lundi, avril 11, 2011

Conjuguer le virtuel au réel...


J'entame ma dixième semaine de bataille personnelle depuis ce matin maudit où je me suis réveillée avec une moitié de visage paralysée. Cette semaine, je ne suis plus tant en mode maladie qu'en mode convalescence. Il me reste encore quelques séquelles et douleurs. Je vais toujours chez le kiné, je suis encore médicamentée. Pratiquement remise mais pas complètement en forme. Encore bien fatiguée mais de plus en plus fonctionnelle. Moins maganée mais encore poquée. Bientôt je ramasserais les phrases brouillonnées au fil des semaines pour faire un réel bilan de cette terrible expérience.

Au quotidien, la ronde des piges reprend son cours. Mes piges technos s'étoffent de plus en plus. J'en suis satisfaite. J'entreprends ce mois-ci une nouvelle chronique qui parlera d'applications mobiles. J'aime ma liberté professionnelle même si j'en paye le prix en instabilité financière et en une multitude d'incertitudes. J'aime ce que je fais de ma vie et j'en assume les avantages et inconvénients. Mais de grâce, que l'on ne me dise pas une autre fois combien j'ai de la chance de travailler à la maison car je suis proche de mon lit pour me reposer! J'avoue que si je l'entends une autre fois, je risque de faire plus que grincer des dents, je risque de riposter.

Car si j'étais fonctionnaire (comme c'est le cas de mon homme qui est analyste à l'Université Laval), j'aurais facilement eu 3 mois de congés payés où j'aurais pu me reposer en toute impunité sans me soucier de savoir si j'aurais encore un emploi une fois guérie. D'ailleurs qui dit à quelqu'un qui est en congé maladie combien il a de la chance de pouvoir être payé pour se reposer!?! Je ne désire pas travailler dans un bureau mais je ne suis pas plus chanceuse de mes conditions d'emploi qu'une autre. C'est un choix bien plus qu'une chance. N'oublions pas que si je ne travaille pas, je ne suis pas payée. Sans compter que la majorité de mes créativités personnelles ne mettent pas beaucoup de beurre sur mes épinards...

Cela dit, je suis heureuse de pouvoir recommencer à écrire, rédiger, penser. C'est un stress de moins. Maintenant, il me reste à performer comme je suis habituée de le faire. Ce qui n'est pas encore tout à fait évident. Ainsi je commence une nouvelle collaboration avec le portail SweetspotQc.ca en tant que correspondante à Québec. Et je crois toujours en l'univers pour accrocher ces piges qui me font vibrer les neurones que cela soit sur le Web ou avec des magazines de papier. Coté blogue, j'ai accepté un premier partenariat avec la branche télévisuelle de Disney.

Lorsque j'ai commencé ce blogue, avoir un pseudo était la norme, Etolane a naturellement pris ma peau et depuis, ensemble, l'on a navigué bien des eaux virtuelles. Mais de nos jours, il est de plus en plus courant de se dévoiler au virtuel comme au réel. Cela suit un principe d'authenticité qui ne me dérange pas puisque cela a toujours été le fond de ce blogue. Un blogue que je n'ai jamais caché à mon entourage réel.

Alors dans la mouvance des choses, j'ai fini par capituler et créer une carte de visite numérique qui tisse les liens de mes diverses virtualités. Encore un peu déstabilisée d'avoir capitulé mais quand même sereine avec le fait de m'y être pliée...

Partenariat de blogue en oreilles de souris

En ce concerne le partenariat de blogue, je dois avouer que cela m'a demandé pas mal de réflexions. J'ai tergiversé, cogité, médité, discuté. Cela dit, ce partenariat est léger et m'offre une grande liberté (en plus de faire grand plaisir à ma puce), alors j'ai accepté l'expérience. Au final, ce qui a fait pencher ma balance a été de me dire que je nourrissais assez ce blogue de M'zelle Soleil pour qu'elle mérite d'en retirer quelque chose qui puisse lui bénéficier.

Aussi, le fait d'avoir rencontré en personne Katry Ann, qui s’occupe des détails et fait le lien de ce partenariat, m'a donné confiance. Je l'ai rencontrée "en vrai" lors de la conférence de "Belles à bloguer". Ensuite lorsqu'elle m'a contacté virtuellement pour me parler de "Mom Central", sachant à qui j'avais affaire, j'ai été plus ouverte à ses suggestions que je ne l'aurais été sinon...

Inutile de dire que M'zelle Soleil est une adepte de la chaîne Disney et que j'ai, en mes brouillons, plusieurs billets d'enfance à développer sur le sujet. Aussi même si je n'avais pas accepté ce partenariat, j'aurais certainement parlé du concept en temps et lieu. Donc lorsque Katry-Ann m'a proposé ce partenariat, je savais qu'il serait parfait pour ma puce. Et quitte à me taper en sourdine ces dessins-animés sur une base régulière, autant en profiter pour faire quelque chose de créatif avec le concept!

