mercredi, août 24, 2016

Aller au bloc opératoire pour la quatrième fois en un an.

Être assez rodée pour ne plus en ressentir de peur inutile, juste de la frustration corporelle et une certaine fatigue intérieure. Je n'y vais pas de gaieté de joie mais j'en contrôle la colère. Je la raisonne.

Plutôt que de négativiser sur ce fait, je préfère positiver en créant ce petit vidéo qui me fait du bien au coeur. Elle me fait des dessins créatifs. Je lui fais des vidéos créatifs grâce à ce #LGL5 qui me stimule l'esprit.

Elle a dix ans et malgré le coup reçu, elle revient à la vie! On la retrouve un peu plus chaque mois. C'est long. C'est contraignant. C'est chiant. C'est sa vie depuis qu'un garçon lui a sauté dessus pour la plaquer contre une barrière de métal gelé dans la cour de récréation.

Elle a perdu de son endurance, elle vit beaucoup de migraines et parfois elle perd le contrôle de ses émotions mais elle n'a pas perdu sa capacité de penser. Au contraire, on dirait même que celle-ci s'est affinée.

Lorsque son protocole de "commo" est respecté, il est difficile de la percevoir. Mais dès qu'on y déroge, la "commo" nous rappelle sa présence avec force et fracas. On ne se laisse pas faire...

Durant ses six mois sans école, j'ai travaillé fort en ma "mamamitude" pour garder espoir. Pour garder le cap. Il nous reste encore quelques mois à tenir pour qu'elle s'en sorte complètement. On y croit encore. On lâche pas.

Et c'est pas une autre virée au bloc qui m'empêchera de la materner, de la guider et de l'accompagner en son enfance. #FoideMaman

 

Dix ans en son âme? Ou une âme immortelle en un corps de dix ans?

mardi, août 23, 2016

Alors que je rééduque ma marche. Petit pas par petit pas, je me rappelle des leçons de mes 13 ans.

Ces dures leçons acquises au fil des heures, des semaines et des mois passés avec mon physio.

J'ai complètement oublié son nom mais je me rappelle de sa bienveillance, de sa gentillesse et de sa compréhension.

Il y a trente ans, en un petit village jurassien, j'apprenais à remarcher. Il devait avoir la quarantaine à l'époque. Il doit être vieux maintenant. Je me demande même s'il est encore vivant!

Encore une fois, alors que ses paroles d'antan me reviennent en mémoire,  mon coeur déborde de reconnaissance envers lui. Je me rappelle aussi que c'est en ce processus de réapprendre à marcher, au sortir de l'enfance, que j'ai commencé à apprivoiser la notion de liberté. C'est aussi en ce processus que j'ai appris à me foutre du regard d'autrui...

En recommançant à marcher. D'abord tout croche. Comme une demeurée. En faisant fi des douleurs physiques et des regards de pitié envers moi. Cela m'a pris un an pour arriver à remarcher normalement. J'ai ensuite grandi avec les douleurs physiques de cet accident mais je suis restée debout. Et j'ai marché!

C'est en immigrant au Québec, à l'aube de mes quinze ans, que j'ai poursuivi ma quête de liberté. Alors que je remarchais sans boiter depuis quelques mois à peine, j'ai débuté une nouvelle vie.

Ce fut une renaissance au coeur de l'adolescence qui s'est éclatée à Montréal. Entre le haut de la Montagne et le Plateau Mont-Royal...

Trente ans plus tard, me voilà femme mûre, mère et épouse. Et je me demande si je ne suis pas devenue une sorte de femme alpha sous la mère louve qui dicte la nature du quotidien...

Être entièrement soi...

lundi, août 22, 2016

Durant la dernière année, je serai allée quatre fois au bloc opératoire et je n'aurai fait qu'un voyage de presse.

À chaque ennui physique, j'ai atteri en différents hôpitaux. Sous différentes anesthésies...

Assez pour me dire que mon corps est un véritable "citron". Ou un vrai survivant. C'est selon. Et pour me rappeler qu'il y a toujours pire que soi en ce monde sans pitié! Il ne tient plus qu'à ma pomme des bois d'en mijoter de la bonne limonade santé. Si cela en est ma volonté...


Bref, au fil des épreuves de la vie qui se passe, j'ai appris toutes sortes de choses. Mais j'ai aussi pris bien du retard en mes reportages voyages. Ce qui a tendance à me miner le moral.

Alors je me concentre sur les forces acquises en acceptant les faiblesses de mon corps. Ainsi mon esprit s'élève et transforme ces faiblesses en forces. Il en apprécie les apprentissages et en applique les leçons pour ne pas se faire absorber par les pénombres du malheur...


Je m'applique donc à me relever et à me reconstruire afin de reprendre le cours de mes ambitions personnelles. Un peu plus chaque jour...

À chaque fois que le malheur essaie de m'écraser comme une mouche sur un pare-brise, je ne meurs pas.

Au contraire, je deviens plus forte, plus vraie, plus authentique. Plus tenace, plus déterminée et persévérante.


Le jour où Miss Soleil sera sortie de son bois de "commo", je retrouverai mes libertés individuelles.

Le jour viendra où je pourrai boucler mes reportages en retard. Parce-que je le veux! Ensuite, je pourrai en concocter d'autres pour nourrir ma curiosité sans fond.

Pour repartir explorer l'ailleurs et m'en inspirer les neurones. En attendant ce jour attendu, c'est un pas à la fois, un jour à la fois, etcetera.


En ces jours d'été qui défilent, je m'attache à ce téléphone intelligent que je teste pour quelques mois.

Ce #LGL5 prêté par Telus me pousse les idées. Il me stimule les créativités intérieures. C'est un excellent outil pour reprendre cet étrange travail qui est mien. Un pas à la fois.

De plus, cette bestiole (digne du futur de mon enfance) réveille la geekette qui ouvre un oeil curieux. Puis deux. Bientôt prête à se lever pour reprendre du service. Dès que le jour viendra...


Je suis présentement sur un trip #Prisma et j'ai de la difficulté à m'en détacher les idées.

Mais je m'y force en explorant les capacités photographiques de ce #LGL5. Sa rapidité d'action en ce qui concerne ces applications que j'explore joyeusement me plait un peu plus chaque jour.


Je poursuis ma lancée en furetant mon nuage numérique à la recherche de ses souvenirs jamaïcains qui me hantent l'esprit.

J'en inspire ces images colorées qui me font du bien au coeur. Et qui m'inspirent des idées à gribouiller...

Zestes de couleurs Jamaïcaines...

Apprivoiser ce visage coupé en deux par de violents symptômes neuropathiques et continuer de vivre.

Seconde après seconde. Minute après minute. Heure après heure. Semaine après semaine. Mois après mois. Année après année. Depuis février 2011...

Ce que m'apprend cette expérience particulière est qu'il en faut beaucoup pour m'abattre. Je plie, je tombe, je ramollis mais tant que je vis, je ne casse pas...

Je grogne, je colère, je fruste, je travaille sur moi-même, je m'adapte et je grandis. La force que j'acquiers en cet invisible combat efface toutes peurs sur mon chemin. Mes perspectives changent et mes horizons s'élargissent.

Cette semaine, je retourne au bloc opératoire (pour la 4ième fois en un an). Cette fois, c'est pour une investigation de mystère utérin. La semaine prochaine ma puce fait une rentrée scolaire progressive sous la gouverne de l'IRDPQ.


La bonne nouvelle est que l'intervention de mercredi devrait être "facile". Et je suis si bien rodée au bloc opératoire que je n'ai même plus besoin de passer ECG et prise de sang! Même le personnel médical est doux et gentil! #WTF

Et puis, la neuropsychologue est revenue de vacances! #Yeah La Miss la voit jeudi. Alors que j'irai à la physio pour la reprise de mes traitements crâniens hebdomadaires. #Autogestion

Ce qui est cool c'est qu'on est tellement sur la même longueur d'ondes avec la neuropsycho que ça clique et ça roule. Cela sera complexe mais comme elle revient de vacances en pleine forme, ce sera juste le retour de la routine de "commo".

Les grand-parents adoptifs de la puce sont aussi de retour de vacances. Ce qui nous adoucira la vie. Cela nous aura pris dix ans de parentitude pour découvrir cette sensation particulière. #Sweetness

P't'êt ben que la semaine à venir sera un peu moins rude que la dernière vu que mon genou prend du mieux? Cela fait super mal mais ça marche. #Party

Bon je suis encore en chaise sur des distances de plus de vingt mètres mais que le public est gentil avec les chaises qui roulent. Je n'ai pas récolté autant de sourires inconnus depuis le temps où je sortais bébé Soleil en sa poussette! Et je rends tout sourire offert...

