Savons d'enfance
Dimanche matin, alors que le froid engourdit nos vies, M'zelle Soleil pète la forme. L'on se lance en un blitz de ménage. Elle en profite pour passer un savon à sa poupée de chiffon. Celle-ci se retrouve au piquet sans sommation! Je lui en demande les raisons. Elle m'explique que la malheureuse poupée vient de faire une grosse bêtise.
Je la laisse effectuer sa discipline maternelle selon ses propres termes (qui ressemblent étrangement aux miens). La poupée en prend pour son grade. Je me demande jusqu'à quel point je lui ressemble lorsque j'enfile mon habit de maman-gendarme. Miroir d'enfance...
Elle me demande de mettre le minuteur en marche. Deux minutes de coin pour la poupée rebelle. J'obtempère. Je ne me mêle point de ses affaires. Il faut dire qu'elle a beaucoup à faire entre sa tribu de bébés et ses poupées de différentes tailles! Sa tâche est complexe mais elle s'en amuse énormément. J'en profite pour me décortiquer l'expression de la semaine passée avec un petit sourire au creux des lèvres...
EXPRESSION via expressio.fr
« Passer un savon »
SIGNIFICATION
Réprimander
ORIGINE
Autrefois, lorsque les femmes se retrouvaient autour du lavoir communal, lieu d'échanges d'informations, de potins et de médisances diverses, elles y faisaient la lessive à l'aide de savon, certes, mais elles s'aidaient aussi souvent d'un battoir, large palette de bois destinée à battre le linge pour en extraire les impuretés. C'est d'une telle image qu'au XVIIe siècle est venue l'expression "laver la tête (à quelqu'un)" avec d'abord le sens de battre, donner des coups puis simplement de réprimander, action qui précède d'éventuels coups. Puis dans le prolongement de l'idée, au début du XVIIIe siècle, le mot 'savon' a désigné une réprimande, souvent sévère, et a été accompagné non seulement du verbe 'passer', mais aussi de 'donner ou 'prendre', selon la situation.
EXEMPLE
« Charlie avait d'autant moins écouté ces éloges que les agréments qu'ils célébraient chez sa fiancée lui avaient toujours échappé. Mais il répondit à M. de Charlus : "C'est entendu, mon petit, je lui passerai un savon pour qu'elle ne parle plus comme ça" » Marcel Proust - La prisonnière
3 commentaires:
Oh que je reconnais ma mamzelle soleil à moi!
Miroir, tu dis!
Les petites filles ont ce petit quelque chose d'universel! ;) Mais c'est fou je trouve comment ils nous reflètent...
Les petits garçons aussi :-)
Graine de star lui, il dit à ses peluches d'aller "pipi-lette"
:-)
Et si la peluche en question a eu un petit accident, monsieur vient chercher une pattoune pour nettoyer la flaque que nounours a fait et bien sûr c'est à nounours de nettoyer l'accident, "pour apprendre" que monsieur me réplique.
Une fois le "pipi-lette" terminé, monsieur graine de star se transforme en petit papa qui apprend à petit lapin l'alphabet : A-B-C
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