Il faut aussi noter que ce partenariat ne nous rendra pas riche, loin de là. L'on parle de quatre billets en une année, pas de quoi un faire un plat. À date, ce partenariat ne nous emmènera même pas à Disneyworld (comme le rêve en couleurs ma puce de salon). Mais il devrait quand même lui apporter quelques privilèges qui je l’espère lui feront grand plaisir. De mon coté, je rêverais plus d'un partenariat avec une compagnie aérienne qui nous envolerait...


Cela dit, je médite depuis des mois sur le fait de travailler plus étroitement avec elle en ce qui concerne sa présence sur ce blogue. J'envisage depuis quelques temps de lui donner l'occasion de faire des capsules vidéos. C'est un dilemme personnel en ce qui concerne sa visibilité mais en même temps, il me semble que c'est une belle occasion de faire quelque chose de sympa avec elle. C'est un peu comme l'emmener travailler dans mon bureau. Faire des topos, créer, animer. L'idée lui plait alors pourquoi pas?

Présentement, je ne lui laisse que très peu de latitudes avec mon ordinateur (qui est avant tout un outil de travail). D'ailleurs à ses yeux toute personne qui pianote sur  un ordinateur travaille. Elle ne joue guère sur l'ordi et je ne lui laisse que peu d'occasion de le faire. Ce qui ne l'empêche pas de savoir taper des mots au clavier et d'être parfaitement à l'aise avec le fait d'écouter de la musique sur YouTube. Sans compter qu'elle comprend le principe de Facebook comme beaucoup d'adultes en sont encore incapables. Cela me sidère souvent...

Aussi j'ai pensé que durant ce partenariat avec Disney, j'en profiterais pour lui donner la parole puisque c'est elle l'experte sur le sujet. J'en ai discuté avec elle et elle a bien hâte de commencer une première capsule où elle désire déjà vous parler de ce qui fait la magie de la chaîne Disney à ses yeux de petite fille. C'est à suivre...

Rester intègre avec soi-même

En huit ans de blogue (ce printemps), je n'ai jamais mis une seule publicité sur cet espace de Toile. Je n'ai même jamais répondu à aucun courriel qui me proposait d'en mettre. Pourtant cela n'a pas été faute d'en recevoir au fil des années.

D'ailleurs mon homme aurait parfois bien aimé que je sois plus souple sur le sujet mais je ne cours ni après la publicité ni après la visibilité, ni après la popularité. Ce qui m'intéresse avant tout est mon intégrité personnelle, ma crédibilité interne et la qualité de mon contenu créatif. Mais je sais aussi que je dois évoluer avec ce blogue et que ce blogue peut aussi évoluer avec ma pomme sans pour autant que je ne perde de mon honnêteté.

En ce coin virtuel résident des parcelles de mon âme, de mon coeur, de ma vie. C'est une identité virtuelle qui se lie à mon identité réelle. Au fil des années le virtuel et le réel se sont conjugués en plusieurs amitiés, en d’innombrables échanges humains et en plusieurs expériences...

Mickey est une souris...

Aussi, je voudrais terminer ce billet particulier sur une exclamation de ma puce qui m'a bien fait sourire la semaine dernière.

Alors qu'elle regardait son émission fétiche avec la maison magique de Mickey, M'zelle Soleil est d'un coup surprise (pour ne pas dire complètement estomaquée), elle grimace et me demande:

- Mais, mais, maman!?! Mickey est une souris?!?!
- Ben oui ma puce, c'est une souris, tu ne le savais pas?
- Mais non!!! J'avais jamais remarqué, c'est une souris pour vrai?
- Oui, enfin aussi vrai que sont les bonhommes des dessins animés...
- Ah ben là, je suis vraiment étonnée! J'avais vraiment pas remarqué que c'était une souris! C'est quand même bizarre... Je suis sure qu'il y a plein d'enfants qui ne le savent pas!!!

Conjuguer le virtuel au réel...

Mamamitude...

Plus le temps passe et plus je suis fascinée par la puissance de l'amour maternel qui me fait exploser le coeur sur une base régulière. Sauf que ce ne sont pas des miettes sentimentales qu'il reste de ces explosions mais des milliers de paillettes qui scintillent au soleil...


Mamamitude

mercredi, avril 06, 2011

Questions et tranche de vie matinale

De bon matin, l'on est enrôlé dans la routine qui prépare le départ de l'homme au bureau et de l'enfant à la garderie.

Selon le degré de fatigue et le niveau d'humeur général, c'est toujours plus ou moins le cirque. Et au milieu de cette arène familiale, mes deux amours se questionnent souvent sur des sujets divers auxquels j'essaie de répondre...

Alors que je mets de coté le dernier numéro du magazine Rolling Stone qui traîne sur la table de la cuisine. L'homme, nu comme un vers, entre dans la douche. M'zelle Soleil aperçoit Rihanna sur la couverture du magazine que je dépose en ma haute pile de la salle de bain. Elle me demande:

- Maman, c'est Rihanna sur la photo? 
- Oui, c'est Rihanna, elle a un article dans le magazine...
- Ah oui? Mais est-ce qu'elle existe en vrai? Est-ce c'est un humain?

Je lève la tête et croise le regard de Juan qui s’apprête à tirer le rideau de douche. Sourire complice des parents qui réalisent combien leur puce grandit. L'imaginaire et le réel se détachent pour composer ses nouvelles perceptions enfantines. Je réponds à sa question tout en la poussant à se laver les dents.

Le temps passe, je fais la couette de la Miss et l'homme est propre. Il grogne tandis qu'il cherche une chemise qu'il finit par trouver en un coin de ce bordel de linge propre que je n'ai pas encore eu la force de plier. Il finit de s'habiller et me dit:

- Des fois, je me demande si on était parfait si on aurait quand même besoin de faire de l'éducation ou si donner l'exemple suffirait?!?

Question profonde en ce roulement matinal qui déboule en minutes pressées. Une question que je garde en un coin de ma mémoire sans vraiment trouver de quoi à répondre sur le moment! Enfin sachant que la perfection est inhumaine, c'est utopique à la base. Qu'en pensez-vous de votre coté de l'écran?

Et puis la routine continue de rouler et les voilà habillés. Prêts à partir alors que je me prépare à me concentrer sur mes piges du jour . Des piges de cybertravailleuse qui ne me demandent ni d'avoir les dents lavées ou même d'être habillée!

Questions et tranches de vie matinale

Bleus d'avril (April Blues)

Avril en ma nordicité est le mois qui achève l'hiver. Le mois qui met le cap sur l'espérance estivale. Avril en ma nordicité n'a rien à voir avec le printemps tel que la majorité des gens le conçoivent.

Les nuits y sont toujours bien gelées. Ma pelouse sommeille encore sous une bonne butte de neige pilée. Certains matins, il ne fait pas froid mais bien frettte! Et ma rue est recouverte d'une bonne couche de glace blanchâtre.

Avril en ma nordicité est une espèce de transition fondante entre l'hiver et l'été. Une transition qui dégouline lorsque réchauffe le soleil et qui nous rapproche les idées de l'été. Un été qui débutera d'un coup sec avec les beaux jours revenus. Un été qui nous fera changer de vie comme si l'on avait changé de pays! Mais en ma nordicité, avril n'a vraiment l'air de rien! Rien à voir avec le romantisme qui enrobe Paris où avec les tulipes qui fleurissent à Amsterdam...

Au coin de ma brousse, le lac est toujours glacé. Fragilisé il devient de plus en plus dangereux d'y marcher mais ce n'est pas encore du domaine de l'impossible. En mon coin de brousse, le printemps est une abstraction givrée à laquelle on rêve en couleurs. En mes parages, l'on ne trouve ni jonquilles ni perce-neiges ni autres pousses vertes. D'ailleurs, ma rue ne ressemble à rien d'autre qu'à l'hiver qui refuse de se faire la malle. Ma mère-grand disait souvent: "En avril ne te découvre pas d'un fil, en mai enlève ce qu'il te plait.". Vivement mai qu'on se déshabille!

Ceux qui ne connaissent pas nos hivers s'imaginent souvent que c'est le froid qui est le plus dur à supporter. À mon sens ce n'est pas le cas. Le froid, on s'y habitue, on fait avec. Le froid solidarise, humanise. Le froid c'est presque l'aventure quand on le prend bien.

Ce n'est pas le froid (ou même la neige) qui est le plus difficile de l'hiver, c'est la durée. Ici, le mois d'avril arrive et c'est toujours l'hiver. Même si l'on sent qu'il perd de sa puissance, que les oiseux chantent sa délivrance, il n'en reste pas moins présent. Il a encore neigé hier! Ici avril est toujours synonyme d'hiver. Et le moral soupire tandis que pleurent les bancs de neige...

Bleus d'avril (April Blues)

vendredi, avril 01, 2011

La semaine dernière, je ne suis sortie de chez la coiffeuse que depuis quelques heures, et nous allons dîner au Tim-Hortons avec homme et enfant. Encore déstabilisée par les ennuis de santé des dernières semaines, je suis d'humeur moyenne...

D'autant plus que la coiffeuse a raté l'expérience qu'elle avait préalablement pensé sur ma couleur. Non seulement elle m'a gentiment grillé le scalp (à moins que cela ne soit mon scalp qui ne soit ultra-sensibilisé par les médicaments qui me font fonctionner) et sa mixture n'a pas été à la hauteur de ses attentes, la couleur a plus ou moins bien marché. Elle a mal couverte mes racines et ce n'est pas plus rouge qu'à l'habitude. Ce qui était l'objectif premier. En résumé, ce n'est pas vraiment un succès mais comme ma coiffeuse est aussi cool que pro, elle m'a demandée de ne pas la payer pour son échec du jour. Elle s'est dit que l'on remettra cela la prochaine fois. Que l'on fera mieux et que cela sera moins douloureux.

Je dois dire que je l'aime ma coiffeuse. Steph, de son surnom, est un peu plus jeune que moi (début trentaine). Elle est mère de 3 garçons dont un ado! J'adore sa personnalité vive et son énergie qui pétille. Franche comme la nature qui nous entoure, c'est une force de femme qui mène son commerce avec une main experte et affirmée. Elle réussit même à élever seule sa smala tout en lui offrant un train de vie plus que confortable.

