Ces dernières semaines, j'écoute la paix qui habite le non silence de la forêt. L'automne m'absorbe. Au fil de mes sentiments, je surfe quelques spleens aux féeries mélancoliques.
Après une semaine de pluie (une semaine qui inscrit de nouveaux records de précipitations), le soleil revient installer la saison qui déplume la forêt. Les couleurs, après avoir atteint leur summum sous la pluie, commencent à roussir. Les nuits se rafraichissent. Les feuilles tombent.
Depuis des semaines, l'on mange des pommes sous toutes les formes. Depuis que nous sommes allés faire une cueillette en gang d'amis et d'enfance au début de septembre, nous sommes dans les pommes.
Pommes-souvenirs d'une superbe journée sur l’Île d'Orléans et pour une fois, ce sont les enfants qui ont tout ramassé! Un bonheur en soi. Même si j'ai croqué dans quelques fruits au passage, je n'ai pas déposé une seule pomme dans le sac! Et pourtant, nous sommes revenus à la maison avec 15 livres de pommes...
Pommes-souvenirs d'une superbe journée sur l’Île d'Orléans et pour une fois, ce sont les enfants qui ont tout ramassé! Un bonheur en soi. Même si j'ai croqué dans quelques fruits au passage, je n'ai pas déposé une seule pomme dans le sac! Et pourtant, nous sommes revenus à la maison avec 15 livres de pommes...
Comme dirait l'homme nous sommes ainsi devenus une usine artisanale de transformation de pommes! Une douzaine de tartes (dont deux tatins et plusieurs "parisiennes"), trois crumbles et plusieurs soupes (chou-fleur/pommes ou encore courges/pommes) plus tard, l'on voit le fond du sac! Et les feuilles tombent...
M'zelle Soleil aura cinq ans lorsque toutes les feuilles seront tombées. Le 13 novembre prochain, j'organise une grande fête pour l'occasion (une séquelle psychologique de son été plâtré m'ayant transformée en véritable Party Mama!). Ma mini Miss est aujourd'hui une petite fille avec sa personnalité propre. Une petite fille que j'adore avec une personnalité dans laquelle je reconnais certains de nos traits. En notre mélange génétique se dessine un individu unique. Un petit individu qui grandit et nous vieillit.
À sa naissance, le futur s'est concrétisé en elle. Ce fut un processus étrange qui m'intrigua dès le départ. En ce petit bout d'humain réside toute la puissance de mon futur. En tant que parents, nous sommes son présent, nous serons un jour son passé mais elle sera toujours notre futur. Un futur que je cultive au présent.
À sa naissance, le futur s'est concrétisé en elle. Ce fut un processus étrange qui m'intrigua dès le départ. En ce petit bout d'humain réside toute la puissance de mon futur. En tant que parents, nous sommes son présent, nous serons un jour son passé mais elle sera toujours notre futur. Un futur que je cultive au présent.
J'ai lu quelque part que la seconde enfance se situe entre 3 et 6 ans. C'est une période qui aboutit à la découverte de la réalité extérieure. Depuis quelques mois, je vois bien que ma puce comprend de mieux en mieux la réalité qui l'entoure. Parfois j'ai l'impression de lui avoir tissé une bulle de coton et que sa curiosité la pousse à en écarter des pans pour se faire des fenêtres, pour s'y construire une maison.
Cette année est donc la dernière de sa seconde enfance. Mais que vient-il ensuite? Combien d'étapes il y a-t-il à l'enfance? Est-ce que l'adolescence clôt le tout? Des experts disent que la sixième année est une année marquante, il y a l'entrée à l'école et une autonomie enrobée de maturité qui s'affirme au quotidien. Il parait qu'à la sixième année, la personnalité de l'enfant est formée. Et pendant ce temps les parents rament à suivre les courants d'enfance qui les entraînent, les bouleversent, les inquiètent. Entre cinq et sept ans, un enfant grandit en moyenne de cinq centimètres par année! Quant à moi, je ride...
Cette année est donc la dernière de sa seconde enfance. Mais que vient-il ensuite? Combien d'étapes il y a-t-il à l'enfance? Est-ce que l'adolescence clôt le tout? Des experts disent que la sixième année est une année marquante, il y a l'entrée à l'école et une autonomie enrobée de maturité qui s'affirme au quotidien. Il parait qu'à la sixième année, la personnalité de l'enfant est formée. Et pendant ce temps les parents rament à suivre les courants d'enfance qui les entraînent, les bouleversent, les inquiètent. Entre cinq et sept ans, un enfant grandit en moyenne de cinq centimètres par année! Quant à moi, je ride...
Mais je réalise aussi combien la compagnie de M'zelle Soleil peut être agréable. Elle comprend, observe, argumente, explore ses réflexions. Elle nous fait la conversation avec entrain. Elle vibre. Sa joie de vivre, sa pureté, son innocence me font du bien à l'âme. Je savoure tant que cela dure.
À cinq ans, l'enfant développe sa conscience et c'est un fait qui m'a percuté cette fin de semaine. Alors que nous étions en safari photo sur le Mont Laura, nous avons suivi un sentier de forêt. Celui-ci était ponctué des étapes de la crucification du Christ. J'avais à peine remarqué les icones lorsque M'zelle Soleil perchée sur l'un deux s'est exclamée:
À cinq ans, l'enfant développe sa conscience et c'est un fait qui m'a percuté cette fin de semaine. Alors que nous étions en safari photo sur le Mont Laura, nous avons suivi un sentier de forêt. Celui-ci était ponctué des étapes de la crucification du Christ. J'avais à peine remarqué les icones lorsque M'zelle Soleil perchée sur l'un deux s'est exclamée:
- Mais!?!? Pourquoi y'a des gens qui lui tapent dessus avec de gros marteaux!!!
L'on échange un regard complexe avec Juan. L'on était pas vraiment prêt à parler de crucifixion juste là, maintenant...
- Heu, c'est parce-qu'ils le crucifient, je réponds. Ils l'attachent sur la croix avec des clous dans les mains...
- Mais, c'est quoi crucifie?
Il faut alors expliquer du mieux possible pourquoi Jésus se fait taper dessus avec de gros marteaux. L'on y échappera pas! Je déglutis et me voilà partie pour une séance sauvage de catéchisme en plein air!
L'homme grimace et grognasse un peu. Il trouve que ce ne sont pas des notions de son âge. Je veux bien mais bon, l'on a pas le choix de lui expliquer ce qu'elle a sous les yeux! Et puis, c'est une réalité qui fait partie de notre histoire ancestrale depuis des millénaires. L'on aborde pas vraiment la religion, juste les personnages et différentes actions. L'on y va un pas à la fois.
Au fur et à mesure que l'on essaie de lui expliquer, à son échelle d'enfance, les derniers moments de Jésus sur la croix, je me creuse les idées adultes. L'homme m'accompagne dans ce chantier mental. M'zelle Soleil est fascinée par l'histoire du Christ et les icones qui en racontent le cheminement. Heureusement que la forêt colorée allège le tout! Je bredouille un peu. J'aspire le paysage d'automne qui nous entoure tandis qu'elle poursuit:
- Mais, pourquoi ils voulaient le tuer?
- Parce-que les gens aimaient pas ses idées mais tu sais c'était il y a très longtemps avant l'électricité et les voitures à essence! Enfin il est pas vraiment mort parce qu'il est ressuscité après.
- C'est quoi ressusciter? Pourquoi ils aimaient pas ses idées, elles étaient bonnes non?
Heu... Ce n'est vraiment pas une histoire facile à expliquer "drette là" sans aucune préparation! En vérité, l'on y arrive tant bien que mal. J'en profite pour introduire quelques nouveaux mots à son vocabulaire. Ceci nous fait aborder les idées subversives, la mort, le paradis. Le décès de Chanelle lui donne maintenant un repère lorsqu'il est question de la mort. Au final, l'on se pose presque autant de questions qu'elle s'en pose...
Et le soir venu, j'écoute ma Mini Miss nous expliquer que si elle avait été grande, elle aurait empêché les gens de tuer Jésus parce-que c'est pas bien de tuer. Cela me fait réaliser que la définition de sa conscience est bien réelle. Je suis fière de la voir si bien se développer. Selon les experts, à cinq ans, l'enfant parle presque aussi clairement qu'un adulte peut le faire. Et son questionnement est en perpétuel action! Nul doute qu'il est plus facile de répondre aux questions du genre ci dessous qu'à celles qui mènent à la crucifixion!
- Mais Maman, pourquoi y'a un pirate sur la bouteille?
- C'est une tête de mort qui indique que c'est du liquide très dangereux. Il ne faut pas y toucher et c'est pour cela que c'est dans le tiroir fermé de papa!
Il est vrai qu'il est bon de la voir comprendre et absorber la vie. Un lien fort se tisse au quotidien. Cela me fascine et m'effraie aussi un peu. Avec passion, je cultive ce terreau d'enfance. J'ai conscience de mon influence parentale, je la réfléchis bien souvent. Et puis il y a la maudite discipline qui me fait souvent sentir comme une vieille bique pas cool. Non sans cheveux blanc, j'accepte le fait que la discipline est un gouvernail qui aide à tenir le cap d'enfance. Je m'y plie et je mûris.
D'après ce que j'en lis, l'année des cinq ans est une phase calme, il y a moins de peurs et de soucis. Il faut en accrocher la quiétude qui s'y déroule...
Durant cette période, l'enfant sait s'exprimer selon ses besoins. Il sait mieux gérer ses émotions. Il est en plein contrôle de sa motricité. Il devient agile de ses mains. Il se détache de ses parents qui doivent accepter de le voir s'épanouir. La parentitude est un drôle de concept, l'on fusionne avec un nourrisson puis l'on en finit plus de lâcher prise au fur et à mesure que l'enfant grandit.
