Termes, images et perceptions
Autour de nous la forêt exulte. À coté de nous, le ciel se mire dans le lac sauvage (enfin minus deux mois par année où la faune humaine vient dangereusement l’apprivoiser). Assise sur mon balcon, j’écoute bruisser les feuilles, un joli colibri vert vient me regarder droit dans les yeux. Une libellule flirte avec les vents. Tout est calme, velouté d’été.
Ma rue est une drôle de rue, le plus comique, c’est qu’elle se prend pour une avenue! En effet, malgré les apparences, officiellement j’habite sur une avenue. Officieusement, cela ressemble plutôt à un chemin bordé de quelques chalets (dont certains sont habités à l’année longue).
Cela me fait toujours sourire de penser que je vis sur une « avenue » lorsque je me poste devant chez moi et que je regarde à droite, puis à gauche. D’un coté le chemin se transforme en un sentier de bois. La légende locale veut qu’il y ait des ours qu’y s’y baladent. Ce qui, en soi, n’a rien d’impossible. De l’autre coté, le chemin croise la rue principale du village qui jouxte le lac. Elle aussi à des rêves de grandeur civilisée, tant est si bien, qu’elle se prend officiellement pour un boulevard!!!
J'aime la sérénité de ce petit coin de planète. J'aime la paix qui s'en dégage. J'ai choisi un mode de vie en retrait, une façon d'exister qui me nourrit de "zénitude" intérieure. Une sensation limpide qui équilibre mes émotions, qui stabilise l'être imparfait. Consciemment, je laisse mes superficialités sur le pas de ma porte. Je les abandonne pour mieux les dompter.
La gigantesque colonie humaine est lourde de toutes sortes de jugements inutiles. De jugements toujours subjectifs qui portent les frustrations d'autrui dans des élans de destruction. Pour me libérer de ces concepts malsains, je m'isole l'esprit tourmenté. Je tourne le dos à la ville pour ne plus voir les excès de mes pairs, pour mieux me perdre là, dans mon petit coin de rien, sur cette avenue qui n'en est pas une...
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