Enfin, elle paye aussi le prix de sa liberté au gré de son cœur puisque coté romance ce n'est pas tous les jours Versailles! Même si le dernier prince en date semble avoir un peu plus de grandeur que les autres... Bref, Steph est ma coiffeuse depuis 3 ans déjà et je ne suis pas prête de la quitter!

Histoire de boucles rebelles

Depuis mes 18 ans où j'ai pris possession de ma tignasse, peu ont pu y toucher mais j'ai une entière confiance en Steph. C'est presque sentimental comme relation. Il faut dire que ma crinière fait partie intégrante de ma personnalité.

Et j'ai eu assez de mal à l'apprivoiser merci! Pourtant en cette fin de trentaine, ma tignasse je l'aime, je l'accepte et je l'entretiens. Avoir une crinière épaisse et bouclée en une famille de cheveux raides, c'est pas tous les jours rose mais c'est le sujet d'une autre histoire...

Longtemps j'ai détesté cette masse capillaire qui me composait. À 11 ans, sur un coup de tête, je suis même allée en douce chez le coiffeur (dans le dos "des adultes") et je l'ai quasiment rasée. Je n'en reviens même pas encore que le coiffeur en question ait accepté ma requête! Il a essayé de me dissuader un petit peu mais je ne crois pas que mon pouvoir de persuasion ait été assez grand pour qu'il le fasse contre son gré. Étant une connaissance de la famille, je le soupçonne d'avoir pris un pervers plaisir à saccager ma crinière pour quelque raison adulte qui m'échappe encore aujourd'hui.

L'année scolaire qui suivi cette première rébellion capillaire fut relativement désagréable. J'avais l'air d'un garçon et je ne me sentais plus en phase avec ma peau de fille. La première semaine de mes cheveux ultra courts, personne ne me reconnaissait dans les couloirs, c'était bizarre. Mes copines étaient déçues et les garçons me semblaient moins charmants. Au final, je n'ai pas été satisfaite de ma décision longtemps. Une fois l'acte de rébellion passé, j'ai bien mangé ma claque!

Et j'ai attendu que repousse ma tignasse. Pour ce faire je suis passée par toutes ces étapes plus ou moins esthétiques où j'avais plus le look d'un caniche que d'une fille. La tignasse repoussait aussi épaisse qu'avant et je ne savais pas quoi faire de mes boucles folles. Une fois que mes cheveux eurent touché mes épaules, j'avais 14-15 ans et j'entrais dans l'adolescence.

Nouvelle étape de vie. Fraîchement immigrée à Montréal, j'étais prête pour du changement de toison. Nouvelle rébellion chevelue, sur une idée farfelue, je me fais teindre en blonde. Étrange résultat. Pas super probant mais amusant. Une fois l'amusement passé mes cheveux continuent de me pomper l'air et je ne sais toujours pas quoi faire de ces boucles que je n'aime pas mais pas du tout.

Pourtant ce n'est pas faute de recevoir des compliments. À cet âge là, des compliments sur ma tignasse, j'en possède déjà une bonne collection mais rien n'y fait je ne sais pas comment apprivoiser cette masse frisée qui fait l'envie de toutes celles qui possédent le cheveux fins et lisse. J'ai beau expliquer que je rêve de cheveux raides, personne n'arrive à compatir avec mes émotions capillaires!

Tresses africaines et toison nature

Aussi arrivée à 18 ans, je décide de me prendre en boucles! Alors que je voyais déambuler dans les rues de Montréal des superbes noires à la tignasse domestiquée en d'impressionnant volume de tresses raides, j'eus alors une idée! Je voulais des cheveux raides en forme de tresses!

L'on alors est au début des années 90 et peu de blanches trainent en ville avec des tresses africaines. Nouvelle rébellion. Je me souviens encore de la première fois où timide et effarouchée, j'ai pénétré l'antre des mamas haïtiennes qui se spécialisaient dans le tressage. Il a fallu que j'insiste un peu. Elles ne semblaient pas certaines de tresser une petite blanche mais une fois que j'eus expliqué le fond de ma décision, elle me firent pénétrer leur domaine et découvrir la fascinante ambiance du tressage à l'africaine.

J'ai porté le look plus de deux ans. À chaque trois-quatre mois il fallait défaire et refaire les tresses. Au fil des fois j'ai appris la pratique sur le bout des doigts. À la fin, par économies, je défaisais moi-même, ne faisais retresser que les racines et savait entretenir le tout pour faire durer la beauté du travail. Cependant, au bout de deux ans, j'en ai eu ma claque du travail demandé pour entretenir le tout. J'enlevai donc mes tresses une dernière fois et je partis à la conquête du naturel de ma tignasse. C'est à ce moment là où je suis tombée dans l'huile de coco. Cette huile magique, qui en plus de m'enrober d'un air des tropiques permanent, hydratait mes boucles et les assouplissaient exactement à mon goût.

À 25 ans, j'avais les cheveux longs, très longs, assez long pour facilement me cacher les seins nus, encore hauts et drus. À 25 ans, pour la première fois de ma vie, je commence à apprécier mes cheveux. Je n'en coupe que les pointes et encore, si peu. Durant dix ans, j'apprends à apprivoiser le volume de mes boucles et lorsque l'on me complimente sur ma toison frisée j'arrive à ne plus faire la grimace.

Arrivée à la fin de la vingtaine, j'arrive même à sourire devant le compliment. Tout un cheminement pour la fillette qui se regardait dans le miroir en maudissant cette épaisse tignasse qu'elle n'acceptait pas pour un poil! Entre 25 ans et 35 ans quasiment personne d'autre que moi n'a touché à mes cheveux...

Mettre le feu aux boucles

Et puis vers 34-35 ans, mes cheveux blancs commencent à sérieusement m'énerver. Et c'est grâce à eux que j'ai rencontre Steph. Rapidement j'ai lu dans ses yeux l'envie et le désir de la coiffeuse passionnée.

Pour les experts du cheveu ma tignasse est comme un défi, une fierté. À cette l'époque, je suis prête pour une nouvelle rébellion... l'ère du rouge est arrivé!

Depuis des années déjà, je faisais faire quelques mèches rouges par ci par là mais j'attendais la grisaille du temps pour vraiment me lancer. Et là j'étais mûre. Prête pour le rouge pompier! Pas le rouge madame qui fait bon ménage avec le décor sans déranger. Pas rousse non plus. Non, non, non, un vrai rouge je voulais, de celui qui explose au soleil brillant.

La première fois Steph n'a pas osé! Il a fallu deux ou trois essais pour qu'elle capte toute l'intensité de mon désir et depuis, elle travaille fort à le combler. Car l'on a quand même une grande contrainte, le fait de ne pouvoir me décolorer la chevelure sans prendre le risque de la cramer à jamais.

Aussi Steph doit fignoler son art pour me trouver le meilleur rouge possible, pas le violine qui me déplait mais bien le rouge feu qui explosera sous les rayons du soleil luisant et me transformera en lionne libérée. D'après mon homme, il parait que c'est hyper sexy une chevelure de lionne rouge. J'imagine que j'ai l'âge ou jamais...

Aussi depuis 3 ans, il n'y a que Steph qui a le droit de toucher ma tignasse, d'y approcher les ciseaux pour la façonner. D'y mettre les mains pour la colorer au plus rouge possible. Ce rouge possible ne brûle pas à l'ombre mais à la lumière. Ce rouge là fait de moi une blogueuse sauvage qui se reconnait un peu partout où elle sort et qui sert aussi de repère aux copinautes (dixit Nadia) dans la jungle humaine.

Bref, la semaine dernière, je sors de la coiffeuse d'humeur moyenne. Depuis des semaines, je bataille une salop... de maladie et ma vie n'est pas des plus faciles. Ma coiffeuse m'a grillé le scalp mais mes boucles sont flamboyantes. Vu les circonstances, ce n'est pas la fin du monde. Steph a donné du souffle à mes boucles folles et mon cœur de lionne s'accorde à mon look.

À chacun ses injustices...

J'arrive donc, fatiguée, devant le comptoir du Tim Hortons lorsque la serveuse écarquille les yeux et s'exclame avec passion:

- Oh mon Dieu, vous en avez des cheveux!  C'est fou! C'est des boucles de feu! Whaou, c'est injuste! Je vous envie d'avoir autant de cheveux, êtes-vous une lionne???

Subtilement déconcertée, je fronce les sourcils alors qu'elle poursuit sa tirade de tignasse magnifique et d'injustice humaine. Étant d'humeur moyenne, je ne sais trop sur quelle émotion danser. Je puise en ma maturité pour y réfléchir et lui répondre.

- Merci. Oui c'est mes cheveux. C'est naturel, oui, j'en ai beaucoup. Ah l'injustice...

Je prends une grande respiration en examinant ses cheveux fins qui s'échappent de son filet (sous sa casquette d'uniforme) et je finis par répondre:

- Ah! L'injustice humaine... C'est bien compliqué... Mais on en a tous un peu vous savez, c'est juste qu'elle se trouve à des endroits différents suivant les gens...

Boucles en feu...

lundi, mars 28, 2011

Ne pas transmettre ses expériences, c'est castrer l'avenir.
Marin Karmitz

Les enfants n'ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent.
Jean de La Bruyère

L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre.
Antoine de Saint-Exupéry

À l'avenir...

samedi, mars 26, 2011

Entre deux bouffées d'enfance, une petite graine de savoir...

M'zelle Soleil a souvent du mal à imaginer que nous avions une vie avant sa naissance. C'est un fait qui a tendance à la vexer, ce qui a tendance à me faire rire...

Car même si elle tient une bien grande place en nos existences, nous vivions avant elle et si cela n'avait pas été le cas, elle ne serait pas là! Mais il reste vrai que les parents que nous sommes ont pris vie en même temps qu'elle.

Aussi lorsque je me souviens d'un dessert que l'on mangeait à Zandvoort ann Zee lors de notre premier voyage en amoureux, la Miss s'exclame:

- Ah oui je m'en souviens!
- Heu non t'étais pas née!!!
- Mais j'étais même pas dans ton ventre?
- Non... T'étais encore loin dans les boules à papa!
- Les boules à papa!!!!

