Visite appréciée...
Ves and Keisuke en visite de Montréal pour la fin de semaine nous ont pas mal changé les idées. Par un temps capricieux, entre violents orages et soleil de plomb, ils ont redécouvert ces petits bouts de nous. Passer du temps avec Ves, que je connais depuis mes 14 ans, est toujours apaisant. Nous nous tournons peu vers la passé, nous essayons plutôt de profiter de ces rares instants que le présent nous offre, tout en papotant du futur. La vie nous coure sur la peau...
Keisuke et Juan s’entendent pour le mieux, entre le japonais et le français, tous deux exilés de leur terre natale par amour pour la femme à leur cotés, le courant passe avec juste un peu d’efforts de langue. En anglais, ils échangent, ils se cherchent, et depuis le temps qu’ils essaient, ils finissent par jaser comme deux « chums ».
L’on vogue entre deux langues, au fil des conversations le français entrelace l’anglais et Lily-Soleil gazouille en son langage universel. Moments de sable, moments de plage, moments de village. Il est bon de voir nos amis s’intéresser à notre fille. Ils s’adaptent à cette transformation quotidienne qui fait de nous des parents. Ils questionnent, ils profitent de l'expérience bambine. Les changements qui surprennent le plus Ves ne sont pas les plus évidents et pourtant, ce sont souvent les plus importants. Illustration d'exemple:
- Mais Etol, tu n’as plus de Tv dans ta chambre?
- Non, je fais un compromis avec mon mari, j’ai accepté une chambre sans Tv.
- Mais, mais, tu adores la Tv dans ta chambre! Depuis aussi longtemps que je te connais! Combien de fois n’as-t-on pas « chillé » dans ton lit devant un film!
- Ouais, je sais, c’est terrible! J’adore regarder la Tv au lit! D’ailleurs j’en chie avec le principe, mais j’ai accepté le compromis…
- Mais, mais depuis combien de temps tu avais la Tv dans ta chambre?
- Hum, depuis mes 12 ans, je crois, ouais c’est une habitude de 21 ans…
- Wooo, je suis impressionnée, tu as laché ta Tv pour Juan, j’en reviens pas!
- Ouais, je trippe pas non plus, mais bon pendant 6 ans, il a eu la Tv et n’aimait pas super ça alors bon! Cependant, j't’avoue, j'sais pas trop combien de temps je vais tenir! Au moins, si j'en avais juste une petite! J’accepte une pause mais j’ai pas non plus dit que j’acceptais le truc à vie! On est en tergiversations sur le sujet…
Le lendemain, on se rebranche une discussion sur le couple, le regard et les nouvelles normes de la société, les compromis qu’il faut assumer. Juan enchaîne en passant prés de nous :
- Quand t’es en couple, tu fais des compromis, pis quand t’es parent ça devient des sacrifices!!!
Cette vérité me fait sourire et la discussion se poursuit sur cette longueur d’onde. Bébé est aux anges. Il y a 8 oeils pour la regarder. Il y a une multitude de mains pour la chérir, la tâter, la papouiller, la faire marcher, la stimuler. C’est le festival des sourires. Keisuke étudie notre nouvelle vie de parents, il passe du temps avec Lily-Soleil, il l’observe. Au bout de deux jours, il me dit :
- In fact having a baby is a lot of wait. It’s a bit like being at a bus stop, or like having to go through lots of transits…
Son interprétation citadine du rythme de bébé m’amuse. Car il est vrai que bébé à un rythme particulier et que nous en sommes un peu à sa merci. Ce qui est, dans le fond, est pour le mieux puisqu'en respectant une certaine routine, nous avons la chance d’apprécier un bout de chou souriant qui ne pleurniche pas souvent, ce qui est bien reposant pour les nerfs des nouveaux parents!
Après des séances de lac, des silences boisés et des dîners « en famille », Ves doit repartir à Montréal pour reprendre le travail. Keisuke, en vacances, décide de passer quelques jours de plus à l’air pur de notre brousse apprivoisée. Ce matin, les deux hommes partent ensemble pour la ville, Juan va au bureau et Keisuke part à la recherche de disques rares pour sa collection.
Je reste seule avec bébé dans ce début de semaine. Le ciel est couvert et l’atmosphère est très zen. Bébé fait sa sieste tandis que coulent ces phrases. Schni, le petit génie de ménage me fait de l’œil. Je lui jette un regard avant de me plonger dans mon fouillis d’images attrapées durant ces derniers jours empreints de tendresses.
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