Colonie de geais bleus et autres blablas…
Maintenant que nous avons déménagé à l’orée de la forêt, le lac s’est éloigné de cent mètres et je constate les subtiles différences entre ce bout de quartier et le milieu de rue qui cachait notre cabane. Il y a moins de voisins et ceux qui restent sont plus en accords avec nos valeurs personnelles, il y a surtout plus de vie sauvage, de cette vie qui s’épanouit entre ciel et cimes.
Ce matin, à l’aube, alors que je m’apprête à commencer une autre journée d’emménagement, je regarde par l’immense fenêtre et manque de sursauter lorsqu’un pique-bois vient se cogner le bec sur la fenêtre avant de se poser sur l’arbre le plus proche. Je secoue mon chignon et je sors dehors pour découvrir une colonie de geais bleus en pleine commotion matinale, cela crie, cela vole, cela piaille, à se demander si cela se chamaille!!!
Juan part pour le bureau, Bébé Soleil est en sécurité chez sa Mère-Grand. Je pense à ma propre Mère-grand qui me manque énormément. J’ai acheté un géranium rose en honneur de son souvenir. Pour ma Thérèse, il n’y avait pas l’idée d’un été sans géranium! C’est le premier géranium que j’achète, d’habitude je ne peux m’empêcher de trouver la plante vieillotte. Cette année, cependant, elle recèle d’émotions. Mon regard lui parle et se souvient…
D’un autre coté, j’ai conscience que Lily-Soleil a la seule magie qui me permet de tisser une nouvelle relation avec ma mère. Liens explosés par des années d’intolérance, de rébellion, de beau-père tyrannique et autres fossés multiples. Un nouveau beau-père dans le paysage pour adoucir les angles et un ange bambin pour raviver les cendres de cette relation éteinte. Je dois dire que c'est une très bonne grand-mère pour ma fille qu’elle adore. Lily lui réserve ses sourires les plus craquants et je peux lui laisser quelques jours tout en sachant qu’elle sera choyée et gâtée. Ainsi bébé apprend la ville chez sa grand-mère, au bord du grand fleuve, non loin du centre historique de Québec, Lily-Soleil se familiarise avec un tout autre rythme citadin.
Pendant ce temps, nous autres, pauvres parents fatigués par de courtes de nuits et par toutes sortes de travaux, nous trimons dans la joie. Le lac me manque de l’intérieur, pas le temps ni l’énergie de m’y rendre. La tête dans les cartons, je me perds entre réorganisation, lavage et rangement. Mais cela avance, bientôt de nouvelles photos…
Hier soir, Juan rentre, le sourire jusqu’au oreilles, avec une belle toilette toute neuve. Depuis une semaine qu’il nous cherche un réservoir, il a finalement pris la décision de changer tout le kit pour du neuf. J’appuie sa sage décision, yeah un bol neuf!!! La saga du bol s’achève dans la brillance de la porcelaine neuve! Il a oublié d’acheter la lunette. Pas grave, la simple beauté du bol fait mon bonheur. En deux heures, tout est fonctionnel. Je l’inaugure en grandes pompes et je tire la chasse avec une joie non commune! Passé minuit, le lave-vaisselle est en place, pas encore branché car l’homme s’est trompé de sexe entre je ne sais quel tuyau. Comment ça y’a des mâles et des femelles???
Ce soir, c’est avec émerveillement que j’écouterai tourner cette machine de rêve. Plus de vaiselle qui dégueule de l'évier!?! Plus besoin de "s'astiner" sur le sujet. C'est à peine croyable! J'ai bien hâte de découvrir cette sensation inconnue. Juan se colle aux travaux souvent bien dégueux, je suis scotchée au lavage, rangement et compagnie. Je me fous le nez dans les cartons et les tiroirs et n’en sort que pour astiquer, briquer, plier. Cela commence à ressembler à une vraie maison. Bientôt je pourrai retrouver mes vibrations d’eau…
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