vendredi, octobre 09, 2020

Transformer la haine en pitié et la pitié en empathie...

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Lorsque je me suis retrouvée, pour la première fois, en handicap physique visible (entre 12 et 14 ans), j'ai subi la pitié dans les yeux des gens et j'en ai entendu bien des réflexions soufflées en mon dos. Ce qui faisait aussi mal que les maux en mon dos!

Il n'y a rien de plus humiliant, dénigrant, rapetissant que d'être un objet de pitié. Je n'ai jamais compris ceux qui s'y vautraient. Ceux qui la recherchaient. Car il n'y a vraiment rien de constructif à en retirer à long terme. La pitié ne rassure que celui qui la donne.

De cette pénible expérience, j'ai décidé d'éradiquer la notion de pitié en moi. Pour ne pas faire ressentir à autrui ce que l'on m'avait fait ressentir. C'est à partir de ce moment là que j'ai perçu que l'on avait le contrôle sur son mental. Je devais avoir seize ans et des poussières. À force de m'y appliquer, j'ai remplacé toutes les émotions de pitié que je pouvais ressentir par de l'empathie.

L'empathie apporte autant à celui qui la donne qu'à celui qui la reçoit. La pitié ne fait plus vraiment partie de la panoplie d'émotions qui font partie ma vie, sauf en cas de dernier recours. 

La pitié versus l'empathie

La pitié est facile, primale, superficielle, pauvre de sens. L'empathie demande plus de travail intérieur, plus de profondeur humaine, plus d'effort mental. Mais elle a aussi le mérite de développer l'esprit de compassion. L'empathie enrichit celui qui la donne et réconforte celui qui la reçoit. 

Parfois, j'ai l'impression que l'empathie et la compassion sont en voie d'extinction. À mesure que la haine gagne du terrain, l'empathie s'efface. La facilité semble avoir pris le dessus des mentalités modernes. La difficulté n'étant plus guère valorisée par les temps qui courent...

Pour arriver à contrôler le fil de ses pensées, il faut en reconnaître les sensations. Puis en contrôler l'émotion qui la suit. Et la transformer en une autre, de son choix. Meilleure à la santé mentale. 



Ainsi je prends le contrôle de ma cervelle qui fait ce que je décide du cours de mes émotions. Je prends le contrôle des instincts  primitifs du cerveau reptilien!

Au fil des années, j'ai décidé d'éradiquer d'autres émotions négatives pour me libérer l'esprit. J'ai décidé que la haine et la jalousie n'avaient pas de place en mon cœur. Qu'elles étaient toxiques à mon être et que je refusais de m'en nourrir. 

L'éradication de ces émotions en mon coeur me permet de me sentir mieux en ma tête même si mon corps me fait la guerre. En ces diverses réflexions silencieuses, j'ai trouvé que la pitié était un bon substitut pour les sensations de haine. 

La pitié versus la haine


Je n'utilise donc la pitié qu'en dernier recours. Lorsque j'ai besoin de transformer une émotion de haine qui jaillit trop fortement. Sinon j'utilise l'indifférence à cet effet. Une émotion parfaite pour neutraliser la toxicité que génère la haine. 

Et lorsque je serai très vieille, peut-être même que je pourrai transformer la haine directement en empathie, sans même y penser ni m'y forcer? 

Quant à la jalousie, j'ai décidé de la remplacer par l'inspiration. La jalousie et l'envie sont plus courantes. Presque anodines. Elles se faufilent facilement dans les pensées déprimées. Faciles à repérer. Elles peuvent aussi conduire à la haine pour ceux qui n'y prennent pas garde.

Si je ressens de la jalousie, je me pose la question du pourquoi. J'analyse le tout et je fais un travail intérieur pour comprendre comment je peux inspirer pour en transformer la trajectoire intérieure. Et je finis toujours par trouver...

1 commentaires:

Unknown a dit…

Excellent texte ! Je partage et j'adhère