jeudi, janvier 11, 2007

P’tit Soleil de maison

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P’tit Soleil de maison

Nonchalante, Mzelle Connerie se balade dans la maison à la recherche d’interdits. Qu'y a t-il de plus exotique par une journée aussi froide que celle-ci que le plaisir de transgresser ces divers interdits d'intérieur? Après avoir léché le bol des toilettes, essayé de noyer le téléphone dans l’eau du chien et après avoir réussi à grimper dans sa poussette de poupées pour mieux se renverser tête la première sur le plancher, Mzelle Connerie est prête à raccrocher son tablier.

J’attrape la demoiselle en pleurs et je sèche ses larmes au creux de mon épaule. J’éponge la cascade de morve qui se déverse entre deux mouchoirs et un coin de mon Tee-Shirt propre. Une fois l’accident oublié, je la pose par terre et je la regarde aller se chercher un chiffon de cuisine dans le placard pour s’en faire une cape rosée. Elle s’approche de moi et me dit :

- Kawaaïii?

J’acquiesce et lui souris le cœur rempli de tendresse maternelle. Son « chiffon-cape » sur le dos, je la regarde inspecter le tiroir de ce petit meuble qui la fascine. Elle y range quelques livres, attrape un papier, mordille un cube. Elle défait avec concentration une construction de blocs sur la table du salon et avec application érige une nouvelle structure branlante. Elle se faufile sous ma jupe pour me tâter un genou. Une caresse de petite main potelée qui fait naître un autre sourire sur mes lèvres.

Elle grimpe sur sa montagne de jouets pour mieux attraper ce qui est rangé sous le sapin. Elle se retourne et me décroche le plus coquin des sourires bambins. Je craque, incapable de gronder cette petite aventurière en herbe. Elle me chipe la télécommande sous le nez. Je la laisse faire. Elle attrape un gant de cuisine qu’elle me ramène pour que je lui enfile sur le bras. Elle s’improvise tourbillon de ménage. Elle place, déplace, replace. Mzelle Connerie se transforme en une joyeuse Miss Bordel…

Elle gazouille de plaisir en se dandinant devant moi. Une subtile odeur s'échappe de sa couche pleine. Elle n'en a cure et continue son remue-ménage. Elle trouve son peigne et en profite pour faire mine de se coiffer. Très fière d'elle, elle gargouille une suite de phrases incompréhensibles et disparaît derrière la table de cuisine. C'est le temps d'aller attraper la demoiselle pour effectuer ce devoir maternel qui ne m'inspire guère! Je la serre dans mes bras malgré l'odeur fétide qui se dégage de son popotin blindé. Je fais mine de lui croquer le cou, elle me bave sur la joue en un zeste de bisou. Une autre p'tite couche avec ça???

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