Petite torture
Ces derniers jours, je me sens un peu comme cet arbre attrapé au dessus d'une falaise surplombant le St-Laurent aux allures de printemps. Juan me dit:
- Faut que tu profites de ton état, parce-que cela ne t'arrivera pas si souvent que cela dans ta vie peut-être encore une ou deux autres fois. C'est un moment rare et précieux...
- Ben, je suis d'accord avec l'idée mais présentement c'est un peu dur de profiter d'un tel état!
Il acquiesce en silence tandis que ma mine le peine. Il me faut tant me reposer pour arriver à être un moment vivante que j’ai bien du mal à comprendre que tout cela soit normal ! Ma belle-sœur de Grenoble, elle aussi enceinte, doit accoucher dans le mois de juillet, je lui parle au téléphone:
- Pis t’as été malade ?
- Moi ? Non, c’est à peine si je me rends compte que je suis enceinte !!!
- …
Qui a dit qu’il y avait une justice sur Terre ? Ma voisine, amie de Channelle, qui m’accoste en promenant son énorme chien me demande :
- Et cela va mieux ?
- Bof, c’est pas fameux à date !
- Ouais, j’te comprends, moi mes trois premiers mois ont été les plus horribles de ma vie ! Tu vas voir tu seras fine en forme pour ton deuxiéme trimestre ! Tu pourras reprendre ton jardinage, j’en suis sure…
Bon, un peu d’espoir dans la platitude de mes jours ! Au moins, je ne suis pas la seule à être si fragile ! Et puis la neige fond et mon jardin est presque libéré de sa blancheur hivernale. Les fines herbes rejaillissent sous un tapis de feuilles mortes, les oiseux piaillent à l'unisson et les pousses de roses trémières se pointent le bout du vert, c’est toujours bon signe…
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