mardi, septembre 01, 2009

En quelques éclaboussures...

7 comments
Entre deux eaux...

Bluesy

Premier jour de septembre, le soleil brille de plein feux sur un ciel bleu électrique. Pas un seul nuage à l'horizon. L'air est plus frisquet qu'on ne le souhaiterait mais la lumière est vive. Elle ravigote. Les feuilles de la forêt ternissent inexorablement. Cela sent le début d'une nouvelle saison. Ce qui m'entraîne en une douce mélancolie que j'essaie à peine de chasser. Mais il paraît qu'un retour de la chaleur est annoncé. Cela ne peut être que du bonheur en boîte...

Voici maintenant un mois que je me dérouille les neurones de l'autre coté de la Toile. Apprivoiser le principe du grand public est un petit défi pour ma pomme de lac. L'autre jour, une amie de longue date m'a dit:

- Toi t'es comme une lionne sauvage lancée en pleine nature!
- Hummm... C'est peut-être pour cela que j'habite dans la brousse...

Disons que parfois, là-bas, il m'arrive de me sentir un peu comme dans une fosse aux lions. Les arènes sont pleines à craquer. J'entends presque crier les romains en délire! Cependant le coté journalistique de la chose me stimule énormément. Du coup, je me sens un peu aspirée par ce contrat en particulier. Je m'y donne avec cœur et esprit. Et, comme αяf l'a commenté, je dois effectuer entre ici et là-bas un grand écart mental. Mais j'ai l'impression que je manque encore un peu de souplesse. Il va falloir que je me pratique davantage! Par contre, là-bas, à date, cela marche bien, mes supérieurs semblent satisfaits de mon travail. Je commence à m'y sentir plus à l'aise. Mais voilà qu'ici, en mes eaux douces, je me sens muette comme une carpe ...

Eau douce

Je gribouille des idées ou des textes inachevés qui n'arrivent pas à se frayer un chemin en mon jardin de mots. J'accumule en silence mes inspirations virtuelles. L'écriture, empoussiérée par l'abandon, m'appelle. Je lui lance un regard triste en essayant d'étirer le temps peu élastique.

Avec la rentrée scolaire, M'zelle Soleil reprend le chemin de la garderie. Cet automne je devrai l'y envoyer quatre jours si je veux arriver à reprendre les fils de mes concentrations! La quitter est une subtile torture. Je fais mine de rien. J'absorbe mon gouffre intérieur. Je le comble de divers projets. Mais je dois travailler sur moi-même pour ne pas jalouser la gardienne qui passe ces heures avec elle. Heureusement que j'apprécie la qualité de ses services! Respirations profondes. Sans compter qu'avec l'année prochaine se dessine l'idée de la maternelle...

Maintenant que les congés d'été s'achèvent, je réalise à quel point je peux entrer en fusion avec cette enfant qui m'ensoleille (autant que son prénom peut le laisser entendre)! J'aime la voir grandir, sourire, s'épanouir en ce cocon d'enfance que je lui tisse affectueusement. Comme toujours depuis sa naissance je respecte et je m'adapte à son rythme. Par choix, je sacrifie une partie de moi. J'évolue avec M'zelle Soleil et, par la force de la nature, arrivent ces moments où je dois me détacher suffisamment pour ne pas l'asphyxier. Ce faisant je recommence à respirer, presque malgré moi, je retrouve les voies de mon individualité. Je rame un peu. J'assume. Je sue au large de nulle part. J'étais partie loin, si loin au milieu d'un océan maternel...

Maman rescapée sur une île déserte. Nue. Heureuse et tranquille. Réfugiée sur une île constituée d'amour et de magie d'enfance. Allègrement, en cet endroit béni des dieux, je me suis oubliée. Traversant les tempêtes sans broncher. Toujours prête à batailler. Puis comme la nature est bien faite, elle finit par me ramener les jours sur son radeau d'existence. Je suis les vents qui me poussent. Je tends ma voile rafistolée. Mes boucles flottent comme un pavillon libre. Je sens la femme reprendre vie. La maman louve bien installée en ma chair lui taille une place. Les boucles en chignon, elle guide la barque avec attention. L'équilibre entre la femme et la mère se fait plus tangible...

