Visite chez l’endocrinologue
Hier a officialisé plus que jamais mon cas de diabète gestationnel. J'ai vu plus de docteurs en 9 mois que dans mes dix dernières années!!! Dur passage que de constater que j’avais basculé du coté sombre des sucres rapides. Après maintes réflexions, je crois que c’est la put… de grippe que j’ai attrapée le mois dernier qui m’a fait sombrer! Avant cela, je venais de passer mon écho de la 32iéme semaine, tout allait bien pour le bébé, son poids, son liquide tout était dans une très bonne moyenne. Je devais marcher sur un fil mais j’étais en équilibre! J’avais ce problème de rétention d’eau qui me mine depuis des mois mais cela ne faisait souffrir que moi. En fait d’après mes calculs, cette grippe m’a non seulement mis à terre, elle m’a aussi complètement ravagée le corps! Le miel, les bonbons pour la gorge, seuls éléments autorisés pour soulager ma gorge en feu m’auront foutue en l’air autant qu’ils m’auront soulagé! Ensuite les tests de laboratoire n’ont pas réussi à révélé toute l’ampleur des dégâts même si des doutes ont commencé à me mettre la puce à l’oreille! Le contrat que j’avais sur ma planche a aussi quelque peu dérouté ma concentration et je n’ai pas perçu assez vite ces symptômes subtils qui auraient dû m’alerter. Extrême fatigue, envies de sucre démesurées, soif intense, irritabilité décuplée et entre autres choses, cette maudite rétention d’eau qui encore a fait un méchant bond…
Finalement j’ai commencé à me tester grâce aux machines que mon homme possède, j’ai commencé à couper le plus de sucres possibles sans pour autant trop m’alarmer et ce n’est qu’après un nougat glacé que j’ai réalisé la gravité de mon cas! Depuis j’ai donné mes résultats au docteur qui s’est réveillé et je fais de mon mieux pour rétablir cette balance déboussolée. Pas facile, je marche désormais dans les chaussures de mon homme qui peine tant de devoir me les prêter! Lorsque hier l’infirmière spécialisée nous a expliqué en profondeur les différences entre le diabète de grossesse et le diabète de Type I qui afflige Juan depuis ses quinze ans, je l’ai senti se recroqueviller sur sa chaise à mesure qu’il posait ces questions qui le turlupinaient. Ainsi lorsqu’elle nous a expliqué que dès que mon taux de sucre montait un peu trop haut, le bébé se mettait à nager dans une piscine de sucre qui se situait à un taux extrêmement élevé pour un diabétique confirmé, qu’il essayait alors de s’en sortir en urinant le plus possible (ce qui augmentait le liquide amniotique) mais finissait par boire ce sucre qu’il urinait pour finalement baigner en un bassin d’hyperglycémie. J’ai vu Juan devenir blanc comme un linge! J’ai si bien senti son malaise que ma gorge s’est serrée et les larmes me sont montées aux yeux! Mon Dieu qu’avais-je donc fait à mon bébé? Ceci expliquait pourquoi la taille de ma bedaine (qui était déjà imposante) avait soudainement explosé! Ainsi même si la dernière écho ne s’est pas révélée dramatique, elle a quand même révélé que le bébé et le liquide avait fait un bond consistant avec ces 3 ou 4 semaines de diabète non contrôlé…
Angoisse lorsque vient le moment de rencontrer le docteur en personne. Il examine mes données et ma pomme, confirme les dires de l’infirmière, il envisage un déclenchement vu que rendue à 38 semaines, y’a plus grand chose à faire. Mes 32 ans n’aident pas mon cas! Il m’explique quand même qu’il y a pire cas de diabète gestationnel et que selon mes résultats de glycémie, je ne suis pas encore parfaite mais j’ai réussi à reprendre le contrôle, à remonter sur le fil même si je me casse encore un peu la gueule. Dans l'ensemble c’est une bonne chose, je devrais être capable de redresser la barre, vivre avec un diabétique depuis plus de cinq ans m’en a assez appris pour que je sache quoi faire même si les réflexes me manquent encore pour assimiler qu’un seul jus de fruit, un bol de raisin ou une compote mal placés peuvent foutre à terre ce complexe équilibre que je m’acharne à retrouver à force de multiples nouvelles contraintes. Ma rétention d’eau est hallucinante, tout s’imprime sur ma peau et je suis boursouflée comme une baudruche de foire. J’évolue en un univers de douleurs étranges. Il me dit que cela devrait passer, qu'une énorme partie de ma prise de poids est reliée à ce facteur liquide mais que cela ne fera qu’empirer tant que je n’accoucherais pas! Il m'explique que je vais désormais devoir faire attention, retrouver mon poids santé au plus vite (ce qui est prévu merci!) afin de ne pas développer la maladie dans les années à venir. Ben voyons! Non c'est hors de question! Pour le deuxiéme bébé prévu d'ici deux ou trois ans, il me dit que cela ne devrait pas poser trop de problémes, je pourrais faire encore plus attention. Je me dis depuis des semaines que le deuxiéme sera plus facile car je pourrais tirer les leçons de cette première expérience et les appliquer à bon escient...
