samedi, avril 30, 2005

Sweet Vivi

Mother & Baby Panda ~ Steve Bloom

Vivi, maitresse de Chanelle (drôle de chienne qui, de son propre chef, s'est installée chez nous depuis le massacre de mes chats), maman de P'tit Jay, éléve mi-ange mi-démon que je suis en cours du soir depuis cinq ans plusieurs fois par semaine, voisine de quartier boisé, infirmière de métier et douce amie s'inquiète régulièrement de ma santé et du bébé à venir qu'elle souhaite pouvoir "catiner" à sa guise. Elle me dit:

- J'ai assez hâte de le voir arriver ce bébé, tu me laisseras avoir une place dans sa vie hein?
- Ben oui, c'est sur, c'est pas comme si ça se battait à la porte! Pourquoi je le partagerais pas avec toi? Dis, tu crois que je devrais faire une liste en ligne comme font les futurs mariés? Ça se fait aussi pour les bébés, j'ai vu ça à la télé l'autre jour....

Elle éclate de rire de l'autre coté du combiné et réplique:

- Ben, t'as pas vraiment besoin de faire de liste, c'est simple, tu n'as rien! Alors y'a pas à chercher tu as besoin de tout!!!

La logique immuable de cette réflexion me clot le bec en une seconde! Remontent les soucis que j'étouffe de mon mieux. Déjà que je m'en veux que ce pauvre bébé n'aura pas de chambre à sa naissance. Nos 30 mètres carrés de cabane dans la brousse ne possédent qu'une seule chambre et déménager est hors de question puisque je veux rester dans le village et que je ne désire nullement aller en ville. Je vais quand même pas quitter Vivi prête à m'aider dans la lourde tâche d'accueillir un nouveau né! (post perdu à partir d'ici essai de le retrouver dans ma mémoire énervée) Et puis il n'y a pas d'autre chalet à louer dans les environs, je le sais bien, on a fait trois fois le tour tandis que je pleurais sur les épaules de Juan. Quant à se construire une cabane,sur mon terrain rêvé, là-haut sur la colline avec vue sur le lac, ce n'est pas dans nos possibilités présentes. Heureusement Vivi arrive sur son cheval de bataille pour me consoler en me disant:

- Tu sais Etol, l'important c'est qu'il aura deux parents pour l'aimer, ça compte plus qu'une chambre!

J'avale mes sanglots pour me faire une raison, elle enchaîne:

- De toute façon, je vais te donner le couffin des garçons que j'ai gardé, le bébé y sera bien jusqu'à six mois, en plus ça a des roulettes alors tu pourras le trimballer dans la maison. Et puis tu sais avec les miens, j'étais tellement angoissée après leur naissance que même s'ils avaient une chambre, je l'utilisais pas et les gardais avec moi près de mon lit alors cela ne changeait pas grand chose qu'ils aient un endroit à eux dans le fond!

L'homme, lui, est tout guilleret à l'idée de construire des meubles et de retrouver ses joies de travailler le bois. Je trouve cela mignon, presque romantique, même si le berceau devra rester en pièces détachées en attendant de trouver un espace où le placer...

Pour me raisonner je me dis qu'il y a, dans plusieurs endroits sur le globe, des familles entières qui s'entassent dans dix mètres carrés! Je comprends que le plus important est que ce bébé arrive dans un endroit où il sera aimé et chéri même si cela me peine de ne pouvoir lui offrir le meilleur de ce que l'on pourrait espérer. Enfin, il me reste sept longs mois (si tout se passe bien) avant que ne passe la cigogne et ne dépose son paquet surprise, d'ici là, j'aurai tout l'été, la nature et mon jardin fleuri pour me faire à cette idée...
Instant volé

Au creux du silence, j'observe mon homme assoupi. Une tendresse connue me remplit le coeur meurtri par la vie et les autres. Dehors le ciel est voilé, un doux sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je savoure l'amour que je ressens à le contempler ainsi, abandonné au royaume des songes. La vie n'est jamais parfaite en ce bas monde mais un moment tel que celui-ci se rapproche subtilement du paradis...

vendredi, avril 29, 2005

Moments de pluie


Mysteries of the Deep I ~ Alfred Gockel

Atmosphère pluvieuse, ambiance morose, fatigue monotone et petit mal de gorge, tout un programme pour une séquence de vie qui se termine et cette autre qui débute avec une ribambelle de petites misères. La vie n'obéit que rarement aux désirs fantasques de nos idées qui s'envolent dans le temps...

Hier, j'ai passé mon dernier examen, voilà c'est fini! Normalement je passe tous mes cours. Lorsque j'aurai un peu de sous pour acquitter ma dette de session, je pourrais obtenir mon diplôme en attente de paiement. Une partie d'existence commencée il y a quatre ans s'achéve sans bruits. Le temps n'est pas de la partie, il pleure à tire-larigot et mon humeur s'accorde avec le ciel en peine. Le St-Laurent menace de déborder, le sol saturé d'eau s'affaise par endroits au désespoir de ceux qui en subissent les conséquences. C'est un printemps mouillé que nous offre cette année 2005. Une petite graine dans le ventre. Des questions plein le crâne. Mes émotions sont en ballade au parc d'attractions, elles s'amusent de rollercoasters en montagnes russes. sans me demander de permissions...

Avec tout cela, je n'ai plus qu'à faire comme Hypérion et Pimprenelle qui prennent la chose avec une philosophie toute féline et me reposer en attendant le retour de beaux jours. Car comme dit le proverbe: Aprés la pluie...
La pluie des larmes est nécessaire à la récolte de l'instruction.
Proverbe tamil

Le bonheur est un rayon de soleil que la moindre ombre vient intercepter ; l'adversité est quelquefois la pluie du printemps.
Proverbe chinois

En mai, si tu te maries,
Par le soleil ou la pluie,
Ami, crois-moi si tu veux
T'auras des enfants morveux.
Proverbe français

jeudi, avril 28, 2005

Trésors d'humanité...



J'aime beaucoup les photos de Phitar déposées sur Flickr. Photographe voyageur originaire de Suisse, ses photos vibrent de couleurs, d'ailleurs, d'émotions et d'humanité. De pures merveilles à savourer sans aucune modération...

mercredi, avril 27, 2005

Souffles d'imperfections

Entre-Chien-et-Loupbigredyellow


Je vis dans un monde moderne et civilisé où l'Amour ne doit plus rimer avec toujours et où l'on ne chante plus que les ruptures, le c... et le besoin de relations multiples. Un monde où la ségrégation des générations me retourne les émotions.

Je vis dans un monde moderne et civilisé où l'égoisme est de mise, plusieurs s'en vantent et en sont fiers. Je m'étouffe avec ces notions d'individualismes qui sont comme des échappatoires à je ne sais quoi, à quelque chose que je ne comprends pas. Quelle est cette morale sans fond gouvernée par le Dieu Argent qui a désormais tant d'adeptes sur toute la planète?

Je vis dans un monde qui gaspille à l'unisson tandis que d'autres crèvent dans l'indifférence. J'ai été bassinée durant tout le long de mon adolescence avec des discours d'indépendance qui ne font que rejoindre ces points ci-dessus! Je suis imparfaite dans un tel monde, so what? Pourquoi toujours devoir penser à soi en se sucrant le nombril?

Je vis dans un monde où le Pape des chrétiens a dans sa jeunesse salué Hiltler, immonde antéchrist de mes deux. Je rêve d'un Pape à la peau d'ébène qui mettrait tous ces racistes qui prient avec ferveur le Christ dans une drôle de position. Je rêve d'un monde qui n'existe que dans ma tête. Je veux vivre avec des arbres sur le sable. Oublier le mal, m'inonder de bonheur. Je ne veux plier que devant Soleil. Je voudrais être née bouddhiste...

Je me rebelle contre ce monde moderne en choisissant de me transformer en saumon rosé pour vivre à contre courant. Paradoxe sur pattes, anachronisme vivant. Et à ceux à qui cela ne plait pas, je vous susurre tout comme Jane: je vous emm...
Via Larissa, voilà une sorte de réponse à mes histoires de pommes. Pas si fous ces celtes...