Expression interloquée de l'enfant qui se conjugue à l'expression outrée de son père qui s'exclame : "Etolane!!!". La Mini miss répète avec curiosité:

- J'étais dans les boules à papa?!?! J'étais une graine?
- T'as tout compris ma fille! T'étais dans les graines de papa...

L'homme n'en peut plus et s'exclame:

- Ben là, tu sais c'est quoi une graine au Québec?
- Je le sais mais elle ne connait que la graine de bébé et c'est assez à son savoir!

L'homme perplexe fait la moue et lui demande:

- Tu sais c'est quoi les graines de papa toi?

Et M'zelle Soleil de lui répondre d'un ton assuré:

- Oui, je sais! C'est la graine de papa que t'as mis dans le ventre à maman pour faire un bébé!

Éclat de rire parental et expression satisfaite de petite fille fière d'elle. La discussion est close car la Miss n'en sait pas plus et cela suffit amplement au savoir de ces 5 ans!

Entre deux bouffées d'enfance, une petite graine de savoir...

L'expression de la semaine est l'une de celles qu'utilisait souvent ma grand-mère disparue le 22 avril 2006 à l'âge de 73 ans. C'est d'ailleurs en son honneur que j'ai commencé cette habitude de partager ici des expressions choisies...

Ma grand-mère a sauvé mon coeur de la déchéance en se faisant gardienne de mon enfance. Elle a connu un destin difficile qui lui a usé la vie prématurément. Mais elle a aussi insufflé en mon existence un bien précieux: l'amour parental. De cela, je lui en serai toujours reconnaissante. J'espère bien que de là où elle est, elle peut apercevoir la mère que je suis aujourd'hui.

En sa langue riche et colorée, issue du terroir, elle possédait une intelligence qui n'était pas liée aux études mais au bon sens. Elle était capable de tenir d'étonnantes conversation en employant tellement d'expressions que j'en restais bouche bée. Fascinée...

L'on dit que le temps panse les blessures de l'absence. Pourtant, malgré le temps qui passe, son absence reste bien tangible à mon sang. Je fais mon possible pour transmettre sa mémoire à Miss Soleil. Dans le silence de mon coeur,  je lui parle de mes jours. Parfois je l'entends même me répondre et souvent je sens son affection m'enrober l’âme.

Ainsi il est inutile d'expliquer combien les dernières semaines ont été bien pénibles à ma peau et ce serait mentir que de dire que je ne me suis pas fait beaucoup de bile (ou de mouron c'est selon) en combattant ce maudit virus qui causa ma paralysie de Bell...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Se faire de la bile »

SIGNIFICATION
Se faire du souci

ORIGINE
Qu'est-ce que la bile ? C'est ce liquide visqueux et amer sécrété par le foie, qui participe à la digestion et s'écoule depuis la vésicule biliaire vers le duodénum par le canal cholédoque. La théorie antique des quatre humeurs, formalisée en grec par Hippocrate, nous apprend que la bile noire correspond à la mélancolie, la tristesse, le souci, alors que la bile jaune était associée à la colère[1] C'est donc cette "bile noire", prétendument sécrétée par la rate, qui était supposée être la cause de nos soucis. Bien que la théorie des humeurs ait finalement été abandonnée au cours du XVIIIe siècle, il nous en est resté cette expression et ce sens figuré de 'bile', à rapprocher du 'mauvais sang'.

[1] Avec cette bile-là, la colérique, on dispose de plusieurs expressions comme "déverser sa bile (sur quelqu'un)" ou bien "avoir la bile enflammée".

EXEMPLE
« C'était un excellent garçon, sobre et adroit, mais avec une de ces figures mélancoliques où le regard, trop fixe, signifie qu'on se fait pour un rien de la bile, même des idées noires.» Marcel Proust - À la recherche du temps perdu

Expression choisie et pensées...

jeudi, mars 24, 2011

Blogueries éparpillées...

Par ma fenêtre fermée, je regarde tomber de gros flocons qui ouatent l'atmosphère. Si le printemps est arrivé chez bien des gens, chez moi c'est toujours l'hiver. Entre deux flocons, des rayons de soleil transpercent l’atmosphère qui blanchit. Surréalisme de saison et zestes de nordicité.

Alors que je bataille ces émotions qui m’aiguisent les nerfs je réalise que durant des années, j'ai blogué en cet espace virtuel les impressions de ma mamamitude. Pourtant, ces derniers temps, j'ai plus brouillonné que blogué ces émotions maternelles qui continuent de me traverser, de m'éduquer, de m'élever...

Ces derniers temps, il faut avouer que les obstacles du quotidien m'ont emportés les idées concentrées. Et depuis que j'ai recommencé à cyber-travailler, le temps me manque pour écrire quotidiennement ces impressions qui me font être maman, sa maman. Cependant, au fil du temps, je réalise qu'écrire ma "mamamitude" me manque.

