vendredi, mars 26, 2004

Leave a Comment
Autobiographie fictive. Sans Titre...
In writing...

Première partie :


Je m’appelle Atlantik, j’ai le regard vert en amande, des poils frisés sur le bas-ventre et un appétit féroce. Je commence à me faire vieux. J’en ai vu passer des lunes et des soleils depuis le début de ma vie...

Je m’appelle Atlantik, j’ai un regard de pirate qui charme. J’ai presque douze ans. Je suis né en ville. J'habite à la campagne et je voulais écrire ma vie avant de m'effacer à jamais. Est-ce si étrange pour un vieux chat que de vouloir laisser une trace de son passage sur Terre? Je ne crois pas...

Je m’appelle Atlantik, j’ai traversé l’atlantique et je me meurs un peu plus chaque jour...

C’est pour cela que j’ai désiré écrire l’histoire de ma vie. Utiliser le peu de temps qui me reste pour immortaliser cette existence qui fut la mienne et qui bientôt ne sera plus...

Je suis né à Montréal, j’ai été abandonné peu après ma naissance. Lorsque ma maîtresse est venue me chercher, je dormais sagement dans ma litière. Pourquoi tant s’occuper de tous ces étrangers qui vous examinent entre deux barreaux! Ce dimanche là, je ne voulais pas jouer le jeu du : « Regarde-moi comme je suis beau, je n’ai pas de famille, allez prends moi avec toi, miiaaou.... Sors moi de ma cage, regarde comme je suis mignon... »

Ce dimanche là, j’étais fatigué. Je me disais : « Si quelqu’un veut vraiment de moi, cela change quoi que je fasse tout un cirque pour montrer que je suis beau! Ça se voit assez me semble! Ils sont bizarres tous ces gens! »

Je rêvais tranquillement lorsqu’une main me sortit de ma cage pour me déposer entre deux bras. J’ouvris un œil pour y découvrir le doux visage de ma maîtresse. Elle était belle, elle souriait et il y avait de l'Amour entre ses lèvres. Je me serrai contre elle doucement, je refermai les yeux pour mieux ronronner, j’étais tout à coup très heureux...

Ma maîtresse me parlait au creux de l’oreille. Son souffle était comme la plus douce des caresses. Je tombai en amour sur le champs et ainsi commença ma vie de chat...

Je n’étais alors qu’un petit chaton tout poilu, prêt à tout pour jouer avec n’importe quoi. Ma maîtresse m’a emmené dans mon nouveau foyer. C’était un grand appartement tout en couleur avec des arbres et des balcons. C’est là que je fis connaissance avec mon nouveau frère Grégére...

Grégere avait deux ans de plus que moi. C’était un maître, un chef! Il avait ce port altier des panthères, superbe, noir comme l’ébène. Il étincelait au soleil, c’était mon frère...

Il m’a expliqué que Maîtresse m’avait adopté pour lui tenir compagnie. Il n’était pas content tous les jours de son statut de chat unique! Il s’ennuyait royalement dans sa prison urbaine. Maîtresse avait compris son ennui, son chagrin et elle m’avait rapporté pour lui...

- Mais z’elle m’aime auzzi Maitesse?
- Écoute petit, elle t’aimera autant que moi tant que tu n’oublieras pas une chose...
- Z’est quoi que pas z’oublier?
- C’est moi Grégére le maître de ce domaine. Tu dois rester à ta place en second. Mais ne t’inquiètes pas je t’apprendrai, tu as l’air sympa...


Et c’est vrai qu’il m’apprit beaucoup, il fut le meilleur compagnon de mes premières années. Il fut ce maître félin qui m’apprit à devenir le chat que je suis aujourd’hui. Jamais je ne l’oublierai. Bientôt je le rejoindrai...

Il traversa avec moi l’Atlantique mais n’en revint pas...

À sa mort, un sombre jour de pluie, ma maîtresse a hurlé comme une lionne en rage. Ses boucles folles se sont animées comme des êtres vivants. Ses larmes se sont mélangées à la pluie et un énorme nuage noir est venu s’installer autour de ses vibrations...

Elle a tant pleuré que j’ai cru qu’elle allait se noyer. Je ne savais que faire pour la consoler. Je n’aime pas quand Maîtresse pleure. Ses douleurs me tordent le cœur et c’est automatique, j’en perds le goût des souris et de la chasse...

À suivre...

0 commentaires: