mercredi, septembre 21, 2005

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Déconnectée

Dimanche dernier notre modem a rendu l’âme. Ceci a donc tué notre connexion Internet pour quelques jours. Cure de désintox virtuelle obligée en attendant la réception d’un nouveau modem…

Modem arrivé aujourd’hui. Reprise des habitudes au pays de l’invisible. Le temps s’essouffle, je m’essouffle en trois respirations, repend mon souffle et avance à petits pas, un peu au ralenti. Méga bedondaine oblige. L’aventure de la création prendra bientôt fin. Fin de gestation, tumultes de sensations…

Ce fait m’aura permis de dormir en plein milieu de la journée (dormir à poings fermés et baver de fatigue sur l'oreiller, quelle joie d'exister!), assumer ce repos qui m’est nécessaire mais dont je me sauve trop souvent. Un autre gros contrat de traduction à rendre quelques jours avant la date de mon accouchement. Il semblerait donc que j’ai assez bien performé sur le dernier contrat pour en mériter un plus imposant. Étranges expériences d’existences. Heureusement que mon cerveau semble mieux fonctionner en ce dernier trimestre de grossesse que durant le premier! Mon corps quant à lui se plaint un peu, beaucoup, passionnément, mais tant que je lui offre ces plages de repos dont il a besoin, je devrais pouvoir l’amadouer à ma faim. Tout est question d’équilibre, le tout est juste d’avancer sur le fil sans dérailler, sans s’écrouler. Question de raisons…

Je mets mon orgueil dans ma poche pour affronter le monde malgré ce corps qui devient de plus en plus imposant, bedonnant, gonflé d’eau et de vie à venir. Je ne le reconnais plus, j’essaie de ne pas trop y penser, de laisser glisser cette image transformée pour ne pas laisser mon estime s’écrouler au fond d’un ravin bien trop féminin…

Quelques entrevues, articles et spectacles (Polémil, Caiman Fu, Taima), en bref quelques sorties agréables d’ici le 15 octobre pour donner une dernière stimulation in vitro à mini Lily qui découvrira bientôt la musique du jour. Un peu de vie sociale avant que je ne sois coupée du reste du monde pour des raisons plus qu'évidentes. Des raisons, qui au fond, m’effraient un peu même si je sais que lorsque j’aurai P’tite Lily (en santé) à la maison, d’autres inspirations (émotions) viendront guider le cours de mon hiver…

L’homme rénove, améliore, fait des coins pour le bébé et ce faisant crée un véritable chantier. Mon corps est une maison qui ne m’appartient plus et voilà pas que désormais, mon foyer m’est étranger. Bordélisé à l’excès, je perds pieds dans mes 28 mètres carré! Tout débalancer pour mieux s’organiser. Bruits de perceuse et poussières volantes. Je reprends espoir en arrangeant le coin nurserie, prend mon horreur en patience en attendant la suite des évènements.

En parlant bébé, la dernière écho s’est passée vendredi dernier, nous avons vu la petite baîller au creux de mes entrailles. Petite bouche en forme de cœur qui s’ouvre et se ferme dans le silence de mon sang. Minuscule être. Petit visage joufflu. Fémur de 6 centimètres de long, poids d’un kilo sept! Encore quelques semaines et le tourbillon de la vie nous emportera ailleurs, en un monde meilleur, enrobé d’innocence responsable. Prions le ciel et les anges pour que tout se passe bien et que j'acccouche sans troubles majeurs d'un enfant en pleine santé.

Alors que j'écris ces quelques mots, mon ventre se contorsionne sous les gestes de l'enfant qui se forme...

Sleeping-Lily

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