L'expression de la semaine se décline sous un classique que j'utilise depuis des lustres. Un classique qui se révèlerait si ancien que l'origine s'en est évanouie du savoir collectif...
EXPRESSION
« Passer (sauter) du coq à l'âne »
SIGNIFICATION
Dans une discussion ou un écrit, passer brutalement d'un sujet à un autre, sans transition ni liaison. Par extension : tenir des propos incohérents.
ORIGINE
Ceux qui ont été confrontés à l'éducation d'adolescents savent que ceux-ci sont prompts à (tenter de) passer d'un sujet qui les dérange ("où en es-tu de tes devoirs ?") à un autre sans aucun lien qui les intéresse ou ne les met pas en difficulté. Le passage du coq à l'âne, ils savent parfaitement le pratiquer quand cela les arrange. Malheureusement, aujourd'hui, le pourquoi de l'âne opposé au coq s'est complètement perdu et il semble n'exister aucune explication réellement satisfaisante de la présence de ces deux animaux dans l'expression.
Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle est très ancienne, puisqu'au XIVe siècle, on disait déjà "saillir du coq en l'asne", puis au XVe, "sauter du coq à l'asne". Duneton, sans pouvoir en apporter de preuve, évoque une possible confusion entre l'âne et la 'cane' (la femelle du canard), parce que, jusqu'à la fin du XIIIe siècle, l'âne désignait la cane. Mais l'asne (le baudet) se prononçant de la même manière, puis se transformant ensuite en âne, c'est lui qui serait resté dans les mémoires. L'ancienne version de l'expression (avec 'saillir') aurait alors évoqué des rapports bizarres entre un coq et une cane, mais sans qu'on puisse vraiment établir un lien avec la signification qui nous en reste.
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