Méditations de blogue
Les propos de Monarque dans les derniers commentaires m’ont fait méditer sur le fond de ce blogue. Un blogue que je connais et maitrise du bout de mes doigts qui effleurent ce clavier. Monarque est cet inconnu qui est un résident estival de mon petit village de bord de lac. Il a reconnu le village par mes photos sur Flickr. Ainsi a démarré une drôle de conversation virtuelle. L’une des multiples facettes que génère l'étrange blogosphère .
Depuis que ce nouveau média a fait son apparition, des millions de blogues ont vu le jour rien que dans la francophonie. D’après ce que j’en sais peu dépassent leur première année. Ceux qui se spécialisent dans un domaine précis peuvent devenir extrêmement populaires avec un trafic qui dépasse la raison. Et puis il y a cette majorité de blogues, reflets de personnes qui brillent dans la constellation blogosphèrique, je crois faire partie de cette catégorie.
Dans cette catégorie se situent les journaux intimes qui n’ont d'ailleurs plus rien d’intime. Je n’écris pas ici un journal intime. J’écris, tout simplement. Le blogue est un outil dangereux. Il est de feu. Il peut illuminer ou brûler l'esprit novice. Il peut faire briller ou fondre l’essence de son auteur lové dans une douce invisibilité. Plusieurs s’y sont fait prendre, il y a ceux qui perdent leur travail ou leurs amis à cause de leur blogue. Ceux qui prennent la grosse tête et ne se sentent plus pisser. Ceux qui exposent toute leur vie sans aucune arrière-pensée. Ceux qui se cachent et qui craignent que leurs proches ne les découvrent, ceux qui n’en ont rien à foutre. En bref, c’est une joyeuse pagaille.
Mon carnet n’a d’intime que la forme puisque j’ai totalement conscience de son coté public. Ce coin virtuel est une sorte de brouillon d’artiste. C’est une cuisine ouverte sur l’extérieur. Je ne m’en cache pas même si je désire garder un certain anonymat. Des gens que je connais de près ou de loin y ont accès sans que cela ne me perturbe. J’assume. Et les inconnus qui parfois deviennent connus sont toujours les bienvenus tant qu’ils ne m’agressent pas. Ce qui je dois avouer fut très rarement le cas en bientôt quatre ans d’existence virtuelle. C’est aussi très pratique pour donner des nouvelles à la famille et aux amis que l’on ne voit pas souvent. Ma grossesse l'a un peu emporté mais je reprends les rennes en mains en même temps que ma santé revient. Ce blogue remplit donc plusieurs fonctions. Sans compter qu’il se réverbère dans la blogosphère infernale ou magique selon ses humeurs.
J’aime l’idée de partage qui se dégage de ce concept bloguesque. J’aime la discipline requise. Lorsque j’étais enfant j’aimais l’idée d’écrire pour les générations futures. J’aurai voulu écrire des centaines d’anecdotes pour que mes arrières-petits enfants puissent découvrir mon époque, tout comme j’aurais aimé lire la vie de mes ancêtres. Le blogue explore cet angle ci du journal intime, le reste n’est que jeu dans une cour de mots, d’envies, de goûts et d’idées.
Ceci n’est pas ma vie privée, ce sont juste des morceaux de mon histoire, des passions partagées, des brouillons de fictions que je lance aux quatre vents. Je veux reprendre le fil de mes traductions libres pour me dérouiller le cerveau. D'ici quelques semaines, je désire reprendre cette routine de fictions éparses, routine qui me manque, j’ai un ogre qui me hante et des dizaines de contes qui me démangent.
1 commentaires:
yeah.. luv this text.
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