jeudi, juillet 15, 2010

Suprême Santana.

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Suprême Santana

Lorsque j'ai eu vent pour la première fois de la programmation de ce Festival 2010, immédiatement le nom de Santana m'a emballée.

Et si je n'avais pu y aller qu'un seul soir, c'est certainement le soir de Santana que j'aurais choisi! Depuis des semaines, j'attends ce soir là...

Lorsque durant l'après-midi de mardi des orages ont déversé de violentes averses sur nos têtes, inquiète j'étais.

Nous avons rejoint notre quartier général sur la rue de la Tourelle sous la pluie et même si cela faisait du bien à la canicule, je ne pouvais imaginer profiter de Santana les deux pieds dans la bouette des Plaines. Cependant, j'avais un drôle de feeling que nous serions épargnés, Santana allait conjurer la pluie. C'était obligé!

Santana, Dieu de la guitare, rescapé de Woodstock, guerrier de la paix et ami des anges, avait surement le pouvoir de chasser les nuages! Mes amis, moins ésotériques que ma pomme devant le guitariste réputé, croisaient aussi les doigts pour que cesse la pluie. En prenant le chemin des Plaines aux alentours de neuf heures, la pluie se faisait déjà plus fine. Et une fois entrés sur le site, en même temps que le début de "Soul Sacrifice", il ne pleuvait plus!

Comme je suis en retard, je cours rejoindre l'avant scène pour accrocher quelques images. J'ai trouvé le truc durant le concert d'Arcade Fire, pour passer de la foule aux endroits fermés au public, il me faut trouver le couloir des bières! Comme je l'explique ensuite à mon homme qui ne capte pas sur le champ:

- J'ai vu une caisse de bières vides, je l'ai suivie et j'ai trouvé le chemin!
- Heu, depuis quand les caisses de bières vides se baladent toutes seules pour aller se ranger?
- Ben non, j'ai pas suivi la bière mais le vendeur avec la caisse sur la tête!


Une fois que j'ai quitté les limites de la foule, je me faufile dans la zone à laquelle j'ai droit (en marchant sur le pied de Mike Gauthier, désolée) et tant bien que mal, j'attrape quelques images. Mais j'ai du mal à me concentrer tant je suis hypnotisée par la guitare et la présence de Carlos Santana. De si près, je ressens toute son essence humaine. Une grande essence. Il dédie sa chanson "Maria Maria" à toutes les femmes. Cela me bouleverse agréablement. Santana possède une aura à part. Et que dire de son art musical sinon s'incliner! Il ne fait qu'un avec sa guitare et celle-ci semble devenir magique sous ses doigts.

Amoureux et fiancé

L'homme est en grande forme et fol amoureux de surcroit! L'émotion en son coeur est palpable alors qu'il présente à la foule sa future femme Cindy Blackman Santana...

Pour ceux qui se rappelent le célèbre vidéo des années 90 de Lenny Kravitz "Are you gonna go my way", Cindy Blackman est la drummeuse funky du fameux vidéo. Elle a longtemps accompagné Lenny en tournée (une beauté chocolat âgée de 50 ans qui en parait à peine 40). C'est une musicienne de talent. Il feront certainement de la belle musique ensemble. Le bonheur de Carlos Santana est perceptible. Il flotte au dessus des Plaines Abraham et chasse les nuages qui n'osent l'assombrir. Cyndi sourit à Carlos qui lui ouvre son coeur en public. Elle l'accompagne à la batterie durant "Corazon Espinado" puis elle entame un solo d'enfer qui fait vibrer les Plaines bien remplies. (Coté potineries: Carlos Santana a été marié durant 34 ans et il est divorcé depuis trois ans).

Alors que je n'ai même pas pris ma caméra vidéo miniature (par obéissance de passe presse), je décide de lâcher prise avec l'ère numérique (le temps de ce concert) pour me plonger dans une autre époque. Une époque où la guitare de Jimmi Hendrix électrisait l'air du temps et où Santana, encore tout jeune, prenait ses premiers élans. Je profite du moment durant une autre chanson et je file retrouver mon homme à l'autre bout des Plaines pour savoir où ma gang s'est posée. Je retrouve le couloir de bières que j'ai utilisé durant le concert d'Arcade Fire. Je traverse d'un pas ferme les différentes ambiances de la foule qui semble enchantée d'être là. Je retrouve mon homme au coin d'un lampadaire.

