Subtiles tristesses...
Mes inspirations se jouent de moi, elles m’harcèlent la cervelle lorsque je n’ai pas la force de les poser sur papier et lorsque vient le temps de le faire, elles filent à la vitesse de l’éclair. Je me rebelle en me tournant du coté des images que j’avale sans restriction. Des vols d'images qui m'élèvent l’âme en peine. Je me nourris de leurs ambiances fixées devant l'éternel. Je me soigne l'être en attrapant ces morceaux d'éphémère...
Souvent, j’ai du mal à ne pas verser une larme pour ma grand-mère. Parfois j’ai envie de prendre le téléphone et d’appeler son numéro, le premier que j'ai appris dans ma vie. Est-il déconnecté, sonnerait-il dans le vide de son absence qui me perce le cœur ? Plus de six mois sans nouvelles et j’aurais tant de choses à lui dire. Maintenant qu’elle est au ciel, je parle aux nuages. Heureusement que Bébé Soleil réchauffe mes humeurs. Elle me fait voir la vie en rose. De ses sourires lumineux, elle éclaire mes ombres. Ce n’est pas facile de communiquer avec le ciel…
Praliné ne revient plus. Un autre chat à inscrire au monument des victimes félines de la rue. Qui est le coupable? Est-ce l'ancien voisin que personne n’aime ? Celui qui affronte les amis des animaux en proclamant sa haine des chats ? Y-a-t-il des pièges ? Est-ce le renard qui est supposé rôder dans les bois ? Nul ne le sait...
Le soir de sa disparition, l’on entend un horrible hurlement percer la forêt et nous glacer le sang. Juan ne peut s’empêcher de dire : « Tiens, voilà un autre chat de mort ! » Je manque de l’étrangler : « Ne dis pas ça !!! ». Et puis il y a le chat qui ne revient plus ! Cela écorche les sentiments. Toujours le même goût amer dans ma bouche. Ce petit mâle si doux que j’avais nourri au biberon, un paquet de gentillesse tout en poils, impossible de ne pas s'y attacher! Je serre des dents. Je ne compte plus le nombre de mes chats disparus. Depuis trois ans, il semble impossible de voir vieillir un chat à mes côtés. Praliné avait un an et demi.
Autant j’aime la rue, c'est certainement un endroit où il fait bon vivre (en tant qu'humain), autant je suis sûre que je finirais pas élucider le mystère de cette guerre invisible qui décime les chats du quartier . Même si cela doit me prendre dix ans, je trouverai la vérité! Je ne manque aucun indice, en silence, je monte le dossier. Si c’est un humain qui fait cela, il finira par payer, d'une façon ou d'une autre. En attendant, je croise les doigts, l'automne et l'hiver les protègent toujours. Autre indice? Est-ce que les bêtes sauvages ne chassent plus passé septembre?
Il me reste Nougatine et l’un de ses bébé que nous garderons puisque je ne peux vivre à moins de deux chats dans ma maison. De ma grand-mère, je tiens l'amour et le respect des animaux...
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