mardi, mai 18, 2010

Colle parentale bis...

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Colle parentale bis...

La semaine dernière, j'ai eu droit à ma première colle parentale et cette fin de semaine est arrivée la fameuse conversation de la graine qui féconde l'enfant...

Comment j'en suis arrivée à discuter de cela avec M'zelle Soleil, je ne m'en souviens plus. Mais je sais que j'étais bien partie avec mon histoire de graine de papa dans le ventre de maman lorsque ma Mini Miss me demande:

- Mais comment on met la graine dans le ventre?
- Heu, heu...

Et voilà que je rame de nouveau. Franchement la mère, t'assures pas sur ce coup là! Mais, c'est vrai, je dois l'avouer, je n'ai pas particulièrement envie de lui expliquer les détails de la chose. À quatre ans et demi, il me semble qu'elle peut encore attendre quelques mois pour assimiler ce concept précis!

Alors je rame et j'appelle Juan à l'aide. Celui-ci répond alors avec conviction:

- Et bien pour y arriver on s'aime fort!
- Ah! oui, c'est ça, papa a raison! On s'aime fort!

Ouf, je me crois presque sortie du bois. Dans ces temps là, mon homme a toujours un romantisme fou auquel je m'accroche désespérément. Mais la demoiselle reste perplexe, elle réfléchit quelques minutes et me dit:

- Moi je crois pas que c'est ça, je crois que c'est par le nombril!
- Ah bon? Tu crois ça toi?

Et elle poursuit sur sa lancée:

- Oui, moi je sais comment la graine de papa va dans le ventre. C'est sûr! Elle passe par le nombril. C'est vrai regarde maman y'a un trou!!!

Elle soulève son T-Shirt pour me prouver son point et je ne peux m'empêcher de sourire. Malgré moi, je laisse planer le doute. Et je me souviens alors avec clarté de ce temps lointain où je croyais aussi que la graine du papa passait par le nombril! J'avais appliqué la même logique pour arriver à la même conclusion! Les temps changent mais bien des choses se ressemblent...

En fait, ma mémoire d'éléphant me permet même de me remémorer un temps bambin où je ne parlais point. Un temps étrange où il me manquait les mots pour exprimer mes pensées. Sans parler que je me souviens aussi de mon apprentissage de ma langue maternelle et de la satisfaction que j'en retirai. Je crois que j'ai toujours eu besoin de m'exprimer (autant que j'ai besoin de respirer pour vivre). D'après Juan, ma fille a définitivement hérité de ce trait de ma personnalité. Cet enfant est déjà tout un moulin à paroles. Comme il me le rappelle parfois, elle parlait même avant de parler! Il commence à avoir peur pour ses oreilles masculines. Entre la mère et la fille, le pauvre n'a plus aucun répit!

Je me souviens aussi de ma première question existentielle posée à des adultes. Je devais avoir à peu prés l'âge de ma puce. J'avais cogité et pensé longtemps avant de pouvoir la formuler. Je voulais savoir pourquoi l'on était sur Terre (Pourquoi j'étais née. Ce que je faisais là au milieu).  Je me souviens avoir posé la même question: "Mais pourquoi on est sur Terre?" à tous les adultes de mon entourage sans jamais être capable de recevoir une réponse digne de ce nom. Ce fut une grande déception.

À cette époque là, je ne réalisai pas qu'il me faudrait toute une vie pour trouver des pistes de réponses à cette mystérieuse question. Et, aujourd'hui, je me rends compte que vu la vitesse de réflexion de ma mini Miss, il va falloir que j'enclenche la vitesse supérieure si je ne veux pas la décevoir à mon tour.

Habituellement, je prends toujours le parti de lui dire les choses vraies. Je me contente de les adapter à son niveau d'enfance. Mais là, son niveau d'enfance vient de s'élever d'un nouveau degré auquel il me faut m'habituer. Et dire que ce n'est qu'un début...

