Chroniques de confinement
Si on leur demande une grande adaptation de travail, les grands boss semblent peu empathiques vis à vis de la situation en cours. Il faut dire qu'être humain et gestionnaire ne semble guère aller de pair. Autant Juan se sent reconnaissant de pouvoir travailler comme avant. Autant il n'est plus capable d'entendre parler de l'ennui relié confinement. Lui ne rêve que de pouvoir s'ennuyer!
Le revers de cette médaille est qu'il apprécie le confinement en notre compagnie. Même si mon état physique lui apporte des angoisses que je perçois.
De mon côté, l'ennui est relié à la douleur qui augmente et qui me ramène à des immobilités forcées. Encaisser le contre-coup physique du confinement aspire de mes énergies vitales. L'ennui de la chose me passe au dessus de la tête. Lutter contre le malheur en mon dos prend tout mon temps.
Je me concentre sur le tissage de nos relations qui font la solidité de notre tissu familial. Je fais l'école de brousse. Je nourris notre Journal Neveo. J’élève ma fille qui grandit et j'apprécie ce temps passé avec elle.
En fait, je me retrouve moins seule, que ces dernières années à regarder tourner le monde, sans pouvoir y participer. Passer ce confinement en compagnie de mon homme et ma fille me donne la force de m'adapter à la régression physique que celui-ci m'impose.
Côté puce, pas d'ennui à signaler non plus ni de burn-out. Elle est cool. Elle s'entraîne et pousse son père à courir avec elle. Ce qui lui permet de souffler un peu et de remplacer l’exercice qu'il effectuait en piscine avec moi. Elle travaille ses matières, elle écrit des textes, elle cuisine, elle danse, elle vit pleinement.
Et elle est tombée dans Mad Men! On regarde les épisodes ensemble, à petites doses. Cela nous donne l'occasion de toutes sortes de discussions qui approfondissent ses compréhensions humaines. Et qui nourrissent certaines révoltes féminines.
Comme elle aime les classiques, on alterne les aventures des hommes mal élevés avec des films comme The Truman Show ou Benjamin Button et on y met une touche de contemporain avec le dernier documentaire de Taylor Swift ,qui se révèle être aussi une excellente source de conversations et de réflexions.
Nous sommes confinés ensemble depuis le 13 mars en notre bulle de brousse. Nous nous adaptons. Nous construisons un nouveau rythme de quotidien. L'on se soutient tout en profitant d'être ensemble. En utilisant l'amour qui nous unit pour adoucir les coups durs de la vie.
J'espère que les dégâts physiques, en cours, ne me seront pas irréversibles. Je prie pour que mon chiro continue d'éteindre les feux qui se déclarent en ma colonne. Je prie pour encore pouvoir marcher quand le monde dé-confinera.
Lorsque la vie se durcit, l'on se doit de faire la différence entre ce que l'on peut contrôler et ce que l'on ne peut pas contrôler.
Lorsque nos repères s'écroulent et que l'on a l'impression que le monde s'effondre et que le ciel nous tombe sur la tête, l'on croit perdre le contrôle de sa vie. Mais tant que l'on garde sa tête, froide et posée, l'on garde le contrôle de ses attitudes et la capacité de s'adapter à ce que l'on ne peut contrôler...
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