mercredi, février 10, 2010

Être féministe ou femme libre?

27 comments
Être féministe ou femme libre?

Je sais que plusieurs de mes amis me considèrent féministe. J'avoue qu'en tant que femme mariée et maman (qui a passé plus de trois ans avec son enfant), cela me flatte. Même si dans le fond, je me considère davantage comme une "femme libre" que comme une féministe.

Je me sens d'ailleurs privilégiée de pouvoir vivre avec un tel état d'esprit. Je vis en une société où la femme a des droits fondamentaux. Où la femme possède la liberté de ses choix de vie. Où la femme peut s'accomplir et s'épanouir comme elle le désire. Évidement, je ne peux qu'être reconnaissante envers les femmes des générations précédentes qui ont bataillé (et se sont souvent sacrifiées) afin que l'on puisse aujourd'hui se sentir libre en tant que femme. Mais suis-je féministe parce-que je crois fermement à l'égalité des sexes? Parce-que je suis régulièrement révoltée par le sort des femmes bafouées dans le monde? Parce-que j'ai le fantasme débile d'aller me balader nue en Iran? Parce-que mon homme fait la cuisine et participe au ménage? Parce-que je vis selon mes convictions féminines?

J'avoue m'être sentie quelque peu rejetée par celles que je considère féministes lorsque j'ai décidé de m'occuper à temps plein de ma fille. J'ai alors collectionné les regards désapprobateurs et les remarques déplacées. Cela m'a fâchée. J'ai réalisé qu'il y avait une grosse lacune à la philosophie féministe: le droit de s'occuper à temps plein de son enfant si l'envie nous en prend. Le droit d'être mère passionnément...

Pourtant je me suis sentie chanceuse d'avoir le choix de prendre une telle décision. Le fait que cela soit ma décision et qu'elle ne me soit pas imposée m'a permis de traverser sereinement les sacrifices personnels que cela impliquait. Si l'on m'y avait forcée, je suis certaine que je l'aurais mal vécu. Je peux aussi comprendre que nous ne sommes pas toutes faites pour ce choix là. Je respecte celles qui décident de retourner au travail plutôt que de s'occuper de leurs bambins mais j'ai eu du mal à me sentir respectée par celles-ci. Cela m'a peinée.

J'ai aussi ressenti une certaine jalousie de la part de certaines mères et je me suis demandée si les femmes avaient réellement le choix d'arrêter leur carrière ou si la société était telle que plusieurs ne pouvaient s'y résoudre de peur de perdre leur position professionnelle. Dans ce cas, est-ce que les femmes sont aussi libres qu'elles veulent se le faire croire? Cela m'a troublée.

D'un autre coté, l'un de mes amis m'a confié dernièrement qu'il se sentait de plus en plus masculiniste. Je suis tombée des nues! Nous en avons discuté et j'ai accepté les points qui le faisait se sentir en désavantage vis à vis des femmes. De là à dire que j'approuve est un grand pas mais je respecte son ressenti car c'est un garçon qui n'a rien d'un macho. Cela m'a fait réfléchir. Et j'ai réalisé que l'on devrait peut-être valoriser davantage ces hommes qui se "tassent" pour laisser de la place aux femmes.

La relation homme et femme est un sujet si profond que ce billet ne peut qu'en effleurer la surface. Depuis des millénaires la relation entre les sexes est complexe (et c'est souvent les femmes qui en prennent pour leur grade!). Même si les femmes d'ici ont beaucoup d'acquis, tout n'est pas gagné. Il y a encore tout un équilibre à installer. Mais les batailles d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes que celles d'antan (ou celles d'ailleurs).

En tant que femme libérée (même si mariée et maternelle) j'ai souvent l'impression que l'on devrait en faire plus pour celles qui ne le sont pas. Mais que pouvons-nous réellement faire pour ces femmes emprisonnées dans des univers masculins si ce n'est "être" ce que nous sommes? Et bien gérer cette liberté qui est la nôtre...

27 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu élèves une fille: tu en fais déjà beaucoup!

"ces hommes qui se tassent pour laisser de la place aux femmes"? Euh? Où ça? Pardon? Je ne pense pas que qui que ce soit doivent se tasser pour qu'on ait TOUS notre place! Woah là!

Par contre, valoriser les hommes, y a belle lurette que c'est requis. J'élève un garçon, moi... et c'est pas évident de trouver des modèles non idiots dans la culture populaire!

Et tu te trompes au sujet du féminisme: c'est un mouvement beaucoup plus vaste que tu crois, où la troisième vague dont nous sommes revendique justement le droit de choisir - rester à la maison, avoir un enfant, etc. - dans chaque domaine de la vie! C'est précisément le retour du balancier et l'atteinte (prochainement généralisée) d'un équilibre très sain. Une féministe, au fond, a asuffisamment réfléchi pour savoir qu'elle ne PEUT PAS imposer une décision ou un choix quelconque à quiconque: tout choix se justifie d'un point de vue féministe, si c'est la femme qui choisit!

Ma citation favorite à ce sujet? "Feminism is the radical notion that women are people too." Ça n'exclut PAS les hommes (ni ne les écarte, ni ne pratique de discrimination contre eux!)!

Moukmouk a dit…

Féministe ? masculiniste ? en avançant de tels mots, il serait bon d'en donner une définition, Larousse est malheureusement très impuissant à expliquer ce que j'ai l'impression que tu tentes de dire. Non je ne comprends pas à travers ton texte ce que signifie "être féministe" parce que tout le reste de ton texte dit : "je suis libre, plutôt bien dans ma peau, je gère des relations généralement harmonieuses avec un conjoint et un enfant, et plus je me prononce contre l'oppression des autres femmes." pour moi, c'est une très bonne définition du féminisme.

un masculiniste, c'est celui ou celle qui n'accepte pas le principe de l'égalité des sexes.

Etolane a dit…

Vieux bandit, et Dieu que je suis heureuse de l'élever en un tel climat social! :) Bon on parlera pas de l'hypersexualition! ;)

Okay, j'y vais un peu fort j'ai mis tasser entre guillement, c'est déjà mieux! ;) Cependant en en discutant avec des gars, c'est souvent l'impression que j'en ai si j'essaie de me mettre dans leurs chaussures...

C'est un sujet dont l'on discute souvent avec Juan. Lui-même est heureux d'avoir une fille, il me dit souvent qu'il trouverait plus difficile d'élever un garçon dans nos conditions! :lol: Je pense qu'il est bon d'être honnête à ce sujet. Lui-même me raconte des fois des trucs qui j'avoue ne me permettent pas de ressentir de la compassion mais plutôt de l'amusement: Exemple il a travaillé dans un bureau où tous les boss étaient des femmes et où les jokes de blondes étaient remplacées par des jokes de gars! cela le révoltait! :lol: Il n'apprécie pas non plus de se faire considérer comme un homme rose parce-qu'il cuisine ou qu'il aime s'occuper de sa fille. D'ailleurs il déteste cette notion d'hommes roses, cela l'insulte...

J'adore ta citation, elle est excellente! J'appouve à 100% mais poourquoi ai-je l'impression que les hommes de par leur force physique en profitent depuis des millénaires? Ce fait précis peut me rendre folle de rage...

Il y a aussi la question de pouvoir... Je suis d'accord avec le fait que l'on doit se partager le pouvoir mais en pratique cela ne semble pas facile. Est-ce que ce n'est pas là le défi de la troisième génération. Ne pas se laisser tenter par la notion de prise de pouvoir?

J'aime bien cette idée de troisième génération... Mais j'aime autant la notion d'être libre! ;)

Moukmouk,

Je suis d'accord que ce sont des termes floues pour un sujet pas mal délicat en soi.

En fait ta définition représente bien ce que je décrit dans mon texte et c'est pour cela que je ne suis pas si sure d'être féministe ou alors je fais partie de la troisième génération comme le dit Vieux bandit et j'élève la quatrième...

Pour le masculinisme, je ne sais pas si c'est cela la définition où si ce sont des hommes qui se sentent diminués. Comme c'est le cas de beaucoup de femmes dans le monde...

Venise a dit…

Libre, c'est certainement une réalité au-dessus du féminisme à mon avis, (il me semble qu'on partage le même).

J'ai arrêté de travailler 8 ans pour mes deux gamins. Je ne le regrette d'aucune manière, et je me sentais, féministe, femme, libre.

Anonyme a dit…

Oui ben... c'est pas du tout du tout comme moi (tentative de distraire ton besoin de contradiction!), mais tu refuses les étiquettes, ma chère! C'est simplement qu'en lisant beaucoup de trucs sur le sujet, j'en suis venue à comprendre que je fais partie de la troisième vague, comme des millions d'autres, qu'elles s'affichent comme telles ou pas. Au moins je constate qu'on commence à moins entendre les "je ne suis pas féministe mais"! Ouf!

Dire qu'un homme est rose, c'est le diminuer, je suis d'accord. Donnons aux hommes tous les droits que nous réclamons/avons réclamé: ouste la garçon manqué ET l'homme rose, etc.! Un homme qui cuisine et s'occupe de sa fille, c'est... un homme, tout simplement! (Je suis tentée d'ajouter "un vrai!", parce que formant une personne complète, à plusieurs facettes!) Juan a vachement raison, selon moi!

Justement, côté hypersexualisation, vaut mieux que les parents de filles soient allumés et réfléchis! Ça sera ça de pris! :-)

olympe a dit…

vous en avez de droles d'expressions au Québec : homme rose ! jamais entendu ça
et je ne comprends pas bien, un homme rose c'est un homme qui partage les taches domestiques. bon et alors.
dit on femme bleue ?

Caroline (La Belle) a dit…

Je te lis et je réalise la chance que nous avons les femmes d'ici de vivre justement dans une société où nous avons décrété l'égalité entre les hommes et les femmes, où les hommes prennent de plus en plus de place dans la vie familiale, où la liberté d'être et d'expression existe, bref où nous pouvons être une femme libre tout simplement ;-)

Blandine a dit…

Je pense sincèrement que le fait de s'occuper de son enfant n'est pas le contraire du féminisme si tant est qu'on l'ait choisi.
Tout comme j'ai choisi de retourner travailler après la naissance de la mienne.

Concernant notre société j'ai encore quelques douleurs qui me font dire que l'égalité est loin d'être acquise. J'ai été discriminée dans mon travail parce que dépourvue de pénis (alors que j'avais le diplôme et pas lui) et j'avoue m'être sentie impuissante avant d'être révoltée.

Mon homme ne cuisine pas, ne fait pas le ménage (mais paye une femme de ménage en compensation) et s'occupe de sa fille très fréquemment. Parfois je sens un déséquilibre ancien visceral, parfois non.
Mais j'ai réfléchi aussi au masculinisme, rapport à l'article dans "Causette" et je me suis dit que pour le moment cela me semblait un peu de la pleurnicherie compte tenu de ce que les femmes vivent encore partout et pas plus loin que chez nous.

Véro a dit…

Je suis aussi très heureuse d'avoir passé 7 ans à m'occuper de mes enfants. Je réalise comme toi que certaines femmes de carrière aimeraient, mais financièrement ne peuvent pas. J'ai vécu le jugement et pourtant j'ai toujours travaillé ;-))

Une belle réflexion

Etolane a dit…

Véro, je me demande si c'est financier ou stratégique. Parce-que soyons honnête l'argent on peut tous s'en passer. Même si ne pas consommer en notre société de consommation nous fait entrer dans une certaine marge. D'ailleurs en faisant le choix de m'occuper de ma fille, j'ai forcé aussi mon homme à réduire notre train de vie. Lui-même aurait par moments préférer que je ramène des chèques mais il m'a respectée dans mon besoin maternel et c'est l'une de mes chances. Ce choix nous a entrainé dans une simplicité involontaire et au final, on en est pas mort même cela nous a mis dans la misère.

D'ailleurs dans les remarques déplacées que j'ai collectionné, il y a avait celle que j'appauvrissais ma famille. Et maudit que celle là faisait mal car elle était on ne peut plus vraie. Pour en revenir aux femmes de carrière, je me suis demandée si ce n'était pas plus que l'argent le fait qu'elle perdait leur position, leur opportunités de promotions et d'avancement. Et si c'est le cas, alors là il y a encore bataille féministe à assumer... Les hommes devraient prendre plus de congé paternel aussi, il devrait y avoir un meilleur équilibre à ce sujet...

D'ailleurs je n'ai pu m'empêcher de voir l'homme progresser dans son domaine tandis que je restais en bonne épouse au foyer... Ceci m'ayant fait penser cela...

Blandine, sais-tu que c'est le magazine que tu m'as envoyé qui a commencé ma réflexion? En le lisant, j'ai réalisé une fois de plus la différence entre nos deux sociétés. Une différence flagrante dès que tu la regardes en fait. D'ailleurs là-bas je ne me pose même pas la question, je suis féministe, trop de révoltes intérieures pour ne pas l'être...

Mais ici c'est différent, il y a progrés et les femmes prennent une sorte de pouvoir en fait non c'est n'est pas de la prise de pouvoir c'est du partage de pouvoir. Évidement l'on sait combien le pouvoir est toxique et c'est là le danger...

Ainsi pour certains hommes, ici, il peut y avoir une certaine peur de la prise de pouvoir, la peur de subir ce qu'il nous ont fait subir durant des générations. ET lorsque l'on parle masculinisme c'est souvent cette peur qui remonte à la surface de la conversation. Je la comprends. Certaines femmes en profitent peut-être. Perso même si je suis contre la prise de pouvoir, à un certain point je me dis si cela peut permettre à la balance de s'équilibrer est-ci si grave que une ou deux générations masculines souffrent un peu... Mais ce n'est pas un bon chemin de pensée, c'est nourri de vengeance et je pense que nous sommes meilleures que cela, que nous pouvons prouver que nous sommes capable de partager le pouvoir sans se l'approprier... D'où la nécessité de valoriser les hommes qui acceptent de le partager... Ouf mais je m'emporte! ;)

La Belle, oui nous avons une chance monstre, franchement si on regarde la condition des femmes à l'échelle planétaire, y'a pas grandes places où tu peux être mieux qu'ici... Je pense qu'il est important que nous ayons conscience de cette chance pour l'exploiter à son plein potentiel... Ici je me sens libre et femme à la fois et c'est un sentiment qui est presque enivrant tellement il est bon... :)

Etolane a dit…

Olympe, un homme rose est d'après mes perceptions, un homme qui ne domine pas , un homme qui vit ses émotions sans honte, un homme capable de pleurer, capable de respecter. Capable de faire des compromis masculins pour le bien être de la femme, je pense que c'est plutôt ça et évidement il en découle des hommes qui font la cuisine (et pas une fois tous les 36 du mois, non, non tous les jours, j'avoue je suis celle qui cuisine tous les 36 du mois mais c'est une entente tacite de la répartition de nos taches domestiques, c'est moitié-moitié...) c'est aussi un homme qui ne pense pas avec sa queue ou ses pulsions de testostérones mais qui pense avec sa tête et son coeur... ET comme le dit Vieux Bandit dans l'un de ses commentaires, c'est à mes yeux un vrai homme... Mais il disons que cela peut aussi être utilisé de façon péjorative pour le dénigrer en sa virilité... Enfin ça je l'ai découvert au contact du mien qui m'explique sa perception de notre société féminine...

Vieux Bandit, et tu as parfaitement raison, je déteste les étiquettes, j'y suis complètement allergique! :lol: D'ailleurs je ne l'avais pas réalisé mais tu as le don de mettre le doigt dans le mille de ma personnalité! :lol: En fait je pense que j'aimerais que l'on change de terme, féministe est rendu avec trop de bagage, c'est pour cela je pense qu'ici je penche pour femme libre et en France, je suis "full pine" féministe!

En fait j'adore les hommes ici, car comme tu le dis, je les trouve vrai, complets. D'ailleurs le mien est une perle! ;) Il n'est pas parfait ni rose mais je suis bien contente de l'avoir en ma vie sentimentale. Ensemble, l'on est une équipe, l'on marche côte à côte, sans rivalité de genres et c'est vraiment agréable...

Unknown a dit…

Etolane vient de m'envoyer un courriel en disant qu'elle avait pensé à moi en écrivant un billet.

C'est moi le gars dont elle parle, qu'elle dit devenu «masculiniste» au fil des derniers temps. Tout de suite, je veux rectifier cette affirmation. Je ne me dit pas du tout masculiniste ! Jamais de la vie. Masculinistes est une étiquette (!) que se sont auto-attribués des hommes critiquant le féminismes dans les années 80-90 et 2000, mais désirant aller plus loin de le critiquer: pour le stopper carrément. Ce sont des groupes réactionnaires-conservateurs, voulait faire régresser le mouvement féministe en le démonisant, en exagérant ses dérives et ses abus, non dans un but constructifs, mais dans le but de le détruire. sur les tribunes publiques (en Europe, je ne sais pas) mais en Amérique, il y a eu beaucoup de groupes d'hommes qui ont essayé de récupérer les revendications féministes pour les retourner contre elles, en disant que le malheurs et les injustices vécus par les hommes, leurs problèmes psychologiques (dépressions, perte d'estimes, violence), étaient de la faute des féministes qui avaient détruit le rapport «normal et naturel» entre femmes et hommes, l'équilibre. Définition approximative. Un exemple, le groupe Father for Justice, qui est Canadien je crois, dont une branche québécoise existe, se battaient au départ pour aider les hommes qui s'étaient fait retiré injustement leur droit de garde, ou le droit par leur ex de voir leur enfant une semaines sur deux. Groupe de défense tout à fait louable au départ, car bien des hommes honnêtes se sont faire interdire la droit de voir leurs enfants, non parce qu'ils étaient dangereux pour leurs enfants, mais parce que leur ex s'appropriaient unilatéralement la parenté de ces enfants. ce groupe s,est mis à faire de grandes frasques publics déguisés en pères noël, grimpant en haut du Pont Jacques-Cartier et je ne sas quoi encore, jouant aux martyrs. Un peu plus et ils se limogeaient sur la place publique. Parmi ce groupe, des grandes gueules machistes et détraqués ont fait un grand tappage en ciblant comme le mal incarné sur terre les femmes et les féministes. En groupe, c,est allé bien trop loin.

Le corrolaire de tout ça: bien souvent, dès qu'un homme ose critiquer les paroles ou le discours d'une féministe ou d'une organisation, écrit un livre ou un article pour proposer une critique, l'éclairer, même de manière constructive, il est accusé d'être un masculiniste, de vouloir nuir à la cause féministe, de vouloir le repli des avancées féministes. Comme si tout ce qui releverait du féminisme serait trop sacré pour être brassé et remis en cause.

Et lorsque je discutais avec Étolane, c,est de cela que je parlais. C'est impossibilité avec CERTAINES femmes très très féministes, voire féministes bornées, de discuter et de dire que dans CERTAINS CAS (parfois assez nombreux) il y a exagération, il y a même injustice. Car pour elles, seule les femmes peuvent se plaindre d'injustice.

Unknown a dit…

Des cas de filles qui se sont fait maltraitées, flouées, menti, trompés, manipulées, volé l'herbe sous le pied, dénigrés pour ce qu'elles sont, traitées comme un sale objet jettable, j'en ai vu des centaines depuis que je suis jeune. Des salauds, il y en a une tonne, et quand on est un gars et qu'on fréquente des gars, on en voit à la tonne. J'ai deux amies qui ont fréquentés des hommes violents et manipulateurs. Tellement que j'ai l'impression parfois de reconnaître ce type de gars juste en parlant 5 minutes avec eux. Ça se sent!

Moi qui suis un gars qui s,est toujours dit qu'il faut être respectueux des femmes, de la liberté qu'elle revendiquent, qui a été élevé par un homme au foyer et une femme au travail, lorsque j'entendais DES femmes autour de moi accuser les hommes d'être la source de toute leurs souffrance, j'acquiéssais, je ne disais rien, je me disais qu'elles avaient toujours raison car des hommes violents, manipulateurs, malhonnêtes, profiteurs, négligeant, égoistes, il y en a tellement, tellement trop.

Mais j'ai connu aussi tellement de gars qui ont vécu la même chose de la part de leur blonde, j'ai rencontré des femmes contrôlantes qui avaient brisé l'estime et la confiance de leur homme, que j'ai réalisé que ce n'était pas du tout univoque, que le mal n'était pas du tout l'exclusivité des hommes. Je suis devenu un peu moins naïf, disons.


Pour en revenir au féminisme, disons que ce n'est pas du tout un mouvement de pensée très homogène, ce dont on oublie souvent de dire. Il y a beaucoup de courants et de lignes de pensées et celui qui est nuisible et celui qui est teinté par l'idée que la femme la naturelle victime de l'homme et qu'elle doit écarter l'homme de son chemin pour être libre ou encore le contenir car l'homme est naturellement dangereux pourla femme. Féminsme type Lise-Payette. Malgré le temps qui a passé sous les ponts depuis les années 70, beaucoup de jeunes femmes féministes entretiennent cette idée c,est ça qui me faire sursauter.

Unknown a dit…

«Une génération ou deux d'hommes mériteraient de souffrir pour les dizaines de générations de femmes qui ont souffert par le passé ?» Quelle réflexion infantile ! La Loi du Talion ? Peut-on nous servir une réfléxion un peu plus mature digne de femme adultes s'il vous plaît ? C'est pas très logique et constructif.

Unknown a dit…

Une autre chose que je remarque c'est que bien souvent ici, des comportements masculins bien anodins pour les jeunes garçons sont souvent mal compris par certaines femmes qui les considèrent comme néfastes et négatifs. Et je trouve ces jugements assez dommages.

Je donne un exemple qu'un père que je connais à connu. Son fils a 10 ans. C,est un jeune très dégourdis, joyeux et brillant, sportif. Comme tout gamins de son âge, il aime se chamailler avec ses copains, se tirailler. Comportement tout à fait normal entre jeunes garçons. Un jour, le père se fait appeler par la directrice qui demande à le rencontrer, en présence de l'enseignante de son fils. Joseph s'était chamaillé avec deux de ses amis à la fin de la récréation, dans la cours d'école, ce qui est interdit, évidemment, à l'école, même pour jouer. Cela va de soit: on peut jouer à lutter dans la ruelle, mais pas à l'école. La directrice et l'enseignante, explique à son peur qe Joseph semble avoir un comportement pathologique, un comportement violent. Elle lui colle une retenu et menace de le suspendre et veulent que Joseph soit suivi par un professionnel, etc.

Son père est renversé, il en parle à son fils le soir qui donne sa version des faits. Il jouait avec ses deux meilleurs amis (avec qui je l'ai moi-même souvent vu jouer au hockey), comme ils le font parfois. Il sne se battaient pas, comme le prétendait l'enseignante, ils riaient et se chamaillaient. Dans cette école, il n'y a que des femmes qui enseignent. Elles n'ont pas pu comprendre et «décoder» ce comportement. Elles ont lu « violence et agressivité». S'il eut un homme dans l'équipe, il aurait modéré leur interprétation.

Unknown a dit…

Le père a du expliquer cela à la direction de l'école avec force pour leur faire comprendre cela.

Se chamailler et lutter entre garçon est un moyen de communiquer, de partager quelque chose. Ce que les femmes,les mères d'aujourd'hui, dans notre société hyper normalisée et aseptisée ne comprennent pas, ou peu.

D'ailleurs je lisais un article sur une recherche britannique ou on avançait que lutter et se chamailler amicalement (même si souvent ça déborde), pour les jeunes garçons, est une manière de développer leur solidarité et leur amour-amitié, et permet de renforcir leur lien d'amitié.

quand je revois mes petits frères à la maison de mes parents, que pensez vous qui arrive lorsqu'on se retrouve ensemble après plusieurs mois ou semaines sans s'être vu, que nous sommes dehors dans la neige, seuls. On s,est trop manqué, faut souligner ça !

Etolane a dit…

Oh My! Guillaume t'es en feu! Okay, contente de voir que t'es pas devenu masculiniste! ;) Disons qu'en nos conversations sur le sujet, cela m'y fait penser pis t'es sur que tu me l'as jamais dit? À moins que tu ne m'ait parlé d'être de plus en plus anti féministe et que j'ai associé l'un avec l'autre?

Anyway, c'est un sujet qui te met toujours sur des chardons ardents! ;) Cela dit je trouve que ton avis est intéressant et qu'il enrichi les conversations sur le sujet! Même si on est pas toujours d'accord, c'est pas grave tant que l'on communique! ;)

Je sais que sacrifier une ou deux générations d'hommes pour arriver à l'équilibre n'est pas un bon chemin de pensée, qu'il est nourri par la vengeance de la souffrance des femmes au fil des millénaires...

Tout comme je ne crois pas qu'il doit y avoir une prise de pouvoir de la part de la femme mais bien un partage de pouvoir...

En tout cas merci d'avoir expliqué ton ressenti que je respecte et qui apporte une autre lumière à ce sujet extrêmement complexe...

Anonyme a dit…

Sujet complexe en effet, ré-abordé de manière - navrée d'avance pour le pincement que ça pourrait occasionner - naïve voire simpliste et sur un ton péremptoire qui plus est ...
Et je réitère ma réflexion : non on ne peut pas se passer d'argent dans cette société ci. Et Je me révolte encore une fois devant ces propos. Il existe de plus en plus de familles dans notre société capitaliste – en Europe, notamment - où les deux parents sont OBLIGÉS de travailler tous les deux pour subvenir aux besoins de la famille. Je n'appelle pas ça de la vie mais de la survie.
C'est superbe d'avoir su/pu se fabriquer un nuage sur lequel vivre, voire admirable dans ce système capitaliste qui génère une société endémiquement dysfonctionnelle mais pour mener une réflexion telle que la tienne sur ces sujets que sont le féminisme et la liberté, il faut, ce me semble, voir plus loin, beaucoup plus loin que ces frontières (celles dans la tête, hein) qui sont les tiennes …
Et puis, est –il juste de réfléchir à ces sujets là, en évitant toute réflexion politique ?
Diablesse

Blandine a dit…

J'ai vu qu'Elisabeth Badinter allait sortir un livre bientôt.
Son interview mérite d'être lue...

http://www.liberation.fr/vous/0101618366-la-femme-reduite-au-chimpanze

De quoi entamer le débat....


PS: je me doutais que Causette l'ouvrirai en ces pages à un moment donné :)

Unknown a dit…

Lorsqu'on en avait jaser de cela, je m'étais un peu emporté, fatigué par la journée de travail, et je crois oui que j'avais dit à la fin de la conversation que je devenais de plus en plus anti-féministe et masculinsite à cause de certain(e) individus et discours frôlant le sexisme ou le mépris.
nt
Mais non je ne suis pas devenu anti-féministe. IL y a seulement qu'un certain type de pensée féministe, (qu'on dit souvent radical) tenu par quelques militiantes, me parait exagéré, méprisant et est injuste, généralisateur (ce contre quoi le féminisme et censé se battre d'ailleurs, mais véhicule aujourd'hui, les préjugés généralisant et biologisant). Bien que je l'ait toléré longtemps autour de moi, et que je sois de nature silencieuse et passive, on dirait que je ne suis pus capable de les laisser passer sans rager.

Unknown a dit…

Et surtout ce qui me choque c'est qu'il semble que les féministes ne soient pas capable d'autocritique, ou de s'inter critiquer publiquement. Lorsqu'une personnalité connue ou un militante dit ou écrit quelque chose d'exagéré et d'abérrant, qui nuit à la crédibilité même du mouvement, en n'entend jamais ou presque jamais une femme ou une féministe modérer ou contre dire. Alros que pourtant en privé j'entend souvent des femmes féministes y protester et s'en outrer de ces discours. C'est comme s'il ne fallait pas trop affaiblir la muraille. Critiquer une exagération c'est pourtant une critique constructive.

On se demande pourquoi tant de jeunes filles refusent aujourd'hui de se dire féministes, même si au fond d'elle même elle refusent aussi l'inégalité des chances et le contrôle des femmes par les hommes. Et bien c,est directement à cause de ces discours extrémistes qui nuisent à l'image et à la cause. Mais trop peu de femme et de féministe s'en insurge.

Etolane a dit…

Diablesse, le web rend certaines parties de la réalité abstraite et c'est normal. Cela dit juger trop rapidement selon quelques virtualités exposé est risqué...

Personnellement je ne suis pas de nature matérialiste et je vis en conséquence. Cela dit je vis dans une société matérialiste de consommation exagérée qui m'effraie de part ce qu'elle nous rend esclaves de besoins souvent inutiles et elle brouille nos besoins intérieurs. Mais c'est un autre débat...

On ne peut se passer d'argent en ce qui concerne les besoins essentiels, c'est certain. On a tous besoin de manger, d'avoir un toit et des vêtements. Ma décision de m'occuper à temps plein de ma fille nous a forcé à ne nous contenter que de l'essentiel et cela nous a donné des bons soucis financiers qu'il faudra quelques années à rééquilibrer mais c'est notre choix. Chacun est libre de choisir la vie qu'il se fait. De mon coté, je préfère m'enrichir de l'intérieur avant de penser à ma fortune extérieure...

Pour ce qui est de la politique, ce n'est pas ma tasse de thé et d'une façon générale, je préfère ne pas m'embarquer dans les débats politiques. J'aime les débats humains, philosophiques mais pas la politique...

Évidement, il faut voir plus loin que les frontières de sa bulle personnelle. Toute réflexion doit dépasser sa propre expérience mais il faut aussi tenir compte de ce que l'on est à sa propre échelle.

Au Québec, sans parler de ma condition personnelle, la condition des femmes est enviable. Tout n'est pas parfait. Mais il y a un long chemin qui a été parcouru et le féminisme doit s'adapter à de nouveaux contextes...

Blandine, c'est en effet le courant de pensée qui fait que les femmes comme moi sont jugées par les autres plus "féministes"...

En fait je revendique le droit à ma famille, à ma fille, à mon homme. Mais je le revendique d'une manière qui n'a rien de soumis, au contraire...

Cela dit il faut aussi mettre en relief comme les femmes vivent au Québec versus comment les femmes vivent en France. Car même s'il y a même langue, il y a une grande différence de mentalité...

Guillaume, ahah! je savais que tu l'avais dit! ;) Mais je te l'accorde t'étais fatigué... Mais cela me rassure, je n'avais pas imaginé ce ressenti que tu avais partagé et qui je le pense est aussi légitime et doit être considéré...

Je suis d'accord avec le coté extrémiste du féministe, comme tout extrémisme, il ne peut que nuire à la cause...

Unknown a dit…

Je viens de lire l'entrevue avec Badinter:

C,est vrai que ce retour de beaucoup de jeunes mères faire leur famille et le désir de porter une meilleure attention que leurs propres mères au soin de leurs bébés pourrait avoir un effet pervers sur le droit maintenant acquis des femmes (en tout cas, au Canada oui) de pouvoir poursuivre un vie en dehors de la maison. C,est bien qu'une écrivaine de renom le souligne pour qu'on demeure alerte. Les pensées naturalisant, à base biologique, à excès les rôles sont dangereux. Elles finissent souvent par enfermer idéologiquement les sexes et groupes, bien qu'il puisse y avoir un fond de vérité incontournable.

Mais de là à prétendre que les congés de maternité qui ont été acquis récemment, la revalorisation de l'allaitement naturel (qui était démonisé lorsque il y a 30ans et pour qu'on se rende compte que ces enfants souffraient de lacunes au niveau du système imunitaire), et l'encouragement pour les mères et les pères à passer du temps avec leur bébé comme un recul de civilisation...

C'est ça aussi peut-être une pensée alarmiste et réactionnaire, du réactionnisme féministe je dirais.

On est une génération complète à avoir souffert de l'attention de nos parents, il y a quelque chose tout de même à corriger là-dedans.