Dès que j'accouche, je reprends le fil de mon corps et retrouve les bienfaits du sport! Cette situation m'estomaque la face! Je revois un autre docteur vendredi, je vais avoir bien des choses à discuter…
"On parle de diabète quand le taux de sucre dans le sang est plus élevé que la normale. Le pancréas est l’organe habituellement chargé de cette régulation grâce à la production d’une hormone : l’insuline. Lors de la grossesse, et sous l’effet de ses changements hormonaux, le fonctionnement de cet organe peut devenir insuffisant. Il s’agit du diabète gestationnel. Ce phénomène disparaît le plus souvent après l’accouchement. Mais la maman peut rester prédisposée au diabète, surtout si elle consomme beaucoup de sucre…"
Ma pire crainte est de faire venir au monde un bébé en hypoglycémie. Complication première qui pourrait se poser. Il semblerait cependant que si je continue à reprendre le contrôle de la chose, cela ne devrait pas arriver, je sens mon homme qui recommence à respirer. Depuis mon troisième mois le bébé est inscrit à une étude (ce sera donc un bébé Trigr si elle en possède le gène) pour rejetons de parents diabétique comme Juan. C’est quelque chose qui lui tenait particulièrement à cœur…
En sortant du bureau, une fois dans l'ascensceur Juan s'exclame: " Tu vois ils disent que d'ici 15 ans, il y aura une épidemie de diabète, ben moi je pense qu'elle est déjà là!"
Après cette visite qui nous troubla le moral, Juan me dit ses paroles qu’il n’avait jamais voulu prononcer. Ces paroles qui assument qu’il ne lui reste plus que quelques années avant de connaître ses premières complications de diabétique. Ces paroles qui font de lui un père conscient. Qui font qu’il n’a pas peur d’avoir un enfant car il préfère en avoir alors qu’il est encore jeune, qu’à 25 ans, il aurait pu en avoir plus jeune si les circonstances nous en avaient donné la chance car il veut pouvoir en profiter avant que le diabète ne l’attaque de plein front.
Le diabète de type 1 ou diabète insulino-dépendant: "Le diabète de type 1 apparaît généralement pendant l'enfance. Il est dû à la destruction des cellules du pancréas par une réaction auto-immune. Les causes ne sont pas encore bien comprises, mais les personnes présentant une susceptibilité génétique sont les plus exposées. De plus, il a été suggéré que des infections virales pourraient déclencher le processus. Le traitement de ce type de diabète, connu également sous le nom de "diabète insulino-dépendant", consiste en des injections régulières d'insuline."
Pour nous changer les idées avant de pouvoir trimballer ma pomme à la piscine, seul moyen désormais de soulager mon corps enflé, mon bassin sur le point d’exploser, nous décidons d’aller voir avec petite Clo Charlie et la chocolaterie à Imax! Ironie quand tu nous tiens la vie! Une bonne dose de psychédélisme à la Tim Burton sur écran géant, agrémenté d'une touche de Depp, rien de mieux pour se revisiter les idées...
Puis en rentrant au cœur de la nuit, nous découvrons à la maison, là dans nos montagnes boisées, les premiers flocons de la saison! Clo manque de s’étouffer! En colère, elle refuse de voir arriver si vite cette nouvelle transition qui nous emportera pour de long mois glacés. Et oui, l’hiver vient d’arriver à notre porte! Ce matin, je me lève à l’aube pour découvrir dans le jour naissant un paysage saupoudré de blanc. Cinq centimètres de prévus pour la matinée et en effet, cela s'intensifie! À peine huit heures du matin et les flocons continuent de tomber d’un ciel bien voilé de neige fondante. Les toits et la Terre se recouvrent de sucre glace, ambiance d'hiver retrouvée…
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