lundi, septembre 19, 2011

Abstractions maternelles...

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Abstractions maternelles...

Dans le bleu du ciel gèle l'automne. Je grelotte. Ce matin il fait aussi beau que frais.

Un concept qui a tendance à ennuyer M'zelle Soleil qui se rebelle lorsque je bataille "manteau": "Mais c'est pas le fun! Quand on regarde dehors on se dit qu'il fait beau comme en été et quand on sort, il fait froid!" Je grimace avec elle et "morale" par principe. L'été ne s'attarde pour personne...

Dans deux mois ma fillette d'automne aura 6 ans. Je la vois traverser une autre étape d'enfance en allant à l'école.

Comme à chacune des étapes d'enfance qu'elle passe, j'émotionne un peu. Fière et inquiète à la fois. Toujours un peu troublée par ce qui l'attend. Toujours heureuse de savoir qu'elle va bien.

En ma condition de maman, j'accompagne chaque jour qui construit sa vie. La responsabilité que j'en ressens est à la source de la discipline que je pratique.

Une discipline à laquelle je m'habitue sans pour autant aimer la pratiquer. C'est un peu comme faire de l'excercice, faut s'y botter les fesses pour en trouver les bienfaits!

Être ferme comme le fer avec un regard de velours.  Répéter sans perdre son calme. Expliquer en répétant. Répéter pour expliquer. Se fâcher sans crier. Répéter de nouveau. Expliquer et développer. Aimer sans plier mais plier lorsqu'il le faut car aimer c'est aussi plier! Être juste et sévère en une même équation, c'est comme marcher sur un fil en plein air...

Il y a de ces aspects difficiles de la parentitude. La discipline est certainement l'un d'eux. Et puis il y a aussi accepter que son enfant devienne adulte un jour. Lorsque l'on est enfant, c'est un point qui est évident. L'on est petit puis l'on devient grand!  Mais lorsque l'on traverse le miroir invisible de la vie pour devenir parent, ce point se complexifie perceptiblement.

Devenir parent. Fusionner avec un bébé vulnérable pour petit à petit accompagner l'enfant qui devient grand. Le protéger des dangers. Être l'exemple. L'aider lorsqu'il dérape. L'aimer sans condition. Le guider sur les voies qui lui permettront de trouver le meilleur de lui-même.  

Pour un enfant le parent est un être si important au développement de ses acquis. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a une dimension spirituelle à être parent. Le rôle de guide est existentiel. Parfois il me bouleverse la cervelle. Car je ne suis qu'un guide dans sa vie. Née de ma chair, fruit de nos sangs, M'zelle Soleil ne nous appartient pas. L'univers nous la prête pour qu'on en prenne soin jusqu'à ce qu'elle devienne adulte. Une fois adulte, elle sera un être complet, entier, qui (je le souhaite) apportera du meilleur plutôt que du pire à l'humanité.

Et lorsqu'elle sera  adulte, c'est là où nous ne pourrons que récolter les graines que nous aurons planté en la guidant. Ces graines qui feront le jardin adjacent à cette maison émotionnelle que notre relation aura construit. En espérant que le jardin soit grand et que la maison soit belle comme une villa plutôt que laide comme un taudis de ghetto! Même si les jours passent vite, la vie est longue et périlleuse pour l'enfant qui grandit et le parent qui l'accompagne...

Depuis 5 ans, je plante des graines. Souvent, au cours des dernières années, je me suis sentie jardinière d'enfance. Maintenant je commence à voir poindre des pousses. Mais il faut continuer de cultiver, mettre de l'engrais, désherber (façon bio pour ne pas trop polluer), tailler, arroser. Je ne suis pas toujours sure d'avoir le pouce très vert mais j'ai la mère organique...

3 commentaires:

Valérie a dit…

Très joli comme toujours. Et c'est tout à fait cela! Merci de mettre des mots sur les choses difficile à nommer.

Anonyme a dit…

Très beau texte, bonne rentrée à M'zelle Soleil, alors :)

Yuna a dit…

Tes mots, si souvent parfaitement justes, résonnent en moi, comme tu as raison....J'aime vraiment tes mots et cette vision de la vie.