samedi, mai 23, 2015
De cœur et d'argent... Où s'en va l'âme du lac?
Avec les manoirs secondaires qui se construisent à coups de millions de dollars au bord du lac, certains pensent que le village perd son âme.
Rappelons que ce lieu de villégiature n'a de route que depuis les années 50. En son âme, il y a l'essence de la nature du Québec. L'essence de la vie paisible qui se déroule en coin de lac. Il y a ces petits chalets d'antan qui en rappellent le bon temps...
Et puis il y a cette monstruosité qui me fend le cœur à chaque fois que je marche sur cette rue. Avant d'acheter notre maison, le terrain en face de la maison d'origine nous intéressait. En s'y intéressant, nous avions rencontré le couple de retraités qui y habite depuis 30 ans. On avait bu un café et admiré leur vue. Un gentil couple qui reflétait bien l'âme du village.
Au printemps dernier, lorsque j'ai marché jusqu'à là et que j'ai vu la construction qui leur faisant tant d'ombre, mon sang n'a fait qu'un tour. Quel goujat sans cœur ni conscience pouvait ainsi se construire en plein devant le petit couple âgé et leur voler leur vue! C'était diabolique. Et la ville avait laissé faire ça!?!
Un panneau "À vendre" était planté devant la maison du petit couple qui nous avait expliqué combien il était heureux de vieillir, en paix, ici, avec leur vue sur le lac. Cela m'a pris une saison pour m'en remettre. Incapable de passer par là sans bouillir intérieurement. Comment un être humain digne de ce nom pouvait avoir si peu de considération pour son prochain, pour son voisin!?! Révoltée la mère.
Ce printemps, en marchant là avec une amie, j'apprends que le couple qui était en train de construire cette monstruosité se séparait. Well, Karma is a bitch! Et si je n'aime pas me réjouir du malheur des autres, j'ai ressenti à cette nouvelle une sorte de soulagement, il y a certainement là une leçon humaine à tirer...
En discutant de la chose avec mon amie, l'on remarque que l'on connait pas mal de couples qui se font construire de grosses baraques dans les parages pour ensuite se séparer à peine la maison finie.
Et je ne peux m’empêcher de penser que si ces couples investissaient davantage en l’immatériel de leur relation plutôt qu'en la grosseur de leur maison, il y auraient moins d'enfances tristes et plus de couples heureux.
Malheureusement, ici, les dégâts sont faits, personne ne mettra plus jamais à terre cette affreuse maison. Une maison à moitié finie dont la finition n'est plus une priorité d'après ce que j'en apprends.
Une maison qui aura gâché la fin de vie de ce gentil petit couple qui ne souhaite plus que vendre, à perte. Et qui manifestement n'aura pas porté chance au goujat qui en a eu la savante idée...
Et alors que l'on descend la colline en direction du lac, je fais une prière silencieuse pour que le village garde son âme d'antan encore quelques décennies durant...
Album Flickr à visionner par là...
2 commentaires:
Je souhaite reellement que ta prière soit exaucée.
Combien de faits immobiliers similaires aussi dans ma région... Moi la première, sauf que ma maison est toute petite. Je dis "ma maison" parce que je me bats financièrement pour payer le prêt. Même si c'est hard, je l'aime cette maison aux volets en bois et un jour, elle sera mienne :)
Nous avons aussi une petite maison qui parait un shack à côté des manoirs à 5 millions mais d'un autre côté, je préfère encore vivre dans ma petite maison avec vue sur la forêt que dans cette monstruosité où je serais incapable de savourer la vue sachant qu'elle a été ainsi volée à mon voisin!
Personnellement je trouve qu'il vaut mieux posséder une petite maison où règne l'honnêteté et l'intégrité qu'une grosse baraque sans âme ni conscience ;)
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