Un jour ma fillette sera femme. Et je serais prête à devenir grand-mère. Brrr... Émotion frisson. Vieillir est une addition à laquelle l'on ne peut se soustraire...
Je remarque bien chez ma puce cette envie de comprendre son environnement, de comprendre le sens de chaque mot que l'on dit. Son vocabulaire s'approfondit. Et elle sait l'utiliser à bon escient.
Elle sait même s'en servir pour nous claquer la cervelle. Ainsi, il y a quelques semaines, alors que nous devons la punir pour une faute enfantine, elle nous dit:
- Vous êtes vraiment des parents ridicules!
Mentalement l'on tombe sur les fesses! Aille. Ça fait mal! En même temps l'on se retient de ne pas éclater de rire. Nous sommes de l'autre coté du miroir, l'on s'y voit en parent chiant. La colère parentale se mélange à un étrange amusement de fond. Et l'on avale l'instant qui passe.
Depuis quelques semaines, pour contrer les insolences précoces, l'on fonctionne avec un tableau de punition. À son âge, aller au coin c'est rendu du pipi de chat. Maintenant ce sont les privilèges qui sautent lorsque l'attitude dérape. Et le tableau de comportements conscientise la bêtise du type; je tire un trait au stylo sur ma botte blanche (et neuve), je fous du sel et du poivre partout sur le sofa et cache le tout avec des coussins ou encore je refuse d'écouter les consignes de mes parents...
Aussi l'on respecte le développement de la discipline de base. La discipline c'est un peu le coté obscur de l'aventure parentale. Il faut trouver le bon équilibre. Trop c'est comme pas assez et pas assez c'est se tirer dans le pied! Il parait que cette année de cinq ans est de celles qui sont simples, que c'est une étape reposante mais de courte durée. Je compte donc bien en profiter pour me ressourcer la mamamitude! L'aventure parentale est un long voyage émotionnel...
Durant cette période, l'enfant sait s'exprimer selon ses besoins. Il sait mieux gérer ses émotions. Il est en plein contrôle de sa motricité. Il devient agile de ses mains. Il se détache de ses parents qui doivent accepter de le voir s'épanouir. La parentitude est un drôle de concept, l'on fusionne avec un nourrisson puis l'on en finit plus de lâcher prise au fur et à mesure que l'enfant grandit.
Un jour ma fillette sera femme. Et je serais prête à devenir grand-mère. Brrr... Émotion frisson. Vieillir est une addition à laquelle l'on ne peut se soustraire...
Je remarque bien chez ma puce cette envie de comprendre son environnement, de comprendre le sens de chaque mot que l'on dit. Son vocabulaire s'approfondit. Et elle sait l'utiliser à bon escient.
Elle sait même s'en servir pour nous claquer la cervelle. Ainsi, il y a quelques semaines, alors que nous devons la punir pour une faute enfantine, elle nous dit:
- Vous êtes vraiment des parents ridicules!
Mentalement l'on tombe sur les fesses! Aille. Ça fait mal! En même temps l'on se retient de ne pas éclater de rire. Nous sommes de l'autre coté du miroir, l'on s'y voit en parent chiant. La colère parentale se mélange à un étrange amusement de fond. Et l'on avale l'instant qui passe.
Depuis quelques semaines, pour contrer les insolences précoces, l'on fonctionne avec un tableau de punition. À son âge, aller au coin c'est rendu du pipi de chat. Maintenant ce sont les privilèges qui sautent lorsque l'attitude dérape. Et le tableau de comportements conscientise la bêtise du type; je tire un trait au stylo sur ma botte blanche (et neuve), je fous du sel et du poivre partout sur le sofa et cache le tout avec des coussins ou encore je refuse d'écouter les consignes de mes parents...
Aussi l'on respecte le développement de la discipline de base. La discipline c'est un peu le coté obscur de l'aventure parentale. Il faut trouver le bon équilibre. Trop c'est comme pas assez et pas assez c'est se tirer dans le pied! Il parait que cette année de cinq ans est de celles qui sont simples, que c'est une étape reposante mais de courte durée. Je compte donc bien en profiter pour me ressourcer la mamamitude! L'aventure parentale est un long voyage émotionnel...
3 commentaires:
Tes posts sur Miss Soleil sont toujours tellement bien écrits et intéressants que je me dis à chaque fois "il faut absolument que mes frangines (qui ont des enfants en bas âge) lisent ça!" :) Quant à moi, je t'admire, je ne peux pas m'imaginer être mère un jour (et encore moins une bonne mère comme toi!).
Ouf, beaucoup de réflexions pour moi en ce mardi soir !
Et je suis certaine que tu n'as presque pas de rides... ;-) Ta fille grandit et te fait grandir aussi ! C'est merveilleux !
Dr Caso, je rougis et manque de mots pour bien répondre à ce si doux commentaires. Merci :)
La Belle, Quand même un peu de rides mais je me crème! :) Oui l'on oublie parfois de se rappeler à quel point l'on grandit avec nos enfants. Et pourtant...
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