Unknown a dit…

Badinter dit que le risque est que ce soit les mères qui se retrouvent encore avec toute la charge sur les bras, que cela continue à être pris pour acquis, et elle a raison de souligner le risque au marqueur jaune fluo. C'est quelque chose qui n'est pas entré tout à fait dans la tête de toutes les femmes et surtout de beaucoup de jeunes hommes. Mais je crois qu'au Québec la mentalité masculine, celles des jeunes de mon âge, est beaucoup plus responsable. En tout cas, tous les jeunes pères de mon entourage, (une dizaine) on pris leur congé paternelle de 8 mois ou veulent le prendre pour permettre à leur conjointe de retourner aux études ou au travail. Je sais ce que les sociologues et les stats en disent toutefois.

Anonyme a dit…

Il me semble que mes propos réagissaient à ce qui est publié ici, pas au reste. Loin de moi l'idée de juger tes choix de vie, j'ai fait les miens propres qui et j'en assume aussi les conséquences.
Mais
J'ai grandi dans des contrées où la condition de l'Homme témoigne vraiment du dysfonctionnement du monde capitaliste dans lequel on vit (Je te laisse imaginer la condition de la femme en particulier) … Salgado (http://www.amazonasimages.com/) est un de celui qui le montre le mieux, va voir son travail, spécifiquement 'l'Homme en détresse' et 'La main de l'homme', tu aimes la photo tu vas être touchée par ses images.
Je vis à Paris, je prends les transports en commun tous les jours et le nombre de femmes de mon âge et du tien augmente chaque jour dans les couloirs du RER... Pour la plupart, elles ont toutes fait des études supérieures, elles ont toutes une profession ... Un bidonville a pris ses quartiers sur les bords du périph ; là vivent des familles qui travaillent et ont des enfants scolarisés… Je travaille en banlieue dans une structure qui me met en contact avec des gens désinsérés socialement ... légions sont ces femmes qui n'ont pas l'ombre d'un choix de vie. Et leur nombre ne fait qu'augmenter. Et ce n'est pas près de changer.
Oui les réflexions sur la condition de la femme sont bienvenues, mais traiter de Liberté et de Féminisme sans penser politique me semble facile pour ne pas dire stérile. Je crois qu'il faut croiser les genres, philosophie, humanisme, politique parce qu'après tout, il semble que la pensée est façonnée notamment par l'environnement et ses composantes…
C'est tout.
Après, je peux comprendre ta répugnance à parler ou 'faire' de la politique, je le comprends même très bien et beaucoup de gens sont comme toi. Je ne peux cependant m'empêcher de penser que c'est dommage parce que c'est quand des gens comme toi – concernés par l'Autre (l'Autre étant les gens et l'environnement) – se commettront en politique que les choses pourront changer.

A propos, je ne relèverai pas Cosette, ;)

Diablesse

M a dit…

J'aime beaucoup ce que tu as écrit et je comprends très bien que ton billet ait soulevé des passions! Maman à la maison depuis plus de six ans par CHOIX, trois kids, je travaille en équipe avec mon chum et je suis loin de me considérer comme faisant reculer la cause des femmes si ardemment débattue par nos ancêtres féministes. Au contraire, grâce à leurs batailles, nous avons maintenant le CHOIX de retourner travailler ou de rester à la maison, le temps d'une parenthèse, pour s'occuper de nos enfants. Suis-je pour autant au service de mon mari, les bigoudis dans les cheveux et le plumeau dans le c***? De grâce, NON!!! Nous avons le droit d'élever nous-même les adultes de demain si c'est ce que nous désirons faire. Que ce soit à la maison ou au travail, tout le monde, homme ou femme, font avancer la société.

Je suis POUR le travail d'équipe entre hommes et femmes. Point à la ligne.

Merci pour ce billet!

M

Etolane a dit…

Diablesse, j'avoue que j'ai pas compris le truc de Cosette...

Les photos sont extraordinaires, merci du lien. Mais quelle est cette contrée d'enfance? Paris, voilà dix ans que je n'y ai pas mis les pieds, je me rappelle bien des couloirs du RER. Ce que tu me rapportes de la condition féminine ne m'étonne guère et m'attriste profondément. Pour ce qui est de la politique, j'en fais un peu à l'échelle municipale par la force des choses, par mon implication au sein de l'Association pour protéger le lac. Et aussi douce qu'elle soit ici, je ne l'aime pas. Cela dit en vieillissant qui sait? ;)

M comme Maman, oui je m'attendais aussi à soulever les passions, mais je crois sincèrement que l'on est rendu à un stade féminin au Québec où l'on pourrait faire évoluer la pensée féministe. Le choix est un grand symbole de liberté à mes yeux. Je suis tout à fait en phase avec ce que tu exprimes en ces mots, merci de les avoir partagés ici...