samedi, octobre 10, 2020

Exploration Rurex en zone rouge...

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Je reste perplexe lorsque j'écoute mes contemporains parler de "reconfinement" en ces 28 jours de zone rouge. Un semi confinement serait plus juste puisque la vie, de base, continue bien plus qu'elle ne le faisait lorsque toutes les boutiques et écoles étaient fermées. 

L'idée de fond étant bien d'enrayer la progression du virus qui transforme le cours de nos sociétés. Non pas de nous détruire en entier. Combien de temps est-ce que la minorité arrivera à saboter les efforts et sacrifices de la majorité est la question d'actualité...

 L'abondance des dernières décennies n'est plus. Peut-être reviendra-elle un jour. Lorsque le virus ne sera plus qu'un mauvais souvenir collectif. L'incertitude a remplacé la facilité à laquelle le monde s'est progressivement habituée. Le monde perturbé se trouble.

La vie moderne tourne au ralenti. Le quotidien s'accentue de difficultés et de complications mais  la vie continue. Qu'on s'en plaigne ou pas, la vie suit son flot, comme le courant d'une rivière qui retourne à la mer...

En confinement entier, je n'ai plus eu aucun moyen d'être traitée ni de faire mes rééducations physiques. J'ai régressé et décliné. J'ai sacrifié de ma progression physique pour la cause. Et je l'ai bien senti passer! 

En ces 28 jours, je réalise que l'on vit en zone rouge depuis le déconfinement officiel puisque je n'ai toujours pas fait de hugs à personne. En fait, l'on est jamais vraiment passé en orange, jaune ou vert. Cela fait des mois que l'on s'applique à éviter le pire tout en travaillant au meilleur.

Depuis mars dernier, je ne me suis pas approchée, à moins de deux mètres, d'un autre humain. Si ce n'est pour recevoir mes traitements chiro/osteo. Depuis des mois, je ne colle et je ne touche que mari, enfants et animaux.

Vivre avec les autres en distance physique


Cet été, l'on a rencontré quelques amis proches, toujours dehors, toujours à deux mètres et ma foi, à date, on fonctionne encore. Je pense même qu'il nous reste des amis. Que même isolé physiquement, on peut communiquer de bien des façons pour garder le contact affectif.

Vu que mes traitements et médicaments avalent tout notre budget pour me garder vivante, aller au cinéma est un luxe que l'on se permet peu. Tout comme aller au resto ou sortir là où c'est payant. Et on fonctionne encore. On arrive même à s'aimer et à grandir ensemble. 


Depuis que mon dos fut gravement blessé, j'ai vu le monde autour de moi continuer d'évoluer. J'ai vu combien la norme semblait avoir oublié la facilité de ses vies modernes. Combien la norme en santé avait oublié les torts et les travers invisibles des maladies. 

Pour m'occuper l'ennui, je me suis déconnectée du numérique qui digère le présent en continu. Je suis partie explorer les multiples fois où le monde avait changé. J'ai utilisé diverses ressources du Web pour m'instruire sur toutes sortes de sujets. 

Des sumériens aux romains, en me rappelant le moyen-âge, la renaissance, l'esclavage, les colonies, la guerre de sécession. Pour combler l'ennui de l'invalidité en fatigue de douleurs et de rééducations, je me suis nourrie la mémoire.


Mais revenons au présent de cet automne, où je suis plus valide en ma santé qui s'améliore. En mes capacités physiques qui progressent, je retrouve un présent biscornu où tout semble être sens dessus-dessous, où les esprits tanguent et se renversent.

Après avoir observé le monde grimper ses différentes pentes de vie (alors que j'avais bien dégringolé de la mienne), je trouve étrange de remonter cette pente alors que tant dégringolent la leur. Je m'accroche aux roches de la mienne. Je prends même le temps d'en étudier la vue que je retrouve. À ne plus être aplatie au fond de mon gouffre!

Je m'accroche à la piscine pour effectuer mes rééducations physiques. Cela reste une complication majeure qui me casse la tête au quotidien. Qui me stresse et qui m'angoisse. Si je n'ai pas la possibilité de m'entrainer en piscine, je perds la possibilité d'aller mieux. Et je gagne la réalité de régresser...

Je me suis forcée à aller dans l'eau si froide que lorsque j'en retrouve un bassin intérieur, dit sportif, son eau chlorée me bien semble chaude. Et je prie le ciel pour pouvoir continuer de progresser au fil de ces entrainements aquatiques, tout au long des prochaines saisons.

À force de chercher et de trouver diverses options et solutions aquatiques, j'ai parfois l'impression d'être prise en un cube de Rubik bien peu sympathique. Mais on lâche pas. On apprend et on devient meilleur. L'on choisit d'accepter l'adversité pour mieux l'affronter et s'y adapter. On puise en nos ressources intérieures et on rame...

En cette pandémie, qu'on le veuille ou pas, on est tous dans la même galère. L'on doit tous ramer pour avancer. L'on devrait tous s'entraider pour faire front. Tous se soutenir pour avancer. En un monde idéal que l'on a pas encore atteint...

L'avantage d'avoir été en galère humaine pré Covid c'est d'être rodée lorsque vient le temps de ramer. J'observe bien des gens refuser de ramer et même refuser l'idée de ramer! 

Bien de ceux qui se lamentent refusent l'effort demandé. Comme s'il était plus facile de se complaindre que de se forcer. Je n'ai jamais compris ce choix de vie. Je n'en vois pas le sens constructif que l'on peut y trouver.

En ma mémoire défilent les efforts de tous ceux qui sont passées avant nous. En ma mémoire défilent tous ceux qui se sont sacrifiés pour que l'on se dise civilisé. Refuser de me plaindre au présent est ma façon d'honorer leurs efforts et sacrifices passés et oubliés. 

Avant que l'on ne soit tous obligés d'aller laver notre linge à la rivière, de rapiécer chaque morceau jusqu'à l'usure, je ne pense pas qu'il soit intelligent de tant se plaindre du présent tel qu'on le vit. 

Je pense qu'il serait plus intelligent de prendre conscience de tout ce que l'on possède encore. Surtout si la santé vient avec les conforts modernes!

Pour ne pas se laisser abattre par la morosité collective, on se pousse les fesses en foret. On en profite pour se remettre les pendules à l'heure et pour discuter de comment faire pour traverser cette crise mondiale en famille.

En cette virée automnale, on se trouve une cool activité familiale à inspirer lorsque notre exploration boisée finit par se transformer en "photoshoot rurex"

Durant le confinement, Miss Soleil et ma pomme des bois étions un peu tombées dans les vidéos YouTube d'Urbex. Assez pour lui donner l'envie d'exploration Urbex. Je lui ai alors expliqué que le mieux que l'on pouvait faire, en notre environnement, serait du Rurex. 

Si l'univers était prêt à nous envoyer des pistes à suivre...

Que diriez-vous d'aller à l'aventure d'une érablière abandonnée depuis des lustres?


Dimanche dernier, sans même chercher l'aventure Rurex, au détour d'un sentier, boom! Surprise! 

Le ciel nous récompense les efforts avec la découverte d'une érablière abandonnée. Un endroit perdu qui nous stimule l'imaginaire et le moral. On inspire et on en profite!

On l'apprécie comme la découverte d'un trésor oublié de nos humanités. Un endroit oublié empreint de nostalgie et de cette magie invisible qui nous fait repenser le passé.


Rurex : n.m. (mot anglais) Mot-valise formé des mots rural et exploration. activité clandestine consistant à visiter des lieux abandonnés en zone rurale.

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