lundi, septembre 22, 2003

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Le ciel, le sable, une mouette...

Sur le chemin de la plage, les employés municipaux déterrent les fleurs, c’est l’automne qui bat son plein…

Je tourne la rue, comme toujours la vision de cet horizon mi-liquide, mi-céleste me comble de joie…

Le lac en cet après-midi de septembre est parsemé de lignes de nuages qui ondulent, un vrai ciel de coton qui flotte au dessus-de nos têtes et laisse parfois entrevoir le soleil…

J’arrive prés de la plage, je remarque la couleur cendrée de la surface de l’eau, couleur de mélancolie enchanteresse, mes pas me guident devant l’immensité de sable et reste pantoise ! Ils ont démonté l’énorme quai qui hébergeait la marina. J’imagine que la belle saison est finie ! Mon spot de sable est envahi par les morceaux de quai en vrac sur la plage. Entreposé en plein dans mon petit coin ! J’y vais quand même, je tourne le dos à l’hiver et je me pose tout prés de l’eau…

Plus que quelques bateaux égarés en bordure du lac, plusieurs voiliers, et cette nouvelle étendue vierge. La civilisation s’estompe pour laisser place à Mère l’Hiver qui viendra trop vite enserrer notre territoire de sa poigne glacée…

Entre deux nuages, le soleil chauffe encore et l’air est savoureux. Magnifique mois de septembre, tu nous gâtes ! Avec une moyenne de 25 degrés les jours et des nuits à peine froides, le bonheur tu nous donnes…

Les arbres en oublient de se préparer pour la célébration de l’automne. C’est bientôt la grande fête de la nature, celle presque magique pour les yeux, ce moment divin où les arbres se parent de milles teintes et reflets pour s’offrir en spectacle, une dernière fois, en l’honneur de notre mère la Terre. Avant de se laisser rudoyer par l’hiver, avant de se laisser glisser vers cette petite mort qui endort puis régénère, ils font la fête…

Les collines se tachent à peine de rouge et d’une touche de jaune. La foret fonce ses feuilles lentement. Elle présente à la vue son vert opaque, lourd. À part certaines espèces qui éclaircissent avant de se revêtir de ce rouge flamboyant qui fascine et ceux qui naturellement jaunissent, tous les autres foncent leur vert avant de se changer en un tapis de nuances et de couleurs…

Une mouette égarée sur le sable me regarde.

- Eh oui, je lui murmure, il n’y a plus que nous deux…

Elle m’observe à dix pas, craintive, elle hésite, elle regarde de tous cotés, se tourne et retourne sur ces pattes, puis doucement, elle s’approche…

J’avance mes pieds dans l’eau limpide, j’y trempe le bout des orteils. Puis le talon et tout le pied y passe bientôt, inonder la cheville…

L’eau est douce, elle pince un peu la peau, mais elle est bonne…

Si j’étais dans un temps antique, et si le lac était mon unique lavoir, je m’y baignerais sans plaintes. Le plus dur c’est d’y rentrer, une fois dedans, l’eau est bonne, les pores se referment à une vitesse éclair et la peau devient douce, elle prend la texture d’une pêche fraîchement cueillie…

J’avance jusqu'à mi mollet. C’est bon. Une sensation rare à cette époque de l'année, une sensation en voie d’extinction jusqu'à la renaissance du printemps dans de longs mois à venir…

Cela ravigote, c’est un délice de la nature, l’eau est pure et claire comme l’esprit d’un ange. Je vois la trace de mes pas dans le sable, j’avance encore plus loin, mi cuisses, j’y suis, et …

La mouette s’envole et je m’évade une autre fois…

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