dimanche, septembre 24, 2017

Neurones en vrac

2 comments

Lorsque cloîtré/alité pour des raisons hors de son contrôle, il est nécessaire d'entretenir ses neurones. Un travail qui n'a rien de compliqué pour l'auto-didacte en mon sang.

L'homme s'étonne de ma facilité à nourrir mes neurones de multiples contenus. J'ai même développé des trucs en ces derniers mois. Chaque jour, selon l'état de ma peau, je me trouve un thème à approfondir. En paroxysme, lorsque la nausée se fait marée montante, puissante et récurrente, j'avale Planet Earth. Et je résiste.



Se nourrir la cervelle

J'ai maintenant le web sur ma télé. Sur écran plat. Devant mon lit. J'ai tant de contenu à ma libre disposition que j'avale toutes sortes de nourritures en continu. Netflix et YouTube sont de nouveaux amis...

J'y mange des documentaires sur multiples sujets. Qui vont de l'esclavage aux mathématiques quantiques! Mon corps est faible. Point mon esprit! N'en déplaise à ceux qui se prétendaient mes amis. Lorsque la maladie se faisait plus discrète. Lorsque je pouvais faire les efforts nécessaires pour paraître normale. Au milieu des bien-portants. Et me brûler à répétition.

Not my first rodeo. À douze ans, paraplégique des suites d'un stupide accident, j'ai morphlé ma vie. Trois ans de calvaire. Des séquelles à vie. Je me suis sortie de ma chaise roulante avec une volonté de fer. Souffrir physiquement est un exercice que je pratique depuis des lustres.

À l'époque, déjà, ceux qui se prétendaient mes amis n'ont point été à la hauteur de cette épreuve humaine. Rien d'extraordinaire en soi. Comme me l'explique si intelligemment une amie qui a perdu son homme d'un cancer fulgurant, 90% de ceux en qui l'on pensaient avoir confiance se révèlent lâches, hypocrites, faux. C'est une vérité si laide que peu osent l'avouer.

Comme j'ai la chance d'avoir un mari qui s'accroche à mon coeur et une fille à élever, je retrouve ces déterminations d'antan. Je suis une guerrière. En cet invisible combat que je vis, je ne peux que constater combien le web nous révolutionne. Pour le meilleur comme pour le pire?



De Sergei à Gaga...

Sur Netflix, je tombe sur ce documentaire qui me fait découvrir ce danceur de ballet. Avec une puce ballerine à la maison, je m'y intéresse. J'aime la danse. Je ne peux la pratiquer vraiment mais j'encourage ma fille à danser. Qui se révèle bien meilleure que je ne l'ai jamais été!

Ce jeune homme m'envoûte. Sa profondeur humaine me touche. Ses souffrances me parlent. Son talent m'épate. Je l'adopte en mon coeur. J'en partage les émotions avec Miss Soleil.  L'on en inspire quelques boomerangs dans la foulée...


Sur Netlix, je regarde aussi le nouveau documentaire sur Lady Gaga. J'y découvre ses douleurs chroniques. Conséquences d'un accident de hanche. Cet univers de douleurs physiques qu'elle montre possède bien des similitudes avec le mien. Quand le corps se fait traître. Toute la vie en pâtit. Lady Gaga n'échappe pas à cette norme. Elle en témoigne avec une authenticité qui me fait du bien au coeur.

Est-ce que ce documentaire permettra d'ouvrir quelques recoins de l'esprit collectif sur les douleurs physiques persistantes? De celles qui diminuent le corps et son quotidien. Sans que l'esprit n'ait d'autre contrôle que celui d'en accepter les réalités...

Curieuse je suis d'observer les réactions populaires à ce documentaire, où la douleur chronique, se fait personnage secondaire invisible. Beaucoup d'empathie je ressens à la voir souffrir. D'empathie et de compréhensions...



2 commentaires:

Emmanuelle Darut a dit…

Tiens, je viens de tomber sur ce livre en surfant sur RCI et j'ai pensé à toi : http://www.rcinet.ca/fr/2017/09/26/la-douleur-repensee-ce-nest-pas-parce-quon-a-mal-quon-doit-necessairement-souffrir-dr-gaetan-brouillard/

Au sujet du documentaire : merci du tuyau, je vais le regarder. Pour sensibiliser "le grand public", il faudrait qu'il soit diffusé sur les chaînes nationales ou qu'il fasse "le buzz" sur Internet. J'ai l'impression que la majorité des abonnés Netflix ne regardent pas les docus et y sont pour les séries d'abord, et pour les films ensuite.

Etolane a dit…

Merci pour la piste, je vais y jeter un oeil, elle semble rejoindre le courant de pensées de mon groupe FB sur le sujet https://m.facebook.com/groups/chroniquedouleur/

Je sais pas pour les docus, j'ai l'impression que Netflix offre une nouvelle plateforme pour en apprécier le genre. En fait, je compte plus sur la popularité de Gaga... Mais le chemin est si long...

Et tu as raison, il faudrait que les médias mainstream s' ouvrent au problème. Je dois avouer avoir vécu des années en douleur chronique sans en prendre conscience, des suites de mon accident à 12 ans. C'était modéré. Depuis ma paralysie faciale, cela ne l'est plus. Et je découvre un univers dont je n'avais même pas conscience de l'existence!

Ce qui montre bien combien la douleur physique persistante est taboue :(