Réflexions éparses sur la « parentitude »
Petit texte écrit sur papier glacé au début du mois qui attend patiemment que je le virtualise en ces eaux personnelles. Voilà qui est fait! Je retourne donc à ma bulle de repos forcé...
Lorsque naît l’enfant les adultes qui l’accueillent en leur bulle ne sont pas encore parents. Ils ne sont pas encore conscients de cette réalité qui va les transformer si profondément. Plusieurs mois (années???) sont nécessaires pour assimiler ces changements d'air, pour comprendre ce nouveau mode de vie qui tue l’insouciante spontanéité d’avant. Il faut du temps pour trouver ses repères dans ce chaos de tendresse qui englobe le nouveau-né. L’adulte se démène, en perd le sommeil et petit à petit devient parent. Il devient parent sans trop s’en rendre compte au fil des couches qui s’égrènent, des dents qui poussent, des sourires qui charment, des petits pas qui s'évadent. Ses perspectives changent, ses priorités se transforment, l’adulte se responsabilise…
C’est toute la vie qui tourbillonne dans une danse folle. Le bébé est le DJ du party. Il enchaîne les rythmes effrénés d’une main experte. Il emporte ses vieux en une véritable transe, la transe des nouveaux parents, ça "brasse" là-dedans !!! Plus rapide que son ombre, bébé devient bambin tandis que l’adulte en charge patauge, rame, nage, s’éclate dans l’océan mouvementé de sa « parentitude ». L’inné est le moteur, l’acquis est l’essence qui fait rouler cette vie nouvelle.
Les mois passent, une routine s’installe, un nouveau calme se précise. L’enfant éclot avec l'adulte qui veille au grain. L’amour abonde, le cœur déborde, les responsabilités fusent. La fatigue devient une amie avec qui l’on apprend à vivre et à mesure que ne disparaissent les grasses matinées de l’horizon parental, les soirées se raccourcissent. Option vitale pour survivre à ce bébé frais comme rose qui se lève si tôt et envoie "vite fait bien fait" le réveil à la poubelle.
Le parent apprend la vie en même temps que l’enfant s’échappe de sa coquille de dépendance extrême. Lorsque l'expérience parentale se décline en duo. Le couple est l’enclume qui retient le bateau familial de partir à la dérive. Il doit affronter toutes sortes de tempêtes. Le couple doit être fort car les tourbillons des jours font claquer les portes, craquer le plancher et vibrer les fondations de sa relation. Les vents qui soufflent sur son unité sont aussi puissants que les cris stridents de l’enfant qui perce ses dents!!!
La vie a changé mais pourtant elle continue comme avant. Lorsque la journée est douce, le nouveau parent se surprend même à penser au suivant, à cette étrange idée de mettre au monde un autre petit bout de chou issu d’une union amoureuse plus que consommée, d'une union explorée au pluriel...
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