dimanche, octobre 01, 2006

Traductions libres : Via le blogue d'Anousheh Ansari

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Traductions libres : Via le blogue d'Anousheh Ansari

Voici mon premier essai de traduction libre depuis des mois. J’ai choisi de traduire un extrait du dernier billet d’Anousheh depuis la station spatiale pour débuter cette nouvelle série. Je veux essayer de traduire chaque semaine, des morceaux de son expérience spatiale. L’idée est de commencer par la fin pour remonter doucement à la source. Cette courte traduction ( environ 400 mots) m’a fait énormément de bien. Tout d’abord j’apprécie énormément ce qui se dégage des mots de cette femme remarquable. Ensuite, son coté Trekkie appelle le mien et son expérience hors du commun stimule mon imaginaire. Elle décrit ce qu’elle a vécu là-haut à la perfection. Cela semble si intense que je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression de ne gratter que la surface des émotions qu’elle partage en direct sur son carnet spatial.

Quand on y pense 20 millions de dollars pour 10 jours dans l’espace c’est relativement raisonnable. Tout en sachant que cet argent sert à la cause spatiale, je ne trouve pas cela futile du tout. Quand on pense aux dépenses inconsidérées des Paris Hilton de ce monde ou à tout l’argent que l’on met dans la guerre et les armes en tout genre, ces petits 20 millions là, c’est presque du pipi de chat. Et lorsque l’on lit toutes ses impressions qu’elle raméne de ce voyage extraterrestre, l’argent dépensé prend bien peu de place dans l’équation de cette richesse intérieure qu’elle a acquise durant cette expérience. Si j’avais du courage à revendre et de l’argent par dessus la tête, ce serait aussi un voyage qu’il me plairait de faire. Voir la Terre de l’espace et ressentir toutes ces choses incroyables…
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"Bonjour Monde

J’écris mon dernier billet en orbite. C’est une sensation aigre-douce…

Nous venons de terminer notre dernier souper en orbite. Nous avons mangé quelques tomates fraîches que nous avions apportées avec nous sur le Soyuz et que nous gardions pour une occasion spéciale ainsi que du poisson fumé et les autres aliments que nous avons l’habitude de manger dans l’espace. Jeff Williams, le mécanicien de bord sur mon vol de retour a accueilli l’équipage de l’Expédition 14 et il leur a souhaité une bonne expédition.

Misha Tyurin nous a ensuite fait un magnifique discours. J’ai pensé qu’il avait lu mon blogue tellement ses sentiments reflétaient ce que j’avais pu écrire. Il a parlé du fait que nous étions tous des gens de différents pays, de différents horizons sociaux, de différentes cultures et qu’en étant ici ensemble, en vivant et en travaillant côte à côte, nous avions pu nouer d’étonnants liens. Il a poursuivi : « Un jour le rôle de la station spatiale s'achèvera, elle se désatellisera et brûlera dans l’atmosphère mais les souvenirs de ce voyage et notre amitié survivront à tout cela… »

Sting, en musique de fond, chantait « How fragile we are ». Ensuite Misha nous a dit qu’il avait une surprise pour moi. Il m’a donné son insigne personnel, le badge des astronautes, son porte-nom et le petit ourson nommé Misha qui était accroché à l’intérieur de notre capsule durant le décollage. Vous l’avez probablement vu dans le vidéo de décollage. Il m’a dit que l’ourson était le capteur de G zéro pour le voyage.

Son discours et ses cadeaux m’ont tellement touché que je n’ai pu retenir mes larmes. Durant toute la journée j’avais essayé de les contenir, d’agir comme si tout allait bien, même si à l’intérieur de moi je sentais que j’étais en train de perdre quelque chose de spécial. Il est vrai que nous avons établi ici des liens qui seront difficile à couper. Durant ces dix derniers jours, j’ai mis ma vie entre les mains de Misha et de LA, ils ont été merveilleux, ils ont pris soin de moi comme si j’étais leur propre sœur. Ils m’ont rendu ce voyage si exceptionnel que je suis certaine de ne jamais pouvoir les oublier.

C’est dur d’écrire ce soir. Mes émotions sont fortes et il y a des millions de pensées qui tournent dans ma tête. À chaque instant, ces larmes que j’ai essayées de ne pas verser remontent à la surface et je dois les ravaler pour ne pas perdre le fil de mes pensées. Je n’étais pas si émotionnelle le jour de mon départ de la Terre. Je pense que j’ai plus de facilité à gérer ce qui commence plutôt que ce qui s’achève… (...)"

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