Quelques nouvelles fraîches
Nous sommes enfin rentrés chez nous dans la soirée de samedi. Je remonte doucement la pente, d’ici une quinzaine de jours si tout continue dans cette voie, je devrais être remise sur pieds.
En fait nous étions les 3 à l’hôpital car j’ai été admise à l’îlot parental qui permet aux mères de nourrissons de ne pas être séparée de leur bébé ni de leur mari. Juan a été trés fort et a fait des pieds et des mains pour que je ne sois pas mise au rencard des turpitudes du sytéme.
Être dans une chambre avec son bébé plutôt que dans le corridor de l'urgence, c’est meilleur pour le moral, pas si facile pour celui du mari qui s'est battu comme un lion pour me sauver de toutes sortes de difficultés autant physiques qu'administratives!
Après plus de 48 heures sous perfusions intraveineuses, nourrie d’un cocktail explosif de puissants antibiotiques, gavée de doses massives de ces médicaments qui sauvent désormais les vies des mères comme moi qui font des endométrites aiguës. Quels genres d’endométrites est-ce que j’ai eu, personne n’a pris la peine de me l’expliquer! Y-a-t-il des risques de stérilité? Un point qui a tendance à m’angoisser…
En fait, tout ce que je sais vraiment est que j’ai été sous le joug d’une infection carabinée qui m’a valu des poussées de fièvres aussi sérieuses que violentes. Que j’ai failli y passer à l’urgence, aprés plus de 6 heurs d'attentes, lors de l’une de ces poussées de fièvre fulgurante et que sans Juan pour hurler à ma place, je serais vite tombée en septicémie. Il semble que je l’ai frôlé de très prés. J’ai fait peur aux résidents, aux infirmiers et surtout à Juan qui a bien cru me perdre. J’ai eu bien peur aussi lorsque j’ai réalisé entre deux frissons qui m’avalait le sang que j’étais si mal en point que je ne reverrais peut-être plus cette petite fille à qui j’avais donnée la vie seulement quelques jours plus tôt.
J’ai vu un docteur en coup de vent à 5 heures du matin trois jours après mon admission et la résidente qui a signé mon congé m’a bien expliqué que je rentrais à la maison toujours sous antibiotiques (oraux)mélangés à d'autres cachets pour contrer l'inflammation et les douleurs intenses que je n’avais le droit de rien faire d’autre sinon d’allaiter. Mon devoir est de me reposer si je ne veux pas donner la chance à un soldat de microbe égaré en mon organisme de se remonter une armée pour essayer de m’anéantir à nouveau! Elle m’a aussi expliqué que si je n’étais pas venue à l’urgence comme je l’avais fait en trois ou quatre jours supplémentaires, celle que l’on connaît ici sous le nom d’Etolane aurait certainement décédée dans le silence de son lit. Cela arrive encore en 2005 au Québec paraît-il et sans aucun doute cela doit encore arriver fréquemment dans plusieurs endroits du globe!
Je suis encore un peu choquée par toutes ces péripéties. Fatiguée jusqu’à la moelle de mon existence, soulagée d’être encore vivante pour avoir une chance de voir grandir mon bébé. J’aurais tout un roman à raconter sur tout ce qui m’est arrivée depuis jeudi dernier où j’ai accouché de cette petite fille qui rayonne au creux de notre quotidien chamboulé. Avant de partir nous avons vu le pédiatre qui craint que Lily ait attrapé un petit rhume, nous devons la surveiller de prés. Je rêve de journées paisibles sans soucis ni stress de santé.
Je vais présentement me reposer le corps même si mon cerveau est tout ébouillanté. Je vous remercie de tout mon cœur de ces pensées d’encouragement et d’amitié virtuelle qui me touchent énormément. Je vais certainement avoir besoin d’évacuer en quelques textes toutes ces expériences des derniers jours dès que j’aurais retrouvé plus de forces…
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