jeudi, août 31, 2006

Transparente

Blue-Lake

Royale, Chanelle se pâme sur le sable. Elle se fond dans le paysage, connectée avec son environnement, elle jubile. Le museau dans le vent, les oreilles alertes, l’œil aux aguets, elle veille...

L’ambiance vierge de la plage déserte me nourrit de l'intérieur. Le tempo régulier des vagues qui se cassent sur le sable m’hypnotise l'âme. Caresses abstraites. J’offre mon visage à l’atmosphère sauvage. Celle-ci aspire mes fatigues, absorbe mes lassitudes et transforme le rythme de mes sens en une douce mélopée terrestre. Renaître. Libre. Entière. Femme. Entre ciel et lac, sereine, je me dissous l’être…

Danse de blogues

Dernier jour du mois d’août ! Snif, sniff..

Il paraît que c’est le jour des blogues aujourd’hui. Comme Belle-Maman promène bébé, que je me sens un peu perdue. C'est pas toujours facile de partager son bébé adoré, enfin, c'est pour la bonne cause! Je vais profiter de ce temps de calme pour me plier à la chose (nope, Shni, c'est même pas la peine d'y penser, j'irai pas plier mon linge!!!). Un schti truc de blogobulle histoire d’oublier que demain commence septembre. Ainsi pour entrer dans la danse, il faut recommander cinq blogues, voici donc ma sélection du jour :

- Carte postale de Polynésie, parce-que ce coin de Toile me fait rêver en couleurs, parce-que Dorothée est cool, que la petite Luna est à croquer et que dans mes fantasmes les plus fous, c’est ainsi que j’aurai voulu vivre et élever ma fille, entre palmiers, soleil exotique et mer turquoise…
- Du coté de chez Christie, parce-que sa vie sans elle me pogne et qu'elle me rappelle de drôles de souvenirs. Elle est tellement différente de ma pomme et même temps un peu pareille, parce-que dans le fond on est un peu toutes les mêmes…
- Les banlieusardises de Martine, parce-que si j’étais parfaite, je serais comme elle! Enfin surtout dans mes rêves (mais si, si, l'homme de mon coeur me trouve parfaite malgré moi!), et puis en plus elle est super sympathique, peut-être un jour je la croiserai en vrai…
- Sweet Mama Candy, parce-que ce fut l’une de mes premières lectrices, parce-qu'elle est devenue l'une de mes premières copines dans l'infernale « blogocour » et que si jamais j’arrivais à remettre les pieds en France, j’adorerai papoter (et tripper) en direct avec elle…
- Moukmouk, parce-qu’il n’est pas comme les autres et que cela fait du bien, parce-que sa sensibilité me touche et aussi parce-que je suis trop nulle et que je n'arrive jamais à répondre à ses doux courriels! Du coup, il ne m’écrit plus et je le comprends, pas fine de moi! Pourtant, il est de ces hommes qui me plaisent…

BlogDay2006

mercredi, août 30, 2006

Tour d'ivoire

L'expression de la semaine dévoilée selon Expressio...

Même si cette signification est intéressante, ce n'est pas exactement le ressenti que j'ai de cette expression qui m'évoque une solitude plus poétique que rigide. Une sorte de solitude romantique qui protège l'âme en peine. J'aime bien la perception de Vigny qui transpose bien mon idée personnelle du concept, j'aime l'idée de ciseler ses pensées en un lieu reposé...

EXPRESSION
« Tour d'ivoire »

SIGNIFICATION
Position indépendante et solitaire de celui qui refuse de s'engager, de se compromettre.

ORIGINE
À l'origine l'expression vient du Cantiques des Cantiques où "collum tuum sicut turris eburnea" voulait dire "ton cou, comme une tour d'ivoire" et comparait le long cou blanc d'une femme à une tour faite d'ivoire (*). Mais c'est Charles-Augustin Sainte-Beuve qui, en 1830 dans Les Consolations, en a complètement détourné le sens alors que, dans un poème, il parlait d'Alfred de Vigny : « (...) et Vigny, plus secret, comme en sa tour d'ivoire, avant midi, rentrait. » Mais pourquoi cette image, vous demandez-vous ? Eh bien je m'en vais tout vous révéler ! La tour c'est l'endroit en hauteur où, comme Soeur Anne, on n'ivoirien venir. Mais pour le poète, c'est le lieu surélevé où il peut s'isoler du monde, au calme, loin de l'agitation des masses qu'il méprise, afin d'y ciseler tranquillement des vers, de manière aussi fine et minutieuse que l'artiste qui travaille l'ivoire. Avec la tour d'un côté et le travail de l'ivoire de l'autre, vous tenez votre tour d'ivoire.

(*) Pour le plaisir des dames ici présentes, ce cantique disait aussi : « ton sein est une coupe arrondie, où le vin parfumé ne manque pas; ton corps est un tas de froment, entouré de lis; tes deux seins sont comme deux faons, comme les jumeaux d'une gazelle... ».

Le retour de la belle-famille

Le retour de la belle-famille

Mes beaux-parents, arrivés de leur hexagone natal, seront à la maison pour le mois à venir. Juan est content de les retrouver, son bonheur fait le mien. Bébé Soleil est choyé à la moelle. Les efforts que je fais pour partager mon espace de vie sont récompensés par les sourires de mes deux amours. Reste plus qu’à me trouver une pseudo routine là au milieu…

Bien rangé sur le coin de mon bureau Shni le petit génie du ménage applaudit. Je perçois ses pensées joyeuses. Je l'ignore un peu. Grâce à mon ami Keisuke, j'ai découvert Limewire, j'explore ses profondeurs à la recherche de bon Dub. Shni s'avance plus près de mon clavier. À ses cotés apparaît un étrange petit être, aussi inconnu que bizarre, celui-ci me jette un regard sans âme. D'une texture holographique, il n'est pas plus grand qu'une allumette, il souffle quelque chose à l'oreille de mon tout petit génie si attentionné. Shni opine du chef et sourit. Je les interpelle:

- Hé Shni! C'est qui ton ami? Il se présente pas?
- Ah lui! C'est pas un ami, c'est juste un souffle virtuel! Il ne parle pas facilement aux humains, il est trop fluide, son genre n'est pas assez bien composé...

Intriguée, je fronce des sourcils, pas vraiment sure de le suivre.

- Un souffle virtuel?
- Oui, c'est une nouvelle créature issue du Web. Ils n'existent que depuis quelques fractions de secondes, ceci si l'on sait que notre race est née il y a plusieurs milliers d'années...
- Heu...
- Par les temps qui courent, ils sont de plus en plus présents dans les maisons, en fait, ils naissent de la machine. Alors imagine comment cela féconde!!! Nos supérieurs ne savent pas trop quoi en faire. Ils n'ont pas encore de divisions précises alors quand ils nous trouvent, ils nous collent un peu. Je les comprends, nous qui sommes si sages! Ce qui va de soi bien sûr, vu notre importance au sein des ménages depuis presque la nuit des temps...
- Ah! En tout cas, c'est pas la modestie qui vous étouffe vous autres immortels!!! Mais ils font quoi dans la vie ces nouveaux souffles virtuels?
- Pour l'instant, la direction des phénomènes « supra-naturels » n'est pas encore certaine de leurs fonctions exactes, leur cas est à l'étude...
- Aah! Et il t'a dit quoi à l'oreille y'a deux minutes?
- Oh! Il est content car il croit que la venue de tes beaux-parents va peut-être t'aider à trouver le temps de répondre à tes courriels!!!
- Mais dis donc, c'est un petit comique celui là!

Je me penche vers la petite chose, je l'observe attentivement. La créature est timide. Elle n'est pas nette, son physique n'est pas aussi concret comme celui de Shni, son corps est presque transparent, elle s'étiole sous mon regard perçant. On dirait un hologramme mal programmé. Elle semble avoir du mal à tenir une composition réelle. Elle me regarde d'un drôle d'air. Je prends une grande respiration et la souffle dans le néant. Shni éclate d'un petit rire cristallin et s'évapore gentiment.

Dehors, les oiseaux chantent dans le jour qui s’ensoleille. Les nuits plus fraîches appellent l’automne qui colore la cime des arbres. Petit soupir contrit. Il semble y avoir encore de belles journées en réserve. Ne pas penser à l’hiver. Ouvrir grand les fenêtres, laisser courir l’Air…

lundi, août 28, 2006

Bébé Soleil

Bébé Soleil

P'tit-bout-IVP'tit-bout

Les matins sont parfois bien rouillés par les temps qui courent. Depuis plus de neuf mois se lever de bonne heure (aux alentours de 6 heures 30) pour s’occuper de bébé en pleine forme. Ouf! Y'a des jours où, au lever du jour, l'éveil me file entre les doigts. Ce matin, 8hres 15 chez le pédiatre pour les vaccins de Lily-Soleil et sa visite médicale de routine.

9 kilos 5 pour 74 centimètres. Un bon morceau de fille bien proportionné qui se situe dans le 95ième percentile. À part quelques champignons sur les fesses, la demoiselle pète la santé et la bonne humeur. La pédiatre s’informe :

- Elle fait bravo ?
- Oh oui, depuis longtemps…
- Elle tourne la tête quand vous l’appelez ?
- Oui, elle dit papa et maman quand ça la tente et tout un charabia qu'on ne comprend pas…
- Elle rampe ?
- Oui, et elle se tient debout toute seule depuis presque un mois, elle est rendue pas mal bonne. Son nouveau truc est de jouer avec un jouet dans les mains, bien droite sur ses deux pieds.
- Elle se tient debout toute seule ? Ah c'est bien ! Elle marchera bientôt alors. Elle sourit toujours autant, elle n'est vraiment pas sauvage! Elle est très curieuse…
- Ben, oui j’ai entendu dire qu’elle devrait être à un âge qui la rendrait timide, ça a pas trop l'air d'être son cas ! Elle fait aussi bye-bye et coucou. elle est pas mal vive. Ma mère dit qu’elle est en avance mais comme on n’a pas de référence, je sais pas trop si c’est pas une vision de grand-mère gaga ou une réalité objective…

La pédiatre rit et répond :

- Ah oui ! Des grands-mères gagas, j’en connais beaucoup mais cette fois-ci je pense qu’elle a raison ! Elle est vraiment très éveillée pour son âge, vous pourrez lui dire qu’elle est pas si gaga que cela, je confirme…


S’en suit une série de questions qui mettent en évidence la précocité de la petite. Les nouveaux parents ne sont pas peu fiers de leur progéniture souriante qui charme de son regard bleuté tous les esprits qu’elle rencontre ! Tout un petit phénomène!

Magie de petit être en constante évolution. Pour la mettre au monde, j’y ai laissé quelques bouts de ma peau (que je récupère au fil des mois qui s'effacent) mais pas une seule seconde je ne regrette les difficultés de ce parcours houleux. Au quotidien, j'ai décidé de lui donner beaucoup de ma vie, elle me le rend le rend au centuple. Sensations de bonheur insoupçonnable. Ce bébé surprise est un véritable petit rayon de soleil qui me réchauffe le cœur d’une manière telle que je n’aurais pu l'imaginer avant de la vivre au jour le jour…

GrandirMa-puce
À-quatre-pattes

samedi, août 26, 2006

Nouvelles félines

Nouvelles félines

Hier nuit, contre toute attente, Nougatine a réapparu, sans ses petits. Bien contente de la revoir saine et sauve, je n'en revenais pas! Je l’empêche de ressortir. Elle passe la nuit avec nous mais dès le matin revenu, elle essaie de ressortir par tous les moyens possibles. Je sors avec elle dans l’idée de la suivre en espérant qu’elle me mène aux chatons. Je n’y comprends rien. Qu’a-t-elle fait de ses petits?

Je la suis dans la forêt avec la nette impression qu’elle se fout un peu de moi. En effet une heure plus tard, elle ne fait rien de plus que de miauler par-ci par-là, de grimper aux arbres et de courir comme une folle entre les souches d’arbres morts. Je capitule. Elle me suit lorsque je la rappelle. Nous rentrons à la maison. Une fois dedans, elle ne veut plus que sortir. En désespoir de cause, j’ouvre la porte et elle me file sous le nez à la vitesse de l’éclair. Me voilà bien avancée!!!

Je n’y comprends rien. Elle vient de se faire opérer pour ne plus avoir de bébé, elle a encore ses points. A-t-elle abandonné ses petits dans la forêt en véritable mère indigne? A-t-elle eu peur de quelque chose et elle les a caché quelque part en véritable mère couveuse? C’est qu’elle n’a rien voulu me dire!!! Elle est très à l’aise dans la forêt. C’est pour cela que j’étais très étonnée qu’elle ait pu se faire manger en plein jour! Je crois que Praliné s’est fait manger. Le bruit que nous avons entendu aux alentours de minuit, la nuit de sa disparition était un cri de mort. Le Grand Duc qui a été vu à plusieurs reprises pourrait être le responsable, ou le renard. Praliné ne reviendra pas, de cela j’en suis certaine.

Durant une semaine Nougatine l’a attendu sur le balcon. Aurait-elle su quelque chose qui l’aurait traumatisé? Rendu là, la psychologie féline m’échappe. Le comportement de cette chatte me dépasse! Après avoir perdu onze chats en trois été, j’en suis arrivée à un certain défaitisme. J’ai été si contente de la revoir, elle a ronronné durant des heures, elle semblait contente de nous revoir. Mais aujourd’hui, il m’était impossible de brimer cette pulsion qu’elle avait d’y retourner, et puis est-ce que je peux prendre la chance de laisser périr les chatons dans le bois s’il y a une possibilité qu’elle en ramène au moins un? Me voilà bien embêtée! Je n’ai pu l’emprisonner à l’intérieur.

Je me disais bien que ce voisin que je soupçonne ne pouvait pas être si fou pour venir les piéger ici. Même si l’on est qu’à une centaine de mètre plus loin du chalet, l’on ne se voit plus et durant ma recherche active des derniers jours, je sais que mes chats ne s’aventurent plus de ce coté là de la rue. La forêt est trop tentante. Maintenant il ne reste plus qu’à attendre. Croiser les doigts pour qu’elle revienne. Me creuser un peu plus profondément la cervelle pour arriver à cerner cette situation féline…

Update: Bébé et Juan siestent. Il est 13hres, alors que je répondais aux commentaires du billet ci dessous, j'entends un bruit, je tourne la tête et vois les petits chatons tous "crados" grignoter des croquettes! Je suis sur les fesses! La machine a avalé ma longue réponse aux commentaires. Je m'en excuse, je ne sais pas si j'aurais le courage de la réécrire. Les commentaires semblent avoir de petits problémes! Le soulagement que je ressens de voir ces petits bêtes en vie est merveilleux! Pour une fois la tragédie n'aura pas eu lieu! Nougatine aura donc eu peur de quelque chose et sera aller les chader dans le bois! Elle m'hallucine et me dépasse...

Méditations de blogue

Méditations de blogue

Les propos de Monarque dans les derniers commentaires m’ont fait méditer sur le fond de ce blogue. Un blogue que je connais et maitrise du bout de mes doigts qui effleurent ce clavier. Monarque est cet inconnu qui est un résident estival de mon petit village de bord de lac. Il a reconnu le village par mes photos sur Flickr. Ainsi a démarré une drôle de conversation virtuelle. L’une des multiples facettes que génère l'étrange blogosphère .

Depuis que ce nouveau média a fait son apparition, des millions de blogues ont vu le jour rien que dans la francophonie. D’après ce que j’en sais peu dépassent leur première année. Ceux qui se spécialisent dans un domaine précis peuvent devenir extrêmement populaires avec un trafic qui dépasse la raison. Et puis il y a cette majorité de blogues, reflets de personnes qui brillent dans la constellation blogosphèrique, je crois faire partie de cette catégorie.

Dans cette catégorie se situent les journaux intimes qui n’ont d'ailleurs plus rien d’intime. Je n’écris pas ici un journal intime. J’écris, tout simplement. Le blogue est un outil dangereux. Il est de feu. Il peut illuminer ou brûler l'esprit novice. Il peut faire briller ou fondre l’essence de son auteur lové dans une douce invisibilité. Plusieurs s’y sont fait prendre, il y a ceux qui perdent leur travail ou leurs amis à cause de leur blogue. Ceux qui prennent la grosse tête et ne se sentent plus pisser. Ceux qui exposent toute leur vie sans aucune arrière-pensée. Ceux qui se cachent et qui craignent que leurs proches ne les découvrent, ceux qui n’en ont rien à foutre. En bref, c’est une joyeuse pagaille.

Mon carnet n’a d’intime que la forme puisque j’ai totalement conscience de son coté public. Ce coin virtuel est une sorte de brouillon d’artiste. C’est une cuisine ouverte sur l’extérieur. Je ne m’en cache pas même si je désire garder un certain anonymat. Des gens que je connais de près ou de loin y ont accès sans que cela ne me perturbe. J’assume. Et les inconnus qui parfois deviennent connus sont toujours les bienvenus tant qu’ils ne m’agressent pas. Ce qui je dois avouer fut très rarement le cas en bientôt quatre ans d’existence virtuelle. C’est aussi très pratique pour donner des nouvelles à la famille et aux amis que l’on ne voit pas souvent. Ma grossesse l'a un peu emporté mais je reprends les rennes en mains en même temps que ma santé revient. Ce blogue remplit donc plusieurs fonctions. Sans compter qu’il se réverbère dans la blogosphère infernale ou magique selon ses humeurs.

J’aime l’idée de partage qui se dégage de ce concept bloguesque. J’aime la discipline requise. Lorsque j’étais enfant j’aimais l’idée d’écrire pour les générations futures. J’aurai voulu écrire des centaines d’anecdotes pour que mes arrières-petits enfants puissent découvrir mon époque, tout comme j’aurais aimé lire la vie de mes ancêtres. Le blogue explore cet angle ci du journal intime, le reste n’est que jeu dans une cour de mots, d’envies, de goûts et d’idées.

Ceci n’est pas ma vie privée, ce sont juste des morceaux de mon histoire, des passions partagées, des brouillons de fictions que je lance aux quatre vents. Je veux reprendre le fil de mes traductions libres pour me dérouiller le cerveau. D'ici quelques semaines, je désire reprendre cette routine de fictions éparses, routine qui me manque, j’ai un ogre qui me hante et des dizaines de contes qui me démangent.

vendredi, août 25, 2006

Chroniques hors dimension

Chroniques de Shni.

Je l’aperçois du coin de l’œil. Petite bestiole qui s’assoit sur le coin de mon écran. Shni, le petit génie m’observe d’un air mécontent. Je fais semblant de ne pas le voir. Ses petites ailes virevoltent, tout en silence, il pose à coté de mon clavier. Ses minuscules yeux me transpercent l'esprit, il tourne quelques secondes en rond et m’apostrophe :

- Hé Etolane! Etolane…

Je grommèle quelques sons de compréhensions incompréhensibles. Il ne se laisse pas intimider pour autant.

- Etolane, je sais que tu es fatiguée et tristounette…
- Mmmm…
- Mais ça commence à être un peu le bordel…
- Mmmm hummmm…
- Je ne voudrais pas trop t’importuner mais si tu laisses faire, cela va dégénérer et tu vas pester encore plus fort!
- Hum, mais tu vois, j’ai un texte sur la « parentitude » en brouillon depuis 3 jours, je voudrais le fignoler un coup avant que la petite ne se réveille! Pis en plus, je me demande si je devrais pas plutôt faire une sieste, je suis vannée. Si je ferme les yeux, je tombe! Ou mieux aller dehors, buller sur la pelouse, il fait si beau…

Shni ne me répond pas, il me regarde avec empathie et pouf! Il s’efface de ma vue! Je soupire intérieurement et je disparais à mon tour….

Histoires...

...

Hier matin, je décide d’aller faire un tour en ville. L’on part avec Juan de bon matin. Le soleil brille, la journée s'annonce belle. Nougatine et ses trois petits veulent sortir. Sachant que nous rentrerons à la nuit tombée, je la laisse sortir pour qu'ils puissent s’amuser dehors. Chanelle, qui doit bientôt atteindre la décennie, décide de rester couchée dans le salon. Je lui montre la porte, elle lève à peine le museau « Bon, ben ma vieille, tu veux pas lever, reste couchée pour la journée! ».

Je dépose Juan à son bureau sur le campus et j’emmène Lily-Soleil chez sa grand-mère. J’y retrouve ma petite sœur de Clo. En papotant de choses et d’autres, elle mentionne que l’on est le 24 août! Son anniversaire est dans trois jours, quatorze ans pour sa pomme, c’est que cela devient une femme cette petite bête là! Le 25 est le jour de sa rentrée en classe, elle débute sa troisième, vu qu’elle fréquente un établissement « français de France » au cœur de Québec. Le 24 août. L’on se souvient de ce même jour en 2002 où Juan se cassa le coup sous nos yeux en sautant dans le lac. Il nous fit une belle frayeur ce jour là. L’on décide d’aller magasiner pour son anniversaire. Il est bientôt midi, l’on retrouve Juan pour aller manger avec lui. En l'attrapant en bas de sa tour, je lui demande :

- Sais-tu quel jour nous sommes aujourd’hui…
- Heu, le 25?
- Non le 24! Le 24 août…


Il n’en faut pas plus pour que lui aussi se souvienne de ce jour qui marqua nos vies insouciantes. Je suis tellement heureuse qu’il en ait réchappé sans grandes séquelles. Depuis des tonnes d’eau ont coulé sous les ponts! Lily-Soleil est né de notre amour et la vie continue avec ses hauts et ses bas, toute à son habitude…

L’après-midi avec Clo est bien agréable. Cela faisait longtemps que l’on avait pas passé des heures toutes les deux! Le soir arrive, l’on rejoint Juan. Nous allons chercher bébé et reprenons le chemin de la maison…

Nous arrivons à la maison peu après que la nuit ne soit tombée. La petite s’est endormie dans son siège durant le trajet. Juan la sort avec précautions pour aller la déposer délicatement dans son lit. Je sors de l’auto pour me retrouver nez à nez avec Margaux, le gros chien pataud de ma voisine Eve.

- Et bien Margaux qu’est-ce que tu fais là???

Elle me regarde droit dans les yeux, ce qui n’est guère dans ses habitudes. Je la pousse un peu pour me diriger vers la maison. Je cherche les chats des yeux, personne. Étrange, habituellement ils ne sont jamais bien loin! Il y en a toujours au moins un pour squatter le sofa qui trône sur le balcon! Un mauvais pressentiment m’assaille. J’appelle Nougatine dans la nuit fraîche. Pas de réponse. Pas un chaton affamé désireux de rentrer se bourrer la panse! Juan sort de la chambre du bébé. Il appelle avec moi, il ouvre une boite de bouffe. Toujours rien. Juste Margaux qui nous examine d’un air peu commun. Je ne peux pas croire que les quatre chats aient disparus. Tous à la fois en une fois! Une heure se passe. N’y tenant plus, je décide d’aller voir Yolande. Vieille dame pimpante, amie de tous les animaux, qui vit de l’autre coté de la rue. Il est à peine neuf heures et je sais qu’elle ne couche que très rarement avant onze heures. Sur la pas de sa porte, son mari me dit qu’elle est de l’autre coté, chez son amie dont je n’arrive jamais à comprendre le nom. Madame Rachtagnawon? Il fait nuit noire, Margaux me suit en silence.

Je traverse la rue pour me diriger un peu plus loin. La madame en question réside pour l’été dans un tout petit chalet. Une très grosse madame dans une petite cabane perdue à l’orée de la forêt. Elle m’a intriguée plusieurs années alors que je la voyais, de loin, se reposer sur sa minuscule galerie lorsque je me baladais par là. Depuis que nous avons déménagé, elle s’est prise d’affection pour nous. Elle m’a invitée chez elle, j’ai compris qu’elles étaient copines avec Yolande et que cette dernière s’occupait de lui apporter ses plats à chaque jour. Je me dirige vers sa petite cabane, Margaux sur les talons. Je manque de trébucher plusieurs fois sur son terrain où je n’y vois rien. Finalement mes yeux s’habituent à l’obscurité et me voilà sur le pas de sa porte. Je frappe…

Étonnée, Yolande m’ouvre la porte avec un sourire. L’autre vieille dame dont j’oublie le nom est toute contente de me voir, elle me demande de s’asseoir sur son lit. Comme à chaque fois que je pénètre cette petite cabane, je suis charmée par l’ambiance chaleureuse qui s’en dégage. Cela respire les années passées, une histoire, un passé, c’est une ambiance un peu anachronique. Je repense à ma grand-mère qui serait bien fière de savoir que je rends visite aux vieux du village.

C’est grâce à ma Mère-Grand que j'ai appris le respect des ainés. C'est elle qui m’a fait découvrir leur richesse intérieure. Lorsque j’étais enfant et que je vivais chez elle dans un tout petit village du « bas-Jura », elle m’emmenait souvent rendre des visites de politesses aux anciens. Toujours, ils m’offraient un biscuit ou des bonbons. Je m’asseyais sagement dans mon coin, je les écoutais papoter d’une oreille discrète, j’examinais les recoins de leur intérieur. Il y régnait cette même ambiance, quelque peu anachronique, une atmosphère de passé qui imprégnait les vieilles pierres de leur maison. C’était tout aussi chaleureux…

Bref, Yolande et Blanche (je la baptiserai Blanche pour les besoins de l’histoire) me regardent avec de grands yeux comblés. Je vois bien que je pimente la soirée. Je demande à Yolande si elle a vu mes chats aujourd’hui et lui explique la situation. IL n’en faut pas plus pour qu’elle prenne à cœur le problème. Les animaux sont sa passion, il y a une petite dizaine de chats qui vivent chez elle, elle nourrit tout ce qui erre sur quatre pattes, elle se donne entièrement à la cause. C’est ma Brigitte Bardot locale! Blanche me couve des yeux. Elle me demande :

- Veux-tu un Tia Maria ou un rhum?

Je n’ai pas l’habitude de boire mais je ne veux pas refuser un petit verre en leur compagnie. Moyenne d’âge 78 ans, elles apaisent ce vide de ma grand-mère, ce vide d’ancêtres. L’on ne vit plus avec les vieux en notre société moderne, et souvent je trouve que c’est bien dommage, l’on y perd en leçons d’humanité! Blanche se lève difficilement, je la sens guillerette. Avec peine mais bonheur elle nous prépare deux verres,. L’on s’assoit à la table. Yolande est branchée sur le cas des chats. Elle n’en décrochera pas. Elle me dit être venue sur mon parking dans l’après-midi voir ce qui se tramait chez Tony. Le fameux Tony, un autre voisin estival, tous en couleur squi mériterait un autre paragraphe pour lui seul! Mais non! Elle n’a pas vu mes animaux! Elle s’en est un peu étonnée tout en se disant qu’ils devaient être à l’intérieur. Le mystère s’épaissit…

Une petite heure plus tard, j’ai fini mon verre et me sens un peu pompette! Blanche va se coucher, je l’embrasse et elle me souffle un regard empli de tendresse. Je sors avec Yolande. Elle rentre chez elle chercher sa lampe de poche pour examiner les environs de la forêt. Je retourne chez moi pour constater qu’il n’y a pas de chat mais que Juan est aux prises avec un bébé hurlant, un bébé qui a mal à se petites fesses toutes rouges. La situation est cependant sous contrôle paternel. je vois Yolande sur la rue. Je ne veux pas la laisser s’aventurer seule dans le noir. Je souris lorsque je l’entends appeler Nougatine dans la nuit sans lune.

Je la rejoins sous les étoiles. L’on va examiner les recoins de mon terrain, ce petit havre de paix qui repose mes émotions lorsque souffle le vent dans ses feuilles, rien ne bouge. L'un de ses énormes chats nous suit. Yolande me prend la main pour ne pas trébucher. Elle ne me la lâchera pas de notre quête. Nous arpentons les lieux, pas un chat! Nous nous enfonçons sur le chemin qui conduit vers le bois. Pas un chat! Yolande s’inquiète mais garde espoir. Je sais en cœur que le mauvais sort s’est une fois de plus acharné sur mes chats. La situation est anormale, s’ils ne sont pas là, c’est qu’ils ne sont plus, à force, je commence à comprendre pas mal vite le truc! Un défaitisme intense m'atteint. Mon cœur se serre. La petite main ridée de Yolande serre la mienne. Il est presque onze heures.

Je rentre chez moi. Lily- Soleil s’est endormie dans notre lit. Juan est sceptique devant cette disparition de masse. N’est-ce pas ironique en ce jour qui fête les quatre ans depuis ce moment fatal où il failli y laisser sinon sa peau, son corps…

Je me remue les émotions. Depuis plusieurs semaines, Lily-Soleil a engagé la conversation avec les chats. Elle a un "Whaaahaa" pour les appeller. Nous la suprenions parfois en pleine conversation avec les chatons. Ils faisaient partie de ses jeux. La voir grandir entourée de souceur féline réjouissait mon coeur de maman en herbe.

Yolande a aperçu un grand duc, étrange oiseau de nuit. Il parait que trois loups rôdent dans les environs. Ça mange les chats un loup? Quatre à la fois? Il parait qu'un renard habite le coin, ça mange les chats un renard? Les ours. C'est carnivore un ours? Les puits artésiens? Un psychopathe humain qui a une rage contre tous félins? Mais où sont donc passés tous mes chats?

Je sais relativiser cette peine qui m'écorche de l'intérieur. Je n’ai pas perdu mon mari, ma fille est en sécurité, elle a juste les fesses en feu, ce qui à son âge n’est pas bien grave. Mais pourquoi donc est-ce mes chats n’en finissent plus de me glisser entre les doigts? De se faufiler dans mon cœur pour n'y laisser qu'une trace distincte de leur passage sur la Terre. Une trace qui se range dans ma mémoire, s’évade du présent pour rejoindre le passé. Je suis tannée et ecoeurée! Je ne peux vivre sans chats! J'ai besoin de félin pour vivre bien. Depuis ma plus tendre enfance, une douce essence féline coule en mes veines, ainsi va mon sang! En deux semaines, voilà pas que deux adultes et trois petits ne sont plus. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, je n’ai plus un seul chat dans ma vie…

mardi, août 22, 2006

.... une pendule

La semaine dernière j'ai raté mon rendez-vous avec une expression choisie, mais bon on va quand même pas en .... une pendule!!!

EXPRESSION
« Ne pas nous en chier une pendule »

SIGNIFICATION

Ne pas nous embêter, nous agacer, nous bassiner à force de se lamenter, seriner, ressasser toujours les mêmes inconvénients, déconvenues ou torts subis.

ORIGINE

Moderne, car apparue au milieu du XXe siècle, cette expression est probablement l'amalgame de deux autres dans l'intention d'en aggraver le côté grossier et vulgaire."Faire chier" dont la signification ne devrait échapper à personne.

"En faire une pendule" qui mélange l'action qui dure (le temps mesuré par la pendule) et le côté très répétitif du balancier de la pendule qui va, qui vient, qui va, qui vient...

Romance boisée

Romance...

Juste derrière ma petite maison de galets se cache un havre de paix. Je m'y réfugie parfois. J’y trouve un zeste de romantisme, un soupçon de sérénité et une roche magique. J'y coule des minutes tranquilles.

Délicate, la lumière se glisse sous la canopée des arbres, séduite, je m’enivre de sensations boisées. Silencieuse, le visage tourné vers le ciel, je rêvasse aux quatre vents…

Mon arrière cour

lundi, août 21, 2006

Régénérescence

Régénérescence

Sieste de l’enfant. Souffler quelques instants de liberté. Absorber une bonne dose d’été. Sentir son corps cuire sous la chaleur. Écouter griller les cigales sous les arbres. Bruissements légers des feuilles câlines. Se plonger le regard dans l'intensité verte d’une nature bien mûre.

Apprécier la douce paix qui enrobe le paysage. Les oiseaux discutent à l’ombre des branches. Le chat paresse entre deux brins d'herbe. Laisser glisser les pensées. Jouir des caresses d’un après-midi qui ronronne de bonheur terrestre. Sérénité des sens comblés.

Observer l’extérieur, méditer les autres, percevoir les fossés. Se draper de silence pour mieux entendre de l’intérieur. Puiser l'universel. Ressentir les transitions du temps. Se fondre dans l’instant présent.

Coté cuisine

Coté cuisine…

Juan aime les muffins. Comme j’étais tannée de le voir s’acheter des grosses cochonneries industrielles qui me répugnaient les sens, j’ai décidé de lui en cuisiner des « faits-maison ». L’amour aidant, j’ai puisé l'inspiration dans ces sentiments profonds que je ressens pour lui afin de me lancer sur cette nouvelle voie (des plus ancestrales). Il n'y croyait pas et me regardait aller d'un air sceptique! J’ai donc commencé par faire des préparations simples à partir de mix que l’on achète en épicerie et auxquelles il suffit d’ajouter un œuf et du lait. Le mélange Son, Miel et Raisins fut un succès. Ce faisant, j’ai apprivoisé la texture de la pâte, et tout le tralala de la chose…

Au bout de deux semaines de mix, l’envie de pousser l’expérience jusqu’à en préparer à partir de simples ingrédients m’a titillée vigoureusement. J’ai vadrouillé sur la Toile à droite et à gauche, histoire d’étudier un peu le principe. Ceci m’a permis de me familiariser avec mon idée. En passant, j'adore les tartes si inspirantes concoctées par Mijo et les Gastronomades gourmandes de Lilizen.

Après maintes réflexions, j'ai essayé la préparation de muffins salés. Juan me réclame ceux aux pépites de chocolat (ce sera peut-être pour aujourd’hui) mais pour me lancer j’avais envie de suivre un chemin moins couru. Les muffins salés ne font pas légion dans les habitudes américaines, mais pour ceux qui aiment un petit déjeuner sans sucre c’est parfait, sans compter que cela peut aussi être idéal pour une entrée ou un goûter.

Depuis la naissance de mon petit coin de Web, l’on peut compter sur les doigts d’une main combien de fois j’ai cuisiné. Le chalet où nous habitions n’inspirait guère la cuisinière novice en moi. Cependant en notre nouveau nid, la cuisine fonctionne à merveille. En m’inspirant de plusieurs recettes, en y allant à l’œil et en improvisant par-ci par-là, je suis arrivée à un résultat pas mal satisfaisant. Une texture légère pour ces muffins hors-normes dont s’est régalé mon amant de mari.

Voici donc ma première préparation maison :
Muffin de sarazin au jambon et fromage

Muffin sarazin jambon fromage

1 tasse de farine de sarazin
1 tasse de yaourt
1 tasse de fromage
1 tasse de jambon
2 oeufs
2 cuillères à soupe d’huile de sésame
1 cuillère à soupe de levure (poudre à pâte)
1 cuillère à café de bicarbonate de soude
1 cuillère à café de moutarde de Dijon
Sel et poivre


Préchauffer le four à 400 (fort mais pas trop). Battre les œufs en omelette puis ajouter le jambon, la farine, le fromage, le yaourt, l’huile, la levure et le bicarbonate de soude. Bien mélanger. Ajouter la moutarde, une pincée de sel suffit et poivrer au goût. Verser la préparation dans un moule à muffins. Faire cuire 25 minutes ou jusqu’à temps que la croute soit dorée. Dégustez, tiède ou froid…

vendredi, août 18, 2006

Douce chaleur...

Douce chaleur...

Il fait beau, il fait chaud, les cigales grillent sous le soleil. C’est l’été qui revient nous conter ses douces histoires avant que ne le chasse l’automne festif. Juan devrait revenir tôt du bureau aujourd’hui. Tôt pour l'un de ces rares après-midis "famille au lac".

Good-TimesSummertime-II

Pas de vacances pour mon homme cette année. Son bureau se vide depuis plusieurs semaines, il reste seul, en électron libre, à attendre que ne reviennent ses collègues bronzés de souvenirs. C’est un homme courageux que le mien, je lui force un peu la main pour qu’il sorte tôt aujourd’hui, il fait trop beau ! Il mérite bien, dans son été, un après midi de plage déserte…

Ensemble avec ce petit fruit de notre amour, avec ce petit bout de nous qui enchante le jour. L’on commence à réaliser le truc, l’on commence à comprendre que l’on est bien les parents de ce petit être qui n’en finit pas d’évoluer et de nous étonner. L’être parent, nous sommes en plein apprentissage. Nous faisons nos premières classes.

Semaine après semaine, un nouvel équilibre s’installe. Petit bébé grandit à une vitesse fulgurante. Elle trouve sa place entre nous, elle se love au sein de notre intimité. Fillette en devenir qui remplit le coffre de mes souvenirs de centaines de pierres précieuses. Des "instants bijoux" faits d'amour et de tendresse qui me font briller le cœur d’autant d’étoiles mystérieuses…

Art-Baby

jeudi, août 17, 2006

Jumellité

Pour connaître la joie, il faut partager. Le bonheur est né jumeau.
George Gordon, Lord Byron

L'utopie est la matrice de l'histoire et la soeur jumelle de la révolte.
José Bové

Dieu n'a pas créé l'homme et la femme l'un après l'autre. Il a créé deux corps jumeaux unis qu'il a tranchés depuis le jour où il a créé la tendresse.
Jean Giraudoux

Un franc sourire à toi, oui, toi, juste là, caché derrière ton écran,

Un franc sourire à toi, oui, toi, juste là, caché derrière ton écran,
toi qui lit ceci...


TranquilityRoller-Girl

Comment est-ce que l’on reconnaît le citadin perdu dans le bois? C’est le seul qui vous croise en baissant le regard pour soigneusement éviter le vôtre, alors que tout le monde se salue sinon d’un « bonjour » tout du moins d’un signe de tête. Le citadin protège son sacro-saint anonymat, impassible aux autres qui rigolent et papotent au coin de la rue fleurie. Lorsque l’été bat son plein, le citadin de passage est assez présent pour que parfois l’on en oublie presque l’habitude de se reconnaître, tout simplement, en tant qu’être humain…

Je lis les pérégrinations forestières d’un citadin
qui supporte mal ce principe poli. Personnellement c’est plutôt le badaud anonyme qui m’horripile. Évidemment, à Paris regarder l’autre est une menace. Attention danger! Un échange pourrait se produire! Je me souviens avoir souvent fait des sourires à mes voisins de feux rouges lorsque j’étais à Paris. La réaction de l’autre me faisait toujours mourir de rire, entre surprise, incompréhension et angoisse! Ben voyons mon sourire n’est pas un revolver!