Mini Miss au lac

7 commentaires:

ratata a dit…

Pour mes enfants, qui ont la trentaine maintenant je m'étais procuré les livres de Jocelyne Robert, (ex: la sexualité de 0-6 ans, 6-9 ans..) très bien faits et sans doute encore distribués.

Un autre ouvrage magnifique: NAITRE de Nilsson Lennart, avec photos grossies des milliers de fois entr'autres du moment ou le spermatozoide pénètre l'ovule; si vous le consultez en librairie je suis certaine que vous souhaiterez l'avoir à la maison.

Jane a dit…

Héhé :) Pour ce qui est de fiston, la partie de vrai c'est qu'il a grandit dans mon ventre... ;)

minutepapillon a dit…

Je me souviens de cette vidéos. Je nourrissais alors des rêves de maternité. Quel âge avait elle? Je réalise que je comprends bien mieux le langage bambin aujourd'hui en la revisionnant. Quelle patience! Lynn réclame le "jardin!" avec des étoiles dans les yeux et Max la "roiture" mais il est déjà impatient à la première demande et au bout de trois se roule par terre. Une vraie tempête de défis ces jours-ci. J'ai fini en larmes devant un groupe de jeux hier. Des mamans que je ne connais pas avec leurs bambins dociles et assis sagement en cercle pendant que Maxime donnait une belle representation d'un terrible two ingérable pendant une heure (atelier éveil musical et sonore) ce que je me sens faible, inefficace et bête d'avoir craqué ainsi... Je ne suis même pas sûre d'être prête à blogger sur le sujet, il me faut le digérer avant et m'en faire une expérience à partir de laquelle avancer. Ailleurs on me dit qu'à 4 ans, c'est "pire" qu'à deux ces phases là, tu en penses quoi toi?

Sophie a dit…

Je me souviens que ma première grande question fut : mais où j'étais avant d'être dans ton ventre ? Réponse : tu n'existais pas. Et ça je ne comprenais pas. Ne pas être et d'un seul coup être c'était juste inconcevable...

Beo a dit…

J'ai justement regardé un épisode de Mère indigne hier au sujet des questions délicates.... et la fille a pas mal plus que 4 ans!

Lily-Soleil m'étonnera toujours :)

Etolane a dit…

Ratata, merci des pistes, je vais définitivement me diriger vers du matériel de lecture pour traverser le sujet!

Jane, je trouve qu'il est dur de laisser s'est s'affiner la bulle d'innocence dans laquelle naissent nos bébés...

Minute papillon, oui je me souviens aussi. Tu désirais ardemment des bébés! On peut dire que l'univers t'a entendue! Et je ne peux imaginer la somme de travail maternel que cela engendre. Il est normal de craquer, tant que cela nous permet d'avancer.

Ce que j'en pense est complexe, j'ai l'impression qu'à quatre ans, la discipline est importante et permanente. C'est un défi quotidien car il faut aussi s'y discipliner. En fait je crois qu'à partir de deux ans, l'on plante des graines et ensuite c'est un processus continu de planter et récolter. D'où l'expression on récolte ce que l'on sème.

D'un autre coté chaque enfant est différent et il faut comme en trouver la clé et j'ai l'impression que arrivé à 18 ans, l'on peut avoir entre les mains tout un trousseau de clé! Si tu craques une fois, c'est humain, ne t'en fais pas pour cela. En fait je pense pas qu'il y a de pire en soi mais que c'est une longue série de difficultés qui varient. J'espère que tu me suis! ;)

Sophie, et j'ai suivi le même chemin de réflexion, cela m'est aussi inconcevable et aller en une telle direction serait mentir. Mais comme je n'en sais pas plus même si je sais cela, je suis dans une belle impasse parentale...

Etolane a dit…

Béo, disons que je dois faire pas mal de cardio mental pour la suivre! :) à ce rythme là, je vais être "fit" pour ses 15 ans :lol: