dimanche, décembre 14, 2008

...

Storm and Sun

La semaine commença par un grand froid (-33 de température ressentie), alors que le soleil se pointa pour une rapide incursion, il me permit d'attraper quelques clichés d'Audrey qui s'est fait mettre en portrait pour la quatrième de couverture de son roman à paraître. Et puis à mesure que la température a remonté ( jusqu'à frôler le zéro), la neige s'est remise à tomber. Trois tempêtes plus tard, la température semble s'être stabilisée entre -15 et -20, (même si la nuit dernière effleura davantage les -30). Prés de 60 centimètres de précipitations sont venus épaissir la couverture de neige qui nous offre une fraiche ambiance de Noël. Au village, les bancs de neige font un petit mètre de hauteur. Je vis dans un monde meringué. Lorsque quelques rayons de soleil, aussi furtifs que glacials, viennent éclairer les heures, ils font scintiller le paysage emmitouflé d'hiver...

Les cadeaux de l'enfant sont tous empaquetés et cachés au fond du placard. Enfin, nous avons réussi à mettre un sapin en notre salon (aussi naturel qu'odorant) et j'ai attrapé une méchante gastro plus douloureuse que dégeu. Trois jours hors service et une perte de quelques livres pour alléger ma peine. Du coté de l'enfance, M'zelle Soleil a tellement apprécié l'expérience décoration de sapin qu'elle nous a entrainé en son royaume enchanté. Une fois l'énorme sapin illuminé (et à chaque fois qu'elle le voit depuis), l'enfant s'écrie d'un air joyeux:

- Whooo comment il est bô le sapin maman!!!

Dimanche matin se pointe et me voit doucement sortir des affres de la cochonnerie qui me cloua sur place. Puis l'on entame un autre jour de neige...

Emmitouflé d'hiver Meringue d'hiver

M'zelle Soleil me remémore combien la neige est magique durant l'enfance. D'ailleurs cette semaine, il me sembla que le langage de la demoiselle fit un autre bond vers l'avant. Ses discours, désormais de plus en plus construits et articulés, nous font découvrir le fond de ses pensées...

- Maman, tu me fais un tatoo comme toi?

Elle me tend une feuille de tatoos temporaires en thème de cœur, que je lui ai achetée à force de la voir s'extasier sur mes images de fleurs, tournesols et coccinelles tatouées sur le pied. Depuis son plus jeune âge, elle adore mes tatoos...

- Maman c'est pas des vrais, mais ze peux en mettre hein? Quand ze serai grande z'aurai des tatoos comme toi...
- Hummm, hummm...

En mes pensées silencieuses j'espère quand même qu'elle n'en sera pas trop bariolée. Quelques uns savamment gravés ne me dérangent point, mais d'un coup, l'imaginer recouverte de tatoos de la tête aux pieds me fait légèrement frissonner. La mère en ma pomme croque la femme libérée.

- Maman, quand z'aurai 5 ans, ze pourrai avoir des tatoos comme toi hein?

Pour la Miss, cinq ans représente le futur, avoir cinq ans c'est être grande, être libre...

- Non, dix huit ans ma puce...
- Ah oui, quand z'aurai cri huit ans, z'aurai des tatoos! Là, ze veux le ptit coeur, le gros coeur, lui et lui aussi!
- Pas plus que trois à la fois ma Liloo...
- Maman!!!

Mini tronche et fermeté maternelle tandis que je découpe la feuille de dessins à transférer. Je dépose le gros coeur à l'endroit demandé.

- Za fait pas mal hein maman, z'a fait zuste mal quand z'a fait zzzzzzzzziiizzzziiiii...

Je souris tout en enlevant la pellicule protectrice qui dévoile un joli coeur sur un petit peton...

- Oh K'il é bô! s'exclame l'enfant comblée.

Et c'est vrai que je la trouve bien belle ma fille, belle comme la pure lumière qui irradie son coeur enfantin, belle comme l'innocence qui l'éclaire toute entière...

En cette autre semaine qui s'efface perceptiblement, l'idée qui revint le plus souvent se résume surtout à cette phrase-ci:

- Maman, maman, regarde, j'acrape des flocons quand ze mets ma langue au ciel...

Attrapper les flocons sur le bout de la langue...

Pssst: À suivre, un lien vidéo marrant qui illustre bien nos quotidiens enneigés...

En bref et en large

jeudi, décembre 11, 2008

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand sous les lourds flocons des neigeuses années L'ennui fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l'immortalité.
Charles Baudelaire

Le temps c'est comme un flocon de neige, pendant qu'on se demande ce que l'on va faire avec, il fond.
Anonyme

La neige possède ce secret de rendre au coeur en un souffle la joie naïve que les années lui ont impitoyablement arrachée.
Antonine Maillet

citations

mardi, décembre 09, 2008

Blogueries et compagnie...

Bon et bien voilà après moult années de blogue, mon premier vrai troll! Ma foi pas le plus méchant de la gang (de cela j'en suis toujours reconnaissante) puisque ses commentaires possèdent une certaine dose surréaliste (voir billet précédent) qui ne font que polluer l'atmosphère sans vraiment l'envenimer.

N'empêche au bout d'une douzaine que j'efface, je commence à perdre légèrement patience. Je n'ai jamais eu besoin de modérer les commentaires de ce petit coin virtuel, vais-je devoir commencer?

Ceci me fait penser qu'en bientôt six ans de blogue, j'ai toujours eu des visiteurs respectueux, des esprits bienveillants qui ont enrichit mon jardin de mots de leur essence humaine. Aussi à vous qui venez lire mes mots éparpillés, je vous remercie chaleureusement de votre passage et de vos signes de vie.

À ceux qui arrivent ici par hasard, je veux croire que si vous n'avez rien à y faire de bon, alors vous fermerez rapidement cette fenêtre pour irez voir ailleurs ce qui s'y passe...

À ceux qui viennent souvent, lecteurs fantômes que je ne perçois que du bout de mes statistiques, j'aimerais croire que vous appréciez l'endroit pour y revenir régulièrement. Votre silence ne me gène pas, en soi la lecture est passive. L'interactivité n'est en fait qu'un aspect de ces nouvelles virtualités. Je sais que les mots, une fois partagés, n'appartiennent plus à l'auteur. Une fois écrit puis lu, le texte public devient propriété du lecteur. Celui-ci se l'approprie du regard et l'interprète selon ses propres termes.

Je me sers aussi de cet outil un peu comme d'un "gym mental". J'y trouve une discipline. J'y fais toutes sortes d'exercices. À moins de comparer l'endroit à une cuisine où je popote mes sauces. À moins que cela ne soit une sorte de vitrine où j'expose certaines choses. À moins que cela soit une fenêtre où mes amis et famille peuvent venir prendre le pouls de mes jours. Le blogue est comme une anguille, il glisse entre les doigts. Le blogue est multifonctions, multi-services. C'est, à mes yeux, ce qui fait son charme. En six années de blogosphère, j'ai surfé quelques vagues de popularité et j'en ai vu passer des modes et des tendances. Tout comme j'ai vu passer maints lecteurs, plusieurs ont commenté pendant des semaines, parfois des mois même des années, avant de disparaitre dans le néant virtuel. Au début, l'on s'attache davantage et l'on ressent un petit serrement de coeur lorsque l'autre s'efface. Et puis l'on s'y fait et l'on comprend que cela fait tout simplement partie du jeu. S'enthousiasmer puis se lasser est tellement humain. Il ne faut point s'en offenser.

Avec le temps, l'on devient plus philosophe et je me demande si l'on apprend pas à cultiver une certaine indifférence. Pourtant c'est toujours plaisant de voir apparaitre un esprit connu ou inconnu en cet espace invisible, un esprit au loin qui prend le temps de pianoter quelques mots de clavier partagés. Et puis il y a ceux qui sont là depuis des lustres, certains vont et viennent, d'autres prennent l'habitude de s'installer les idées en mon banc de commentaires, ceux là peuvent devenir des amis invisibles, ceux là font partie de ma famille bloguesque.

Tout comme je suis de nature fidèle, j'ai l'impression que ce qui me touche le plus sont ceux qui font preuve d'une certaine fidélité, ceux qui s'inscrivent dans le temps en ma compagnie virtuelle. Ceux-ci rentrent littéralement dans mon coeur et même s'ils finissent par s'évanouir, je continue de les garder précieusement en mes sentiments. Le blogue est un drôle d'animal. C'est un concept moderne que l'on apprivoise graduellement. J'apprécie le coté bistro qui permet de rencontrer l'autre, de faire connaissance et parfois de franchir la barrière virtuelle pour se découvrir au réel.

Je réalise aussi que je ne commente plus beaucoup non plus. À mes débuts de blogosphère, dans l'adolescence de la chose, en cet univers étrange où l'on se découvre, une certaine effervescence a lieu et l'on trouve plein de choses à dire. Et puis avec le temps l'on blase un peu, l'on mûrit. Même si je fais mes tours réguliers de blogosphère, je me fais moi-même de plus en plus fantomatique, je parcours sous couvert les humeurs blogosphèriques et je ne laisse plus beaucoup trace de vie. J'en ramasse pourtant des cailloux que je transporte par ici. Peut-être aussi que je vieillis, comme chaque année, le premier janvier prochain me donnera une année de plus, 36 ans...

Avec le temps, j'ai appris à prendre ma "vie virtuelle" avec un grain de sel. J'ai commencé ce blogue avec mes trente ans. En mon idéal, je le nourrirai jusqu'à mes quarante. Peut-être aurais-je l'occasion de voir naitre un autre petit être d'ici là. Avec le temps, je me sens en contrôle de cet espace particulier, cet endroit que je maitrise de mes phrases et images. J'envole mes mots selon mes normes, selon mes règles intérieures, selon la vie qui "m'évolue"...

Mon défi personnel: Une décennie de blogue (presque un siècle d'existence virtuelle). Si les chats vivent sept ans en une année humaine, une année de blogue en vaut bien dix à l'échelle quotidienne. D'après ce que j'en sais la durée moyenne d'un blogue personnel (qui tient la route) est d'environ deux-trois ans. Il y en a une ribambelle qui ne tiennent pas six mois et il y a cette espèce qui est mienne, une espèce virtuelle qui se fait un cocon de Toile et n'en déloge plus...

Trollée

dimanche, décembre 07, 2008

Voilà une expression que je ne soupçonnais pas si antique! Juste avant que cette autre blanche semaine (qui clôt toutes sensations d'automne définitivement disparues sous un manteau de neige qui ne cesse de s'épaissir), ne s'efface. Je choisis d'explorer les racines de ce morceau de langue bien connu. Je me demande si c'est démon là qui aide à la création des vieux pervers. Une espèce qui, depuis que je suis mère, a tendance à me faire frissonner d'horreur (enfin depuis que je suis mère toute personne vil pouvant faire du mal à mon enfant me rend lionne)...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Le démon de midi »

SIGNIFICATION
Tentation de la chair qui s'empare des humains au milieu de leur vie

ORIGINE
C'est vers la quarantaine, voire la cinquantaine que, évoquée principalement chez les hommes, s'éveille la tentation, provoquée par le démon de midi, d'aller tremper leur biscuit ailleurs qu'à la maison, pulsion sexuelle souvent liée aussi, au milieu de l'existence, à l'interrogation sur l'utilité et la réussite de cette vie, sur la capacité à encore séduire, doutes accompagnés de divers autres tourments psychologiques. Ce démon-là serait d'abord né d'une erreur de traduction de la Bible de l'hébreu vers le grec par les Septante[1] qui, dans un psaume évoquant les fléaux capables de frapper les hommes en pleine nuit et ceux frappant en plein midi, auraient lu 'shêd' (démon) là où était en réalité écrit 'yâshûd' (qui dévaste).
Cette erreur, reportée dans la Vulgate[2] y est devenue "daemonius meridianus", le démon ou diable méridien.

Cette formule n'avait à l'origine aucun lien avec le péché de chair. Mais c'est depuis la fin du XVIIe siècle que "le démon de..." est la personnification d'une mauvaise tentation (comme dans "le démon du jeu" ou bien "le démon de la chair", par exemple), et c'est probablement le remplacement dans les esprits du milieu de la journée par le milieu de la vie ('midi' de la vie), associé à l'idée du milieu du corps, siège de l'activité sexuelle, qui a fait naître un nouveau sens pour l'expression biblique. C'est son utilisation en 1914 par Paul Bourget comme titre d'un de ses romans qui lui a donné une nouvelle vie.

[1] Les soixante-dix interprètes qui, sous Ptolémée Philadelphe, roi d'Égypte, se sont attelés à la tâche de traduction des livres de l'Ancien Testament.
[2] Version latine de la Bible adoptée par le Concile de Trente au XVIe siècle.

EXEMPLE
« Voilà encore un problème, un drame auquel l'homme échappe. Pour lui le vieillissement n'est pas un handicap et le démon de midi n'est qu'un bon diable auquel il peut obéir sans déchoir. Le beau-frère de Pasquale a cinquante-deux ans. Il fornique avec une starlette de vingt-deux ans qu'il se prépare à épouser. » Benoîte et Flora Groult - Journal à quatre mains

« Figurez-vous que la vérité, c'est qu'elle ne voulait plus de moi. Elle avait son démon de midi. Elle voulait un autre homme. » Louis Pauwels - L'amour monstre

COMPLEMENTS
C'est à Paul Bourget, dans "Le disciple" qu'on doit la citation : « On ne peut douter du doigt de Dieu, car il se l'est mis dans l'oeil indiscutablement en créant le monde. »

Le démon de midi

jeudi, décembre 04, 2008

Concentration enfantine

Apprendre à lire

M'zelle Soleil
aime croire qu'elle sait lire. Elle aime s'imaginer grande (quand elle aura cinq ans pour aller à l'école). Elle me parle de lorsqu'elle était petite (quand elle avait deux ans). Elle aime s'inventer des histoires et des chansons. Elle aime danser, rigoler et faire des acrobaties. Elle adore ce livre interactif qui raconte l'histoire d'une gentille ballerine à Paris (et d'une petite peste jalouse au ton cinglant)...

Aujourd'hui, elle regarde la vidéo personnalisée du Père Noël les yeux écarquillés. D'un coup, le pouvoir des lutins pénètre sa jeune conscience et le fait "d'écouter ses parents" devient un concept plus tangible en son univers enfantin. Pas toujours sage comme une image, elle essaie au moins d'argumenter un peu:

- Veux pas aller au bain. Veux pas de cadeaux. Veux pas écouter! Z'ai plein de cadeaux. Non veux pas!!!

Évidement avec l'idée de son troisième anniversaire à un mois de Noël, elle ne se sent pas vraiment privée! Au final, l'envie d'être gâtée l'emporte quand même sur les conséquences de sa désobéissance! Aussi fantasque qu'il soit, le Père Noël me donne aujourd'hui un petit coup de pouce pour désamorcer un caprice en gestation.

La demoiselle passe bien vite à travers ses rebellions. Elle croise le chat et s'exclame: "Ze t'aime Henri", croise le chien et dit " Ze t'aime Shanie", prend sa poupée dans ses bras et murmure tendrement "Ze t'aime bébé". Sur le sofa je fonds comme une guimauve au soleil. Je la serre contre moi. Je l'embrasse affectueusement. Elle m'offre alors le plus charmant des sourires...

Concentration enfantine

mercredi, décembre 03, 2008

Virtualitudes

Il y a Twitter qui se nourrit de phrases éparses et puis Facebook qui avale quelques quotidienneries partagées qui, autrefois, se seraient plutôt retrouvées en ce petit coin virtuel. La blogosphère doit maintenant s'adapter à nos virtualités prononcées de différentes manières. En souvenir d'une autre époque, je fonds des airs de là bas par ici...

Sur FB: Etolane trouve le Père Noël 2008 pas mal connecté! Y'a une M'zelle Soleil qui va écarquiller les yeux ce soir. Prochaine étape le sapin...

PS: À tous les parents de petits choux, ce message vidéo personnalisé du Père Noël est bien moderne mais je pense qu'il ne décevra pas les tous petits en âge de le comprendre. J'émets un petit doute sur la crédibilité des lutins (trop enfantins à mon goût) mais je suis bien curieuse de voir ce que ma fillette en pensera. Ce qui me fait penser: C'est quand même fou ce qui se fait de nos jours. J'ose à peine demander à quoi ressemblera l'avenir! Mais si je me l'imagine avec des sourires, je m'imagine un monde paisible et équilibré où la nature aura sa place et les enfants de ma fille pourront avoir un hologramme du Père Noël à demeure! Un hologramme préprogrammé que les parents du futur pourraient activer lorsque l'enfant récalcitrant fera des siennes...

Sur Twitter:
Qui n'a jamais pensé à accroché son petit monstre au mur? http://tinyurl.com/4tnzzt

Sur Blip.fm:

Virtualitudes


la sal de la vida
Originally uploaded by virginiaz
Brève de chair

Depuis que je me suis déchirée les ligaments de la cheville à la fin de l'été, j'ai dû suspendre ma discipline d'entrainement. Puis je suis tombée malade à répétition ce qui a rendu impossible la reprise d'une routine d'entrainement digne de ce nom. Le corps médical m'enjoint à la patience et je prends mon mal en silence. Autant j'ai toujours un peu besoin de me botter les fesses pour trouver le chemin du Gym. Autant j'apprécie d'en ressortir avec un derrière d'acier! Suer me manque...

Ces dernières semaines, à chaque fois que j'ai essayé de recommencer, j'ai attrapé une cochonnerie qui m'a aplatie. Parait que mon corps n'avait pas encore assez récupéré. Je le pousse trop quand je m'entraine me disent les spécialistes. C'est que quitte à aller suer autant ne pas lésiner. Je ne fais pas trop dans les demi mesures. Je ne suis pas capable de m'entrainer sans faire souffrir ce corps qui me possède. Sans le pousser dans ses extrêmes. Je n'arrive pas encore à atteindre un équilibre sur ce point délicat. Alors j'attends et je me ramollis. Ma libido s'étiole et je bougonne. Évidement, je pourrai faire des séries d'abdos à la maison, entretenir quelques exercices sur une base régulière mais je n'y arrive pas. Je me flagèle un peu l'esprit à ce sujet. Mais cette semaine, c'est décidé, je vais mieux, j'y retourne! Advienne ce qu'il pourra...

Depuis plusieurs semaines je réalise que le manque d'entrainement affecte le cours de mes humeurs. Et même si je sais pertinemment que je n'aimerai jamais aller au Gym, je réalise à quel point il est bon de s'y plier pour le bien de sa chair. Je sais aussi que je vais en arracher pour me reprendre en main. Ma routine personnelle consiste en 45 minutes de cardio et 40 minutes de poids-pilates-abdo plus un 10 minutes d'échauffement. J'entre dans la salle. J'allume mon vieux ipod, je place le casque sur mes oreilles et je pénètre ma bulle de musique. Je pousse. Je force. J'accueille la douleur avec un certain plaisir (presque masochiste). Je brûle des toxines. Je finis souvent sur les rotules, (parfois hargneuse comme un pittbul, parfois sereine comme un saint). J'avale la souffrance et le lendemain mes muscles en éveil semblent toujours me remercier de ma peine. Lorsque je suis bien rodée, lorsque mon corps est huilé alors disparaissent les douleurs. Il ne reste plus que le bonheur du "second souffle", la fermeté de ma peau douce et mes flexibilités retrouvées.

Bientôt je vais recommencer cette discipline pour: Apprécier la chaleur de l'effort. Sentir mes muscles qui bandent sous ma peau moite. Fondre...

Brève de chair

mardi, décembre 02, 2008

Salon expo et saison givrée

Deux jours de salon expo avec Vanou, installées du coté des peintres, au coin d’une sympathique aquarelliste, les heures ont parfois passées bien lentement. Heureusement que nous avons pu papoter allègrement. Vanou proposait des bijoux et des cartes. J'avais plusieurs cadres (dont ceux que j'ai exposé cet été à la galerie des artistes) bien en vue. Au cours d’une jasette légère l’on s’est même rendues compte du peu de degrés de séparation qui pouvait nous séparer. Mise en contexte : Mon amie travaille pour un homme du domaine du spectacle très connu, une sommité à Québec. Après le partage personnel, nous voilà en pleine phase potinage. Je lui demande :

- Mais il as-tu un chum lui?
- Oui, il s’appelle …, il est américain, super mignon, il fait aussi du …
- Attends, mais dans mon groupe de bouddhistes y’a un …, il est gay et travaille aussi dans le … Est-ce qu’il est blond?
- Ben oui avec des lunettes, pas très grand,
- Ben oui… et il s’appelle… et il habite à…
- Ben oui, il est anglo…
- Ben oui! Et c’est … qui me l’a présenté, elle a aussi travaillé pour… C’est comme ça qu’elle a dû le rencontrer!

Et plus l’on creuse le sujet, plus l’on se rend compte qu’il ne peut que s’agir du même garçon! D’ailleurs je savais bien que ce garçon là avait un petit secret. Le voilà découvert, il vit avec une si grosse vedette qu’il en cache l’affiliation (ce que je peux comprendre). Nous pouffons de rire devant la petitesse du monde. Pendant ce temps défilent quelques passants. L’on sourit, l’on dit « bonjour », l’on se fait disponible. Les heures s'effilent. Vanou a fait de délicieuses gourmandises. L'on se sucre le bec. L'on sourit, l'on papote et l'on observe...

Picnik collage

Au bout de deux jours de salon, mon constat est que si j’avais vendu autant que l’on m’a félicitée, je m’en serai mis plein les poches! Cela dit, j’ai pu vendre assez pour manger cette semaine (ce qui tombe bien car j’avais justement investi la prochaine épicerie dans la matérialisation des photos à exposer) mais pas assez pour parler de profit. Cela dit, j’ai pu voir ce qui attirait le regard des gens. L’hôtel de glace s’est révélé plus populaire auprès des locaux que je ne l’aurais imaginé. Et j’ai souvent dû expliquer ma démarche photographique en profondeur. Ce qui semble démontrer un intérêt certain envers la composition de mes images. J’ai eu deux commandes, et nous avons eu avec Vanou une proposition d’exposition pour février 2010 dans les locaux de la bibliothèque. Nous avons toutes deux fait assez de sourire pour se retrouver le dimanche avec les zygomatiques en compotes et nous avons bien pris le pouls de la vie locale…

J’ai ressenti quelques vagues de culpabilité à ne pas être avec les miens, c’était la première semaine depuis la naissance de M’Zelle Soleil où je passais si peu de temps avec elle. Ils sont venus nous voir un petit coup. M’zelle Soleil n’était pas trop d’accord pour que les gens achètent mes cartes et photos qu’elle considère comme siennes! Elle a ainsi passé toute la fin de semaine seule avec son père qu’elle a fait un peu tourner en bourrique mais pas trop. Juan était content de ce temps passé à connecter avec sa fille. Dimanche soir, il en rayonnait de bonheur.

J’ai alors réalisé que mon « lâcher prise familial » leur permettait de profiter pleinement de cette relation qui les unit. Et cela permet à Juan d'enfiler davantage son habit de gendarme! L'enfant est aussi allée à son premier cinéma en compagnie de Vivi et de son parrain dimanche en fin d'après-midi. Elle en est revenue le sourire jusqu'aux oreilles. Il parait que ce qu'elle a préféré ce fut les arcades et les bonbons! D’un autre coté, je me suis un peu rappelée à ma propre individualité et l'on a pu passer deux heures ensemble avec Juan. Assez pour se rappeler combien nous devons faire en sorte de passer plus de temps ensemble, juste les deux, seuls, en couple plutôt qu'en parents. Ceci est quelque chose que nous avons du mal à appliquer. Hypnotisés nous sommes par ce petit rayon de soleil qui nous enchante le coeur...

Mélodie d'enfance

Pendant ce temps s’installait l’hiver en notre froide contrée. Samedi matin était féerique, la neige aussi blanche que collante recouvrait tout le paysage, elle s’accrochait à chaque branche d’arbre et scintillait sous le soleil retrouvé. Un magnifique ciel bleu illuminait le jour. Nous avons manqué là une belle expédition photo! Mais il a continué de neiger, givrer, toute la journée de dimanche, et lundi, avec le premier jour de décembre, il a neigé toute la matinée. Aujourd'hui, il neige encore. De gros flocons virevoltent dans l'air glacé et l'atmosphère est toute blanche. Maintenant (et pour les mois à venir), l’hiver fait définitivement partie de notre quotidien.

Salon expo et saison givrée

lundi, décembre 01, 2008

Bavardises de M'Zelle Soleil…

Maintenant que l’acquisition du langage est faite. M’zelle Soleil du haut de ses trois ans explore sa répartie sur le dos de ses parents.

Ceci nous donne souvent des échanges de regards interloqués. Nous découvrons un nouvel univers d’enfance, en cette nouvelle étape, l’intellect se joint à la partie. Les discussions s’approfondissent. Le vocabulaire de la Miss s’enrichit. Juan me dit : « Des fois, elle dit des choses juste pour parler, elle utilise des mots sans toujours les comprendre, ils sont pas vraiment dans le bon contexte et puis d’autre fois, elle te sort le mot juste au bon moment et te ramasse bien comme il faut! On dirait, qu’elle attend le bon moment pour sortir le mot qu’elle a jamais utilisé avant et là, elle te regarde ramer! ». J’acquiesce silencieusement. L'on a pas fini de se poser des questions, de chercher des solutions, de trouver les bonnes raisons...

Notre petite scorpionne possède une belle vivacité d'esprit. C’est le revers de notre médaille. D’un coté, elle est vive et intelligente et de l’autre elle nous donne un peu de fil à retordre parce-qu’elle n’en laisse pas passer une. Elle nous fait travailler sur nous-même. Parfois je me demande si le rôle de l’enfant n’est pas aussi d’apprendre à ses parents à évoluer. C’est un processus profondément humain. En notre rôle de parents il nous faut guider l’enfant, l’encadrer et lui apprendre les bases de la vie telle que nous la comprenons. Mais je crois que le véritable apprentissage se fait dans les deux sens. Chacun apprend de l’autre. Depuis que M’zelle Soleil est née, j’ai appris et compris bien des choses, ma perspective du monde s’est agrandie, presque épanouie. Je ne vois plus le cours de la vie en fonction de ma peau, je la vois en fonction de la sienne. En elle, je vois le futur et le devoir de ne pas le gâcher.

Je suis si fière de la voir utiliser sa langue ancestrale. Mes racines sont ancrées dans ma langue. Et ma langue est ce que j’ai de plus cher à lui transmettre. L'écouter utiliser différents temps, exploiter les mots et essayer d'en maitriser les subtilités est un plaisir à mon coeur. Qu’il est plaisant de récolter quelques fruits de mon travail effectué au cours des trois dernières années. Voir pousser les graines que l’on a plantées dans le terreau innocent de ce petit être qui jaillit de nos entrailles.

L'enfant choyée fait de plus en plus la différence entre le français et l’anglais. Elle me dit : » Maman, s’il vous plait c’est français et Pleeease c’est en anglais, hein maman? »

Dans la voiture, la musique est un peu forte, l’on discute par dessus elle pour échanger de notre journée avec l’homme qui conduit. N’a-t-on jamais remarqué combien « discuter » et « disputer » sont proches à l’oreille. Je ne suis pas sure que la Miss en fasse encore bien la nuance. Depuis qu'elle mélange les deux termes en sa bouche enfantine, j'en réalise leur proximité. Alors que l’on papote entre deux notes. La demoiselle s’exclame : « Hé, les amis on se calme l’énergie! ». L’on pouffe de rire à la version enfantine de « on se calme les nerfs! »

Elle dit à son père qui a un bouton pas beau sur l'épaule « Papa t'as un grain de sable là ». Il sourit et lui dit « Si seulement c'était un grain de sable! Mais c'est même pas un grain de beauté! ».

Elle joue à la poupée avec son père. Il ne semble pas donner à manger comme il faut, elle le reprend: « Non papa, c'est pas comme ça, c'est comme je fais! Sinon il va s'étouffer! »

Alors qu’elle est d’humeur rebelle, guère encline à écouter les consignes, elle se retrouve au piquet. Une fois dans le coin, la technique de la maison est qu’elle doit expliquer ce qui là mené là et s’en excuser. Alors que je lui demande pourquoi elle est dans le coin, elle me répond avec férocité : « C’est parke tu m’as déranzé. Z’ai en colère! »

Elle finit par casser le collier sur lequel je lui demande de ne pas tirer. Son père est témoin de la chose mais croit à un accident ne sachant pas que j’ai passé l’après midi à la prévenir. Lorsqu’il m’explique le méfait, guère satisfaite je suis. Une petite leçon à la sauce maternelle s’échappe de ma bouche mécontente. L’enfant me regarde avec témérité et me dit :

- Mais maman, c’est juste des mots, c’est pas grave!
- Ah non, ma fille, c’est pas juste des mots, c’est un collier! C’est le collier qui est cassé et ce sont les mots qui expliquent la situation!

Collé contre mon sein, elle se câline à mon essence. Affectueusement, l’on regarde un livre de chevaux posés sur nos genoux. Henri le chat vient s’installer dessus et ronronne contre nos joues. M’zelle Soleil me dit :

- Gade maman, y’a un avion de soleil sur Henri
- Un rayon de soleil?
- Oui, regarde, c'est beau…

L'enfant bavarde

Humeur vidéo...

En ce premier jour de décembre, l'hiver s'est bien installé en nos pénates. Arrivé sans crier gare durant la semaine dernière, il fait désormais partie intégrante de la texture quotidienne. Une vingtaine de centimètres au sol, une bonne couche de givre et un petit vent glacé qui fait rougir les joues. Encore un peu traumatisée par la puissance de l'hiver passé (celui qui a battu tous les records, cinq mètres de neige et 25 tempêtes), j'ai du mal à apprivoiser le retour de celui-ci sans ressentir une certaine mélancolie. Mais comme il faut bien accrocher cette nouvelle semaine à mes tâches journalières, je me plonge dans ce petit contrat de révision sous ma main tout en me noyant les oreilles de musique. D'où l'idée virtuelle de cette humeur vidéo qui prend forme ici en ce lundi tout gris...


Morcheeba - Gained The World

Humeur Vidéo

jeudi, novembre 27, 2008

Vrac de jour

À droite comme à gauche: travailler à se préparer, courir ici et là, réfléchir à ceci et à cela, prendre le temps de cuisiner ma sauce pour mettre du pain sur mon coin de table partagé avec Vanou (coin de table qui se tiendra au Salon Expo-Cadeau de Noel 2008 du village voisin). S'envoler en ville. Attraper quelques rides chez le dentiste. Midi avec Miss Dee. Bavasser en plusieurs bouchées. Concrétiser mes idées de produits. Ressentir les doutes qui me gratouillent l'esprit. Aller chercher ma fille à la garderie. Passer un moment en sa tendre compagnie. La déposer chez sa mamie. Retrouver un couple d'amis en soirée pour profiter d'un savoureux bain de mousse entre deux coups de scies sauteuses. Relaxer ma peau usagée. Apprécier les hommes qui rénovent un coin de cuisine. Rattrouper l'enfant endormie chez sa Mère-Grand. Retrouver l'hiver en ma pelouse gelée. Voir passer quelques balais de sorcières réveillées dans la nuit sans lune. Se reposer le coeur contre la chaleur de sa peau. Chercher le sommeil qui s'enfuit malgré la fatigue qui le poursuit. Souhaiter...

My creation

Cueillir l'image qui capte l'atmosphère. Trier. Retrouver. Choisir. Grimacer. Traiter. Composer. Inspirer. Trier. Cibler. Expirer. Créer. Cogiter. Décider. Sourire. Aspirer les idées qui concrétisent...

Frontenac (Québec) Sous-les-ponts-de-Québec
Spring-Sunset-Lake Spring-Lake

Vrac de jour

mercredi, novembre 26, 2008

L'écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l'environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux.
Nicolas Hulot

Nous vivons chaque jour dans des environnements virtuels définis par nos idées.
Michael Crichton

La faculté de rêverie est une faculté divine et mystérieuse ; car c'est par le rêve que l'homme communique avec le monde ténébreux dont il est environné.
Charles Baudelaire

Environnemental...