samedi, décembre 23, 2006

Petit matin

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Petit matin de lendemain de veille..

En ville pour le magasinage des fêtes, la petite chez sa grand-mère, le mauvais temps nous pousse à rester chez nos amis pour la nuit. Dieu que je deviens trop vieille pour camper! J'ai le dos qui grince douloureusement. J'avoue que je rêve du jour où nous aurons tous une chambre d'amis, une chambre dédiée à cet effet. Pas de grasse matinée pour ma pomme rouillée. Tout le monde dort encore...

Hier, une jolie carte de mon amie Candy me rappelle mes prochains 34 ans! Shoot, j'avais presque oublié! Il m'aura fallu quelques secondes pour comprendre l'allusion. Sur le coup je pense à l'anniversaire de la petite et je me dis: "Mais, elle est dans les patates ma douce, c'était le mois dernier et puis elle lui a déjà souhaité sa fête!!!" Pas douée la mère qui se souvient quand même avant que la minute ne se passe que c'est de son anniversaire que l'on parle!!!

Hé, oui comme à chaque nouvel an, un nouveau numéro à mon âge, je vieillis toujours un coup avec l'année qui commence. Et plus les années passent et moins j'ai envie de m'en rappeler! J'utilise donc ce fait dont je me plaignais plus jeune: L'occasion de la période des fêtes pour y noyer mon anniversaire. La vie est souvent bien ironique dans ses petits rouages...

Comme tout le monde dort, j'en profite pour utiliser le petit mac de ma copine, moi qui suis habituée à mon PC, je cours après les touches, je trébuche sur les majuscules, je perds les accents dans la brume, c'est la pagaille. Mes doigts sur le clavier dérapent. Mes pensées divaguent. J'écoute grouiller les voisins au dessus de ma tête. Juan est en vacances pour la première fois depuis des lustres, pour la première fois depuis que je suis revenue à la vie, nous allons pouvoir profiter d'être une famille à temps plein. C'est une nouvelle expérience que cette dynamique familiale qui s'installe entre nous trois. Pour avoir toujours vécu en marge de ce modèle nucléaire, moi qui suis de la première vague des enfants du divorce, j'en savoure désormais les minutes avec douceur. Je ne veux rien prendre pour acquis de peur de tout perdre. Je veux juste comprendre et travailler à cet équilibre fragile. Dans le monde actuel, les relations prennent souvent forme de papiers mouchoirs alors que je rêve à des tissus solides. Juan est ma chance, mon ange, plus les années passent et plus mes sentiments à son égards se renforcent, s'accentuent, grandissent. Malgré ses défauts et les miens, malgré la banalité de la vie qui parfois écrase les fourmis que nous sommes. Il reste en nous ces étincelles de passion éclatante et ce bien-être émotionnel à peine perturbé par les obstacles du quotidien. Un jour, il faudra que je mette notre histoire sur papier, simple témoignage de l'amour partagé, évangile d'amants. Un jour, lorsque je serais très vieille...

Ce matin, une couche verglacante recouvre la rue terne, je jette un oeil derrière les rideaux, encore l'hiver qui fait des siennes! Un bon petit froid qui nous givrer les idées en cet étrange Noël. D'ailleurs il va bientôt falloir que je réveille l'homme! Nos deux amis roupillent du sommeil du juste, habitués à veiller et à engraisser les matinées de fin de semaine. De mon coté, je contemple la "maigritude" de ce petit matin en me disant qu'il faudra bien que je boive un ou deux cafés pour compenser le manque de sommeil qui alourdit mes paupières et pour survivre à ma journée! Récupérer bébé, gazouiller avec les copains et passer au travers la dernière phase de magasinage en arpentant St-Jean. Ne rien oublier avant que n'embarque la ronde des soirées et des sorties qui marqueront la fin de 2006. Préparer ma carte de voeux en attente dans les limbes. Dormir un peu. Et me laisser couler tendrement dans l'ambiance des fêtes...

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