You Are An Apple Tree




You are quiet and shy at times, but you have lots of charm and appeal.

You are quite attractive: your pleasant attitude, flirtatious smile, and adventurous spirit draw people in.

Sensitive and loyal in love, you want to love and be loved.

You are a faithful and tender partner - who is generous in sharing your many talents.

You love children, and you need an affectionate partner.

mardi, avril 26, 2005

Fatigue ensoleillée,

Pour une raison x,y,z je parcours quelques entrées à la recherche de celles que je pourrais considérer les meilleures. Difficile processus, je ne suis pas bonne à ce petit jeu. Je m'en dépatouille du mieux que je peux sans en être jamais contentée...

Étrange
que de se replonger dans les mots qui défilent au passé. Cette quête reveille mon sang qui bouille. Une petite voix geint en mon sein: "Hum, ben ça me manque t'écrire au fil du vent, je trouve que ces derniers temps, c'est pas jojo comme discipline!"

Embarquée par le réel, un peu trop de routine, un peu trop de malaises et cette maudite fatigue! Gnack, gnack! Je sens s'échapper mon essence intérieure, cela m'énerve un peu, beaucoup, passionnément...

Dehors, le ciel a retrouvé son azur, le soleil se couche sans un nuage pour l'obstruer. J'en ai pas vraiment profité puisque j'ai encore dormi tout l'aprés-midi! Pas facile de faire un bébé! Jamais je n'aurais pensé que cela puisse être si fatiguant!

Rébellion de ponctuaction, envies de surréalisme et d'histoires de science-fiction. Cela doit être bon signe, peu à peu me reviennent mes esprits...

Encore un mois à passer et j'entrerai (si tout va bien) dans ce fameux deuxiéme trimestre supposé merveilleux. Ce qu'il y a de sur c'est que s'il est pire que le premier, je ne crois pas que j'y survivrai...

Mais s'il est merveilleux, il le sera avec l'été, je retrouverai ma petite bulle de paradis, bulle de lac, bulle de verdure, bulle de calme.

Demain finir ce dernier travail, jeudi passer ce dernier examen, vendredi être libre comme je ne l'ai pas été depuis 4 ans! Quatre années sur les bancs de l'université, à m'adapter, à étudier, à supporter le troupeau. Y'a des jours où c'était rigolo, d'autres étaient enrichissants et certains carrèment barbants! Mais bientôt ce sera un autre passé à contempler. À moins que je me décide pour une maîtrise, mais cela peut attendre avant cela, j'explorerai la maternité, cela doit bien équivaloir à une maîtrise d'existence. Et puis il ne faut pas oublier que je dois quand même penser à traduire, puisque traductrice diplômée je serai! Et puis il y a écrire, toujours plus long, toujours plus loin, toujours...

À la retraite, si je m'ennuie, je penserais peut-être au doctorat histoire de voir si mes neurones existent encore, à moins que je n'y retourne jamais, Dieu seul le sait...

Pour l'instant, je suis encore si fatiguée, que je n'ai même pas la force de descendre au lac voir s'il a "câlé", absorber le soleil doré. Prier le ciel pour que je me retrouve, pour mes hormones se calme, pour que pousse la petite graine avec les souffles estivals en chemin, pour me laisser guider par la magie des inspirations envolées...

lundi, avril 25, 2005

Spielberger.net a des puces...

Petit communiqué: "Pour sa dernière mouture, le site de l'écrivain Christophe Spielberger s'est paré de drôles de puces colorées... À l'image de son auteur, ce site ne cesse d'évoluer au fil des ans, toujours en quête d'une interface alliant fluidité et intuitivité, sans négliger la diversité d'une oeuvre aux multiples facettes... Les habitués retrouveront les six rubriques qui ont fait le succès des précédentes versions, des Textes à l'Imagineoir, en passant par le Journal et les Photos, sans oublier les Tableaux et les pages Livres, consacrées aux quatre romans publiés par l'auteur depuis 1999. Avec les avis des lecteurs et les nombreux inédits en ligne, auxquels Spielberger nous a habitués depuis bientôt six ans... Découvrez sans tarder ce nouveau site, qui contient pour la première fois un sommaire à la fois exhaustif et chronologique, et qui vous demande combien de pages vous voulez feuilleter !"

J'aimais bien l'ancienne version, mais roule la vie et ses choses! D'ailleurs avant la semaine des quatre jeudis, je vais embaucher l'Homme pour une refonte estivale de ce petit coin virtuel qui est mien. Mais pour en revenir au contexte de mon sujet présent, j'ai découvert ce site et cet auteur grâce à un petit texte qui m'avait énormément touché.

Enfouis au fond de ma petite cervelle tant de doutes se trimballent en silence. Parfois, ceux-ci m'aspirent en d'incroyables sphères infernales. Puis ils me recrachent sur des grèves de désespoirs intérieurs que je cache par pudeur. Je n'aime guère partager mes pleurs! En fait, cela me déprime davantage de les écrire! Au mieux, je les "fictionne", et encore ce n'est pas là ma tasse de thé! Alors pour ne point sombrer je préfère me tourner vers le soleil et ses chaleurs. Au fil des ans, je m'accroche, je combats, je me débats. Toujours j'essaie d'avancer dans la lumière, contre vents et marées, je rame...

En lisant ce texte, j'ai lu ces mots qui mettent le doigt en plein dans le mille de l'existence de ce jardin virtuel! Car cet endroit de mots en plus d'être : un carnet de vie, un journal de bord quotidien, un endroit où les proches au loin peuvent prendre quelques nouvelles s'ils le désirent, un partage de création et de connaissances pour tous. Mais c'est avant tout une façon moderne de trouver cette discipline étrange qui fait que les mots s'apprivoisent au lieu de s'échapper dans le néant ou de s'empoussiérer sur des feuilles qui jaunissent, sagement rangées, dans un carton oublié du temps. Et quel bonheur lorsqu'un instant ils sont appréciés...

Extrait:
"À ceux dont la seule nécessité c'est tracer quotidiennement quelques paragraphes, sans qu'ils sachent eux-mêmes très bien pourquoi, à ceux-là je veux apporter ici mon soutien fraternel. Ne vous découragez pas, persévérez dans cette voie qui vous va comme un gant. Postez vos écrits sans relâche, rangez les lettres de refus dans une boîte à chaussures, postez encore un peu le temps de terminer le prochain manuscrit, et recommencez. Il n'y a que ça à faire et vous le savez, au plus profond vous n'avez de toute façon pas d'autre choix. Pas d'autre besoin. Aussi, quoi qu'il arrive, ne doutez jamais de vous que par plaisanterie."
Journée de grenouilles,

Depuis des jours comme l’on dit "icitte" : « Il mouille, il mouille!!! ». La pluie n’en finit plus de tomber, à verse, à flot, sous un fond de ciel opaque, ténébreux. Cela se calme en quelques bruines dispersées avant de rejaillir en rivières tonitruantes. Et dire que la météo annonce un tel temps pour toute la semaine! Yerk! M'enfin c'est la Terre et les plantes qui sont contentes!!!

J’ai enfin fini l’avant dernier de mes travaux à rendre. Vannée je suis en ce début de soirée! Plus qu’un examen et un dernier travail de rédaction et je pourrais enfin me reposer en bonne conscience. Ce qui devrait ne pas être mauvais pour mon moral aux prises avec mes étranges fluctuations hormonales…


Rain Dancer ~ Tom Philips

samedi, avril 23, 2005

Journée de la Terre

Aujourd'hui c'est par ici que cela trotte. Officiellement la journée de la Terre, c'était hier! À coté de la plaque je me sens. Je m'étais mis dans la tête que le jour de la Terre c'était demain! Par hasard, en parcourant Joblog, je me rends compte de mon erreur. Dépitée je suis! Moi qui aime tant la Terre...

Mais dans le fond, tous les jours, j'ai une douce pensée pour ma grosse planète bleue! D'ailleurs hier, alors que je n'étais pas sortie depuis des lustres, j'ai trainé Juan dans le coucher du jour. Célébration du soleil et de la Terre. Sourires amoureux et beauté naturelle. L'homme fait des acrobaties, je ris. Tout doucement le lac dégèle. La lumière se dore. Mon coeur se gonfle...

Sping-Sunset-IIIShplouff
Crazy-BabeSoir-d'Avril

Ce soir, sous la pluie, grosse fatigue après visite à l'hôpital pour émouvante échographie. Une petite crevette gigote dans le creux de ma chair. Merci la Vie, merci l'Amour, merci la Terre...

vendredi, avril 22, 2005

Petite torture

Arbre-tordu-sur-espace-d'eau

Ces derniers jours, je me sens un peu comme cet arbre attrapé au dessus d'une falaise surplombant le St-Laurent aux allures de printemps. Juan me dit:

- Faut que tu profites de ton état, parce-que cela ne t'arrivera pas si souvent que cela dans ta vie peut-être encore une ou deux autres fois. C'est un moment rare et précieux...
- Ben, je suis d'accord avec l'idée mais présentement c'est un peu dur de profiter d'un tel état!

Il acquiesce en silence tandis que ma mine le peine. Il me faut tant me reposer pour arriver à être un moment vivante que j’ai bien du mal à comprendre que tout cela soit normal ! Ma belle-sœur de Grenoble, elle aussi enceinte, doit accoucher dans le mois de juillet, je lui parle au téléphone:

- Pis t’as été malade ?
- Moi ? Non, c’est à peine si je me rends compte que je suis enceinte !!!
- …


Qui a dit qu’il y avait une justice sur Terre ? Ma voisine, amie de Channelle, qui m’accoste en promenant son énorme chien me demande :

- Et cela va mieux ?
- Bof, c’est pas fameux à date !
- Ouais, j’te comprends, moi mes trois premiers mois ont été les plus horribles de ma vie ! Tu vas voir tu seras fine en forme pour ton deuxiéme trimestre ! Tu pourras reprendre ton jardinage, j’en suis sure…


Bon, un peu d’espoir dans la platitude de mes jours ! Au moins, je ne suis pas la seule à être si fragile ! Et puis la neige fond et mon jardin est presque libéré de sa blancheur hivernale. Les fines herbes rejaillissent sous un tapis de feuilles mortes, les oiseux piaillent à l'unisson et les pousses de roses trémières se pointent le bout du vert, c’est toujours bon signe…
Le petit questionnaire de Miss-information.net

"Pour fêter la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur qui aura lieu demain, j'ai envie de vous poser cinq petites questions..."

1) Quel est le dernier livre que vous avez lu? Qu'en avez-vous pensé?
Mortelle est la nuit de Isaac Asimov. J'ai bien aimé. En fait, je l'ai dévoré en à peine une heure, preuve que celui-ci a su capter mes émotions, mais il faut aussi avouer que c'est un court recueil...

2) Quel ouvrage vous a le plus marqué jusqu'à présent?
Question difficile, pourquoi pas Siddhartha de Herman Hesse...

3) Si vous étiez un écrivain célèbre, vous seriez...
Fantasme aussi ultime qu'utopique: Zola ou Maupassant que j'adore aussi. Mais si j'arrivais à être un jour juste moi-même (écrivaillon pas trop raté de profession) cela me suffirait! ;) Pis la célèbrité c'est un peu comme la popularité, est-ce-que cela veut vraiment dire quelque chose, souvent j'en doute...

4) Votre mot préféré?
Y'en a plusieurs, et sur le coup mon préféré m'échappe! Aujourd'hui disons: sagesse.

5) Si je vous dit "livre" vous répondez (en un seul mot)...
Évasion

mardi, avril 19, 2005

Quelque part dans le mois de mars, à l'occasion de la semaine contre le racisme, j'ai été invitée à écrire un texte sur ce sujet pour ensuite le lire en introduction de la soirée en question. Ce petit texte fut bien accueilli et récolta une salve d'applaudissements de la salle où siégeait une centaine de spectateurs de toutes races. Une belle soirée, de la bonne bouffe, un beau souvenir...

Poésie humaine

En ce moment même, quelque part sut Terre, un enfant naît. Qu’il soit blanc, noir, jaune, rouge ou métissé, il offre son premier cri à l’univers de la même manière. Il respire sa première bouffée d’air. Sentez-vous le souffle de son âme qui se joint à nous?

Quelque part sur Terre, à ce moment même, un humain décède. Qu’il soit blanc, noir, jaune, rouge ou métissé, il se meurt tout comme les êtres qui le précédèrent. Comme tous les autres avant lui, en une dernière expiration, il s’évapore. Sentez-vous son souffle qui disparaît de notre univers?

Entre ces deux moments d’existence, les humains déroulent leurs chemins de vie de multiples façons. Des civilisations s’épanouissent, des cultures s’évanouissent, des hommes et des femmes se débattent entre obstacles et satisfactions, désirs et restrictions, envies et déceptions. Chaque forme humaine s’inscrit dans ce flux de vie qui fait vibrer la Terre de mille émotions.

Qu’importe la couleur de sa peau, lorsqu’un homme pleure, ses larmes sont toujours salées. Qu’importe sa culture, lorsque femme saigne, son sang est toujours rouge et de quelque origine qu’il soit, lorsqu’un enfant s’amuse, son rire a toujours la même saveur. Pourquoi haïr ces différences qui n’existent que dans l’ignorance?

Tant de richesses invisibles se cachent dans l’échange de nos différences visibles! Si nous étions tous sculptés du même bois, tous tissés de la même laine, tous uniformes et sans variétés pour nous différencier, que pourrions-nous apprendre les uns des autres?

Si l’on s’ouvre à l’inconnu, si l’on dirige son cœur sur des voies de tolérance et d’amitié, l’esprit découvrira alors toute la profondeur, toute la beauté de notre humanité. L’autre n’est pas seulement celui qui nous ressemble, celui de notre race qui partage les mêmes idées, les mêmes valeurs. L’autre c’est aussi celui qui est distinct, celui que l’on comprend mal ou point.

L’humanité possède tant de facettes étranges, pourquoi ne pas ouvrir grand ses yeux, son cœur et son esprit à toutes ces couleurs, coutumes, et différences? Pourquoi ne pas partager nos connaissances pour essayer de mieux se comprendre?

Car tout aussi différent des uns des autres que nous croyons être, nous avons tous la même essence humaine. Nous avons tous besoin d’eau, d’air et d’amour pour survivre sur cette Terre. Nous naissons tous dans une giclée de sang et nous redeviendrons tous poussières….
Maudite fatigue

Pourquoi faut-il toujours que sonne le téléphone alors que je m’endors? Du coup, je finis toujours par me réveiller pour sommeiller tout le restant de la journée faute d’avoir trouvé le temps de m’endormir lorsque c’était le temps! Enfin cette fin session s’achève sur des notes correctes et cela m’allège pas mal l’esprit embrumé. Malgré mes capacités intellectuelles diminuées des dernières semaines, j’ai quand même réussi à me taper un A- dans un cours de version littéraire pas mal cool et un C à l’examen de grammaire stylistique d’hier qui, il faut l’avouer, me faisait plutôt chi…

J’ai la fâcheuse tendance d’être super impatiente quand je dois faire quelque chose qui me déplait, du coup, j’ai clanché mon examen d’hier en 40 minutes sur deux heures et me suis récoltée un C, ce qui me satisfait amplement parce-que Dieu sait que je ne suis pas fan de la matière même si c’est intéressant de savoir ce que l’on doit apprendre! Plus que trois travaux à rendre et un dernier examen et je serais libre… Et armée comme me disait hier mon homme attendri qui me souriait à pleines dents…

Vue-sur-Pont-de-Québec
J'veux des chichis!!!

