mardi, juin 30, 2009

Dé-cubée

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Dé-cubée



La semaine dernière, nous sommes allés au dévoilement des gagnants du concours "hypercube". La soirée se tenait au Club Soda à Montréal. Peu sure de gagner mais avec quand même avec de l'espoir au coeur, je me laisse emporter par l'entrain de Juan pour aller faire un tour de ville. J'accepte de jouer le jeu jusqu'au bout! Mais tout d'abord, il nous faut trouver un hôtel digne de ce nom...

Vu l'incertitude de la soirée, j'ai pensé qu'un bel hôtel était de circonstance. Que cela soit pour consoler sa peine ou exprimer sa joie, dans tous les cas de figure, autant le faire "in style". Alors que je parcourais la toile à la recherche d'aubaines, Marie-Julie me conseilla d'aller faire un tour du coté de Hotwire. J'en avais entendu parler mais je n'avais jamais exploré la chose. Épatée, je découvre que je peux nous trouver une chambre quatre étoiles au prix de deux! Cela semble presque trop beau pour être vrai. Quatre vingt dollars pour un hôtel de luxe? Elle est où l'arnaque?

L'arnaque se situe dans l'inconnu. Si l'on sait que l'on atterrira dans un quatre étoiles, l'on ne sait absolument pas lequel! Pour le savoir, il faut réserver et une fois que l'on a réservé, impossible de faire marche arrière (sans y perdre ses sous)! Enfin dans le pire des cas, l'on finit quand même dans un quatre étoiles au centre ville! Je me lance. Je réserve la chambre. J'apprends alors que l'on sera logés au Hyatt Regency. Coïncidence ou signe de chance, l'hôtel se situe à cinq cent mètres du Club Soda. Si l'on avait voulu choisir, l'on n'aurait pas pu trouver plus proche...

L'on arrive à Montréal sous une chaleur caniculaire. Inutile de dire que le confort de l'hôtel est apprécié. L'on profite de cette escapade sans enfant. L'on réalise vite que c'est la deuxième fois que cela nous arrive depuis qu'elle est née! C'est presque étrange de se retrouver ensemble, seuls, ailleurs, sans elle. Il faut nous réhabituer à cette dynamique de couple qui fut la nôtre. L'on a juste le temps de se préparer avant que nos amis Alex et Kay nous rejoignent.

Nous partons donc pour la fameuse soirée. Quand même stressée je suis. Il faut avouer qu'à force de jouer le jeu de la course au cube, j'ai fini par vraiment la désirer! Je me suis inscrite plus par besoin que par amour de la voiture. Au début je la trouvais même plutôt laide. Et puis, à force d'y penser et de rêver à ces ailes qu'elle pourrait me donner, j'ai fini par avoir un petit "crush"...



L'on arrive au Club Soda en trois pas. Sur scène, un DJ met de l'ambiance. Deux voitures trônent dans la place. Deux bars à bonbons attirent les regards. Alex et Juan s'amusent à observer le moteur, toucher la carrosserie, s'assoir à l'intérieur. Moi je préfère rester à l'écart. Je la toucherai si je la gagne. Sinon cela ne pourra que me faire plus mal! J'avale deux "rhums and Coke" d'affilée. Cela calme mes nerfs aiguisés. J'ai de l'espoir même si j'ai quand même du mal à y croire...



La soirée commence à se réchauffer. Le DJ est bon mais l'animateur est à pleurer (tellement il est mauvais!)! Heureusement que l'on est pas là pour ses beaux yeux! Arrive bientôt le paroxysme du moment tant attendu. Le dévoilement des gagnants. Dans les premiers noms je découvre celui de ma twitter copine. Je suis super contente pour elle. Cela me fait sourire. Les noms continuent de défiler. Lorsque je vois que le p'tit cul de Québec (mon seul concurrent réel) a gagné. Je doute plus que jamais. Arrive le dernier nom de la liste. Ce n'est pas le mien. La balloune se dégonfle. Pfffff.... Le rêve s'est envolé. Ainsi va la vie qui passe. Juan m'embrasse. Mes amis me sourient.

L'on a rien gagné et l'on a rien perdu. Enfin si, l'on a gagné une soirée en ville avec nos amis et l'on a perdu un peu d'espoir! L'on a aussi trouvé l'occasion de changer d'air. C'est pas si souvent que l'on se retrouve le soir sur St-Laurent! Alex me fait remarquer que c'est la région de Montréal qui a tout ramassé! Sur 13 voitures, 10 se retrouvent dans Montréal et ses banlieues. Disons que les régions sont bien lésées! L'on sent bien la tendance marketing qui se dessine! Je pense à certains qui n'ont pas gagnés et qui se sont vraiment donnés à fond pour l'avoir. Je me dis qu' il doit y en avoir des encore plus déçus que moi dans l'assemblée.

