mardi, octobre 03, 2017

J-1 apprivoiser les angoisses du jour.

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Je ne connais plus vraiment la peur pour ma propre peau.

Durant ces dernières années, j'ai utilisé la douleur physique pour éradiquer la majorité de mes peurs intérieures. Il ne me reste plus que celles de perdre ceux que j'aime.

Aujourd'hui, mon homme est ultra angoissé à l'idée de demain. Il m'explique qu'il a appelé l'hôpital, de bon matin, trop inquiet.

Il craint que je sois encore trop faible pour passer au travers une telle chirurgie. Il veut en repousser la date d'un mois. Afin de me donner plus de chance d'aller mieux avant d'aller mal.

Je ne connais plus vraiment la peur. J'ai tant de maux de physiques à tolérer au quotidien, les peurs en sont inutiles. Je sais que mon utérus va bien mal là au milieu. Mais je sais aussi que ma "non peur" de la douleur a participé à ce que la physio me blesse. Gravement. J'apprends de cette leçon. En tenant compte des craintes de celui qui tient le plus à moi.

On attend donc l'appel de l'hôpital. L'infirmière rappelle avant midi. Elle a discuté de mon cas avec le chirurgien. Elle lui remet en perspective l'urgence de ma situation présente. J'ai déjà eu un bonus d'un mois. Sachant que j'aurais dû être opérée fin août. Plus de possibilité d'en étirer le répit.


Alors que mon homme angoisse, je lui explique mes chemins de pensées du jour. Ceux que je suivrai, heure après heure, afin de contrôler mes propres angoisses sur le sujet.

Plutôt que de réfléchir à la malchance de ma situation présente, je décide de penser à la chance que j'ai de pouvoir être opérée gratuitement. Car le coût d'une telle opération nous ferait  certainement perdre la maison!

Il parait qu'aux États-Unis, les factures médicales sont la principale cause de pourquoi des familles perdent leur maison. Nous dépensons déjà de petites fortunes pour me tenir en vie mais là, ce serait notre fin!

De plus, il parait que le chirurgien, en charge de mon cas, possède une très bonne réputation. Son expérience en ce qui concerne les utérus malades est reconnue. C'est toujours rassurant de le savoir.

Sans oublier que si je vivais en un village de brousse africain (ou autre coin de tiers-monde), j'aurais bien peu de chance d'avoir accès à une telle chirurgie. Combien d'enfants sur Terre sont ainsi orphelins de mère?

Ce qui me remet en tête combien de femmes sont aux prises avec un utérus meurtrier. Tellement plus que l'on ose y penser. Combien en meurent? Combien n'ont pas la chance d'avoir la vie prolongée par cette chirurgie?

Au retour de l'école, Miss Soleil m'exprime aussi ses inquiétudes. Je lui explique ma démarche mentale du jour. Qui semble la rassurer...


J'espère donc pouvoir revenir écrire ici dans pas trop long. Dès que je serai en mesure de le faire, je reviendrai partager des bribes de vie et réflexions.

Redonner vie à ce blogue s'inscrit en ce processus de renaissance postopératoire que je visualise. Pour mieux envisager ce futur si incertain qui est mien.

Je prie pour arriver à me réveiller de cette énième chirurgie sans grande difficulté. Je n'ai pas un bon dossier médical en ce qui concerne les anesthésies générales. J'espère pouvoir me réveiller. Pour ensuite cicatriser sans complication.

Que Dieu me garde en vie. Pour encore quelques années...

1 commentaires:

Emmanuelle Darut a dit…

On t'attend de pied ferme, reviens vite et en forme !