Alors que septembre enclenche les jours qui raccourcissent, je range mon uniforme de "maman plage" en mon tiroir de bijoux souvenirs. Et en attendant que ne reviennent les beaux jours, une image je partage...

Maman plage

EXPRESSION via Expressio.fr
« Muet comme une carpe »

SIGNIFICATION

Complètement silencieux

ORIGINE
Pourquoi est-ce la carpe qui a eu l'insigne honneur de représenter le genre, et ce depuis 1612? C'est d'autant plus étrange qu'on a d'abord utilisé la forme plus logique "muet comme un poisson" (chez Rabelais, par exemple) ! Alain Rey évoque deux possibilités : la première viendrait de Furetière qui aurait écrit, à propos de la carpe, qu'elle n'a pas de langue ; et comme qui n'a pas de langue ne peut parler... La deuxième viendrait simplement du fait que la carpe est un poisson qui sort fréquemment la tête hors de l'eau, la bouche ouverte et qui, par timidité sûrement, ne prononce pourtant jamais un mot. On peut toutefois noter que George Sand n'a pas hésité à utiliser "muet comme une tanche".

EXEMPLE
« (…) Ils étaient tous congestionnés, à demi-morts de soif, - et muets comme des carpes... » Roger Martin du Gard - Les Thibault - Tome VII - 1937

7 commentaires:

appelsj a dit…

Ouais, mais au moins, les vacanciers s'en vont :)

Beo a dit…

Réjouis-toi de la luminosité, ici septembre débute sur une fin de journée terne et grise. Quand il faut allumer les lumières à 19 heures... on se sent très en automne!

Toute la soirée ce fut la pluie battante et un orage qui fait rage depuis plus de 3 heures!

Mais bon: ça ne m'embête pas outre mesure tant que ça n'annonce pas les couleurs de septembre.... :(

Caroline (La Belle) a dit…

Il fait si beau dans ton coin ! Ici le soleil est revenu mais pas la chaleur :-( Alors mes vacances se terminent tranquillement avec la fraîcheur de la fin de l'été...

D'ailleurs je dois te redire combien tes photos sont magnifiques ! Tout comme ton texte !

Anonyme a dit…

Je comprends et je partage. Depuis le retour de la concentration au travail, j'éprouve de la difficulté à entretenir le blogue. Mes idées s'épivardent, elles s'essoufflent avant terme. J'ai même l'impression de ne plus savoir écrire, esthétiquement parlant. Je dois me parler pour me dire que mes aptitudes ne sont pas disparues du jour au lendemain, mais sont en veille. Ton texte m'aide en ce sens :)

Yuna a dit…

Bonjour!
C'est où là-bas, c'est quoi là-bas? C'est pour qui tes autres mots?
Je veuuuux savoir :-)

Merci.

Etolane a dit…

Vanou, oui les vacanciers sont partis mais la sécurité rode encore! Cette année c'est vraiment du n'importe quoi! J'ai failli me pogner avec un garde de la plage y'a une dizaine de jours!!! Se faire harceler par des gens que l'on paye de nos taxes a tendance à m'énerver...

Beo, on vient d'avoir de superbes journées, espérons que cela continue car on a vraiment eu un été pourri coté température. Ici aussi les jours raccourcissent douloureusement. J'ai l'impression que par chez toi ce n'est guère mieux...

Merci La belle, en fait j'avoue que ce sont des clichés du mois d'aout. J'ai fait tellement de photos cet été! Je ne sais pas comment je vais faire pour passer au travers! ;)

Morgane, heureuse d'être utile! ;) Oui c'est exactement cela, je connais bien ces sentiments que tu partages en quelques mots bien choisis. Moi aussi parfois les doutes sont si bruyants que je me demande si je sais encore écrire. Je m'efforce le plus possible de les tuer dans l'œuf. Pas toujours évident...En tout cas je peux te dire que ton écriture est de celles qui me sont les plus mélodiques...

Yuna, voilà qui est fait! ;) Pensées amicales...

Anouchka a dit…

Il me fait mal de voir ces images de ce lac que nous aimons tant et de ne pas l'avoir caressé cet été. Nous le verrons gelé, je crois bien!