Quand j'étais petite et que nous allions en vacances à St-Raphaël, j'adorai me gaver de chichis. Ces beignets bien gras que l'on ne trouve que sur la Côte et qui se vendent souvent directement sur les plages. J'avais oublié le nom de cette gâterie, je pensais à des "chouchoux" mais cela me semblait louche. Alors à l'occasion du concours de printemps imaginé par mavisansmoi, j'ai fait une petite recherche et je me suis rappelée en farfouillant à droite et à gauche que c'était des chichis que je voulais! Mais des chichis à Québec, je n'ai qu'à m'accrocher pour en trouver ! À part dans mes rêves, je resterais sûrement sur mon envie! Et puis c'est la seule chose sucrée dont j'ai vraiment le goût présentement! Hum, cela ne me semble pas de bon augure tout cela. Je sais que ce qu'il me reste de mes origines se situe principalement dans mon palais et je crains que la majorité de mes fringales à venir ne soit que des chimères sur ce continent qui abrite mes jours...

Trouvaille:
"Le chichi est une gourmandise typiquement marseillaise : c'est un énorme beignet saupoudré de sucre et…. bien gras! Autrefois, on les fabriquait avec de la farine de pois chiche, et uniquement à la maison. La farine de blé l'a remplacée au XXème siècle, et dans les années 30, les premiers détaillants s'installèrent à l'Estaque, avant que le célèbre beignet n'envahisse la ville!!! La pâte d'environ 1,50 m de long, enroulée sur elle méme pour etre trempée dans une grande bassine d'huile bouillante, est ensuite découpée avec des ciseaux en gros morceaux, que l'on roule dans du sucre et que l'on déguste chauds. La surface dorée est croustillante, et le cœur tendre est d'un jaune moelleux. Pas vraiment amaigrissant, mais tout à fait délicieux !!! C'était bon marché et très populaire, les enfants, les parents, s'arrêtaient dans leurs courses ou leurs promenades pour s'en offrir un! Aujourd'hui il n'y en a plus dans les rues de Marseille! Un moment on les trouvait encore dans les fétes foraines, ils ont aussi disparu. Alors, si vous voulez retrouver ce goût d'avant, ce petit plaisir d'il y a 25 ans, avant qu'il ne disparaisse tout à fait, il faut aller à l'Estaque, petit port en banlieue,(que Cezanne et ses amis, ont rendu célèbre) le samedi et le dimanche vous pourrez encore en déguster, dans les deux dernières baraques à chichi ."

Chichi fregit, chichi fragi: "Sorte de gros beignet frit qui se vend à la fête foraine, ou au bas du Cours, et dont la forme et le volume permettent les plaisanteries faciles que l'on devine. Enroulé en spirale, le chichi fregit est découpé par la marchande avec de grands ciseaux à des longueurs variables, à la demande des clients (cf. prov. fregi, ou fragi, frire)"

lundi, avril 18, 2005

Et mon saumon avec ça?

Bon, alors je fais quoi si je veux aller manger mon bagel cream-cheese et saumon?!? Pis je croyais que le thon était excellent pour le foetus? C'est à y perdre son latin ou à en devenir poisson!!!

Les femmes enceintes ont-elles droit au poisson ?

Extrait: "Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter de manger des poissons carnivores à longue durée de vie comme le thon, la daurade, l'espadon, le marlin, … (le saumon d' élevage n'est pas concerné), afin de ne pas contaminer leur enfant au "méthylmercure ". Ces recommandations concernent aussi les poissons d' eau douce (perche, brochet). Plusieurs grandes agences de santé américaines, canadiennes, conseillent, que les femmes enceintes mais aussi les enfants ne mangent pas de gros poissons plus d' une fois par mois.."

Extrait "En ce qui concerne les femmes enceintes ou qui allaitent, seules quelques espèces prédatrices sont à surveiller comme le doré, l'achigan, le brochet, le maskinongé ou encore le thon rouge utilisé pour les sushis. « Au Québec, les femmes enceintes peuvent manger autant de saumon et de truites qu'elles veulent et ainsi profiter des effets très bénéfiques d'un apport élevé en oméga-3 sur leur bébé, notamment sur le développement de son cerveau et sur l'atteinte d'un poids optimal à la naissance ». Il s'agit d'une déclaration en accord avec les recommandations du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec au sujet de la consommation de poisson"

dimanche, avril 17, 2005

Souvenirs rebelles

Lorsque j'avais 20 ans, la société humaine me pesait tant que je refusais obstinément d'y contribuer. J'étais si révoltée par ce que j'y voyais, par ce que je comprennais, par ce monde adulte qui m'entourait que je refusais d'y participer. Pas d'université pour moi, pas de moules, pas de troupeaux pour enchaîner mon être libre. Juste l'amour et les mots pour nourrir mon âme abreuvée d'idéaux. Dans ma tête vibrait un monde pur et intègre. Un monde sain qui n'existait pas dans le regard de ces adultes qui m'entouraient, de ces gens qui me révoltaient par leurs vices et défauts. Ceux-ci m'apparaissaient avec clarté et cela me bouleversait. Je voyais clair derrière leurs façades bien polies avec lesquelles l'on essayait de m'aveugler. Je voyais le mal dans la transparence de leurs gestes inavoués et j'étais déterminée à ne pas succomber.

Le monde adulte me dégoutait. Je croyais en l'Amour et la Vérité. Mon coeur palpitait de bonté. Je ne voyais pas quelle place je pourrais trouver en ce monde pourri qui hébergeait mes jours. Je rêvais de générosité mais j'étais baignée dans l'avarice de ceux qui se disaient mes parents. Je cherchais la beauté pour fuir la laideur de ces gens vautrés sur leurs montagnes d'Argent, l'âme salie et le coeur vide. Je souffrais tant que j'ai failli mourir plus d'une fois. Mourir de peine, mourir de honte, mourir...

J'ai trouvé un semblant de solution en m'exilant au pays des arbres. Cela tombe bien, le Canada recèle multiples contrées boisées où se cacher. J'y ai découvert la paix intérieure. Loin des hommes et de leurs turpitudes, j'ai laissé la nature absorber ma jeune beauté en quelques années de solitude bien pensée, avant de me replonger dans le tourbillon de l'humanité. J'ai vieilli, j'ai souffert, je suis devenue adulte malgré moi et j'ai fini par me résigner à l'Université pour échapper à une pauvreté peu appréciée. Et voilà que d'ici quelques jours à la sagesse de mes 32 ans, j'obtiendrai contre toutes attentes ce diplôme qui me fera pénètrer dans ce monde adulte qui me révolta si intensément. Voilà que d'ici quelques mois si tout se passe bien, je serai moi-même parent...

La vie est pleine d'ironies. La coquine a plus d'un tour dans son sac! La mort n'a pas voulu de moi alors il me faut accepter de vivre, accepter de contribuer à cette société malgré ses angles qui me déplaisent tant. Je ne veux pas être ce que j'ai vu. Je crois, qu'à date, j'ai réussi à conserver ces différences qui en dérangèrent plusieurs à l'époque de mes 20 ans. Apprendre par contre-exemple est bien fatiguant et j'aimerai montrer à cet être qui loge en moi ce que l'on m'a si peu montré lorsque j'étais enfant. Lui montrer qu'être adulte ne rime pas obligatoirement avec pourritures et déséquilibres. Lui montrer que l'Amour est inconditionnel et que la Vérité ne tue pas...

vendredi, avril 15, 2005

Les mots des autres.

Via Karl un magnifique billet sur les joies de la photographie intitulé : Photographier l'imaginaire ou imaginer la photographie...

Extrait: "Prendre une photographie, ce n'est pas collectionner un moment de souvenirs. Pas uniquement. Car si cela ne résidait qu'à cela, qu'au fait d'épingler un souvenir comme des insectes sous un verre, il n'y aurait finalement que peu d'intérêt. Prendre une photographie, c'est commencer une narration en perpétuelle ébauche. À chaque fois que je regarde de nouveau une photographie, j'y trouve une lecture différente, une histoire différente. Est-ce qu'il y a un intérêt quelconque à écrire une nouvelle, un roman ou un poème ?"

Via Beleg un drôle de terme qui me fait rire du fond de mon bois: Moutoncratie, n.f. (aussi appelée Moutocratie) : société gouvernée par les moutons. Le terme mouton fait bien sûr référence, non pas à l’ovidé à poils laineux (à poils laineux!), mais au composant de base du peuple.
Au repos...