Prise en ce dilemme intérieur de respecter sa vie privée au fur et à mesure qu'elle grandit et ce besoin que je ressens de mettre en phrase cet art d'être parent. Un art que j'apprends à ses cotés. Alors je m'éparpille et je brouillonne des cahiers qui s’empoussièrent et des petites feuilles qui s'égarent. Tiraillée entre l'envie de ne pas juste bloguer maman et de retrouver la liberté de bloguer mon individualité, je bloque.

Pourtant, avant sa naissance, je bloguais déjà, je m'en souviens bien et après sa naissance, je ne bloguais plus qu'elle, je le sais bien. Mais aujourd'hui, je veux trouver un nouvel équilibre bloguesque. Pour cela peut-être devrais-je trouver cette baguette magique qui fait s'étirer le temps? Ou alors me déménager l'esprit en cette dimension fantasque où les jours durent 36 heures dans des semaines de dix jours...

Mais pendant que je délire toute seule, le Web continue d'évoluer, l'on parle de web sémantique, de web social et d’ubiquité! Et je sais que je ne fais plus que simplement bloguer, je parcoure désormais les réseaux sociaux que je nourris de ci de là. J'en étudie les fils qui en font la Toile. Bref, il est bien évident que Twitter et Facebook mangent du temps de blogue. Ce que je fais sur Twitter est différent de ce que je fais sur Facebook qui n'est pas  la même chose que bloguer en vrai! Sur ces réseaux l'on peut facilement microbloguer mais ce n'est pas du tout comme bloguer en toute liberté! Microbloguer en vase clos sur Facebook ou échanger à gogo sur Twitter n'est pas comme bloguer tout court.

Et puis je dois maintenant gérer toutes sortes d'écritures selon les différents médias avec lesquels je travaille, selon les traductions que j'accepte, selon les idées qui me traversent. Et c'est sans parler de ces fictions que je n'écris plus à l'instant présent mais qui continuent de grouiller en mon sang!

Ainsi je réalise que j'ai plus ou moins perdu cette discipline bloguesque qui était chère à mes neurones. Je n'en ai pas perdu la pratique ni déserté l'espace mais la discipline n'est plus la même. Sans compter que l'épreuve de santé que je traverse n'en finit pas de me faire évoluer intérieurement. Et comme ce blogue a toujours évolué avec ma peau, il lui faudra bien continuer d'évoluer! D'ailleurs Bouddha n'a-t-il pas dit un jour lointain qu'il n'existe rien de constant si ce n'est le changement?

Je finirais donc ces blogueries éparses en passant du coq à l'âne avec une pensée personnelle (partagée en mon "salon" Facebook) qui résume le quotidien de cette semaine aux allures hivernales: Avoir une attitude positive ne veut pas dire ne jamais connaitre de moments noirs mais cela veut certainement dire que l'on fera tout pour les affronter, les traverser et retrouver le rose de la vie...

Blogueries éparpillées...

samedi, mars 19, 2011

Quotidienneries et bribes d'enfances

L'homme et l'enfant dorment du sommeil du juste tandis que je profite du silence de l'aube pour nourrir ce petit coin de Web. Depuis des jours je brouillonne des idées de texte à droite et à gauche mais bientôt je retrouverai l'énergie d'en faire de vrais textes. Dehors, j'entends les oiseaux qui gazouillent les rayons du soleil qui se lève sur ma blanche brousse. La journée s'annonce belle...

Cette semaine j'ai découvert une perspective de maladie bien particulière qui me grattouille les idées. Pour la première fois de ma vie adulte, je suis heureuse de la réapparition de ces ridules qui marquent le temps qui me passe sur la peau! Après avoir connu une moitié de visage lisse comme la mort, voir revenir mes lignes de vie me fait doucement sourire...

Au fil des jours, j'accroche les phrases enfantines de M'zelle Soleil qui grandit si vite. Ces temps-ci, elle n'en finit plus de m'expliquer combien elle a hâte à l'été. D'ailleurs, la fin de semaine, elle en profite souvent pour s'habiller en robe de plage et chapeau de paille!

Aussi, je souris lorsqu’elle me dit: "J'aime pas l'hiver parce-que y'a pas de couleurs et faut toujours s'habiller avec des gros manteaux! Mais j'aime l'été parce-qu'il y a des fleurs et plein de couleurs et cela me donne le sourire au coeur! C'est bientôt l'été dis maman?"

Et puis j'éclate de rire lorsqu'elle s'exclame en grimaçant:  "Ouache papa, c'est horrible tes pétements!!!" J'ai toujours eu un faible pour les barbarismes créatifs et les mignons barbares qui peuplent son langage enfantin m'amusent à tout coup!

Y sont où les indiens maman?

Ce mois-ci, M'zelle Soleil a découvert l'existence de Pocahontas et ceci amène d'étranges discutions mère-fille:

- C'est ça le problème, y'a plein de problèmes dans la vie des gens. Moi j'aimerais ça être une indienne!
- Je te comprends! C'est pour ça que j'aime aller au Pow-wow...
- Ah oui? Mais elle morte Pocahontas? Est-ce qu'elle existait pour vrai?

S'en suit une leçon d'histoire suivie d'une petite réflexion sur la notion du temps. Sur le passé qui fait nos ancêtres jusqu'à ce présent qui enrobe le cours de nos jours. Elle poursuit:

- Moi j'aimerais ça voir Pocahontas! Mais y sont où les indiens maman?
- Ils sont à Wendake mais il n'y en a plus beaucoup parce-que les blancs les ont beaucoup tués!
- Mais est-ce que toi tu en as tué?
- Mais non, moi je les aime les indiens! C'était il y a longtemps que les blancs les tuaient...
- Ah! Comme l'ami à John qui a tué l'indien?
- Oui, comme ça...
- Mais pourquoi ils voulaient les tuer? Ils étaient pas gentils?
- Non, ils voulaient juste la terre où les indiens habitaient...
- Ah! Mais c'est pas cool alors...
- Non c'est pas cool...

De lune géante, loups-garous et petits bateaux sur slush de printemps

Enfin cette malheureuse tranche d'histoire de notre civilisation américaine s'est déroulée il y a bien des lunes de cela. D'ailleurs saviez-vous que ce soir, c'est l'équinoxe de printemps et que l'on assistera à une pleine lune géante? Il parait que cela n'arrive que tous les 20 ans alors profitons-en pour lever la tête vers le ciel!

J'imagine qu'en quelques coins de nos imaginations fertiles, les loups-garous en vadrouille se préparent à un méga-party! Espérons que l'humanité qui en ressent les effets n'en deviendra pas trop folle...

Par les temps qui courent, mon appareil photo devient de plus en plus capricieux, je choisis donc mes batailles et n'en grogne pas trop. Je me rabats sur ma caméra de poche et j'accroche ces instants de présent qui tisse notre quotidien familial.

Au coin de notre brousse en monochrome, le printemps se fait timide mais on essaie quand même de le percevoir en quelques airs de fonte. Et l'on suit une idée enfantine où l'on fait flotter des petits bateaux sur un ruisseau de slush...

Quotidienneries et bribes d'enfances

Lorsque l'amour maternel veut protéger jusqu'au bout de la vie... 

Mal de mère, coeur en larmes. Au coin de la Toile, je découvre une image qui me transperce l'âme. De toutes les images vues de cette catastrophe naturelle qui se déroule au Japon, celle-ci me hantera longtemps. L'émotion qu'elle génère en ma peau féminine inspire toutes sortes d'idées fictives. Alors que s'y accroche mon regard ému, toutes sortes de scénarios s'écrivent en mon cerveau bouleversé. Je comprends tellement cette maman qui a serré si fort son enfant lorsque l'irréversible est arrivé. Qui l'a serré avec tant d'affection qu'ils en sont restés ainsi figés.

Lorsque l'amour maternel veut protéger jusqu'au bout de la vie...

vendredi, mars 18, 2011

Spleen martien

an intimate affair by brookeshaden on Flickr.
Une autre semaine s’achève au coin de ma brousse givrée. Une semaine qui oscille entre pluie et flocons, entre hiver et soupçons de fonte. Une semaine qui accompagne mon douloureux processus de guérison.

Cette semaine, j'ai  repris un peu plus de mon service de pigiste. Je rédige, traduis et fais un peu de radio. Et puis, je  bataille une certaine fatigue de fond. Sensible à l'os, je me soigne le sang. Autant je suis heureuse de pouvoir travailler de nouveau, autant je réalise que je ne suis pas encore au top de ma forme.

La vie s'équilibre entre difficultés et agréables surprises. J'accepte des contrats, des collaborations, des partenariats. Je médite sur de projets futurs. Le printemps à venir s'annonce fertile. Il y aura pas mal à dire et à écrire.

Cette maladie me permet aussi de comprendre une ribambelle de choses intimes. Elle m'affaiblit en profondeur et j'en profite pour explorer des zones souterraines de mon être. En transformation je suis. Alors que mon visage retrouve sa normalité, j'apprends à prendre soin de ma peau. Je m'arme de patience pour que passent les douleurs qui m'accablent. J'avance.

Lorsque je serai sortie de ce bois lugubre où ce virus m'a emmenée, je ferai un bilan qui pourra peut-être aider d'autres personnes qui seront atteintes de cette forme de paralysie. Une paralysie particulière, temporaire mais souffrante, une paralysie qui met à vif un nerf si utile au bon fonctionnement du visage. Car le Web sert aussi à cela, ajouter des informations à cette intelligence collective qui se numérise.

Quand je suis tombée malade, une gentille docteur à l'urgence m'a dit: "Tu sais, c'est une maladie qui pose plus de questions qu'elle ne donne de réponse!" C'est le genre de phrase qui rend bien perplexe sur un lit d’hôpital! Mais au bout de six semaines, je la comprends mieux cette étrange maladie. J'ai découvert quelques réponses. Et lorsque je m'en serai libérée, j'aurai surement la force de les partager. D'ailleurs je compte sur le printemps pour renaître aussi! Recouvrer ma santé, m'épanouir de nouveau, et retrouver toute ma créativité...

Spleen martien