Est-ce une réaction urbaine ou culturelle, un mélange des deux? Parce-que durant des années, je me suis amusée à ce même petit jeu à Montréal et toujours l’inconnu me souriait en retour, toujours cela me faisait du bien…

mercredi, août 16, 2006

La vieillesse intérieure

La vieillesse intérieure

Il a y a la vieillesse physique qui se caractérise de différentes façons plus ou moins joyeuses. Celle qui ride la peau, alourdit, ralenti, assèche le corps. La vieillesse physique à long terme est mortelle. La grande mode de notre époque moderne est d’essayer de la maîtriser, essayer de la prévenir à tout prix par toutes sortes de moyens possibles plus ou moins agréables. Mais peux-t-on vraiment prévenir cette vieillesse? Peux-t-on vraiment empêcher le corps de se dissoudre dans la poussière du temps?

Et n’y a t il pas une autre vieillesse, invisible, qui travaille de l’intérieur pour pourrir l’âme ou le cœur. Une vieillesse dont personne ne parle vraiment mais qui fait très peur à cette nouvelle race d’homme en mode d’adolescence attardée. Les enfants naissent purs et innocents. Est-ce que le poids des années joue sur la personnalité des adultes expérimentés?

Qu’est-ce que vieillir de l’intérieur? Ne plus se souvenir de ses vingt ans? Ne plus être en accord avec ses 20 ans, ses trente ans? Est-ce que vieillir transforme la personne aussi profondément de l’intérieur qu’elle peut le faire de l’extérieur? Si c’est le cas, quels sont les outils qui peuvent ralentir ou maîtriser ce processus? Que vaut-il mieux avoir de flétri, le cœur ou la face, l'esprit ou les fesses?

Fantaisie

La vieille dame s'approche et s'exclame:

- Allo les jolis bébés, qu'ils sont mignons! C'est quoi leurs noms? C'est des filles?
- Oui, Lily-Soleil et Lila-Lune!
- Oh! Mais c'est astral! Que du bonheur! Ouh lala, deux petits bouts, cela doit être bien du travail...

Répond la dame qui se penche de tout son long pour caresser les petites têtes qui l'examinent. Elles lui sourient d'un même élan et la petite dame fond si vite, que j'en reçois quelques gouttes sur le front!

Comment cela? Voyons? Depuis le temps, je ne vous avais pas dit que j'avais eu des jumelles?!? Pourtant la preuve en est bien :

Double-Trouble

mardi, août 15, 2006

Au ciel, les nuages et les âmes...

Subtiles tristesses...

Mes inspirations se jouent de moi, elles m’harcèlent la cervelle lorsque je n’ai pas la force de les poser sur papier et lorsque vient le temps de le faire, elles filent à la vitesse de l’éclair. Je me rebelle en me tournant du coté des images que j’avale sans restriction. Des vols d'images qui m'élèvent l’âme en peine. Je me nourris de leurs ambiances fixées devant l'éternel. Je me soigne l'être en attrapant ces morceaux d'éphémère...

Souvent, j’ai du mal à ne pas verser une larme pour ma grand-mère. Parfois j’ai envie de prendre le téléphone et d’appeler son numéro, le premier que j'ai appris dans ma vie. Est-il déconnecté, sonnerait-il dans le vide de son absence qui me perce le cœur ? Plus de six mois sans nouvelles et j’aurais tant de choses à lui dire. Maintenant qu’elle est au ciel, je parle aux nuages. Heureusement que Bébé Soleil réchauffe mes humeurs. Elle me fait voir la vie en rose. De ses sourires lumineux, elle éclaire mes ombres. Ce n’est pas facile de communiquer avec le ciel…

Praliné ne revient plus. Un autre chat à inscrire au monument des victimes félines de la rue. Qui est le coupable? Est-ce l'ancien voisin que personne n’aime ? Celui qui affronte les amis des animaux en proclamant sa haine des chats ? Y-a-t-il des pièges ? Est-ce le renard qui est supposé rôder dans les bois ? Nul ne le sait...

Le soir de sa disparition, l’on entend un horrible hurlement percer la forêt et nous glacer le sang. Juan ne peut s’empêcher de dire : « Tiens, voilà un autre chat de mort ! » Je manque de l’étrangler : « Ne dis pas ça !!! ». Et puis il y a le chat qui ne revient plus ! Cela écorche les sentiments. Toujours le même goût amer dans ma bouche. Ce petit mâle si doux que j’avais nourri au biberon, un paquet de gentillesse tout en poils, impossible de ne pas s'y attacher! Je serre des dents. Je ne compte plus le nombre de mes chats disparus. Depuis trois ans, il semble impossible de voir vieillir un chat à mes côtés. Praliné avait un an et demi.

Autant j’aime la rue, c'est certainement un endroit où il fait bon vivre (en tant qu'humain), autant je suis sûre que je finirais pas élucider le mystère de cette guerre invisible qui décime les chats du quartier . Même si cela doit me prendre dix ans, je trouverai la vérité! Je ne manque aucun indice, en silence, je monte le dossier. Si c’est un humain qui fait cela, il finira par payer, d'une façon ou d'une autre. En attendant, je croise les doigts, l'automne et l'hiver les protègent toujours. Autre indice? Est-ce que les bêtes sauvages ne chassent plus passé septembre?

Il me reste Nougatine et l’un de ses bébé que nous garderons puisque je ne peux vivre à moins de deux chats dans ma maison. De ma grand-mère, je tiens l'amour et le respect des animaux...

Vol de jour

Vol de jour

Bébé Soleil se réveille. Elle ingurgite une compote de poires. Prête pour l’aventure, elle gigote comme un asticot sur sa chaise haute tandis que je mange, en vitesse, un croque-monsieur maison. Le soleil éclaire un ciel bleu, quelques nuages cotonneux se baladent. L’on part pour la plage.

Sur le chemin, l’on rencontre deux fillettes, dans une petite charrette, tirées par une maman pressée. Les enfants se reconnaissent, l’on se salue. L’on tourne en direction de la plage, elles suivent le chemin qui mène au centre du village. La plage est semi-déserte, quelques enfants, une poignée d’adultes, Lily-Soleil piétine le sable chaud…

À l’horizon, quelques nuages menacent la beauté du jour. Lily-Soleil se lève, prend mes mains et me montre son désir de marcher. Je suis sa volonté qui nous fait tremper des pieds dans une eau délicieusement fraîche. La plage est un énorme bac à sable, bébé s’éclate. J'absorbe le paysage...

Bientôt l’horizon s’assombrit et les nuages galopent d’un pas guerrier en direction de nos têtes. La plage se vide à mesure que l’ombre rattrape lr lac. Paresseusement, Lily-Soleil boit son jus de pomme, lovée dans mes bras. Je regarde le ciel d’un œil dubitatif. Il ne me dit rien qui vaille. Je ramasse tranquillement nos affaires. Lily-Soleil fatigue.

Je la couche dans sa poussette, son restant de biberon dans le bec. À peine avons nous roulé quelques instants que l’on croise les deux fillettes et leur maman. Elle me demande s’il y a du monde. « Non, tout le monde est parti. Le ciel est pas beau, cela sent l’orage ». je pointe en direction du ciel bleu de colère. Elle décide de rentrer. L’on réalise que l,on est sur la même rue. Elle m’explique qu’ils sont en vacances, ils habitent à Québec et ont loué un chalet pour quinze jours. Le même chalet que mes beaux-parents louaient lorsqu’ils venaient voir leur fils les dernières années.

Juste avant la petite côte qui mène en nos pénates. La pluie commence à tomber. L’orage nous rattrape. Cela gronde. L’on accélère le pas tout en continuant de papoter. Soudain, c’est une grosse douche de pluie qui se déverse sur nos épaules. L’on couvre nos enfants respectifs et l’on se dépêche de rentrer en riant. Son chalet est au début de la rue, ma maison est à la fin. Arrivés à destination, elle m'invite à me réfugier chez elle. Je refuse poliment. Je préfère retourner d’un pas vif chez moi. Bébé est affamé, l’heure de la sieste approche…

Les derniers cent mètres achèvent de me tremper. Bébé Soleil regarde le temps, sans piper, avec de gros yeux ronds, toute perplexe. Le rythme de sa routine nous guide. Elle mange avec appétit, je change la énième couche de ma journée, elle s’assoupit sagement. Je ferme la porte de sa chambre et je sors sur la pointe des pieds.

Dehors les averses, plus ou moins violentes, continuent de rafraîchir l’air humide. Entre deux colères de ciel, le soleil fait des percées de lumière. Les averses passent comme des coups de vents, elles soufflent les unes après les autres. Tiens en voilà une autre!

Le tonnerre vrombit au loin, sous une pluie ruisselante, il fracasse l’atmosphère capricieuse. Le canal météo avait raison, cette journée est définitivement orageuse…

Retour du soleil et de l’été…

Retour du soleil et de l’été…

Les derniers jours ont frôlé l’automne de très près avec des nuits plus froides que fraîches. Une sensation d’octobre en plein mois d’août, une atmosphère qui se charge de nous rappeller que c’est bien au Nord que l’on habite! Vendredi soir, durant une petite soirée entre amis, il n’a pas fallu longtemps pour que tout le monde se cherche sa petite laine tant l’air pinçait la peau nue.