Bon, voilà, sage comme une image de paysage je suis. Je me repose, je m'ennuie, mais je me rends compte que plus je me repose, mieux je me sens. Comme quoi, les docteurs savent de quoi il en retourne! Je perds mon énergie si vite c'est incroyable, une vraie bouée crevée! Je me repose des heures durant pour avoir la force de me concentrer une grosse heure avant de me ressentir aussi plate qu'une pile usée. Cette fin de semaine, je dois pourtant réussir à étudier fort car je veux aller à mon examen de lundi soir. C'est l'avant dernier et je n'ai pas envie de le repousser. D'ici là, je compte rester allongée le plus possible, je voudrais tellement arriver à finir mon 'calin' de programme et être enfin débarrasée de ces tracas scolaires. Juan m'a installé son ordinateur portable pour que je puisse l'utiliser au lit. Je me fatigue pourtant si vite que je ne peux l'utiliser plusieurs heures de suite...

J'ai enfin trouvé la force de vider mon appareil aujourd'hui, quelques photos du lancement de l'Écrit Primal et quelques unes de mon homme dans le feu de l'action. Juan adore jouer au volley, il est pas mal bon et joue plusieurs fois par semaine avec différentes équipes sur le campus. Cela le rend tellement heureux, cela me fait toujours sourire. Parfois je vais le voir, il gagne toujours si je suis là, il me dit: “Quand tu me regardes je joue toujours mieux, ton regard me motive à aller chercher mon meilleur” Évidement ce genre de remarque me fait fondre comme du sucre en plein soleil!

Je remarque que mes sensations sont plutôt chamboulées. Un exemple: je retrouve l'état rebelle actif de mes vingt ans, tout ce qui me dégoûtait profondément à cette époque: l'injustice, l'hypocrisie, le mensonge, l'individualisme, la malhonnêteté, toutes ces notions que je pensais avoir apprivoisées rejaillissent en moi comme au premier jour. Mes vingt ans me rattrapent à vitesse grand V! Juan trouve cela cool. Nous avons regardé “The motorcycles diaries” la semaine dernière et il a adoré le réveil de conscience du Che. De mon coté, j'ai aussi trouvé cela touchant même si le communisme ne m'a jamais semblé être une solution pour un monde meilleur! Il me dit: “Ben, je ne suis pas contre que tu me fasses un petit révolutionnaire!” Je lui réponds: “Oui, c'est un fait, mais pour une mère cela doit pas être reposant! Et puis le Che, il est mort jeune!”. D'un autre coté, j'ai toujours rêvé d'un fils astronaute qui irait disperser mes cendres dans l'espace! Cependant j'ai conscience que l'on ne peut projeter ses envies sur un enfant car celui-ci est un être à part entière qui doit se construire selon ses convictions personnelles et non celles de ses parents!

Mon moral s'illumine avec le soleil dans le ciel bleu même si je ne trouve pas la force de me rendre jusque sur ma terrase délivrée d'hiver. Il reste encore de la neige mais elle rebrousse chemin un peu plus chaque jour, voilà qui redonne espoir en mes jours...

Et pour finir une photo pour la route de mes bottes favorites, dernier cadeau de l'Autre pour mes 24 ans lors d'un passage à Maastricht pour fêter mon anniversaire et la nouvelle année. Cela m'a pris des années pour trouver le coeur de les remettre, mais une fois mon traumatisme passé, elles restent l'un des meilleurs souvenirs d'une période honnie. Y'a rien comme une paire de bottes pour me faire oublier mes peines. De plus elles sont tellement moi!!! Un jour peut-être je lui pardonnerai tout le mal qu'il me fit pour me souvenir du bien que j'ai oublié dans la tourmente. Cet Autre qui me déchira le coeur l'année de mes 25 ans, à moins que je ne me le sois brisé toute seule en m'amourachant durant 10 ans d'un égoiste pas romantique, lâche, menteur, avec dans ses poches des sacs remplis de poudre à perlimpinpin et qui avait le don merveilleux de me faire croire qu'il me décrocherait la lune en deux sourires étincelants...

My-favorite-boots

jeudi, avril 14, 2005

Journée d'hôpital

Hier matin aprés avoir déposé Petite Clo à l'école, nous prenons la direction de l'urgence. Nous découvrons cet hôpital tout neuf spécialisé pour les mères et enfants. La place même où je devrais accoucher d'ici la fin de l'année si tout se passe bien. Dans la salle d'attente, des bébés, des bambins et des parents attendent leur tour. Le nôtre arrive bientôt et nous nous retrouvons en une petite pièce pour attendre de me faire examiner. Juan s'étonne de la chaise et en lui montrant les étriers, je réalise que c'est sa première expérience gynécologique. Je lui explique quelques détails et je le vois blanchir puis rougir, j'avoue que cela m'amuse énormément. Je lui dis alors que je me déshabille et que je le vois être on ne peut plus mal à l'aise:

-Tu sais celui qui ausculte il y met la main!
-Hein? Mais si c'est un homme, je vais pas supporter!
-Ben il met un gant!
-J'espère “ostie” mais quand même, t'es sur que tu veux que je sois là?
-Ben oui, ça me rassure, pis c'est juste le début, va bien falloir que tu t'habitues...


Il fait les cent pas dans l'espace minuscule, je ne peux m'empêcher de rire devant son inconfort visible, il joue avec tous les boutons qui lui tombent sous la main, finit par s'assoir, se reléve, ne sait pas quoi faire de ses grandes jambes. C'est vraiment drôle de le voir aller, cela me fait presque oublier ce que je fais là et ce qui m'attend, parce-que soyons franche, je n'ai jamais été fan de mettre les pieds dans les étriers! Tandis que nous attendons un doute me parcoure l'esprit:

- Tu crois qu'ils vont en profiter pour me faire une prise de sang, cela serait logique non? Tsé quand j'étais petite, le docteur devait me courir aprés pour me faire mes vaccins. Pis des fois, fallait des hommes pour me tenir!
- Mais tu es grande maintenant!!!


C'est au tour de mon grand diabétique de se marrer devant ma peur de me faire piquer. À peine ais-je formulé ma crainte qu'arrive un infirmier avec fioles et piques, je fais la grimace. Je me plie devant l'inévitable, je me rappelle soudainement comment mes veines sont toujours difficiles à trouver lorsque je le vois me taponner le bras et regarder mes mains avant de décider d'y aller avec le bras. Juan me conseille de ne pas regarder, le voilà soudainement à l'aise! Je serre sa main et fais mon possible pour ne pas bouger. L'infirmier finit par trouver la veine et je sens mon sang s'écouler. Juan le félicite car d'aprés ce que je comprends, cela ne semblait pas évident! Je dis:

- Ouais, j'aurais pas fait une bonne junkie!

L'infirmier me répond en souriant:

- Vu tes veines, je ne suis même pas sure que tu aurais jamais réussi!

J'ai le creux du bras qui bleuit et l'homme s'efface avec trois fioles pourpres. L'on attend encore un bon vingt minutes lorsqu'arrive enfin le médecin, pas mal jeune, il semble gentil mais un peu perdu! Je lui explique mes symptomes, je ne le vois pas me rassurer beaucoup. Il m'explique ce qui m'attend et c'est au tour de Juan d'être mal à l'aise. Je me mets en position, je prends la main de Juan et passe à la torture gynécologique sans trop broncher. Passons les détails mais disons que Juan passa un aussi mauvais quart d'heure que ma pomme! La mauvaise nouvelle est que dû à l'un de ses problémes féminins bénins à l'origine, vu ma condition, l'on peut difficilement me soigner et l'irritation a légérement dilaté le col, ce qui augmente les risques d'une fausse couche. Je ne suis guère rassurée! Le jeune médecin m'explique qu'il fera ensuite une échographie pour vérifier l'état de l'embryon mais qu'il doit le faire avec un médecin expérimenté. Il sort et l'on attend encore.

