Bulle d'idées nocturnes
La nuit est chaude, je foule les pas de ces milliers de jambes passées par là. Les faisceaux de lumière parcourent les nuages, remplacent les étoiles...
Au centre de la ville, perdue sur un petit coin d’herbe, je ferme les parois de ma bulle. À travers sa membrane invisible, je regarde la foule qui défile.
Une marée humaine fait vivre le festival d’été, je vogue doucement sur ses flots brûlants. Je me pose un instant sur cette île végétale. Visages de toutes formes et couleurs, la foule m’enrobe.
J’attends mon homme. Stefie, à deux pas, prend possession de la scène à l’air libre. Rumeur joyeuse qui s’envole aux petits vents. Quelques passants marchent dans la rue, tranquilles, insouciants.
La musique de Shock prend d’assaut la petite place envahie. Fourmilière humaine, lucioles citadines qui se meuvent aux rythmes divers qu’offre la ville. Cris de joie et fièvre musicale, le béton résonne de cette vie estivale qui s’éclate la poire.
Lovée dans ma bulle invisible, j’absorbe l’atmosphère urbaine, un petit sourire au coin des lèvres. Je regarde circuler les visages. Regards troubles, inquiets, curieux, fatigués, heureux, pressés, angoissés, détendus, joyeux, c’est un tout qui me regarde sans me voir. Une masse humaine que je vois sans regarder...
Stefie fait son show. J’entends sans écouter. Je prends mes aises dans ma bulle d’herbe. Je laisse glisser le crayon sur le papier glacé. Je flotte doucement sur la ville en chansons.
Seule parmi les autres, je me retire, je retrouve le fil d’Ariane qui me transporta là au milieu. Plongée dans son aquarium chanté, frissons sur ma peau dénudée, souvenirs d' un p’tit show étoilé au soir couchant. Petite femme écarlate. Sauterelle de scène pétillante. «Funky sister», tombée sous le charme, je suis ressortie de son eau musicale, des bulles plein dans la tête...
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