Pourquoi rester seule à la maison avec Bébé Soleil?
Intellectuellement il faut l’avouer c’est limité! Les gaga-da-boom-bam-gigli et compagnie ne stimulent pas beaucoup la cervelle de la mère au foyer. Il faut combattre régulièrement le quotidien pour ne pas la sentir s’atrophier. Souvent la fatigue et le manque de temps jouent contre cet objectif. La plus grosse fatigue est nerveuse car il faut beaucoup de patience pour endurer les hauts et les bas (surtout les bas) de bébé un peu gâté. Pas tant gâté matériellement qu’émotionnellement, mais bon, un bébé cela mérite d’être gâté! Pas pourri gâté mais juste assez pour pouvoir s’épanouir avec aisance dans ce monde parfois trop dur et cruel.
Il y a trop d’enfants malheureux sur Terre. La moindre des choses que je puisse faire, c’est essayer de donner un maximum de bonheur à Lily-Soleil qui m’émerveille. Je ne peux rien faire présentement pour tous ceux qui souffrent dans le monde (si ce n’est parrainer une petite fille au Guatemala depuis 5 ans), cependant ma capacité d'action reste bien limitée. Tout ce que je peux faire c’est donner le plus de douceur et d’affection à ce petit bout de chou qui fait sa loi dans ma maison! Car il faut savoir que tout bébé est un peu dictateur sur les bords! Cela fait partie de ses fonctions. Après tout ce n’est pas tout les jours facile d’être un bébé fragile à la merci des adultes, il faut bien avoir un peu de pouvoir quelque part…
Alors que sont les hauts et les bas de sa majesté? Commençons par les bas qui généralement se déclinent sous une variation de:
- Ouuuiiiin ooouuuiiinnnn. Ouuuuuiinnnnn whaaa . Ahhhhhhhh! Ouiiinnnn AAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhh! Ouuuiiiiiiiiiiiiiimnnnnnnnn, oouuuiiinnnn............
Ceci peut vouloir dire bien des choses : "Je suis fatiguée. Je ne veux pas dormir. Je suis tannée. Porte moi. Je veux marcher. Je veux me lever. Je veux jouer. J’ai faim. J'arrive pas à parler. Je suis frustrée. Ramasse mon jouet que je viens de faire tomber. J’ai les fesses pleines de crottes, ça colle! Ma couche est pleine, ça pique! Maman t’es pas cool!!!"
Ses hauts se traduisent par des sourires empreints de tendresse. Des mimiques si délicieuses qu’on voudrait les croquer. Une compréhension mutuelle qui adoucit l'instant. Des surprises qui se lisent au fond de ses yeux aux teintes céruléennes. Des fous rires partagés. Un charabia incompréhensible qui explique à qui mieux-mieux que ça va bien dans sa vie. Un charabia que l'on décripte petit à petit au fil des semaines qui passent.
Tout au long de la journée, il faut respecter le rythme de bébé. Il est nécessaire de faire passer ses propres besoins (et envies) après les siens. Il n'y a pas grande place pour les pulsions d'égoïsmes dans ce train-train. La spontanéité est à jeter aux oubliettes. Chaque jour amène avec lui un nouveau festival de crotte, un festival rempli d’odeurs qui se déroule trois ou quatre fois par jours. Que du bonheur!!!
Il faut trouver les moyens de stimuler la soif d’apprentissage de bébé avec un bavardage de base composé de phrases courtes qui mettent les contextes en mots. Ce qui donne une ribambelle d’explications plutôt cucul la praline : « Oh! Regarde le chien. C’est Chanelle! Ah! Voilà un chat! C’est Nougatine. Nougatine le chat. Doucement avec le chat! Attrape le pot. On mange de la poire. C’est un un fruit. C’est bon. Ah! On va te changer la couche! On lit le livre? Ça c'est une capucine. Tiens une marguerite! Tu as vu le nounours qui te regarde. Ça c’est un cube. Regarde comme il est joli. Ça tourne. Ça roule. C'est chaud. Tu es sage. Maman est contente, tu es un bon bébé mon bébé! Oh Tu veux une cuillère? On marche dans l’herbe? Ça c'est de la mousse de forêt. C'est doux. Tu vois le vent dans les feuilles? Elles bruissent. Papa rentre du bureau. Il faut faire dodo, la poupée est très fatiguée! Non pas dans la bouche! L’herbe ça ne se mange pas! Tu dis bonjour Raphaëlle? Coucou. Allo. Bye-bye. Ça c’est vert, jaune, rouge, bleu. Oh! C’est bon. Ah! Miam-miam. C'est froid. Tu es belle. Tu es forte. Tu es un grand bébé. Bravo! Tu marches bien!! Il pleut. Tu as vu la pluie? C’est mouillé, ça tombe du ciel! Prends la grosse bouteille… »
C'est sans compter les monologues divers sur les petits détails qui me passent sous le nez ou dans les idées. IL y a aussi les comptines qui partent en coui... du style: « ... Pirouette cacahouétte, le chat a pris la poudre d'escampette! Il était un p'tit Soleil. Pirouette cacahouétte. Le chat mange ses croquettes. Gnagna Gnagnagna ». Ainsi comme je le mentionnais plus haut, ceci est extrêmement stimulant (intellectuellement) pour la maman!!!
Ratroupons nos troupeaux de neurones en veille pour accrocher le sujet en question, pourquoi rester à la maison avec bébé? Pourquoi renoncer à un salaire, à un travail, à une vie professionnelle et sociale ? Pas de revenus, pas d’indépendance financière, pas de chômage ni de conges payés. Pourquoi accepter de n'avoir aucune position sociale ? Avant j'avais une vie à moi, des amis, des sorties, des ambitions et tout le tralala, maintenant j'ai un bébé et une maison. Pourquoi transformer sa vie en une suite de tâches ménagères et maternelles? Rôle si traditionnel dans notre monde moderne qui prône l'individuel. Pourquoi sacrifier un morceau de sa personnalité, pourquoi laisser de coté la société pour couver dans les bois? Mais après tout, n'ai-je pas étudié la traduction pour pouvoir travailler à la maison? Est-ce que s'occuper de bébé à la journée longue n'est pas un travail en soi? De temps en temps, je me pose toutes sortes de questions. Pourquoi être mère au foyer? Pourquoi ne pas vouloir la faire garder?
Parce-que même si des fois c’est difficile, la voir grandir sous mes yeux est magique. Elle pousse si vite! La sentir s’épanouir entre mes bras est magnifique. Guider le petit être, accompagner ses premiers pas, partager ses premières sensations, apprivoiser ce petit cœur tout neuf est plein de sensations indescriptibles, une expérience toute en douceurs. Un tout savoureux d’humanité pure et innocente. Le cerveau s’atrophie un petit peu mais l’âme s’enrichit énormément.
C’est un processus qui peut pourtant se révèler périlleux pour le moral. Si le corps est en rade alors là cela peut se corser subtilement. C'est un peu comme s'enfermer dans une étrange bulle qui flotte dans un lointain espace intemporel. L'on déconnecte...
Et puis à un moment précis, l’enfant nous regarde avec tant de confiance et de passion que l’on en a des frissons. D'un coup tout s'efface, tout s'imbrique et l'on sait que l'on est à la bonne place. C’est dans cette émotion que se cache la véritable raison…
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