Une petite heure passe avant qu'il ne revienne avec appareil et médecin grisonnant. Aprés quelques hésitations, ils finissent par trouver l'embryon, l'on voit battre son petit coeur. J'éclate en sanglot alors que Juan écarquille grand les yeux. Le vieux médecin semble rassuré, le coeur bat et l'embryon semble en bonne position, reste ce probléme qui met le tout en danger. Il explique malgré tout au jeune médecin que l'oeuf a l'air de bonne qualité et mis à part mon trouble féminin, tout semble correct. Il me conseille une fois encore le gros repos, peu de marche, pas d'effort physique et rester allongée le plus possible. Je commence à connaitre la rengaine! Il demande que je repasse une autre écho dans une dizaine de jours pour suivre l'évolution du col et de l'embryon et déterminer l'âge fétal. Le jeune médecin m'explique une histoire de sang et de compatibilité avec le bébé, je n'y comprends rien sinon que l'on doit encore attendre les résultats de mon test sanguin. Cela fait déjà plus de quatre heures que nous sommes là! Juan est trés content, il n'entend que les bonnes nouvelles et dépasse le traumatisme de sa première expérience gynécologique...

Je suis heureuse qu'il soit là, c'est moins difficile et je n'ose imaginer comment je ferais pour traverser tout cela seule, je le remercie et l'on attend la suite des évènements. Une grosse heure plus tard, je suis rappelée en une autre salle de consultation. Juan respire lorsqu'il remarque qu'il n'y a pas de chaise de torture. Revient l'infirmier et une énorme seringue:

- Ah! Non pas encore!!!

Il rigole et me répond,

- Oui, je dois te faire le vaccin machin truc, il faut piquer dans le muscle, tu veux la fesse ou l'épaule?

Je refais la grimace et répond vivement:

- La fesse!

Étonné, il s'exclame:

- Whaou, en trois ans que je fais cela, tu es la première à choisir la fesse!
- Ben, au moins la fesse, je suis sure de ne rien voir!!!

L'homme éclate de rire tandis que je descends une autre fois mon pantalon pour passer au supplice! L'infirmier pique et je grogne sous la douleur. Enfin c'est fini, il me dit que je peux rentrer chez moi. Je lui demande c'était quoi ce vaccin et il m'explique que cela doit être à cause de mon groupe sanguin mais qu'il faut demander au médecin, c'est un truc de compatibilité avec le bébé, une histoire d'anti-corps qui pourrait faire que mon corps rejette le bébé. Rendu là, je ne cherche plus vraiment à comprendre. Je suis vannée et tannée. J'ai l'impression d'avoir été regardée sous toutes les coutures, sans compter les aiguilles! Je suis heureuse de savoir que l'embryon semble correct, embêtée de devoir encore me reposer, je commence à m'inquiéter de mes examens universitaires...

Juan est tout ému d'avoir vu battre le coeur. Je réalise qu'il y a en moi un autre coeur qui bat, un coeur fait de lui et de moi, c'est aussi étrange que touchant. L'amour qui s'exprime concrètement et qui bat dans une petite bulle cachée au fond de mon corps.

Je dois encore attendre les résulats des cultures, je vais devoir être soignée, j'espère juste que cela pourra se faire autrement que par perfusion! Mais bon, je commence à capituler, s'il le faut, je ferais bien ce qu'ils me disent de faire. Tant que j'arrive à faire grossir ce petit coeur en moi! Ce matin, une dame m'appelle pour prendre rendez-vous pour une autre échographie, j'y retourne le 23 avril. Il reste à attendre les autres résulats et continuer de me reposer! Je commence à en avoir pas mal marre de me reposer!!! Je rêve du jour où je pourrais reprendre mes activités normales, retrouver ma vie...

Une amie me dit: “Tsé profite de te reposer maintenant parce-qu'aprés, tu sais pas quand tu pourras redormir à ta guise!” Tout ce que j'espère c'est de ne pas rater ma session, ce serait trop con, je suis tellement proche de la ligne d'arrivée!

Pour la première fois depuis des jours, je fais une nuit sans cauchemars peuplée d'étranges rêves mais pas vraiment dégeulasses. Je rêve que revient ma douce "Petite Crevette", gentille minette disparue dans le génocide félin de l'été dernier. Je vois aussi apparaître un énorme félin sur le pas de ma porte, une sorte de lynx géant qui me regarde avec curiosité...

mardi, avril 12, 2005

Etolane de porcelaine

Aux dernières nouvelles, je suis en train de vivre tout ce que l'on peut expérimenter de pire dans un premier trimestre. Extrême fatigue: déprimant. Nausées incessantes: usant. Saignements: terrifiant. Retour à l'hôpital demain, avec un peu de chance j'entendrais battre le coeur du bébé et serais rassurée. Mes nuits sont peuplées de cauchemars, entre repos et relaxation, chasser les inquiètudes et essayer de ne pas perdre ma session, j'avoue connaitre des jours bien difficiles.

J'ai recommencé à écrire dans ma tête puisque je suis obligée de passer mon temps à me reposer et que je garde chaque goutte d'énergie pour travailler mes cours. Je comprends que si je dois le perdre ce sera la nature et que je n'y peux rien, qu'il vaut mieux perdre un bébé qui ne serait pas bien formé, mais j'ai tant envie de le garder! Je sais que si cela doit m'arriver j'en serais définitevement trés affectée. Je prie le ciel pour mes maux soient normaux, pour que j'arrive à mener à terme cette grossesse commencée. Je me sens si fragile, comme une poupée de porcelaine aspirée dans un étrange tourbillon. L'on comprendra donc que pour la première fois depuis son ouverture, je suis moins assidue à ce carnet de mots épars. Je suis une poupée sage, je ne mange que des choses saines et équilibrée, boit des litres d'Evian, plus de soda, plus de cochonneries. J'ai coupé net tous ces petits vices de ma vie, petites dépendances sans importances qui pourrait entraver la santé de ce petit embryon caché au fond de mes entrailles.

Mes émotions voguent sur des eaux infernales. Parfois je me sens comme si j'étais crévée, en train de couler, je dors et je dors et je dors, je me regonfle un peu et j'avance doucement, pas à pas, dans cet étrange temps. Heureusement que mes seins me servent de bouées, vu leur taille de plus en plus imposante, ils devraient être en mesure de m'empêcher de me noyer! Juan fait de son mieux pour prendre soin de moi, il travaille fort, il m'impressionne. Il me fait rire lorsque je pleure, il me rassure lorsque j'ai peur, il me cuisine des petits plats, il me serre dans ses bras...

Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je fais de mon mieux pour aider le destin à ne pas me foutre en l'air. Je ne peux que continuer à subir en silence ces malaises et attendre...

vendredi, avril 08, 2005

Les douleurs d'Aline

Aline avait un secret mais personne ne s'en doutait. Tous les jours Aline pleurait mais personne ne le savait. Aline cachait ses maux derrière ses sourires car aucun mot ne pouvait exprimer l'intensité de son malheur. Aline ne voulait pas que l'on s'apitoye sur son pauvre sort. Aline était orpheline mais ses deux parents étaient en vie. Aline faisait partie de ses enfants abandonnés que l'on n'avait jamais su aimer à leur juste valeur. Jolie, marrante, le monde extérieur la trouvait charmante mais qui pouvait imaginer le gouffre de son coeur?

Pour combattre son horreur, elle avait recherché ailleurs l'Amour qu'on lui avait refusé. Elle avait ramé sur des eaux boueuses avant de le trouver chez un grand garçon aux allures rieuses. Elle avait alors appris que l'Amour ne se parle pas autant qu'il se vit. Avec le temps, elle avait compris que les mots sont parfois vides du sens qu'ils transportent. On les dit pour se donner bonne conscience mais s'il n'y a pas de sentiments ou de gestes pour les faire vivre, ils deviennent aussi creux qu'une mine déserte.

Un mot s'entend puis se ressent, si on ne fait que l'entendre, il ne sert à rien, il devient inutile, désuet. Il faut le ressentir pour pouvoir accrocher son essence en son coeur. Les mots qui expriment l'amour ne servent à rien s'ils ne véhiculent pas l'émotion adéquate. Aline avait appris avec les années à reconnaitre l'invisibilité des sentiments. Elle ne faisait pas confiance aux mots qu'elle entendait mais plutôt aux gestes qu'elle auscultait dans le silence de sa maturité. Aline taisait sa peine car aprés tout qui pouvait comprendre ces douleurs étranges qu'elle gardait enfouies dans les noirceurs de son âme bléssée?
Histoire de courriel

Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont écrit un petit mot en coulisse de cet étrange jardin. Je n'ai pas encore eu la force de répondre à tous. Sachez que chaque petit mot me réchauffe de l'intérieur. Merci de prendre la peine de m'écrire. Encore un peu de patience, dès que je me sentirais un peu mieux, je viendrais visiter avec plaisir votre boite virtuelle. En attendant pourquoi ne pas donner un petit coup de souris pour une goutte d'eau?

jeudi, avril 07, 2005

Malade de vie

Voilà plusieurs jours que je subis toutes sortes de transformations hormonales et au grand jamais je n'aurais cru que cela pouvait être si éprouvant. J'ai du mal à suivre ce qui m'arrive mais j'essaie de le prendre avec philosophie. Intense fatigue, intense émotivité, intenses nausées, tout un cocktail! Et puis il y a cette peur bleue de voir cette petite chose de 7 grammes disparaitre de mon corps, la peur de vivre un mirage, la peur de voir s'effondrer mes espoirs. Angoisse et anxiété deux ennemies à combattre sans relâche.

Hier aprés une grosse contrariété matinale, d'étranges symptomes se pointent et la peur prend toute la place et m'aspire. Gentille Nath me dit: “Allez, viens je t'emmène au CLSC, au moins tu seras fixée”, et me voilà repartie chez le docteur! J'y suis allée plus souvent dans la dernière semaine que dans la dernière année! Une vraie moumoune! Ma tension est trop haute, il faut que je me repose. Je suis trop anxieuse parait-il! Je dois me relaxer les émotions, je dois me ménager, je dois m'alimenter, je dois éviter toute source de contrariété, je dois lacher prise. Ouf! Facile à dire! Et puis je n'ai pas l'habitude de tant m'occuper de moi! Juan est un ange, aux petits soins pour ma pomme maganée même si je suis en train de lui détruire ses illusions romantiques sur la femme enceinte, il ne semble pas m'en vouloir pour autant. Jamais il n'aurait pensé que cela pouvait être si complexe et pourtant lorsqu'il y reflechit il trouve cela normal. Il me dit “Ben c'est toute une machine qui se met en marche!” Ouais et bien elle en arrache présentement ma machine! J'ai bien hâte de passer le cap des 12 semaines, de me dire que ça y est la vie s'est bien accrochée puis de connaitre le fameux épanouissement du deuxiéme trimestre. C'est que j'ai si peur de le perdre! Plus les jours passent et moins je crains de voir évoluer mon état que de le voir s'évanouir dans le néant...

Alors j'écoute les conseils du medecin, je m'ennuie sans bougonner dans le silence de mes jours. Je suis si fatiguée que j'ai l'impression de me faire bouffer toute mon énergie de l'intérieur, y'a pas, je n'ai plus 20 ans! On a beau me dire qu'au Québec, je suis en plein dans la norme, qu'ici les femmes font souvent les enfants en début de trentaine, je ne peux pas croire que c'est pas plus facile physiquement quand tu es dans la vingtaine!!! Je prends conscience du probléme de dénatalité lorsque qu'un ami de Juan dans la quarantaine vient me dire:

- Merci de faire un enfant, on en a ben besoin car sinon y'aura personne pour payer ma pension!
- Heu, de rien...


Ou lorsque je pleure devant l'infirmière en lui expliquant mes peurs et qu'elle me répond toute émue: "Tu sais, habituellement les femmes enceintes que je vois ici ne pleurent pas pour les mêmes raisons que toi. C'est souvent moins touchant! T'inquiètes pas autant et surtout reste positive, dis toi que tu vas avoir un super beau bébé en santé et répète le toi plusieurs fois par jour!" Douce dame qui m'explique en détail tout se qui se passe en mon corps, ce à quoi je dois m'attendre, ce que je peux comprendre de mes émotions emballées...

Hier, j'ai aussi eu la surprise de rencontrer la douce de Blu, Schyzocath m'a gentiment approchée pour se présenter lors du lancement de L'écrit Primal, j'ai trouvé cela bien sympa même si la pauvre n'aura pas eu la chance de me voir au meilleur de ma forme! Le cheveu triste, la mine défaite, je n'ai pas eu le temps de jaser car j'étais si fatiguée aprés cette autre visite chez le docteur que je n'avais qu'une envie m'allonger et oublier...

Je me suis décidée à prendre ces médicaments prescrits contre la nausée, je suis un peu craintive mais si cela peut m'aider à survivre, je crois que je me dois d'essayer même si j'ai un peu honte de ne pas avoir la force de faire sans. J'espère sincèrement que si les premières semaines sont si dures, le reste de l'aventure sera plus facile à vivre. Ce qui me fascine c'est que je n'en veux même pas au petit tétard qui nage en moi. Je me dis : “Ok, vas-y nourris toi de moi, mais attention ne me tues pas car tu y passerais aussi!”. Les odeurs m'agressent, le sucre me lève le coeur, mon cerveau pédale dans la semoule, mais c'est correct, je vais faire avec! Je compte sur les beaux jours pour retrouver la forme. Hé les beaux jours venez donc me changer un coup les idées! Ce matin il neigeait encore à gros flocons! Dur, dur pour le moral! On est bien loin de se faire bronzer la bedaine sur la terrasse...

mardi, avril 05, 2005

Amazones...

Demain sortira dans le collectif l'Écrit Primal, la version papier de cette nouvelle qui me tient beaucoup à coeur. Fiction à saveur fantastique que je vais continuer d'explorer dans les mois à venir en espérant en être un jour satisfaite. En voici un extrait...

Extrait: Les caméras du monde entier avaient leur objectif rivé sur la ville de Québec. Plusieurs fois pas jour, la mairesse Brochain expliquait la situation dans des conférences de presse gigantesques, elle essayait tant bien que mal d’annoncer le déroulement d’une guerre qui semblait inévitable.

La présidente Guillette plaidait sa cause à l’ONU via satellite et s’efforçait en vain de raisonner avec le Général Busharat, chef des armées Islamistes Unies. Depuis plusieurs mois déjà la tension croissait entre les deux partis. Et pas plus de trois heures après la fin de l’ultimatum lancé envers la république du Québec, les forces armées Islamistes Unies avaient franchi la frontière canadienne par le Vermont. Une longue caravane d’hommes armés jusqu’aux dents, prêts à tout pour faire tomber le régime féministe en vigueur dans la République indépendante du Québec, fonçaient sur sa capitale nationale. Leur progression en direct sur chaque petit écran familial fascinait le monde entier. L’on ne parlait plus que de cela sur toutes les ondes du globe. Quelques pays d’Europe exprimaient l’idée d’envoyer des troupes pour soutenir le Québec dans sa cause. Les discussions s’étiraient, les débats jaillissaient de toute part et pour l’instant la Présidente Guillette était seule à défendre son petit pays menacé.

Lorsque les troupes Islamistes avaient traversé Montréal, ne laissant derrière eux qu’un paysage de souffrances et de désolations, la planète était restée bouche bée devant un tel massacre. Les Montréalais, si pacifiques de nature n’avaient pas voulu prendre au sérieux l’ultimatum de Busharat. L’on ne voulait croire à une invasion américaine. Malgré les menaces, la ville était restée calme et les habitants avaient continué de vaquer à leurs occupations sans déroger à leurs habitudes. Lorsqu’ils eurent réalisé l’ampleur de la situation, il était déjà trop tard!

La police métropolitaine fut anéantie avec une dizaine de missiles bien placés. En quelques heures, les pertes humaines considérables s’exposaient sur les écrans de tous les pays. Le monde moderne était en état de choc. Comment en était-on arrivés là? Comment le Nord, contrée toute puissance depuis des siècles, pouvait-il en arriver à se déchirer de l’intérieur?

Tournons un instant vers le passé pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce conflit imminent. Remontons à 80 ans plus tôt, là où toute cette histoire commença : Après le référendum de 2274 alors que le Québec se sépare sans heurts du Canada anglophone pour former une nouvelle nation autonome. Alors que de forts partis politiques musulmans sont en train d’islamiser les États-Unis. Alors que le Canada anglophone s’engage dans une optique de neutralité passive. Le Québec, se dégage du joug britannique qui l’a si souvent bridé dans son identité propre. Un nouveau courant féministe bouscule les mœurs explosés. Les dirigeants politiques se déclinent tous au féminin. Le pouvoir est principalement entre les mains des femmes depuis plusieurs décennies.

La nouvelle République du Québec est un petit pays d’hiver, d’eau et de bois. Un petit pays qui se construit toujours plus à contre courant de ses voisins américains. Durant cette transition, de l’autre coté de l’Atlantique, plusieurs pays européens se convertissent aussi à l’islam. La République du Québec connaît, quant à elle, une évolution des mœurs toute différente. Les femmes qui ont déjà acquis de belles victoires pour l’égalité des sexes ont peu à peu pris les rennes de toutes les sphères de la société. Les hommes ont pris l’habitude de rester à la maison ou de faire du sport sous toutes ses formes. Le Québec possède les meilleurs athlètes masculins au monde. Ils travaillent encore dans quelques réseaux privés et publics mais ont peu de poids visible sur la culture contemporaine.

Les femmes, après avoir brillées dans plusieurs domaines auparavant exclusivement masculins, ont réussi grâce à leur ténacité et leur travail acharné à conquérir les plus hautes positions sociales et économiques. C’est entre leurs mains que se façonne la nouvelle République. C’est donc sans surprise que lorsqu’il fut venu le moment d’élire le premier président de cette nouvelle République francophone, une femme gagna les premières élections présidentielles….

Mais revenons à nos écrans fixés sur ce présent où s’écrit une autre page d’Histoire québécoise. La présidente Guillette vient d’annoncer qu’elle a donné le feu vert aux ‘générales’ de l’Armée Indépendante. Les Amazones vont être lâchées sur les troupes de Busharat. Tout le monde est en état de choc. Personne n’a encore posé les yeux sur ces amazones étranges. Conçues en laboratoire, génétiquement modifiées, ces femelles clones ne sont encore jamais sorties des usines ultra secrètes dans lesquelles elle furent fécondées. Ces clones sont l’une des raisons de la fureur du général Busharat qui les considère avant tout comme des armes biologiques extrêmement dangereuses. Ses troupes ne sont plus qu’à quelques kilomètres des ponts de Québec. Voici les premières images qui se relaient à l’instant d’un bout à l’autre de la planète.

Les amazones nues prennent d'assaut les routes et les chemins. Indifférentes aux passants qui les observent, elles exultent une incroyable force surnaturelle. Par milliers, elles sortent des trois usines du centre ville, guidés par un radar interne, elles avancent uniformément, dans la même direction. D’apparence humaine, il est pourtant facile pour l’œil aiguisé de percevoir leurs mystérieuses incongruités. Avec la même cadence, elles se retrouvent rapidement devant le Pont Pierre-Laporte. Elles se rassemblent en rangs, les armes aux poings, le visage fermé, devant l’entrée du pont qui brille sous la canicule. De l’autre coté, les éclaireurs de Bushurat se pressent pour mieux voir…

lundi, avril 04, 2005

Passage de l'intangible au tangible, l'équinoxe de printemps célèbre partout la naissance et la vie qui se déploie.
C'est le temps de l'innocence, de l'éveil aux choses du dedans et du dehors.
Laurence E. Fritsch

Ainsi va le monde ici-bas.
Le temps emporte sur son aile
Et le printemps et l'hirondelle,
Et la vie et les jours
Alfred de Musset

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses,
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Théophile Gautier

dimanche, avril 03, 2005

Enceinte, vous avez dit enceinte?

Mais ça veut dire quoi être enceinte? Pour contrer les peurs intérieures, explorer les expériences d'autrui: Via Mamansursaplanète, je découvre un petit post de Maviesansmoi sur "les choses qui font de la grossesse un moment très classe" qui me semble on ne peut plus véridique et cela me fait un peu sourire jaune...
Papotage

Miss Didine me fait une remarque qui me froisse. Je rétorque :

- Ben là, tu exagères! Je suis fragile j’y peux rien! J’ai l’air forte mais derrière je suis fragile…

Elle se retourne et réplique :

- Ouais, je sais mais je crois aussi que derrière cette couche, y’en a une autre et celle-là est forte!
- Ben c’est ça! Y manquait plus que je sois un sandwich!!!
Rêves…

Ces derniers jours, je fais de drôles de rêves, est-ce un bouleversement hormonal qui affecte mes nuits? Je n’en sais trop rien mais voilà longtemps que je n’avais rêvé autant.

La nuit dernière fut des plus surprenantes, un émissaire du Vatican venait me trouver sur la plage du lac pour me dire que je faisais partie des enfants légitimes du Pape. Partout dans le monde, l’on contactait ceux-ci pour les inviter à venir le veiller. À peine surprise, je le suivais. En un clin d’œil je me retrouvais à Rome en compagnie d’une centaine de personnes, mes frères et sœurs de toutes races, qui tout comme moi se retrouvaient là par la grâce du St-Esprit…

À mon réveil, ce rêve me sembla quand même bien étrange! Sans compter que ma présence semblait être requise pour la lecture de son testament! Quand même "weird"! Il est vrai cependant que je n’ai aucune notion humaine de ce qu’est un père. Tout ce que ce mot évoque en moi est la présence du Seigneur. Ce petit mot "Père" n’a, pour moi, absolument aucune connotation humaine. Le seul père que je n’aurais jamais est invisible et ce n’est pas toujours évident de concrétiser sa présence dans ma vie. Je suis heureuse que Juan se prépare à devenir père sans trop paniquer, prêt à assumer ses responsabilités, prêt à me montrer une voie inconnue. Je me suis toujours dit que lorsque j’aurai un enfant, non seulement celui-ci devra avoir un père car je ne me sentais absolument pas la force de revivre une version adulte de mon enfance « monoparentale » et qu’en plus ce serait le seul moyen pour ma pomme de donner un sens humain à ce petit mot qui semble si évident pour tant de gens sur Terre…

L’autre rêve qui ne s’efface pas de ma mémoire se passa la semaine dernière. Je parcourais une ville inconnue en compagnie d’un jeune garçon que je ne connaissais pas mais que j’aimais beaucoup. Je l’aimais d’un amour que je ne comprenais pas, d’un amour sans connotations sexuelles ou amoureuses. Il me prenait par la main, avec tendresse, il n’arrêtait pas de me montrer toutes sortes de choses, des bâtiments, des endroits. C’était flou et je ne comprenais pas qui était ce garçon, ni la nature de mes sentiments à son égard, ni ce qu’il essayait de m’expliquer…

vendredi, avril 01, 2005

Petit matin brumeux

Je me lève pour découvrir une mince couche blanche sur mon paysage qui essaye désespérément de fondre! Je fais la grimace. Je me force à manger quelques crackers histoire de gérer mes malaises matinaux et je regarde par la fenêtre tomber la « schnoute »! Un joyeux mélange de pluie et de flocons qui, franchement, me sort un peu par les trous de nez en cette grise matinée!!! Enfin, je me rassure en voyant que cela semble tourner en pluie. Fond Hiver, fond….

Hier, je suis allée faire un tour de lac avec Chanelle, même si je pense que l’on peut encore marcher dessus, je n’ai pas tenté le diable et me suis contentée de profiter du soleil sur une partie de sable fraîchement découverte, comme une île d’espoir dans un univers de froid. La source qui se jette dans le lac se profile en cet endroit, je m’amuse à attraper des images d’eau fraîche. Je souris aux quatre vents. Je pose une main sur mon ventre…

Promesses-de-printemps