Je me souviens de la réaction étonnée d'une amie (qui pensait que le fait que certains en avaient plus besoin que d'autres devait aussi entrer en ligne de compte) lorsque je lui avais expliqué que j'avais peu de chance devant le p'tit jeune de Québec. Il était en plein dans le public cible, il s'était démené comme un petit diable et il correspondait certainement davantage au truc recherché que ma pomme (mûre) des bois. Car il ne faut pas se leurrer si l'on fait miroiter la carotte de la créativité (et de la chance), c'est bien le Dieu marketing qui fait les règles du jeu. Mon amie Kay s'exclame:

- Oh c'est pas juste! Je suis sure que t'en avais plus besoin que lui!
- Oui, bien possible...

Mais Nissan ne fait pas dans le social. Nissan fait dans le marketing. Si la tendance mondiale penchait plus du coté social que du coté marketing, la planète tournerait autrement! Enfin si l'on avait une chance sur dix de gagner, l'on en avait aussi neuf de perdre! J'avale ma déception et laisse quelques vagues d'amertume me lessiver la face! Dépitée mais pas dévastée.

Je sais bien que j'aurai pu mettre plus d'énergie à courir après la carotte (mais je n'en avais pas la force). Plus mulet que mouton je n'ai certainement pas mis toutes les chances de mon coté. Si j'ai misé sur le coté artistico-littéraire du canevas, je n'ai pas trop plongé dans le coté marketing du truc. J'y suis surement allée un peu trop intello... Je savais que selon la logique marketing, la vieille capitale s'en mériterait surement une. Et de ce coté là de la province, nous étions deux. Ma pomme et le p'tit jeune. Peut-être que si Montréal n'avait pas tout raflé, j'aurai eu plus de chance. En tout cas, je remercie chaleureusement tout ceux qui m'ont soutenue dans cette aventure...

Alors que je suis assaillie par un flot de pensées tumultueuses, Alex nous fait remarquer que l'atmosphère de la soirée vient de tomber comme un soufflé raté. C'est vrai que sur deux cent personnes, cent cinquante déceptions, cela plombe l'ambiance! L'on sort pour aller respirer l'air nocturne de la ville. Juste avant de partir les hommes dévalisent le bar à bonbons (encouragés par les serveuses toutes sourires)! L'on repart les poches plein de sucreries. Alex et Kay (qui ont aussi laissé leur bébé chez ses grands-parents) profitent avec nous de ces instants de liberté. L'on est tous contents de se retrouver en couple. Les hommes un peu plus que les mères qui finissent toujours par ressentir une petite mélancolie à la pensée de leur rejeton. Quelques souvenirs urbains remontent à la surface de mes humeurs...



Je regarde les buildings qui grimpent au ciel. J'aspire l'air urbain, plus dense, plus pollué que celui auquel je me suis habituée cette dernière décennie. Je perçois des soupçons de ma montréalité atrophiée. L'on s'assoit sur un coin de trottoir. Les garçons trippent sur les Bixis que l'on voit partout. Kay se sucre le bec. Un itinérant s'approche clopin-clopant. Il me parle de je ne sais quoi. Je lui réponds que je ne sais pas. Un étrange fil de conversation se tisse. Cela me rappelle ce temps révolu où je conversais avec des junkies (perdus en une impasse du centre-ville), aux petites heures de la nuit. L'homme me dit qu'il est originaire de l'île d'Orléans. Cela m'étonne un peu. Sans préjugés ni frayeur je lui donne deux minutes d'attention. Il passe son chemin sans heurts ni fracas (avec un sourire édenté en bonus).

La nuit est douce. L'on retrouve bientôt notre hôtel ultra confortable. L'on discute encore un peu avant de se séparer. Des hordes de finissants en habits de bal font la fête dans le hall d'entrée. Cela aussi rappelle des souvenirs d'antan! Il est presque trois heures du matin. Exténués, l'on tombe dans des draps qui sentent bon le propre et le frais. Le lit qui nous accueille est encore plus douillet que le nôtre. Un vrai délice de Morphée. C'est déjà cela de gagné...


6 commentaires:

vieux bandit a dit…

Eh maudine, j'aurais pas mon tour en char :-(

Quand même, bravo: tu t'es concoctée une petite escapade où tout ne pouvait pas être perdu! :-)

Etolane a dit…

Ben oui, j'y ai pensé aussi, cela faisait partie de ces déceptions offert en un paquet poche emballé sur place! :-( M'enfin l'escapade aura quand même valu la peine du déplacement! ;) Merci de tes votes par exemple, du coup cela nous aura donné l'occasion de faire plus ample (virtuelle) connaissance et c'est bien l'fun! :D

Anonyme a dit…

Super photos de Montréal!

LH

Etolane a dit…

Merci LH anonyme! :D

Pappolène a dit…

Je suis déçue je pense avoir réussi à voter quasiment chaque jour du concours... :(
Mais tu as passé une chouette soirée quand même, c'est toujours ça!

Etolane a dit…

Coucou Pappolène, cela me fait plaisir de te lire ici. Oui c'était quand même bien décevant (pas hyper facile à avaler ;)) et l'ambiance après dévoilement des gagnants était intense de déception... mais cela restait bien subjectif comme concours! Enfin si l'on essaie rien, l'on a rien dit le dicton! Merci beaucoup d'avoir ainsi voté, c'est vraiment sympa! :D