Semaine après semaine....

samedi, août 20, 2016

Marcher. La première fois où j'ai marché, j'avais 9 mois et la légende dit que j'ai fait mes premiers pas, seule, en sortant du bureau de l'avocat où mes jeunes et insouciants parents venaient de signer leur divorce.

La deuxième fois où j'ai appris à marcher, j'avais 13 ans. L'année précédente, je m'étais sacrément pété la tête sur le ciment en ratant le tapis lors d'un saut en hauteur de 1.20 mètres en cours de gym...

Là, j'ai 43 ans, je remarche une autre fois. Parait que les chats ont neuf vies. Combien en ont mes jambes?

Avec une chaise roulante en épée de Damoclès sur la tête, je remarche. Ne trimballe-t-on pas tous nos épées au dessus de nos têtes anyway? Tant que chantent les grillons, who fucking cares?

Même si ça fait super mal. Je remarche. Qu'est-ce que la douleur physique après tout?

En mes 43 ans de vie, j'ai vu pire. La rééducation sera douloureuse, je l'espère plus rapide que longue. Je remarche. Pas après pas.

J'ai 43 ans et mes 13 ans reviennent en force en ma mémoire. Ils jaillissent des profondeurs du temps et d'un coup, bang! C'était hier. Mais je remarche. Un peu mieux chaque jour...

Une vidéo publiée par Sandra Bellefoy Perso (@etolane) le

Un pas à la fois, un jour à la fois...

jeudi, août 18, 2016


Mardi midi: Cela fait des jours que je vois approcher la rentrée en me disant que je dois contacter la directrice d'école.

Plus les jours passent plus la puce me presse de questions sans réponses. Mais les jours étant ce qu'ils sont, je ne suis pas au top de ma forme...

Contente je suis d'entendre la voix de la directrice lorsque je réponds au téléphone qui sonne. Autant l'expérience maîtresse fut catastrophique en cette commotion d'enfance, autant l'expérience directrice est chaleureuse et humaine. Et vu les circonstances c'est un petit exploit!

Je dois maintenant gérer cette rentrée progressive scolaire entre deux blocs opératoires, trois rendez-vous médicaux et le retour de la routine des rendez-vous à l'IRDPQ. #Fun

La bonne nouvelle est que je peux désormais faire quelques pas sans béquilles. Party!

Ça fait un mal de dragon. Mais lorsque l'on sait que la douleur ne tue pas, c'est juste un autre détail à gérer.

Je reste "pognée" à la chaise roulante pour des distances de plus de 20 mètres à la fois. Ceci dit, je suis un peu plus mobile chaque jour...

Bref, je suis pas sortie du bois et le chemin est périlleux. Heureusement que le lac fait une clairière limpide où se ressourcer l'esprit...


Mercredi matin: Miss Soleil se lève en me disant:

 - Maman, j'ai rêvé à l'école. J'ai rêvé du mieux et du pire...

S'en suit donc une discussion sur ce qu'est le pire et ce qu'est le meilleur de la future rentrée en son esprit encore commotionné.

Son mieux n'est pas réaliste au présent mais son pire n'arrivera pas au futur. Je lui explique que le réel est une sorte de mélange entre le pire et le meilleur, tu shakes le tout et ça fait un smoothie de réalité.

S'en suit une décomposition totale de son esprit au réel, mi révolte, mi crise de panique qui lui fait perdre la carte.

Père et mère conjugent leurs efforts avec amour, tendresse et fermeté pour l'aider à se sortir de ce funk mental.

Une heure plus tard, je suis vidée mais on a réussi à traverser la tempête. Ouf! Elle a repris ses esprits...

Mais elle a besoin de "daddy time" qu'elle voit beaucoup moins depuis son retour au bureau. She's a daddy's girl and that's fine with me...

Alors il rate ses rendez-vous matinaux et il lui donne la priorité de sa vie à l'équilibre de son enfance.

Ensemble, ils partent au IGA pour ravitailler la cuisine où je n'ai pu mettre un pied depuis une semaine.

On a sauvé la journée de l'enfant, et la nôtre par la même occasion, mais l'homme rentrera tard du bureau ce soir. Ainsi shake le smoothie de la vie...


Shake le smoothie de la vie (et les émotions parentales) en coin de lac...

lundi, août 15, 2016

Après six mois à choyer ma puce sévèrement commotionnée, la voilà prise avec une mère immobilisée! 

Dieu merci pour les progrès en sa commotion cérébrale qui lui permettent maintenant d'avoir la bravoure de s'occuper de mon cas!

Elle continue de suivre son protocole de repos. Elle apprend de mieux en mieux à reconnaître et comprendre ses symptômes. Ce n'est pas encore rose tous les jours mais c'est définitivement mieux.

Il y a plus de couleurs qui scintillent en sa vie. L'obscurité se fait moins forte en ses pensées qui recommencent à pétiller. Pour que ses journées se passent bien, elle doit cependant encore faire de grandes siestes. Toujours au grand désarroi de son père!

Mais si elle dort une à deux heures les après-midis (et qu'elle ne se fatigue pas trop durant sa journée) alors elle peut se retrouver elle-même. Et nous la retrouvons aussi...

Comme ce matin là, deux jours après ma chirurgie de genou, où elle débarque en sautillant joyeusement dans ma chambre et me dit:

 - Maman, maman, j'ai trouvé ce que tu étais! C'était dans mon livre, t'es une amazone!!! 

Son père amusé confirme sa perception alors qu'elle nous lit la définition de l'amazone selon Geronimo Stilton.

Je grimace quand même sur l'anecdote qui explique que les amazones étaient si intenses qu'elles se coupaient un sein pour mieux tirer à l'arc. Ayoye! En effet, ça niaise pas une amazone!

De plus en plus souvent, je la retrouve, vive, éveillée, pertinente, heureuse de vivre. Et plus je la retrouve, à son meilleur, plus mon coeur s'allège.

Je vois aussi ses inquiétudes à mon sujet. Je les comprends. Voir ta mère aller régulièrement au bloc opératoire, c'est pas cool...

Alors qu'elle continue sa lecture, elle revient dans ma chambre et me dit.

- Maman, je peux te lire kekchose? J'ai trouvé ce passage bon, je pense qu'il va te plaire... 

Elle a raison, sa lecture est si bonne que je ne peux qu'en redemander une seconde lecture, que j'immortalise en ma mémoire numérique, et que je partage ici.

Car je suis d'avis qu'il est important de partager les bonnes choses dans la vie...



Immobile amazone...

samedi, août 13, 2016


Par une grise matinée de pluie, l'on pose la puce chez mon amie Vanou et l'on prend la direction de l'hôpital...

Mercredi après-midi, après plus de deux ans de fugues régulières, mon ménisque interne a finalement cassé. Je savais que ce jour viendrait.

Je savais aussi que ce jour là, la médecine moderne me soignerait. J'avais d'ailleurs, dans les archives hospitalières, tout un dossier médical sur le sujet...

La peur du bistouri?

Vendredi matin, au bloc opératoire pour réparation mécanique. Dans la salle de préparation, une jeune femme dans la trentaine sanglote. Elle est terrifiée.

Elle est là pour une hystérectomie. Sachant que je retourne au bloc vendredi prochain afin de déterminer si je garde ou pas mon utérus, je sympathise. Je lui dis:

 - Rendu là on a plus aucun contrôle et c'est épeurant. Mais si on accepte de ne pas avoir de contrôle, c'est plus facile...

Elle acquiesce, renifle et je discute avec elle pour lui changer les idées (et les miennes). Puis vient le temps pour l'une et l'autre d'aller au bloc opératoire.

Faire confiance à l'équipe médicale en charge

Dans la salle d'opération, alors que les infirmières préparent les scalpels, l'anesthésiste qui ne voit pas d'autre option que la "générale" étudie mon dossier avec attention. J'en apprécie le sérieux.

L'ambiance est agréable, professionnelle, assurée. Le chirurgien est serein. La vue sur la ville est belle.

L'anesthésiste, après avoir consciemment examiné mon dossier, m'explique qu'il ne m'enverra pas aussi loin que la dernière fois que j'ai eu une anesthésie générale. Sous sa gouverne, il me promet une meilleure expérience. Je reste perplexe mais son professionnalisme me rassure.

Et comme je n'ai pas d'autres choix vu mon genou douloureusement barré à 60 degrés depuis 36 heures. J'accepte mon sort. Il pose le masque sur mon visage et tout s'efface en une seconde.

Résultat de l'opération, j'ai perdu 60% du ménisque interne et le chirurgien en a profité pour rattacher mes ligaments croisés qui étaient sectionnés.

Une vieille blessure m'explique-t-il dans la salle de réveil. Trop poquée pour comprendre comment j'avais pu marcher avec des ligaments croisés sectionnés, je garde mes questions silencieuses.

Je le revois dans dix jours, il pourra mieux m'expliquer mon cas particulier, qui s'est évidement révélé plus compliqué que prévu...


Post-operatoire jamais cool

Le réveil est désagréable mais ma face va super bien. Mon côté endommagé est à 1/2 de douleur, ce qui ne m'arrive jamais. Je me rappelle presque de ma vie avant la paralysie faciale. Je me concentre sur ce fait pour accepter l'intense douleur de genou en feu. 

J'ai besoin de doses de cheval pour que la morphine finisse par se rendre jusqu'au genou qui en arrache. Malheureusement les seules fois où je suis soulagée de mes douleurs neuropathiques faciales est lorsque je vais au bloc opératoire!

Et dans ces temps là, il y a toujours une autre partie du corps qui fait très mal. #NoWin

Le réveil est bien désagréable mais il se révèle en effet un peu moins long que les huit heures de retour de l'ablation d'ovaire. L'anesthésiste à tenu sa promesse.

Normalement on est renvoyé chez soi une heure après la sortie de la salle de réveil. On me garde plus de trois heures. La main de l'homme guide mon retour. Et dès que j'arrive à avaler une compote, bang, je suis prête, merci bonsoir!


Selon Juan, il me manquait cependant encore une ou deux heures pour mieux faire...

Du coup, je n'ai jamais vécu de voyage plus difficile que de rentrer de Québec à la maison. Cinquante kilomètres de calvaire. Dieu merci pour l'amour de Juan qui me donne des forces au combat!

La tête en dehors de la fenêtre, comme un chien, les yeux fermés, la main accrochée au rétroviseur, à contrôler la série de symptômes désagréables, vertiges, nausées, intolérance à la lumière, bruits et odeurs augmentés. Ouf!

Heureuse de retrouver en mon antre. Dans le calme de ma brousse. D'ici deux jours, j'aurai le droit d'essayer de commencer à marcher. Et je compte bien mettre ce droit en pratique.

Mon genou, enfin débarré, prend du mieux. Je n'aurais plus la hantise qu'il saute à un moment inopportun. Ce qui devait arriver, arriva. Cela ne devrait donc plus arriver de nouveau.

Vendredi prochain, je retourne au bloc pour le mystère en mon utérus, j'espère être capable d'y aller en marchant!

En une année, ce sera mon quatrième tour de bloc opératoire. Je suis rodée. Un jour peut-être mon corps arrêtera de me faire la guerre...


Agrandir ses perspectives humaines

Au fil des années, avec les divers problèmes de santé accumulés, j'ai appris que la douleur physique ne tuait pas. J'ai appris plus de choses que je ne le souhaitais. Enfin, l'important est d'apprendre...

J'ai eu tant de problèmes de santé que mes amis en semblent blasés. Désensibilisés. Il ne savent plus trop sur quel pied danser. J'en comprends le principe. C'est humain.

Certains pourtant se démarquent par leur ouverture d'esprit et compréhension générale. Ceux là me rentrent tout droit dans le coeur.

Au fil de ces différentes épreuves physiques, j'ai pu mieux percevoir mes forces intérieures. Avec une certaine pratique et discipline, j'apprends à les exploiter pour grandir et avancer en ma vie. Un processus aussi complexe qu'enrichissant en soi. Un processus de reconstruction...

Apprendre à vivre avec des problèmes de santé chronique me permet d'agrandir mes horizons intérieurs.

Si on en choisit la direction constructive, tout le monde peut apprendre des difficultés de son quotidien. En acceptant ce que l'on ne peut changer, on peut en apprendre beaucoup sur soi. Et sur les autres...

En refusant de m'apitoyer sur mon sort, je découvre de nouvelles façons de penser. Je cultive ma neuroplasticité et les exercices de gymnastique mentale font désormais partie de mon quotidien.

Chaque épreuve surmontée nous rend plus forts. Plus j'en traverse et plus j'en suis persuadée...

Maintenant, j'espère qu'une fois le mystère en mon utérus réglé, je pourrai avoir un peu de répit. Afin de pouvoir exploiter mes forces, développer mes potentiels et m'épanouir en mon individualité.


Pendant ce temps, Miss Soleil continue de progresser en son protocole de récupération de "commo". Cela fait maintenant six mois que l'on est dedans!

L'été lui fait du bien. Elle n'a pas encore retrouvé toutes ses capacités mais elle y travaille bien. En équipe parentale, on travaille fort à sa récupération. On espère qu'elle finira par se remettre sans séquelles permanentes. On le saura d'ici là fin de l'année...

Faire face...

jeudi, août 11, 2016

Je savais que viendrait le jour où mon ménisque déchiré fuguerait si bien que je ne pourrais le replacer.

Ce jour est venu hier. En un mouvement de ballerine gracieux, selon ma puce...

Mon ménisque a si bien sauté que je n'arrivais plus à respirer tant la douleur occasionnée était violente. Rendu là, ma cervelle est prête à sauter. Rendu là, il me faut toute ma force et volonté mentale pour ne pas virer folle.

Entre les douleurs neuropathiques faciales, les mystérieux maux de ventre et le genou qui saute, c'est tout un exercice mental pour ne pas tout casser sur son passage. Pour contrôler la colère et les frustrations. Pour rester saine d'esprit...

Le physio est épaté des créativités de mon corps. Il fait de son mieux pour essayer de le replacer. Sans succès. Le ménisque est en ballade dans l'articulation.

Cette nuit, il s'est redéplacé davantage et ce matin, ce sera l'hosto. Si le doc ne peut le remettre en place aujourd'hui, ce sera possiblement le bloc...

Je refuse de me considérer pauvre ou malchanceuse. Je refuse de laisser les pensées négatives opérer en mes neurones. Je n'ai pas le choix.

En ma situation présente, accepter les pensées négatives est un luxe mental que je ne peux pas me permettre si je veux garder ma tête...   Et ma vie... Laisser exister les pensées négatives, c'est aller tout droit dans le mur!


Mon genou est foutu. Les malformations génétiques m'ont rattrapées. Je savais que ce jour viendrait. Maintenant je dois affronter et traverser...

Alors j'affronte, soutenue par mon mari pris en ma galère physique. Je refuse de m'en plaindre par respect à ceux qui vivent pire. Comme cette famille brisée en un coin de rue que je connais trop bien, en face du CHUL...

Comment puis-je me plaindre de retourner à l'hôpital aujourd'hui, par cette superbe journée ensoleillée, en pensant à cela?

Aussi douloureux que cela soit, aussi poche et nulle que sera ma journée à l'urgence, même si je dois me retrouver en une civière sur un couloir (autrement dit en enfer please help me God), je prendrais sur moi-même et je ferais tout mon possible pour ne pas m'en plaindre...

J'encourage aussi tous ceux qui lisent ces mots aujourd'hui à faire un petit exercice mental en prenant conscience de ces plaintes futiles formulées par habitude. Ces plaintes que l'on peut ironiser par le hashtag #firstworldproblem

À en prendre conscience et se forcer à les remplacer par des pensées célébrant les bonheurs en sa vie. #firstworldprivilege

Qui osera?

Refuser de se plaindre...

mercredi, août 10, 2016

Depuis quelques semaines, je teste un nouveau téléphone intelligent qui me fait voir la vie en différentes couleurs. Merci Telus!

Ce #LGG5 fait tant mon bonheur que j'en ai retrouvé mes inspirations en ce qui concerne la "photographie mobile" (malgré mes ennuis de santé et ceux de ma puce).

Il a aussi réveillé la geekette qui sommeillait en mon sang. Ce téléphone (ou "mini ordi") m'a rappellée comment j'aimais la "techno sociale" (en cette ère moderne aux accents de Star-Trek).

Comme le magasin d'applications d'Android est désormais bien vaste, je me suis fait un plaisir d'explorer diverses Apps photos. Pour la bonne cause, j'en ferai bientôt mon palmarès perso.


En ce moment, comme en témoigne mon compte Instagram, je traverse un petit trip #Prisma. Cela faisait un moment que je voulais en tester les eaux. Je m'y noie avec joie!

Comme toutes les phases numériques que j'ai traversé en ma vie, celui-ci passera. Mon usage de cette application photos s'équilibrera avec mes autres applications de prédilection (en mon invisible chambre noire numérique qui tient dans ma poche). Ah! Que j'aime avoir une chambre noire dans la poche!

Autre phénomène généré par ce #LGG5 rapide et léger, j'ai décidé d'explorer l'étrange dimension de #Snapchat. Comme je n'aime pas être une mobinaute à la rue, j'y ai plongé avec ce #LG5, à reculons, mais l'esprit ouvert. Snapchat n'est pas mon trip mais j'aime comprendre les tendances de l'heure.

Et voilà pas que je commence à comprendre le truc! Miss Soleil trouve le concept trop cooool. Du coup, son enthousiasme a contribué à m'y ouvrir. Et les conseils de Marie-Julie, ma snapchateuse favorite...



Au même moment où Instagram décide de lancer son option de "stories" éphémères qui copie le concept d'instanteité de Snapchat! Du coup, je ne sais plus où y mettre l'objectif numérique.

Comble d'ironie, après avoir ronchonné à gogo sur l'interface poche de Snapchat, voilà pas que je trouve les histoires éphémères d'instagram bien plates! Y'a même pas de bidules qui bougent. Pis les bidules qui bougent c'est mon trip sur Snapchat...

Je médite donc sur le sujet en continuant d'apprivoiser Snapchat, semaine après semaine. Pour m'y rejoindre, mon pseudo est: etolane1

Qui m'y retrouvera?


Trips numériques, photos éphémères et réveil de geekette!

mardi, août 09, 2016


Passe l'été avec ses beaux jours qui réchauffent les esprits. Les jours d'été et leur quotidien ensoleillé qui nous fait oublier nos latitudes polaires...

L'homme a pris trois semaines de vacances. À la maison. Trois semaines pour se ressourcer et se recentrer.

Trois semaines pour me seconder en ce protocole d'enfance dans lequel nous entraîne la commotion cérébrale de la puce.

Miss Soleil progresse, mois après mois, elle en est à environ 60% de récupération. Avec son état qui s'améliore, je retrouve un peu de liberté.

Le poids sur mes épaules s'allègent. Mais il ne disparaît pas. Il ne disparaîtra que lorsque qu'elle sera entièrement remise. Je continue donc de mettre mon énergie sur cet objectif.

Malheureusement, mon corps décide encore de faire des siennes. Il semblerait que j'ai les épaules larges vu comment je collectionne les épreuves de santé!

De rendez-vous médicaux en examens douloureux, j'irai de nouveau au bloc opératoire pour les besoins de cette enquête médicale qui vise à percer le mystère en mon utérus. De retour au bloc pour la troisième fois en un an...

La bonne nouvelle est que contrairement à l'année dernière, où le médecin en charge de mon cas fut horrible. Condescendant. Incompréhensif. Et j'en passe...

Sur ce problème là, le médecin en charge de mon cas est compréhensif, doux, gentil, chaleureux. Il me regarde droit dans les yeux et j'y vois la sincérité de sa vocation. Cela me rassure.


Avec le retour de l'homme au bureau et la puce qui prend du mieux, je me reconnecte de nouveau à cet espace virtuel. Un espace virtuel où je discipline mes pratiques d'écriture et que je nourris de bribes d'humanité partagée.

Je retrouve espoir de finir mes reportages voyage sur la glace. Je retrouve espoir de reprendre le fil de mes individualités.

En notre époque ultra connectée, je n'ai aucun scrupule à me déconnecter. J'ai même guéri mon FOMO dans les affres de la douleur chronique post paralysie faciale. 

J'utilise différents réseaux selon mes inspirations, mes curiosités et mes réflexions.

Lorsque je me déconnecte de tous mes réseaux, c'est que je ne vais pas bien. Pas assez bien pour ressentir l'envie de partager quoi que ce soit avec qui que ce soit.

Lorsque je me connecte plus ou moins, à l'un ou l'autre, selon mes envies, c'est tout simplement que je me concentre sur mon réel. Je concentre mon énergie à exister au mieux avec les cartes que me donne ma vie...

D'été et de réel...

jeudi, juillet 21, 2016

Il y a un an, une étrange boule grossissait en mon bras. La douleur qu'elle apportait avec elle était innommable.

Et il est bien rare que je manque de mots pour nommer quelque chose..

Il y a maintenant bientôt six mois, la puce revenait de l'école sérieusement blessée.

Il y a trois mois, j'allais à l'hôpital pour une intervention chirurgicale d'un jour...

Cette année passée fut intense, sous tant de points humains, qu'elle nous a transformés en ses différents tumultes.

Et le diabète de mon homme en a définivement souffert.

Ce qui m'a inspiré ces mots le 14 juillet dernier alors qu'il passait l'après-midi dans les bras de sa maladie...

Mariée au diabète

Une hyper à 25 dans la nuit, suivie de deux hypos. Et c'est ainsi que le diabète tue mon homme. Á petit feu...

Aujourd'hui, il ne s'éteindra pas à jamais. Il dormira beaucoup. Il sera juste léthargique et antipathique le temps que son système puisse s'en remettre. Puis il remontera sur le ring de boxe. Lui et le diabète juvénile, uni pour la vie...

Depuis seize ans que je vis mariée avec l'homme, je suis aussi mariée au diabète. J'y ai consenti en me mariant. C'était écrit en gros sur mon invisible contrat de mariage.

Je connais maintenant son odeur lorsqu'il est trop haut et je reconnais son teint qui grisaille lorsqu'il descend trop bas. Je peux estimer son taux de sucre dans le sang suivant ses humeurs. Je l'ai vu faire tant d'hypos et d'hypers que j'en suis rodée. Même si toujours inquiète. Dans le silence de mon coeur.

Mais aussi bien puis-je le connaître, ce cher diabète qui a donné à l'homme les couilles de se marier et de s'engager, à 20 ans, en une réelle relation de couple, aussi peu j'ai de contrôle sur lui. Lui seul en a sur son diabète.

Je possède le pouvoir de faire des biscuits qui plaisent à l'homme et qui sont gentils avec le diabète. Je possède le pouvoir de le comprendre, de le soutenir et de l'aimer. Mais le diabète pèse parfois bien lourd sur nos épaules. Enfin, il, semblerait que nous ayons les épaules larges...

Lorsque le diabète est venu frapper à la porte de ses quinze ans et qu'il est devenu insulino-dépendant, l'homme a dû mûrir plus vite que son ombre. C'est ce qui m'a charmé chez lui en ses 19 ans (alors que j'en avais 26). Son corps d'Adonis conjugué à la maturité de son esprit, à l'ouverture de son coeur et à la profondeur de son être ont concocté un cocktail irrésistible. J'ai succombé!

D'hier à aujourd'hui...

À 15 ans, il a décidé qu'il vivrait sa vie avec/malgré le diabète.

À 20 ans, il se sentait capable de prendre femme. Et de s'impliquer en cette union.

À 25 ans, il était mûr pour devenir père. Sportif de nature, il a aussi repris le volleyball avec passion et a conjugué celle-ci à son travail sur le campus de l'univerté où il travaille.

À 35 ans, le diabète est revenu en force avec les stress du quotidien. Il est devenu plus lourd, plus noir et plus incontrôlable.

Alors que je commençais à sérieusement m'en inquiéter, il a eu l'opportunité d'entrer en un super programme médical pour tester l'insuline du futur dans le département hospitalier qui le suit.

Triés sur le volet, les diabétiques choisis passent neuf mois encadrés d'une équipe passionnée composée d'une douzaine d'experts en leur domaine. Le nec plus ultra de la médecine moderne en matière de diabète. Un don de Dieu.

Je me fous personnellement de l'insuline du futur mais je sais qu'en ces neuf prochains mois, le diabète, en notre maison, sera sous haute surveillance. Et l'homme sera soutenu et épaulé pour en reprendre les meilleures habitudes possibles. De celles qui le rendent plus fort que le diabète qui lui sucre le sang...

Le diabète et nous...