Avec stupéfaction, je vois le vert des arbres perdre de son éclat, quelques couleurs se profilent entre deux feuilles! Je ne peux m’empêcher de regarder même si, dans le fond, je ne voudrais pas voir. L’été m’est passé sous le nez avec la prestance d’une étoile filante. Ainsi va la vie...

Je classe et trie mes images de la semaine. J’appelle Juan :

- Tu as vu ce que j’ai pris en photo ?
- Non…

Je lui montre ceci...

Too-soon

Il s’exclame :

- Oh ! Tu m’énerves !!!

Je ris au éclat devant sa mine déconfite, il poursuit :

- Aaaahh ! Tu m’énerves avec ton automne, j’suis pas capable, j’veux pas le voir !

Je le comprends d'autant que j'aime le taquiner. Heureusement aujourd’hui le ciel s’éclaircit. L’air s'adoucit. Au canal météo, ils annoncent de la pluie. Bah ! Tant qu’il ne fait pas trop frette*, on fera bien avec…

_________________________________


* « Frette » vient de l’ancien français. Ce mot, à présent, signifie qu’il fait très froid, alors qu'avant, on disait qu'il faisait « frette » quand la température extérieure environnait les -10°C.

samedi, août 12, 2006

Termes, images et perceptions

Termes, images et perceptions

Ma-rueMa-rue-II

Autour de nous la forêt exulte. À coté de nous, le ciel se mire dans le lac sauvage (enfin minus deux mois par année où la faune humaine vient dangereusement l’apprivoiser). Assise sur mon balcon, j’écoute bruisser les feuilles, un joli colibri vert vient me regarder droit dans les yeux. Une libellule flirte avec les vents. Tout est calme, velouté d’été.

Ma rue est une drôle de rue, le plus comique, c’est qu’elle se prend pour une avenue! En effet, malgré les apparences, officiellement j’habite sur une avenue. Officieusement, cela ressemble plutôt à un chemin bordé de quelques chalets (dont certains sont habités à l’année longue).

Cela me fait toujours sourire de penser que je vis sur une « avenue » lorsque je me poste devant chez moi et que je regarde à droite, puis à gauche. D’un coté le chemin se transforme en un sentier de bois. La légende locale veut qu’il y ait des ours qu’y s’y baladent. Ce qui, en soi, n’a rien d’impossible. De l’autre coté, le chemin croise la rue principale du village qui jouxte le lac. Elle aussi à des rêves de grandeur civilisée, tant est si bien, qu’elle se prend officiellement pour un boulevard!!!

Boulevard-de-villageMothers-in-village
Lake-moods-II

J'aime la sérénité de ce petit coin de planète. J'aime la paix qui s'en dégage. J'ai choisi un mode de vie en retrait, une façon d'exister qui me nourrit de "zénitude" intérieure. Une sensation limpide qui équilibre mes émotions, qui stabilise l'être imparfait. Consciemment, je laisse mes superficialités sur le pas de ma porte. Je les abandonne pour mieux les dompter.

La gigantesque colonie humaine est lourde de toutes sortes de jugements inutiles. De jugements toujours subjectifs qui portent les frustrations d'autrui dans des élans de destruction. Pour me libérer de ces concepts malsains, je m'isole l'esprit tourmenté. Je tourne le dos à la ville pour ne plus voir les excès de mes pairs, pour mieux me perdre là, dans mon petit coin de rien, sur cette avenue qui n'en est pas une...

jeudi, août 10, 2006

Neuf mois

Neuf mois

Aujourd’hui Lily-Soleil a neuf mois. Pour sa mère, c’est le temps que cela aura pris pour qu’elle puisse retourner s’installer au royaume des vivants. Maintenant Lily-Soleil a une maman à plein temps. Une routine s’installe et c’est pour le mieux…

Du haut de ses neuf mois, Bébé Soleil sait :

- Se tenir assisse et debout toute seule: Se rouler de tous les cotés pour s’asseoir à sa guise. Depuis la fin de semaine dernière, elle sait se relever avec un appui et une fois debout, elle pratique le lâcher de mains. Son équilibre est bon, elle est capable de rester debout plusieurs dizaines de secondes avant de retomber sur ses fesses. Son nouveau truc est d’essayer de sautiller ou de faire des mouvements de bras pendant qu’elle est debout, mais rendu là, elle ambitionne un petit peu! Elle a une volonté de marcher monstre, elle n'en finit pas de vouloir gambader sur ses deux pieds...

- Elle dit Maman et Papa. Elle appelle sa mère lorsque son père la torture à vouloir l’habiller ou la coucher. Elle appelle Papa surtout en fin d’après-midi comme si elle s’ennuyait de lui. Elle baragouine toutes sortes de choses incompréhensibles. Elle dit : « bam-bam » pour manger (traduction : dérivé de miam-miam qu’elle associe à la bouffe). Elle fait des "ah!" et des "oh!" à profusion et semble vouloir articuler des mots dont "chat", sans succès cependant, lorsqu’elle en voit un!

- Elle reconnaît les mots qu’elle associe aux choses. Ainsi si je lui demande ou est Chanelle alors que celle-ci est près de nous, elle tourne obligatoirement la tête en sa direction. Même chose pour Papa et chat.

- Elle adore foutre le bordel. L’ultime plaisir est de trouver un tas de papier pour le mettre sens dessus-dessous. Elle adore manipuler les objets du quotidien : verre, cuillère, pot, fils (elle tripe sur tous lacets, lanières ect. )et surtout attraper pour examiner tout ce qui lui tombe sous la main…

- Elle rit aux éclats lorsque l’on fait des pitreries.


Rigolades
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- Elle accepte sa chambre, son lit et les siestes même si elle rechigne un peu. Je crois qu'elle commence à apprécier sa chambre, ce qui aide au processus. Même si elle fond de bonheur lorsqu’elle arrive à passer un bout de nuit avec nous.

- Elle a quatre dents. Elle croque avec ferveur les biscuits que je lui propose et commence à manger seule des petits morceaux de fromage. Elle les enfourne avec concentration, les mâche et les avale sans probléme.

- Elle adore l'eau. Un vrai petit poisson de lac. Elle aime la plage et triturer le sable.

D’une façon générale, c’est un bien bon bébé. Un bébé souriant, curieux, sage, qui pleurniche peu. Facilement de bonne humeur, un petit clown ou un petit singe (suivant les contextes) qui sait charmer tous ceux qu’elle rencontre. Son plus gros défaut serait de ne pas aimer dormir. La journée, elle a un sommeil aussi léger qu’une plume. Les siestes forcent la maisonnée à un silence monastique.

D'une mignonne larve, elle se transforme en une jolie petite coccinelle. Chaque semaine j'assiste à une nouvelle évolution de sa personne. Elle interagit davantage. Elle démontre à notre égard de plus en plus de gestes affectueux. Et ça c’est tout simplement merveilleux..

mercredi, août 09, 2006

Au cœur de l’été

Au cœur de l’été,

Bird

Les cigales chantent (est-ce donc les cigales ou les sauterelles? ). Un intrus s’est faufilé dans ma maison, il y chante d’étranges mélodies. L’homme finit par l’attraper pour délicatement le rendre à la nature. Les fenêtres ouvertes laissent se faufiler les rares courants d'air. L'atmosphère n"en finit pas de se renouveler.

Au cœur de l’été la végétation est luxuriante. Dans un écrin de verdure, les jours se coulent tout en douceur. Les animaux domestiques se prélassent. La lumière caresse de sa chaleur nos esprits comblés. Le lac est un havre de plaisirs limpides. Il faut profiter de ces jours dorés. Il faut les croquer puis les ranger dans un coin de sa mémoire. Durant les creux de l'hiver, il est bien utile de les ressortir pour faire briller un moral en berne. Dehors, les arbres bruissent sous les taquineries des vents légers...

Les jardins s’épanouissent au détour des maisons et des chalets qui vibrent d’humanité souriante et reposée. Nous évoluons dans un monde tout en couleurs. Il fait bon s’y promener. Le village commence à se vider subtilement. La fébrilité estivale du mois de juillet laisse place à un certain calme, un certain silence. Déjà les nuits se rafraîchissent, elles équilibrent la chaleur du jour. La pleine lune illumine les acteurs nocturnes de cet univers préservé de la folie des hommes. Chaque matin ensoleillé apporte son lot de petits bonheurs. L’été n’en finit plus de nous ensorceler…

Aujourd’hui, le ciel est d’azur. Bébé Soleil se repose un instant. Keisuke est reparti en ses pénates montréalaises. Depuis la solitude de ma bulle j'observe l'extérieur qui me charme les pensées.

Aujourd’hui, j’écoute battre le cœur de la saison.

lundi, août 07, 2006

Ves and K.

Visite appréciée...

Ves and Keisuke en visite de Montréal pour la fin de semaine nous ont pas mal changé les idées. Par un temps capricieux, entre violents orages et soleil de plomb, ils ont redécouvert ces petits bouts de nous. Passer du temps avec Ves, que je connais depuis mes 14 ans, est toujours apaisant. Nous nous tournons peu vers la passé, nous essayons plutôt de profiter de ces rares instants que le présent nous offre, tout en papotant du futur. La vie nous coure sur la peau...

Keisuke et Juan s’entendent pour le mieux, entre le japonais et le français, tous deux exilés de leur terre natale par amour pour la femme à leur cotés, le courant passe avec juste un peu d’efforts de langue. En anglais, ils échangent, ils se cherchent, et depuis le temps qu’ils essaient, ils finissent par jaser comme deux « chums ».

L’on vogue entre deux langues, au fil des conversations le français entrelace l’anglais et Lily-Soleil gazouille en son langage universel. Moments de sable, moments de plage, moments de village. Il est bon de voir nos amis s’intéresser à notre fille. Ils s’adaptent à cette transformation quotidienne qui fait de nous des parents. Ils questionnent, ils profitent de l'expérience bambine. Les changements qui surprennent le plus Ves ne sont pas les plus évidents et pourtant, ce sont souvent les plus importants. Illustration d'exemple:

- Mais Etol, tu n’as plus de Tv dans ta chambre?
- Non, je fais un compromis avec mon mari, j’ai accepté une chambre sans Tv.
- Mais, mais, tu adores la Tv dans ta chambre! Depuis aussi longtemps que je te connais! Combien de fois n’as-t-on pas « chillé » dans ton lit devant un film!
- Ouais, je sais, c’est terrible! J’adore regarder la Tv au lit! D’ailleurs j’en chie avec le principe, mais j’ai accepté le compromis…
- Mais, mais depuis combien de temps tu avais la Tv dans ta chambre?
- Hum, depuis mes 12 ans, je crois, ouais c’est une habitude de 21 ans…
- Wooo, je suis impressionnée, tu as laché ta Tv pour Juan, j’en reviens pas!
- Ouais, je trippe pas non plus, mais bon pendant 6 ans, il a eu la Tv et n’aimait pas super ça alors bon! Cependant, j't’avoue, j'sais pas trop combien de temps je vais tenir! Au moins, si j'en avais juste une petite! J’accepte une pause mais j’ai pas non plus dit que j’acceptais le truc à vie! On est en tergiversations sur le sujet…

Le lendemain, on se rebranche une discussion sur le couple, le regard et les nouvelles normes de la société, les compromis qu’il faut assumer. Juan enchaîne en passant prés de nous :

- Quand t’es en couple, tu fais des compromis, pis quand t’es parent ça devient des sacrifices!!!

Cette vérité me fait sourire et la discussion se poursuit sur cette longueur d’onde. Bébé est aux anges. Il y a 8 oeils pour la regarder. Il y a une multitude de mains pour la chérir, la tâter, la papouiller, la faire marcher, la stimuler. C’est le festival des sourires. Keisuke étudie notre nouvelle vie de parents, il passe du temps avec Lily-Soleil, il l’observe. Au bout de deux jours, il me dit :

- In fact having a baby is a lot of wait. It’s a bit like being at a bus stop, or like having to go through lots of transits…

Son interprétation citadine du rythme de bébé m’amuse. Car il est vrai que bébé à un rythme particulier et que nous en sommes un peu à sa merci. Ce qui est, dans le fond, est pour le mieux puisqu'en respectant une certaine routine, nous avons la chance d’apprécier un bout de chou souriant qui ne pleurniche pas souvent, ce qui est bien reposant pour les nerfs des nouveaux parents!

Après des séances de lac, des silences boisés et des dîners « en famille », Ves doit repartir à Montréal pour reprendre le travail. Keisuke, en vacances, décide de passer quelques jours de plus à l’air pur de notre brousse apprivoisée. Ce matin, les deux hommes partent ensemble pour la ville, Juan va au bureau et Keisuke part à la recherche de disques rares pour sa collection.

Je reste seule avec bébé dans ce début de semaine. Le ciel est couvert et l’atmosphère est très zen. Bébé fait sa sieste tandis que coulent ces phrases. Schni, le petit génie de ménage me fait de l’œil. Je lui jette un regard avant de me plonger dans mon fouillis d’images attrapées durant ces derniers jours empreints de tendresses.


Summer-HungryFriendly-timesBaby-StepsPlage-sous-les-nuages

Enfance

Les enfances se ressemblent toutes, dans leur grandeur comme dans leur misère originelles. On ne connaît guère mieux son enfance que les enfances inconnues et secrètes des autres enfants.
Suzanne Paradis

On ne renie pas son enfance ; on l'enfouit au fond de son coeur, et l'ombre portée, l'ombre magique devient un symbole.
Dominique Blondeau

L'enfance sait ce qu'elle veut. Elle veut sortir de l'enfance.
Jean Cocteau

Brins de futur

Brins d'éternité.

Sur la plage, Lily-Soleil fait des rencontres de son âge. Entre deux poignées de sable, elle regarde les enfants qui jouent, courent, s'ébrouent, crient...

Sur une plage, il y a toutes sortes d’attractions. Des adultes qui se matent, d'autres qui se parlent, des ados qui grouillent, des enfants qui rigolent. Et parfois, il y a la rencontre de deux bébés, fillettes en devenir, deux petites choses innocentes qui se trouvent dans la cohue. La plus grande tourne gentiment autour de la plus jeune qui la remarque. Celle qui marche s'approche, s'accroupit. C'est à ce moment précis que la magie s'opère.

Deux brins de futur se regardent droit dans les yeux, se reconnaissent et se sourient…

Droit-dans-les-yeux-de-l'enfance

samedi, août 05, 2006

Une vie de patachon

Chaque semaine, je choisis une expression décortiquée par Expressio. Chaque semaine j’entends parler ma Mère-Grand tout en lisant les innombrables choix listés sur ce site. Celle que je découvre ce matin était l’une de ses favorites. Je peux la lire et entendre sa voix éteinte qui me serre le cœur. J’aimais tant la lancer sur un sujet et l’écouter parler. Son langage était tout en images, ponctué de dizaines d’expressions qui approfondissait mon écoute, j'adorais ces moments de partages verbaux. Elle comprenait un peu de patois sans le parler. Elle se souvenait d’un temps où lorsque les vieux parlaient entre eux, c’était en patois! Elle me racontait des histoires d'antan qui faisaient vrombir mon imagination...

Le patois m’a toujours fascinée, le Français que l’on parle aujourd'hui n’est pas celui de mes ancêtres et plus personne ne s’en rappelle. Le passé se fait manger par le présent pour s’oublier au futur. C’est un concept qui m’ennuie. En ce concerne le Français, la dictature des grammairiens parisiens, que j’ai découvert deux décennies plus tard, explique cette sensation de perte que je ressentais petite lorsque la langue se libérait des carcans imposés par une norme abstraite. Mais ceci est une autre histoire…

Cette semaine, l’expression de la semaine est…

EXPRESSION
« Mener une vie de patachon »

SIGNIFICATION

Mener une vie de débauche.

ORIGINE

La patache, conduite par le patachon, était la très inconfortable diligence des pauvres au XIXe siècle.

De par son métier, son conducteur était réputé pour être toujours par monts et par vaux, buvant sans modération à chacune des tavernes où il s'arrêtait et pratiquant sans vergogne des activités que sa femme, s'il en avait une, n'aurait pas aimé le voir faire. Il menait donc une vie à la fois déréglée et agitée.

jeudi, août 03, 2006

Pourquoi rester à la maison avec bébé Soleil

Pourquoi rester seule à la maison avec Bébé Soleil?

Lily-Soleil

Intellectuellement il faut l’avouer c’est limité! Les gaga-da-boom-bam-gigli et compagnie ne stimulent pas beaucoup la cervelle de la mère au foyer. Il faut combattre régulièrement le quotidien pour ne pas la sentir s’atrophier. Souvent la fatigue et le manque de temps jouent contre cet objectif. La plus grosse fatigue est nerveuse car il faut beaucoup de patience pour endurer les hauts et les bas (surtout les bas) de bébé un peu gâté. Pas tant gâté matériellement qu’émotionnellement, mais bon, un bébé cela mérite d’être gâté! Pas pourri gâté mais juste assez pour pouvoir s’épanouir avec aisance dans ce monde parfois trop dur et cruel.

Il y a trop d’enfants malheureux sur Terre. La moindre des choses que je puisse faire, c’est essayer de donner un maximum de bonheur à Lily-Soleil qui m’émerveille. Je ne peux rien faire présentement pour tous ceux qui souffrent dans le monde (si ce n’est parrainer une petite fille au Guatemala depuis 5 ans), cependant ma capacité d'action reste bien limitée. Tout ce que je peux faire c’est donner le plus de douceur et d’affection à ce petit bout de chou qui fait sa loi dans ma maison! Car il faut savoir que tout bébé est un peu dictateur sur les bords! Cela fait partie de ses fonctions. Après tout ce n’est pas tout les jours facile d’être un bébé fragile à la merci des adultes, il faut bien avoir un peu de pouvoir quelque part…

Alors que sont les hauts et les bas de sa majesté? Commençons par les bas qui généralement se déclinent sous une variation de:

- Ouuuiiiin ooouuuiiinnnn. Ouuuuuiinnnnn whaaa . Ahhhhhhhh! Ouiiinnnn AAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhh! Ouuuiiiiiiiiiiiiiimnnnnnnnn, oouuuiiinnnn............

Ceci peut vouloir dire bien des choses : "Je suis fatiguée. Je ne veux pas dormir. Je suis tannée. Porte moi. Je veux marcher. Je veux me lever. Je veux jouer. J’ai faim. J'arrive pas à parler. Je suis frustrée. Ramasse mon jouet que je viens de faire tomber. J’ai les fesses pleines de crottes, ça colle! Ma couche est pleine, ça pique! Maman t’es pas cool!!!"

Ses hauts se traduisent par des sourires empreints de tendresse. Des mimiques si délicieuses qu’on voudrait les croquer. Une compréhension mutuelle qui adoucit l'instant. Des surprises qui se lisent au fond de ses yeux aux teintes céruléennes. Des fous rires partagés. Un charabia incompréhensible qui explique à qui mieux-mieux que ça va bien dans sa vie. Un charabia que l'on décripte petit à petit au fil des semaines qui passent.

Tout au long de la journée, il faut respecter le rythme de bébé. Il est nécessaire de faire passer ses propres besoins (et envies) après les siens. Il n'y a pas grande place pour les pulsions d'égoïsmes dans ce train-train. La spontanéité est à jeter aux oubliettes. Chaque jour amène avec lui un nouveau festival de crotte, un festival rempli d’odeurs qui se déroule trois ou quatre fois par jours. Que du bonheur!!!

