lundi, janvier 29, 2007
Hibernation
D’après ce cher Robert, hiberner exprime l'idée de : « Passer l’hiver dans un état d’engourdissement ». C’est exactement mon état présent…
Hibernation : n.f. – 1829 ; bas lat. hibernatio. Ensemble de modifications de toute nature que subissent les êtres vivants sous l’action du froid hivernal. Synonyme : dormance.
J’ai les sens engourdis, privés de stimulations extérieures, ils ne se nourrissent que de lumière vive, de ciel pur, d'espace et de blancheur qui se déroule à l'infini. J’ai le corps engourdi par l’entraînement intensif que je lui fais subir semaine après semaine afin de lui redonner une taille digne de ce nom à l'arrivée des beaux jours. J’ai la cervelle engourdie par mes instincts maternels.
S’occuper d’un bébé relève essentiellement du domaine de l’émotionnel. Il n’y a absolument rien d’intellectuel dans les tâches quotidiennes d’une jeune mère. Tant est si bien que j’en arrive parfois à la conclusion qu’il n’est vraiment pas nécessaire d’être un "prix nobel" pour être (à cet étape de développement), un bon parent, il suffit plutôt d’être en phase avec son cœur! Mon cœur est en pleine expansion. Il n’en finit pas de s’ébattre. Comblé par ces multiples petits moments de l’intime, il m’ébranle de ses bonheurs sereins. Il savoure ses réussites en silence. Il écrase ma raison de ses passions qu'il consomme avec joie. Petite ombre au tableau, mon cœur et ma cervelle se chamaillent sans cesse tandis que mes neurones engourdis hibernent…
La routine de l’enfant entraîne ma saison hivernale en un rythme de vie monacal. J’apprivoise ma bulle de silence. Je l'équilibre. Je bataille les feuilles blanches et mes pensées sombres. Je me dévoue à ma tâche. Entre deux rayons de lumière limpide, je perçois un ancien fantasme rejaillir d'entre les limbes, un vieux fantasme qui vient titiller mes instants solitaires. Un désir connu qui se dessine dans les songes de mes sens endormis. Une envie, de plus en plus forte, qui m’emporte. De nouveau, je veux caresser Robert. L'absorber pages après pages, au hasard de ses lettres, studieuse, entre deux palpitations émotionnelles, m'enivrer la cervelle de ses mots épars…
Monade n.f. - 1547 ; bas lat. monas, adis "unité", mot gr. Philos. Chez les pythagoriciens, Unité parfaite qui est le principe des choses matérielles et spirituelles. - (fin XVIIe) Chez Leibniz, Substance simple, inétendue, indivisible, active, qui constitue l'élément dernier des choses et qui est douée de désir, de volonté et de perception.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire