Une vague de froid arctique déferle sur toute la province. Il fait aussi frette qu'ensoleillé. Ce qui n'est pas peu dire en nos contrées nordiques!
Avec des nuits à -30 et des journées à -40 dans le vent, c'est l'aventure hivernale dans toute sa beauté. Une beauté extra-lumineuse sur fond d'azur. Une beauté mordante qui ne pardonne pas l'insouciance. Le soleil brille. L'air est limpide. L'atmosphère se fige. Les sapins se recroquevillent et malgré le froid intense les oiseaux chantent.
C'est ces jours là où j'écoute avec amusement la fille de la météo qui explique qu'il n'y a pas de "tuque pas belle" et qu'il faut ABSOLUMENT bien d'habiller. Mais tant que l'on s'habille c'est pas si pire au soleil! Les rares jours où Hydro-Québec appelle à la modération et où des centaines de moteurs font grève...
Je les aime bien ces jours là, tous dans le même bain d'hiver. Ils sont un peu surréalistes. Ils sont bénis d'un ciel bleu où se reflète l'infini. Ils sont synonymes de lumière vive et d'air polaire. J'aime passer ces jours-ci à l'intérieur de mon cocon et ne sortir que quelques minutes à la fois pour me gaver la face de soleil...
Mais ce mois-ci n'est pas un mois comme les autres en notre maison. C'est un mois de rénovation intense qui doublera notre espace de vie. Un gros mois de petits stress quotidiens et de projets qui se concrétisent. Un mois à part qui nous sort de l'ordinaire pour l'améliorer. En investissant dans cette vieille maison de galets entre lac et forêt, c'est au futur que nous avons rêvé. Un futur qui se construit au présent.
Mais avant de connaitre le meilleur il faut passer le pire. Et le pire est ce chantier qui m'empoussière! D'ailleurs, n'est-ce pas toute cette testostérone et le champ de bataille en mes murs qui me donne soudainement envie de parler klingon de bon matin? Kapla!
En ce lundi glacial, c'est le jour du gyprock. Un grand jour. Le jour où les murs prennent consistance et où les perceuses se font mélodie masculine. Mes oreilles vrillent. Aujourd'hui, ma concentration en prend pour son grade! Ma volonté ne suffit pas à la discipliner. Elle s'éparpille entre deux tweets. Je réalise d'ailleurs qu'il faut bien peu de concentration pour tweeter!
Aujourd'hui, à part jeter un oeil sur mes courriels, aller sur Twitter, faire un tour de Facebook, lire quelques articles à droite et à gauche, effleurer la fleur de peau d'Alexandre Jardin, niasouiller avec ma Flip et faire de la brume polaire avec de l'eau bouillante, il m'a été impossible d'aligner deux phrases cohérentes de suite! Alors que les perceuses font la fête et que je vois la poussière s'accumuler en temps réel sur les touches mon clavier, mon esprit fuit par toutes les pensées possibles. Et le klingon vient me titiller l'imagination...
Voilà bien des années que je n'avais pas pensé à parler klingon! Dans les années 90, l'idée me plaisait souvent mais le travail pour y arriver était aussi fou que l'idée! À cette époque là, il existait des dictionnaires pour en apprendre la langue guerrière mais le Net n'était encore qu'un concept flou.
Maintenant, en cette nouvelle ère numérique qui est nôtre, en quelques clics, je découvre le klingon à portée d'esprit. Pour oublier le chantier en ma maison, je me laisse glisser en une brèche spacio-temporelle. Du coup, l'envie de parler Vulcan me percute deux neurones! Je ne sais pas si c'est les perceuses qui me creusent la tête ou le froid qui m'emporte...
Enfin les ouvriers partent, ils ont bien travaillé, la poussière retombe. Demain, j'aurai tout le silence de ma brousse pour travailler en beauté. Heureuse de voir le jour s'achever pour que débute le suivant...
9 commentaires:
J'aime le crunch des pas dans la neige et se cocoon qui se construit dans la bonne humeur pleine de testostérone, mais surtout le crunch dans la neige!
C'est vrai ça, le crunch dans la neige... du coup je repense à Chanelle qui aurait été devant la caméra dans la neige (et dieu sait où dans les pattes des ouvriers et la poussière ;)
Il se situe où cet Hôtel de glace splendide ?
Tu vas rire, mais j'envie ta poussière! Je rêve de bottes de travail et de bruit de perceuse. Ma maison, ma brousse à moi.
Minute, le crunch est garanti 100% -30! ;)
Emmanuelle, moi aussi je pense beaucoup à Chanelle qui nous manque toujours. Souvent je sens encore sa présence devenue invisible. Merci de penser à elle. Cela me touche...
Claude, jusqu'à l'année dernière, il était situé de l'autre coté de mon lac mais là il a déménagé en ville. Il est désormais en ville, à Québec, je vais continuer mon partenariat photo cette année encore mais c'est plus autant chez moi que cela l'était....
Joa, alors je te laisse rêver, au moins y'en a une qui rêve! ;) Rendue là, moi je rêve que cela achève!:lol:
Ouf, ce ne sont pas des minis rénovations!!!
Heureusement que l'hiver ne dure pas tout une année ;-) Autrement, je déménagerai ailleurs!
Merci pour tes mots
J'adore tes ouvriers!!! Tu ne peux pas me les prêter quelques jours/mois pour mes travaux? Ici au moins il fait chaud: 3°!!!
Ah! Votre superbe escalier signé Les pac! Il n'y manque que la bibliothèque en serpentin et l'essentiel du sous-sol est là!
La Belle, nope, c'est le gros chantier! Hâte que cela soit fini... Tu m'étonnes, si c'était l'hiver à l'année, ahhhhhh.....
Anne, j'avoue qu'il sont bien sympas. Ils sont travaillants et le patriarche Mario veille au grain! ;) Pas sure que Mario fasse le transatlantique par exemple! :lol:
Anouchka, yep, l'escalier pac indeed! Ah! La biblio a changé de murs mais devrait être pas loin! ;)
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