A bitstrippé un jour, par curiosité, en a perçu l'amusement. À 40 ans, ne pense pas bitstripper régulièrement.
À 20 ans par exemple...
Quand j'avais 20 ans, l'Internet était naissant.
Dans un sens cela m'a sûrement évité quelques casse-gueules.
Dans un autre sens cela aurait sûrement transformé ma vie d'une manière que je ne peux qu'imaginer.
Car j''ai conscience de combien le Web fait aujourd'hui partie intégrante de ma vie (et de son importance)!
Et les nouvelles habitudes numériques façonnent inévitablement le développement de ma puce, qui à moins d'un cataclysme, devrait avoir 20 ans en un monde où Internet sera aussi intégré à la vie que l'était l'électricité quand nous étions petits.
Tourne la roue du temps
Je l'observe grandir, j'immortalise des bribes de son enfance que je partage publiquement. Je me questionne sur une base régulière quant à quoi, comment, faire avec tout ça.
Et puis je regarde "The big Picture". Je pense à mon arrière grand-mère, née en 1898, elle qui a grandi dans un monde non-électrique. Et je pense à ma mère-grand qui aimait tant à répéter: "On arrête pas le progrès!" et qui profitait du coté pratique de la chose.
Pour rien au monde, elle n'aurait voulu vivre le bout de vie non-électrique que sa mère a vécue. Petite, l'enfance de mon arrière-grand-mère me fascinait. Je lui posais plein de questions. Et pendant que je m'informais de son passé je rêvais d'un monde moderne, pas mal semblable, à celui que je vis aujourd'hui.
Maintenant, je m’amuse à rêver à mon arrière-petit-fils colonisateur martien. Et ma puce est fascinée par le fait que lorsque j'avais 5 ans, non seulement Internet n'existait pas, mais en plus je regardais des dessins animés en noir et blanc! La couleur est arrivée vers mes sept ans. Je m'en souviens encore...
Sans parler du fait qu'il n'existait des dessins animés dans ma télé que quelques heures par semaine. À l'époque de mes 7 ans, Yoopa était une utopie!
Perception numérique enfantine
Parfois Miss Soleil aime une photo ou a une idée qui la fait tripper, elle me dit: "Tu devrais en parler sur Internet!" ou "Mets la photo sur Facebook pour les amis!"
J'observe sa façon de percevoir Internet au fur et à mesure qu'elle grandit. Cela me fascine.
Pour elle, Internet c'est aussi une sorte d'encyclopédie magique qui donne les réponses à plein de questions que l'on se pose.
Je souris quand durant une séance de confidences elle me fait jurer de ne rien en dire, elle stipule: "Tu le dis pas à Google, tu le dis à personne!"
Avant même d'avoir une vie numérique, elle en perçoit déjà certaines subtilités. Cela me rassure.
Pour l'instant, je crois qu'elle aime bien que je partage de sa vie sur le Web. Elle me fait confiance. Je remarque aussi que lorsque les gens la rencontrent pour la première fois et lui disent qu'ils l'ont vue sur Internet, elle sourit. Cela ne la gêne pas du tout. Ça aussi c'est rassurant.
Plus elle grandit et plus j'y vais avec des pincettes. Plus je me questionne. Je ne lui cache pas ma vie numérique ni le fait qu'elle en fait partie. Lorsqu'elle m'encourage à partager numériquement une photo ou une idée, je prend le temps d'en discuter de la pertinence avec elle. Parfois cela peut être pertinent et d'autres fois cela l'est moins.
Je profite de l'occasion pour planter quelques graines d'éducation numérique en son terreau d'enfance. En espérant qu'elle en récoltera les fruits le moment venu..
4 commentaires:
J'espère comme toi transmettre une éducation numérique à mes enfants! Alors que j'ai connu l'époque des ordinateur "Commodore", eux ont eu l'infini avec l'internet à leurs naissances!
Ma fille aînée (bientôt 6 ans) aussi a une vision du Web particulière. Elle possède naturellement cette notion de public et privé puisqu'elle considère que son image ou une anecdote racontée devient public du moment où elle est partagée avec des gens extérieur à ceux qui habitent sous son toit. Peu importe l'endroit où l'information est partagée, qu'il soit réel ou virtuel.
Je réalise que le Web n'est pour elle qu'un lieu comme un autre où il faut être vigilant sur ce qu'on dit ou ce qu'on fait. Une forme de gêne ou retenue naturelle et même si elle ne voit pas concrètement les contacts de mes profils, elle semble avoir conscience qu'ils existent vraiment, donc l'aspect virtuel pour elle est directement lié au réel.
C'est fascinant de noter ses observations et de voir aussi comment le Web est pour elle une référence pour bien des choses (jeux, encyclopédie, partage d'information, photos, musique...)
Comme j'ai écris dans un de mes récent billet (Ces enfants qui ne rédigent pas leurs statuts), l'identité numérique d'un enfant est en réalité son identité tout court. Il n'y a pas de distinction entre le numérique et non puisque les enfants n'auront connu qu'un monde ou le Web a toujours existé pour eux.
On comprend mieux que les parents n'ont plus une douzaine d'enfants. Éduquer un enfant à notre ère est plus complexe que dans le temps de ma mère, tu en fais la démonstration.
À moins de laisser aller à la dérive. Laisser l'extérieur entrer à flot vers l'intérieur, sans digue, C'est l'envahissement.
Il faut protéger son intériorité, à mon avis. J'entendais dire à la radio, pas plus tard que ce matin, qu'un enfant harcelé, intimidé, l'est 24 heures sur 24, il est poursuivi jusqu'à dans son home. J'ai sursauté. Il y a moyen de fermer. Je ferme mes appareils, c'est un bouton, c'est tout.
Quand on avait des harceleurs au téléphone dans mon temps, on changeait son numéro de téléphone par le Bell, c'était plus compliqué que maintenant où on blogue soi-même des applications ou l'on pousse sur le bouton off.
C'est un esclavage de vouloir être en contact avec son environnement toujours et tout le temps. Je trouve.
La Belle, sachant que nous sommes leurs premières repères, je pense qu'il est important de leur inculquer ce que l'on a nous même appris ;)
Nicole, merci de ron commentaire, j'ai été lire ton billet, c'est très intéressant et je suis en accord avec la majorité de tes points! C'est ce qui est si fascinant, les regarder grandir en un monde où le Web a toujours existé...
Venis, je n'y avais pensé vu de cet angle là mais c'est vrai qu'élever des enfants en notre société moderne est bien different d'avant...
C'est vrai qu'il ne faut pas devenir esclave de la connectivité. Il faut y trouver un équilibre. Perso, je les ignore régulièrement par besoin de contrôle justement...
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