Mes amis sont installés sur les collines d'herbe, non loin de l'écran géant. Alors que je regarde le concert de là, l'attraction du guitariste est trop forte. J'ai besoin d'y retourner. Je retraverse les Plaines d'un pas dansant. Je souris au gentil garçon qui garde l'entrée des vendeurs de bière (et qui commence à me connaitre) et je file à l'avant scène. J'arrive juste à temps pour Oye Como Va. J'oublie tout. Ce qui m'entoure s'efface pour ne laisser place qu'à l'énergie musicale qui m'entoure. En demi transe, je danse à quelques mètres du maitre.

Picnik collage

Light and Love

C'est alors que Carlos Santana décide de s'adresser à la foule. Avec un grand souffle de spiritualité universelle, il s'adresse au public: "We believe... We still believe... We believe in a very solid way that peace is possible in our lifetime and we just turn off the stupid box, CNN, FOX, just turn off the TV for a little bit. Because that is not reality, that is the collective illusion, THIS is reality"

Alors qu'il parle, si proche, j'absorbe ses vibrations humaines et me transforme en statue. Je frissonne de tout mon être tandis que mon esprit se nourrit de la substance de ses mots. Lui et moi sommes de la même religion. Et à cet instant précis, je suis sa disciple.

Il poursuit en évoquant les concepts d'unité, d'harmonie, de gentillesse, de compassion, de générosité et de sagesse. Il nous demande de penser à John Lennon "Imagine", Bob Marley "One Love", Marvin Gaye "What's Going On". Il explique que la guerre n'est pas la solution et que seul l'amour peut conquérir la haine.

Carlos Santana croit toujours aux valeurs de Woodstock. Il affirme qu'il porte encore Woodstock en lui, qu'il est un guerrier pacifique et qu'il croit en la paix, l'amour, la joie et la musique. Il remercie la patience des gens devant ses mots qu'il partage. Il invite alors le public à se rappeler une chose importante de sa présence sur les Plaines, ce soir, à retenir de ce concert que nous sommes tous des êtres faits d'amour et de lumière. Il répète comme un mantra "Light and Love only, Light and Love, Light and Love" et il invite les gens à se rappeler ce fait. À y repenser souvent et à n'importe quel moment de la journée se dire à soi même: "Je suis amour et lumière". Puis il s'adresse à la foule gigantesque qui l'écoute religieusement:

- Who are you?

Et le public de répondre doucement:

- Light and Love
- That's right répond le guitariste, that's who we are. Be kind to each other, be kind to this planet. Peace. Peace in your heart. Love You.

J'ose croire que sur les dizaines de milliers de personnes qui m'entourent, plusieurs centaines de celles-ci sont aussi touchées que je le suis. Portée par une lumière intérieure qui brille de mille feux, je saute dans les airs quand j'entends s'enchainer les premières notes de "Sunshine of you Love". Je dois maintenant retrouver mes amours. Et c'est reparti pour un tour de Plaines! Mais cette fois-ci la chanson céleste me transporte. En pleine extase, je ne marche pas, je ne cours pas, je danse et je virevolte.  Dans une capsule temporelle, je parcoure les Plaines alors que "Sunshine of your Love" me traverse le corps.

Mes amis rigolent de me voir arriver en eau et en joie! M'zelle Soleil ne dort pas. Elle danse dans les bras de son père. La nuit est superbe. La musique est excellente. La guitare de Santana est divine. Je retrouve ma vibration d'amour universel. Bien éveillée par la guitare céleste de Carlos Santana, ma lumière intérieure fait écho aux milliers de macarons qui scintillent comme des lucioles humaines dans la nuit.

Mystique. C'est certainement mon moment de Festival le plus fort à date. Même si je suis de retour sur les collines, devant l'écran géant, je suis aux anges. En complète harmonie avec ces anges qui s'affichent sur l'écran géant alors que le guitariste virtuose me remplit les oreilles de pur bonheur.

Et maintenant à chaque fois que je repense à cette soirée magique, une chansonnette fredonne dans ma tête: "Lalalala...Viva Carlos Santana..."

2 commentaires:

Caroline (La Belle) a dit…

J'suis jalouse, j'aurai tant aimé pouvoir y être !

Maria Maria me rappelle tellement de beaux souvenirs :-D

Merci d'avoir écrit tes vibrations et tes émotions ! C'était presque comme si j'y étais !

Etolane a dit…

Merci :D Franchement c'était génial, cela restera l'un de mes plus beaux moments de Festival d'été.