À chacun sa vie, à chacun sa "coolitude"…
Instants de solitude, prise dans une spirale de ménage, j’écoute en boucle Pascale Picard, je fais des loops sur cette chanson. La grisaille m’indiffère, je passe par dessus les humeurs lourdes de ma belle-mère en pénitence. Lily-Soleil fait de la fièvre, Juan pense que ce sont ses molaires qui poussent. Je crains plutôt qu’elle n’ait pris froid durant les deux derniers jours passés avec sa grand-mère paternelle! Je me sens coupable d'avoir profité de quelques bribes d'individualité. Je raisonne ce tourbillon qui m'éviscère les entrailles, je grogne, cet état fiévreux me mine. Dès que cela touche mon enfant cela vise droit dans le cœur. Je suis une mère louve...
Ma belle-mère, elle, a juste le don de me taper sur le système et quelques affinités réciproques à ce sujet. En fait, nous sommes comme deux poules, l’une, les fesses bien serrées et l'esprit bien fermé, n’aime pas partager sa basse-cour et l’autre, bien délurée et la liberté bien trempée, existe dans sa propre basse-cour et refuse de se faire picorer les plumes! Bref, ce sont des tensions belle-mère belle-fille d’une banalité universelle. Karma quand tu nous tiens!
Le beau-père (tout le portrait de mon homme) est un charme que je libère de ses chaines, ce qui a le don de faire enrager sa femme! Mais c'est plus fort que ma pomme, l'amour que je porte à mon homme se réverbére sur les rides de son père. En ces quelques troubles domestiques, Juan s’écartèle un peu le coeur au milieu de nos querelles silencieuses, cela me peine. Je me force donc à ne pas envenimer les situations qui lui font du mal, j’avale ces douleurs que je ressens pour mieux laisser remonter mes gentillesses à la surface des heures qui s'effacent. Je n’en finis plus de faire du ménage, cela me calme les nerfs, Shni mon petit génie sourit du haut de l'étagère encore poussièreuse! Il s'amuse de ma lassitude ménagère. Je n’en finis plus de faire du ménage et pourtant il me semble que c’est toujours le bordel…
Shni virevolte et vient se poser sur mon épaule. Il me chuchote tendrement:
- Etolane, le ménage est une histoire sans fin, il ne sert à rien de trop y penser, ce n'est rien d'autre qu'une discipline à laquelle chacun doit se plier s'il ne veut pas vivre dans un taudis...
- Mais mon cher Shni, n'y a-t-il point des taudis propres et bien rangés dans quelques bidonvilles de la planète?
- Ceci est bien difficile mais ce n'est surement pas impossible...
- Alors "taudis" n'est point le bon terme pour exprimer ce concept que tu désires partager.
- En effet, maintenant que tu le mentionnes, tu as raison. Ceci demande réflexions.
L'étrange créature fronce l' un de ses minuscules sourcils avant de s'évaporer dans l'air du temps qui l'aspire. Je soupire et continue mes ingrates tâches...
Qu'importe, je m’évade les idées noires avec le retour de Vanessa. Je suis contente de la revoir sortir de ses tanières. Cela me rend l’humeur plus légère, je suis sure que son nouveau Cd aura le don d’ajouter une petite touche de fantaisie à mes futurs jours enrobés d’arctique. Vanessa m’évade l’esprit et je l’en remercie. Même si je ne voudrais pas échanger ma vie avec la sienne, je suis heureuse de savoir qu’elle existe. Sa vie m’inspire le bonheur, sa vie me rassure, savoir qu’il existe une Vanessa Paradis sur Terre me fait du bien à l’âme. Bon ok, j’envie un peu son karma de feu de Dieu mais bon, comme le dit le dicton: « À chacun son Karma… » et à chacun sa "coolitude"…
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