Brève d'existence
Il y a de ces ironies qui font le piment de ma vie ainsi le sujet des garderies en mon quotidien. Après avoir longtemps refusé le concept tout de bloc, je sens que je m’affaiblis. Avec les trois ans de ma fille qui se précisent en novembre, j’envisage plus précisément ce problème. Je finis par accepter le point de la chose. Je trouve une garderie au village d’à coté qui arrive à me plaire. M’zelle Soleil s’entend si bien avec la petite fille de la gardienne que j’arrive à traverser mes tortures intérieures en la voyant si joliment jouer avec l’autre. J’accepte l’idée de l’inscrire trois jours par semaine cet automne. Ceci est pour mon cœur et ma tête un sujet pétri d’anxiétés (sans compter le trou dans mes finances précaires). Je travaille de l’intérieur pour que ma fille ne perçoive que l'ombre de mes tourments. J'étouffe savamment mes angoisses. Je la prépare de mon mieux à décoller un peu de mes jupes. Je finis par me résoudre à appeler la dame pour confirmer notre place. Je tombe sur la petite fille du même âge que la mienne avec qui je parle cinq minutes sans l’ombre d’un adulte à l’horizon. Étrange. Je sens ma raison flancher. Devrais-je laisser ma fille là? Pourtant l’impression que j’avais eu de l’endroit était bonne. Une maman infirmière recyclée en garderie familiale pour être proche de ses enfants. Le courant était bien passé entre nous. Me serais-je trompée? Le soir même la dame nous rappelle et nous apprend qu’elle fermera sa garderie le mois suivant car elle vient d’accepter une offre professionnelle trop alléchante pour pouvoir la refuser! Hum! Ploufff! À l’eau…
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