une lecture, une règle qui stipulait qu’avant toute autre chose, l’enfant se nourrit du contentement et de l’attention de ses parents…
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