samedi, octobre 21, 2017

Fatigues à méditer...

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En février 2011, j'ai eu une paralysie de Bell atypique.

Atypique de par ses violentes neuropathies. Qui se sont ensuite installées en ma vie. Et sont devenues une invisible maladie chronique. 

Depuis l'été 2015, une collection de problèmes de santé aspirent mes jours, de la tumeur de bras à l'hystérectomie. 

En passant par ces neuropathies permanentes et une colonne vertébrale bien tordue. Un tout enrobé de puissantes douleurs physiques en tout genre.

Assez pour y perdre la tête... et une multitude "d'amis". Heureusement, j'arrive à garder ma tête mais malheureusement pas tous mes "amis"...

Enfin, je me dis aussi que cela en devient un filtre social naturel. Il finit par n'en rester que les meilleurs. Cela blesse un coup et puis cela cicatrise avec la leçon apprise.

Le défi étant de ne pas y perdre la foi en ma race...


Un tout d'ennuis de santé complexe qui, si je dois en expliquer tous les détails en profondeur, fait souvent fuir les gens ou les fait s'exclamer "Pauvre toi!". À répétition. Avant de les voir prendre leurs jambes à leur cou. Je génère l'impuissance parait-il...

Je ne suis toujours pas sûre de ce qui est pire à supporter, les maux physiques ou les réactions humaines face à ceux-ci. Comme si le fait d'être si malade faisait de moi une sorte de lépreuse. Qui ne mérite plus aucun respect...

Je ne suis pas "pauvre" d'avoir un corps qui me trahit la vie. Je ne suis pas non plus contagieuse! Je suis juste humaine. Une simple humaine qui essaie de survivre à son corps. Un jour à la fois.

Fatigues et déceptions...

Je choisis d'affronter chaque épreuve avec l'idée que cela puisse m'enrichir l'esprit. Rien n'est facile en la vie mais tout reste possible right?

Tant que l'on s'accroche a ses valeurs intérieures, à l'amour des siens et aux doux moments de la vie. Tout est possible à celui qui est patient?

Choisir de s'enrichir l'esprit en l'épreuve me parait la seule façon d'en ressortir plus forte. Moralement, je ne suis pas plus pauvre qu'un bien portant mais que je suis fatiguée!

Financièrement par exemple, je suis en effet fauchée comme les blés. Mais j'essaie de ne pas m'identifier l'être à mon compte en banque, cela me permet de garder mon moral à flot. 

Il n'est pas vraiment nécessaire de me souhaiter du courage en mes malheurs de santé. Je crois que le courage n'est que l'effet secondaire de la volonté et je possède une volonté de fer. Butée comme une mule! Qui apprécie les prières et cultive sa foi pour estomper ses peurs.

Depuis le temps que je rame, si j'avais dû couler, ou capituler, ce serait déjà fait cent fois! Du courage, j'en possède en un nombre infini qui me dépasse. De la patience serait plus d'actualité.

Patienter des jours meilleurs

Je dois maintenant cultiver bien des patiences. Avec l'espoir de retrouver, un jour meilleur, assez de forces vitales pour me réaliser de nouveau.

La patience de persévérer envers et contre tout. Mon tempérament guerrier refuse de se laisser victimiser par ses circonstances corporelles. Car je suis plus que mon corps...

Même lorsque bien fatiguée de lutter, je me rebelle en refusant toute pitié. Je pense que la pitié est nuisible. Elle dégrade l'être en son entier.

J'apprécie énormément la compréhension, la compassion ou la bienveillance mais de la pitié, non merci, je m'en passe!


Pas de pitié pour mes croissants! 

En chemin, je m'attire les foudres de ces âmes bien pensantes qui m'expliquent que je dois me cacher pour souffrir, me plaindre davantage de mon sort ou encore faire semblant d'être en forme. Heu. Non! 

J'en réalise, dans la foulée, que ce n'est pas parce-que je suis malade comme une chienne que l'on doit me traiter comme une chienne! Et pourtant, en l'année que je viens de passer, jamais je n'ai été aussi jugée, vilipendée, désertée.

En 2017, il ne fait pas bon être malade. Et pire encore si l'on est pas malade en des normes établies C'est ce que j'en apprends de ma dernière année. Être malade fait rejaillir les lâchetés modernes.

Égoïsme versus empathie. De quel côté penche la balance humaine? 

Est-ce les conséquences de l'individualisme moderne ou les effets pervers d'une société de loisirs?

Est-ce les conséquences invisibles de cette révolution numérique qui invente l'ego portrait?

Une révolution numérique qui centre l'ego individuel et décentre l'humanité en son entier?

L'égoïsme semble prendre le pas sur l'empathie. La norme se conforte en ses impuissances tout en cultivant ses petits plaisirs. Un monde bien froid s'en dégage. Un monde sans coeur? 

Égoïsme versus empathie. Où est-ce que la balance penche? C'est une question que je me suis souvent posée en ces temps si pressés pour la norme humaine.

Une norme privilégiée, qui n'a jamais vécu de façon aussi confortable, de toute son histoire humaine, mais qui n'en finit plus de se pleurnicher. Dérisoire ou pathétique?

Alors que le monde se presse, je fatigue. C'est le temps de reprendre mes disciplines de méditation...

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