lundi, novembre 05, 2007

Vrac

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Vrac

Lundi matin. Atmosphère gelée de novembre. J'avale mon spleen automnal. C’est toujours avec un serrement de cœur qui balance entre deux émotions que je la regarde s’éloigner dans les bras de son père. Petit bout de fille qui grandit. Au détour d’une lessive pas encore faite, Shni le petit génie se pose sur le bouchon de mon assouplissant, il me dit :

- Tu vas quand même pas scotcher l’écran alors qu’il fait si beau soleil dehors.
- Mais je dois travailler, je dois retrouver des routines plus professionnelles, je suis ma propre structure...
- Hum, cela doit être dur, tu es construite de quoi?
- Hein? Mais qu’est-ce que tu me veux d’abord !?! Zoou! Allez, fais-moi de l’air! La maison est pas en bordel, va voir ailleurs si j’y suis. Tiens, va voir dehors, il fait si beau soleil!!! Et je t'accordes un soupçon de raison, même si tu m’énerves, je vais sûrement aller y mettre le nez lorsque midi aura sonné. Le soleil aura réchauffé le jour. Mais là, tu vois, je vais étudier la rigidité de mes structures, alors zoou...

Je brouillonne dans ma tête, sur papier, je brouillonne des idées dispersées. Ces papiers sont à leur tour gribouillés par la main bambine de M’zelle Soleil. Je feuillète mes carnets barbouillés. Les gribouillis me rappellent les balancements de mon coeur. Je tangue. Je me tourne la cervelle vers l’avenir. Je cogite écriture et traduction. Je me balade dans les choux. Je finis ma lecture de « La traduction est une histoire d’amour ». Il faut absolument que je mette la main sur le dernier Libraire avec Jacques Poulin. J’accroche à mes pensées éparses ce passage qui me souffle:

« (…) dans son carnet de notes tout sale et couvert de ratures : « Car bien souvent les exilés n’emportent pas de terre aux semelles de leurs souliers; ils n’emportent rien d’autre qu’un nuage de poussière dorée et dansante qui nimbera tous les êtres, toutes les choses, tous les paysages sur lesquels se poseront leurs regards, s’attarderont leurs caresses; et ce poudroiement infime, impalpable, fait des cendres mortes et de pollen fécond s’appelle la langue » Il précisa que ce texte était de Sylvie Durastanti et je fus heureuse d’apprendre qu’il s’agissait d’une traductrice (…) » page 87

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