Il faut trouver les moyens de stimuler la soif d’apprentissage de bébé avec un bavardage de base composé de phrases courtes qui mettent les contextes en mots. Ce qui donne une ribambelle d’explications plutôt cucul la praline : « Oh! Regarde le chien. C’est Chanelle! Ah! Voilà un chat! C’est Nougatine. Nougatine le chat. Doucement avec le chat! Attrape le pot. On mange de la poire. C’est un un fruit. C’est bon. Ah! On va te changer la couche! On lit le livre? Ça c'est une capucine. Tiens une marguerite! Tu as vu le nounours qui te regarde. Ça c’est un cube. Regarde comme il est joli. Ça tourne. Ça roule. C'est chaud. Tu es sage. Maman est contente, tu es un bon bébé mon bébé! Oh Tu veux une cuillère? On marche dans l’herbe? Ça c'est de la mousse de forêt. C'est doux. Tu vois le vent dans les feuilles? Elles bruissent. Papa rentre du bureau. Il faut faire dodo, la poupée est très fatiguée! Non pas dans la bouche! L’herbe ça ne se mange pas! Tu dis bonjour Raphaëlle? Coucou. Allo. Bye-bye. Ça c’est vert, jaune, rouge, bleu. Oh! C’est bon. Ah! Miam-miam. C'est froid. Tu es belle. Tu es forte. Tu es un grand bébé. Bravo! Tu marches bien!! Il pleut. Tu as vu la pluie? C’est mouillé, ça tombe du ciel! Prends la grosse bouteille… »

C'est sans compter les monologues divers sur les petits détails qui me passent sous le nez ou dans les idées. IL y a aussi les comptines qui partent en coui... du style: « ... Pirouette cacahouétte, le chat a pris la poudre d'escampette! Il était un p'tit Soleil. Pirouette cacahouétte. Le chat mange ses croquettes. Gnagna Gnagnagna ». Ainsi comme je le mentionnais plus haut, ceci est extrêmement stimulant (intellectuellement) pour la maman!!!

Baby-Expression.-IIBaby-ExpressionJeu-de-bébéP'tit-monstreLily-Soleil

Ratroupons nos troupeaux de neurones en veille pour accrocher le sujet en question, pourquoi rester à la maison avec bébé? Pourquoi renoncer à un salaire, à un travail, à une vie professionnelle et sociale ? Pas de revenus, pas d’indépendance financière, pas de chômage ni de conges payés. Pourquoi accepter de n'avoir aucune position sociale ? Avant j'avais une vie à moi, des amis, des sorties, des ambitions et tout le tralala, maintenant j'ai un bébé et une maison. Pourquoi transformer sa vie en une suite de tâches ménagères et maternelles? Rôle si traditionnel dans notre monde moderne qui prône l'individuel. Pourquoi sacrifier un morceau de sa personnalité, pourquoi laisser de coté la société pour couver dans les bois? Mais après tout, n'ai-je pas étudié la traduction pour pouvoir travailler à la maison? Est-ce que s'occuper de bébé à la journée longue n'est pas un travail en soi? De temps en temps, je me pose toutes sortes de questions. Pourquoi être mère au foyer? Pourquoi ne pas vouloir la faire garder?

Parce-que même si des fois c’est difficile, la voir grandir sous mes yeux est magique. Elle pousse si vite! La sentir s’épanouir entre mes bras est magnifique. Guider le petit être, accompagner ses premiers pas, partager ses premières sensations, apprivoiser ce petit cœur tout neuf est plein de sensations indescriptibles, une expérience toute en douceurs. Un tout savoureux d’humanité pure et innocente. Le cerveau s’atrophie un petit peu mais l’âme s’enrichit énormément.

C’est un processus qui peut pourtant se révèler périlleux pour le moral. Si le corps est en rade alors là cela peut se corser subtilement. C'est un peu comme s'enfermer dans une étrange bulle qui flotte dans un lointain espace intemporel. L'on déconnecte...

Et puis à un moment précis, l’enfant nous regarde avec tant de confiance et de passion que l’on en a des frissons. D'un coup tout s'efface, tout s'imbrique et l'on sait que l'on est à la bonne place. C’est dans cette émotion que se cache la véritable raison…

Rayon-de-soleil

mercredi, août 02, 2006

D'hier à aujourd'hui

D'hier à aujourd'hui

Pour clore le dernier billet je profite d'une petite promenade de par les univers de Nicolas Hulot pour dénicher cette définition de la participation citoyenne. Je pense à ma copine Dine. J'aime bien cette définition, je la fais donc voyager en mes entrailles virtuelles:

"PARTICIPER EN CITOYEN. S’INFORMER POUR S’INVESTIR DAVANTAGE

Pour des décisions claires et transparentes, pour une démocratie vivante, soyons des citoyens actifs : vie de quartier, élections, mobilisation sur un Agenda 21 local... Les pistes ne manquent pas, alors mêlons-nous de ce qui nous regarde !

L'information est indispensable. Réclamons-la, pour savoir quels sont les projets autour de nous : vont-ils dans le sens du développement durable ? Faisons-la circuler pour faire tomber les cloisons entre les acteurs du développement : nous, les entreprises, les élus...

L'union fait la force : faire partie d'une association, débattre, faire le lien entre les citoyens, les entreprises, les collectivités, tout cela permet d'agir avec plus de pertinence. Prendre le temps de nous investir ensemble nous fait progresser."


Je planche sur l'idée de s'impliquer dans la vie de son quartier, au profit du bien-être de son environnement. La destruction engendrée par la race humaine sous quelques formes qu'elle se présente me perturbe le moral. La politique n'est pas ma tasse de thé. La paix est mon chocolat. Le sort de la planète? Quel monde laisserons aux générations futures?

Je parle souvent avec ma nouvelle voisine Yolande. Je la connais depuis 5 ans puisque nous sommes toujours sur la même rue! Cependant nous n'étions pas voisines donc nous nous contentions de nous saluer poliment. Depuis que nous avons déménagé en face de son petit chalet bleu, je papote régulièrement avec elle, au milieu de la rue qui n'a de rue que le nom puisqu'il y passe bien peu de monde, au pire trois ou quatre voitures par jour...

Yolande est une adorable, minuscule, dame toujours joliment "bijoutée" qui pétille de vie à l'âge honorable de 77 ans. Le passé a creusé de profonds sillons dans ses joues mais la brillance de ses yeux est spectaculaire. Son regard vibre de jeunesse et de sagesse conjuguée. Tout les étés, comme à son habitude, elle va se baigner. Je la trouve craquante quand je la vois, en maillot de bain fleuri, attraper sa serviette pour sauter dans sa voiture en direction de la plage.

Bref, je branche Yolande sur le lac. Des ruisseaux d'informations s'écoulent dans mes oreilles attentive. Lorsqu'elle me parle de sa virginité d'il y a 70 ans, j'ai des frissons charnels qui me donnent des larmes aux yeux. C'est si beau lorsqu’elle parle du lac que je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine tristesse.

De cette tristesse de savoir que je ne connaîtrai jamais de telles sensations de nature indomptée, de tant de libertés. Je ne peux m'empêcher de me dire que si cela continue comme tel, les enfants de ma fille n'auront que bien peu de chance de profiter de ce que je connais. D'ne qualité d'eau excellente, d'une nature encore libre de s'épanouir à sa guise, d'un environnement aux allures de paradis...

Palette de lac

Palette de lac

En manque de lac. Je le pressens. Je le ressens. Je l'entrevois au détour des jours qui me courent sur le dos. Je le sais juste là, à deux doigts, à trois pas. Nos rendez-vous manqués me font réaliser à quel point j'ai hâte de le retrouver. En mon coeur, toujours, vibre ses couleurs..

Je m'inquiète de sa santé. Je cogite à ce sujet. Je suis de moins en moins ignorante, bientôt prête à le défendre, becs et ongles, contre la bêtise humaine, contre la superficialité de ceux qui s'en servent comme d'un terrain de jeu. Je suis d'avis que celui qui ne le respecte point ne devrait pas en savourer les douceurs divines...

Palette de lac

Il y a un vilain mot qui inonde de plus en plus souvent les lacs du Québec: Eutrophysation. Un phénomème pas tout à fait naturel lorsqu'il est issu de l'activité humaine. Activités qui font dépérir un lac dans le temps de le vivre. Ce méchant phénomène entraine un vieillisement prématuré des lacs. En 100 ans, un lac peut vieillir de plus de 1000 ans! Des chiffres qui donnent le vertige.

Au début de l'été j'ai assisté à une réunion expliquant la nouvelle étude en cours qui donnera un bilan de santé détaillé de mon cher lac. C'est durant cette réunion que j'ai appris l'affreux terme: Eutrophysation. Un phénomène qui sévit partout sur la planète...

Dans mon petit coin de Québec, à ma petite échelle, j'ai décidé de m'impliquer davantage en ce qui concerne l'état de santé de ce grand lac qui me fait tant de bien. Je risque de me faire des ennemis. De ceux qui ne voient que le terrain de jeu et leur droit impétueux d'y jouer suivant leurs futiles envies. J'en ai déjà deux ou trois dans le colimateur...

Je sais que cela sera un difficile combat. J'ai quelques alliés. Je connais plusieurs sympathisants. En silence, aidée de trésors de patience, par la magie du Savoir qui coule en nos cervelles, j"accumule les armes qui me permettront de me battre lorsque viendra le temps de donner la parole à ceux qui s'en soucient. Je ne suis pas la seule à regarder en face le problème. Dieu merci car comme disait St-Exupéry: