mercredi, août 31, 2005

Journée grisounette

Journée de pluie intense, journée sans ennui mais fatiguée. Mon homme travaille à la maison, il bougonne sans raison. Je souris malgré lui, le cajole sans rien dire, heureuse de l'avoir pour une fois à mes cotés durant toute une journée. Il n'aime pas travailler à la maison, il n'aime pas la pluie qui n'en finit plus de se déverser, à seau, à verse, sans s'arrêter! Il grommelle gentiment. Et moi je l'aime parce-qu'il est là, tout simplement, parce-qu'il est présent et que je trouve cela étrangement rassurant.

Aujourd'hui, j'aime cette ambiance étrange, insolite, presque tropicale, j'aime entendre tomber l'eau à flot. Envie de sortir me doucher à l'air libre, en toute liberté, nue sous la pluie tiède, envie de me transformer en roseau de sucre...

Le bébé est bien tranquille, j'essaie de ne pas m'en inquiéter, je sais que je dois aller me reposer. Je repousse le temps de me coucher. Je ne veux pas faire de sieste! Impression de me transformer en mamie sans vie! Je "Sims" un peu pour ne pas trop penser, pour ne pas trop m'angoisser, pour me vider les idées. Épuisée, je laisse couler le tout comme le fait le ciel sur nos maisons mouillées sans trop les abimer. Katrina pleure sa misère d'ailleurs, tombe d'un ciel sombre qui nous menace sans nous faire de mal. Elle déverse ses larmes et se meurt...
Au cœur de la nuit,

L’insomnie me réveille, je la suis…

Depuis ma dernière pesée de lundi, j’essaie de reprendre mes esprits. Mon corps s’emballe, mon moral se fait la malle. J'apprends la particularité de mon cas (même si je m'en doutais un peu!) en découvrant de quel groupe sanguin je suis. Parait (d'après ces résultats) que je fais partie d'un tout petit pourcentage de la population. Hum! C'est peut-être pour cela que je suis heureuse au creux de ma brousse! Ainsi donc mon sang AB- s'est mélangé avec celui de Juan O+ pour créer cette vie qui grandit en ma chair transformée. L'hôpital me pique de ses précautions. Prudence et grimaces. Aille! Mes veines s'enfuient...

Mon bedon aspire mes émotions et mes inspirations paressent sous la pression. Certaines tristesses avalent ce qu’il en reste. Hyperion n’est pas revenu et le silence me cherche…

La nuit, lorsque rôde l’insomnie, les mots reviennent jongler des jeux de tête. Je me lève et sans me rebeller leur donne quelques libertés bien méritées. Lorsque arrive le temps du clavier, ce ne sont plus tout à fait les mêmes, ceux que je préférais semblent s’effacer et il me faut suer pour retrouver les fils qui m’avaient tirée jusqu’ici. Grâce au maudit humidex des derniers jours, la fatigue se fait ressentir avec la combinaison d’eau que ma peau retient prisonnière et qui m’enchaîne. Je deviens baudruche et je gonfle plus vite que mon ombre…

Les différentes organisations pour le mariage dans quelques jours retiennent le peu d’énergie qui me reste. Je me ménage pour pouvoir en profiter le jour dit. Nous attendons une bonne cinquantaine d’invités de tous horizons. La cérémonie entre poèmes et guitares se dessine, romantisme à l’appui. Ensuite c’est la fiesta chez Vivi! Méchoui, parents, amis et musiques seront de la partie. Je croise les doigts pour que tout se déroule bien, pour que tous s’amusent, pour que la fête soit réussie!

Une gentille nouvelle de rentrée avec l'assignation d'un article pour la critique d'une pièce de théâtre en ville. Cela va me donner l’occasion de reprendre un peu de service culturel avant d’exploser. Accoucher me fout bien la trouille. Les cours prénataux du coin n’ont pas vraiment le don de me rassurer, je suis moins niaiseuse, mais avec l’ignorance que l’on m’arrache de drôles d’émotions prennent le relais et mon hypersensibilité s’en trouve renforcée. Je continue de prier le ciel et ses anges pour tout se passe sans trop de peines, pour que le bébé arrive en bonne santé sans trop me déchirer.

Katrina finit de se déverser sur nos têtes, bien moins méchante qu’elle ne le fut chez nos voisins du Sud. Que de frissons à regarder les images de ses dévastations! J’ai toujours rêvé de Louisiane, si j’avais eu un vœu à formuler et la chance de pouvoir profiter d’un voyage de noces, je serais bien allée me changer les idées sur la route des cajuns entre bayous et acadiens.

Mes pensées sont avec tous ses pauvres gens. Et voilà pas que Bush va devoir écourter de deux jours ses fameuses vacances d’été. Quatre semaines de farniente pour un président qui fout la m… partout sur son passage! Je ne comprends même pas comment quelqu’un dans sa position peut prendre de si longues vacances, cela me dépasse. Les soldats en Irak en ont-ils autant? Et l’Américain moyen qui trime à l’année longue pour se payer ses assurances qu’elles soient sociales ou maladies peut-il se targuer d'autant de temps libre pour profiter des beaux jours? Non, franchement, cela me dépasse! Sans compter que ce sont principalement les pauvres qui se sont pris Katrina en pleine gueule. Pour eux autres, les pertes sont considérables autant sur le plan humain que matériel. Pour "Bush à marde" (excusez mon language) ce ne sont bien que deux jours de vacances en moins et plus d’argent dans ses poches! Après tout n’a t-il pas assez d’intérêt dans le pétrole pour ne pas pleurer trop fort devant les hausses du prix de l’essence qui commence à engourdir toute l’économie! Mais je m’énerve toute seule sous le ciel sans étoiles! À moins que ce ne soit les hormones qui me retournent la vie…

lundi, août 29, 2005

C'est la nuit que les elfes sortent,
Avec leur robe humide au bord,
Et sur les nénuphars emportent
Leur valseur de fatigue mort.
Théophile Gautier

Il n'y a pas de plus beau fil que celui des fileuses de lune. Au matin le soleil les ramasse sur les prés humides pour tisser sa chevelure.
Antoine de Marville

La nuit tombe, vous frôle en passant de son aile noire tout humide.
Alphonse Daudet

samedi, août 27, 2005

Une famille se dessine

Daddy-and-Belly

Mon ventre gonfle à vue d'oeil! Embryon de famille qui se forme en ma chair étonnée. Ma peau s'étire en douceur. Transformation de mon corps qui amuse et émeut ma petite soeur. Petite Clo fête ses 13 ans aujourd'hui, une pensée fraternelle je souffle au vent...

Nous voguons sur un drôle d'océan. Les jours défilent sans se ressembler. Notions d'inconnu qui n'en finissent plus de nous emporter. Sentiments partagés. Émotions enflammées. Mélange de pur bonheur et d'intenses frayeurs. Le grand jour approche...

J'ai un peu peur. L'angoisse se fraye des chemins entre deux moments sereins. Ma cervelle me joue des tours. Je me contrôle. Je m'inquiète. Je savoure. Je m'égare, me repère, me prépare...

Mes nuits se font plus courtes, l'inconfort gagne ces instants nocturnes. Sans que je ne puisse rien y faire, je me réveille alors que l'aube se léve. Je l'observe. Je caresse sa joue rugueuse. Dans un demi-sommeil, il me murmure: "J'ai rêvé que je te faisais deux fois l'Amour!". Je souris tendrement. Il se retourne, se replonge au pays des songes...

Je me lève, cherche Hypérion qui ne revient plus. Avale ma tristesse. Mon ventre tressaille sous quelques minuscules coups. Le soleil matinal éclaire un ciel d’azur. Quelques photos, quelques mots et je vais m'étendre à ses cotés…

vendredi, août 26, 2005

Via Candy...

You Are 40% Weird

Normal enough to know that you're weird...
But too damn weird to do anything about it!

Not again!

Quatre jours sans nouvelle d’Hyperion. Quatre jours sans voir son ombre, sans apercevoir sa frimousse toute douce. I miss him already, feeling sad without wanting to believe it! Could my cats be cursed? What the F...! Est-il parti se chercher de la femme ou est-il tombé dans le même piège que tous les autres? Est-ce de ma faute? Je ne veux croire le pire. Je veux encore espérer avant de perdre espoir, avant de laisser glisser mes larmes…
Jeux d’absurde

Entre deux pensées écartelées, bercer son gros bedon dans l’horizon bleuté. Idées liquides. Fragile. Sensible. Fatigue. Se ménager sans arriver à faire le ménage. Pour beaucoup, c'est la rentrée, moi j'attends la sortie avec frousse. À la recherche d'une touche de surréalisme pour me régénérer l'esprit embrumé. Jeux de phrases à faire pleurer Shni le pauvre petit génie enfermé au fond d’une armoire empoussiérée…
Transparence

Plume-et-sablePlume-flottante

Au fil du lac flotte mon ventre rond comme un ballon. Souffles de vent sous un soleil chaud. Légèreté divine, fraîcheur bénie. Quelques voiles à l’horizon. Une vingtaine d’humains lézardent au milieu de la plage. Dans mon coin de sable, je savoure mon calme solitaire. Harmonie du temps et de l’eau. Une mélodie générée par la Terre soulage mes oreilles irritées. Bruissements d’arbres et de vagues.

Les bateaux se font de plus en plus rares. Les citoyens urbains ainsi que leur bruyante marmaille sont repartis en leur quotidien automnal, rentrée oblige. Ces derniers beaux jours sont sacrés. L’on se sent privilégié de pouvoir les attraper. Malgré la fatigue, le poids, les soucis de toute vie, l’on se rend compte de sa chance. Richesse du temps, bonheur de cœur, paix de l’âme.

Le vert des arbres se fonce subtilement. Déjà quelques couleurs parsèment les collines qui enrobent l’immensité nacrée. L’on sent s’esquiver l’été à petit pas pour accueillir l’automne qui se faufile. Alors que je profite de ces moments de nature, de ces instants de plénitude, une dame me rappelle que ce sont là mes derniers temps de solitude tranquille...

Je médite en silence sur ces mots qui reviennent trop souvent dans la bouche des gens depuis que mon ventre prend possession de mes jours. Est-ce vraiment la fin d’une période qui ne reviendra plus? Est-ce le début d’une autre qu’il me faut redouter par crainte de ne plus me retrouver? Ne puis-t-il pas avoir un juste milieu entre les deux? Dois-je obligatoirement perdre l’un pour gagner l’autre? Ne puis-je donc pas accumuler les savoirs? Amonceler les connaissances et les états d’humanité?

Mon esprit se perd au détour de toutes ces questions! À la frontière des doutes, je l’arrête. Contemplatif, il se recule pour mieux se glisser dans la sérénité d’un paysage révéré. À quoi bon se tourmenter en une si belle journée?

Beautiful-day

La vie est ce qu’elle est. Elle nous guide, nous malmène, nous surprend, nous emmène vers quelques bonheurs, nous fait traverser certains malheurs. L’on nage, l’on ondule, l’on rame ou l’on se noie. La force est en nous. L’on peut aussi la puiser au détour d’un coin de nature, d’un geste d’amitié, d’une touche d’affection. La vie est dure. La vie est douce. Elle est parfois injuste. La vie est ce qu’elle est!

Elle est le moteur de nos corps éphémères. On ne sait pas toujours à quoi elle sert. Elle nous dépasse trop souvent. Il faut savoir en profiter sans pour autant l’exploiter. L’on se doit de l’encenser, de l’apprivoiser pour ne pas sombrer, pour en tirer le maximum de ce qu’elle peut nous donner tout en la respectant, toujours, encore...

Mais voilà que je m’évade, que je divague au fil de l’eau qui éclabousse mes pages! Mes mots s’envolent, s’échappent de ma raison, enivrent mon cœur qui bat pour deux. Mes pieds flottent à la douceur du lac qui les porte, qui les rafraîchit. Ma peau se dore sous les rayons lumineux qu'elle absorbe, les fesses immergées sur ma chaise bien calée dans le sable, aux rythmes des vagues qui emportent mes émotions violentées par quelques hormones déchaînées, je me laisse buller. Après avoir mangé Werber et ses amis les humains, je me sens prête à dévorer Amelie Nothomb et son hygiène de l’assassin.

Chaise-d'eau

jeudi, août 25, 2005

Retour du soleil

Un ciel d’azur, une lumière pure, pour oublier la fatigue de mon corps gonflé de vie. Me plonger l'esprit dans l’eau qui scintille au milieu de sa solitude retrouvée. Aspirer le calme, grignoter quelques pages, les pieds dans le sable. Attraper quelques gouttes d’inspirations dans un silence de papier glacé…

mardi, août 23, 2005

Une photo ? C'est l'instant qui s'arrête, les sentiments qui demeurent et la vie qui s'en va.
Jérôme Touzalin

La vie devait être triste avec nos grands-parents, ils vivaient en noir et blanc. Je l'ai vu sur les photos de grand-mère...
Paroles d’enfant

La chanson est expansion dans le passé, la photo finitude. La chanson est le sentiment heureux du temps, la photo son tragique. J'ai souvent pensé qu'on pourrait raconter toute sa vie seulement avec des chansons et des photos.
Annie Ernaux
Images sous la grisaille...

Entre deux nuages, trois rayons de soleil, des p'tits "toc-toc" dans ma bedondaine, une sieste forcée, des p'tits minous déchainés, un temps pour ma petite sœur et quelques traductions aussi confidentielles que "poches", voici que je découvre le site de Camille Moirec. Photographe de souche 100 % provençale (via le photoblog des Mers Veillés)...

Cutout-TadoussacBambin-Cutout

Aussi un petit mot sur une technique utilisée avec Photoshop que j'aime beaucoup. Une petite technique qui me fait "tripper" lorsque j'ai deux minutes à lui consacrer: le Cutout....

Une technique qui consiste à transformer une photo en noir et blanc tout en gardant quelques touches de couleurs. L'on choisit les couleurs qui se détachent, contrastent avec le fond en noir et blanc (ou vice et versa). Sur Flickr, un groupe est spécialement dédié à ce genre. Quelques-unes de mes photos favorites pigées là-dedans...

lundi, août 22, 2005

Lundi Charabia

Nouvelle semaine qui se forme entre nuages et soleil, le temps oscille, se cherche entre cette saison et la prochaine, période de transition. Après une fin de semaine sous la pluie, l’humidité est de retour mais quelques rayons de lumière percent la couverture du ciel pour nous rappeler que l’été n’a pas encore dit son dernier mot.

Dès ce matin, le cabinet de traduction avec qui je fais affaire m’appelle pour me lâcher quelques petits contrats à finir au plus vite. Ce qui est comique avec ce principe, c'est que dès que les entreprises envoient leurs documents à traduire, cela devrait déjà être fini! Enfin, je suis contente de voir que ce petit cabinet semble apprécier mon travail, je suis rapide, cordiale et amicale paraît-il. Travailler à distance me plait, travailler dans mon antre aussi. Je commence cependant à comprendre que peu de ceux qui travaillent en bureau reconnaissent la valeur du travail que l’on fait de chez soi.

Cela me ramène à ces préjugés sur l’écriture que je peux subir depuis mes 18 ans. Écrire n’est pas vraiment un travail, écrire c'est comme ne rien faire! Pour plusieurs esprits conservateurs, c’est malheureusement ainsi! Cependant même en écrivant sur une plage de sable chaud, trouver le bon chemin des mots reste un périple, une démarche souvent difficile même lorsque l’on a de la facilité, un équilibre à trouver, à gérer, une discipline personnelle qu’il faut conjuguer avec un quotidien peu enclin à ce genre de liberté. Conjurer les inutiles jalousies humaines est aussi une sacrée (autre) paire de manches à relever...

Travailler "professionnellement" à la maison est un autre concept qui rejoint de beaucoup les dilemnes de l’écriture sauvage. Ces regards quelques peu envieux de ceux qui pensent qu’il est si facile de le faire, tout ça sans trop se demander ce que cela implique réellement. Car c'est aussi une autre discipline personnelle qu’il faut apprivoiser. Savoir maîtriser les élans de solitude. S’organiser en conséquence. Je rêve d’avoir un jour un bureau fermé, une réelle pièce qui serait mienne où je pourrai me concentrer sans être dérangée. En tout cas, je ne suis tellement pas le genre de personne que l’on peut mettre dans un bureau (sans que j'ai envie de m'y pendre), que cette façon de fonctionner est celle qui me sied le plus et je suis heureuse de pouvoir commencer à visualiser un avenir dans ce domaine. J’espère juste que cela n’avalera pas mon écriture et que je pourrai organiser mon temps de façon à me sortir de la pauvreté sans sombrer dans le matérialisme et en conservant mes fibres artistiques et mes soifs de connaissances. De toute façon, il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures : sans argent, je survis, mais sans art, sans liberté et sans mots, je me meurs à petit feu…

La photo est mon seul véritable hobby. La musique me détend, me calme, me console, mais la photo me divertit, me fait oublier les méandres de la vie. D’ailleurs j’ai encore bien des images à ranger. Le numérique est comme un conte de fée, l’on peut faire autant de photos que l'oin veut, autant que l’envie nous en prend. Mais l’autre coté de la médaille c’est que cela demande un temps fou à trier et ranger. Le photoblog tout neuf du groupe de photos dont j'ai déjà évoqué l'existence me fait sourire du regard en silence. Tout un petit bonheur à pêcher des images inspirant des ondes magiques à des étrangers évoluant quelque part sur le globe.

La fatigue du troisième trimestre semble retrouver ses aises dans mes journées. Je vais encore devoir me résoudre à la sieste, me ménager et tout le tralala! Quelle étrange aventure que la création d'une vie qui passe par la transformation de sa chair…

Je fais toujours de ces cauchemars qui me réveillent en peines. Rêve de sang ou de créatures malveillantes. Reflets de mes anxiétés d’après Juan, reflet de mes frayeurs de voir une grosse brique m’écraser la face?

Aujourd’hui j’ai une tonne de mails à répondre, l’organisation du mariage qui approche comme un cheval au galop qu’il me faut chevaucher. Mariage plutôt bohème avec guitares et souffles de romantisme à saveur d'automne. Une autre manière de faire battre nos cœurs à l’unisson. Pas de frayeurs là puisque devant les hommes nous sommes déjà mariés! Juste l’envie de célébrer en toute amitié ce destin qui nous rassemble et nous construit. Et qui sait? Aujourd’hui, avec un peu de chance, je pourrai peut-être trouver quelques instants de sable où méditer quelques phrases éparses pour me libérer en douceur ou mieux encore reprendre le fil d'une fiction inachevée…

Pour la route un p'tit lien juste pour le fun: Charabia.net. Un truc qui m'interpelle un peu, je ne suis pas vraiment sure de comprendre l’idée, un générateur de textes au hasard, bizarre…

samedi, août 20, 2005

Plume-d'eau

Plume d’eau qui flotte par delà les flots. Emportée dans des courants stressants. Certains moments d’existences ne sont pas toujours faciles à avaler. Une envie de fuir, de se laisser couler entre deux bulles éclatées. Une histoire familiale compliquée. Solitude de foule. Un passé qui pèse lourd dans la balance des jours. Un futur à assumer, plus léger, une vie à reconstruire, espoir d'un monde meilleur…

Une fin de semaine étrange où il me faudra survivre à de multiples émotions contrariées, qui rejaillissent en cascades au fil des heures qui se passeront, au fil des sourires qu’il me faudra offrir, pour ne pas fuir, pour affronter ces réalités que l’on voudrait oublier. Après la pluie, le beau temps, après les pleurs, le bonheur, après les douleurs, la force…

Un homme au regard empreint de tendresse qui me souffle des mots doux. Caresses réconfortantes. Insomnies latentes. Fatigue permanente. Vivement lundi pour qu'enfin je puisse m'échouer sur le sable !

vendredi, août 19, 2005

De brac et de blogue

L’autre jour, en discutant avec une jolie demoiselle perdue dans un champ de mais, j’ai réalisé que j’avais commencé ce carnet de mots virtuels à la sortie d’une épreuve de vie plutôt traumatisante pour ma pomme.

En effet, le 24 août 2002, Juan se cassa le cou en sautant bêtement dans ce grand lac que j’aime tant. Ce fut pour lui un énorme choc physique et quant à moi je me retrouvai emportée dans un tsunami d’émotions fracassantes.

Les anges veillaient sur sa peau ce jour là, malgré une importance fracture cervicale de nature instable, il ne paralysa complètement qu’une quinzaine de minutes avant de retrouver la plupart de ses sens. Après le réflexe d’aller passer une radio à l’hôpital de brousse non loin, l’on découvrit sa cinquième cervicale explosée. D'urgence, il fut envoyé aux soins intensifs à Québec ville! Deux jours plus tard, il se remettait tant bien que mal d’une grosse opération qui dura plusieurs heures, lui balafra le cou et sauva sa vie. Il lui manquait juste un petit bout de hanche qui trouva sa place entre ses vertèbres rescapées et une plaque de titane pour soutenir le tout. Six jours passèrent avant qu’il ne rentre en béquilles à la maison, amaigri, affaibli, fragile mais vivant, se mouvant difficilement avec l’espoir de pouvoir un jour retrouver sa forme d’antan. Ce qui n’était pas négligeable vu les séquelles que peuvent provoquer ce genre d’accident. Il avait 22 ans, était diabétique depuis ses 15 ans et venait d’effleurer les ailes de la mort…

J’avais 29 ans, des souvenirs de paralysie adolescente qui remontaient à la surface de mes jours, une autre année d’université à enclencher. J’étais présidente d’une asso littéraire sur le campus avec une foule d’activité à organiser sur mon calendrier. Une année difficile se dessinait à nos horizons mais l’espoir était comme un soleil qui forçait les ténèbres du traumatisme. Je découvris en moi des réserves de volonté et des trésors d’énergie physique. Je brûlai mes ailes de papillon rebelle sans y faire attention mais je continuais d’avancer coûte que coûte, vaille que vaille ! Dès que Juan reprit du poil de la bête, je me sentis sur le bord de m’effondrer. Lorsqu’il eut retrouvé le plus gros de sa forme, je me sentis vidée, minée, prête à m’écrouler aux moindres souffles du destin. Mais nous avions survécu ! La chance avait sourit dans notre malheur et avait épargné mon homme d’une sentence à vie. Il avait juste perdu une année scolaire, ses muscles bandants qui me faisaient mouiller en deux temps trois mouvements et son moral en avait pris pour son grade. Mais enfin la vie pouvait reprendre son cours normal. J’avais passé mes examens, avait survécu à mes responsabilités. Je remerciais le ciel de ses bienfaits ainsi que la chirurgie moderne ! Cependant je me rendais compte que j’avais aussi subi un choc, une incroyable frayeur qui avait bouleversé ma tête et mon cœur, un choc qui me laissait dégoulinante d’émotions partagées.

J’avais besoin d’oublier les mauvais jours pour reconstruire ce nid de bonheur bordé de tendresses respectives. J’avais besoin de rebâtir l’avenir. Avec les mois qui s’effaçaient, Juan était moins gringalet, il se remusclait, reprenait ses cours, se trouvait un emploi dans son domaine d’étude et recommençait à construire un futur. Il n’était pas diminué, si ce n’est quelques douleurs qu’il pouvait facilement relativiser vu la gravité de ce à quoi il avait échappé !

C’est à peu près à cette époque que je tombai par hasard sur une blogosphère souterraine, inconnue du grand public. J’avais alors publié quelques nouvelles et je désirai une plus grande discipline d’écriture dans ma vie. Je sautai dans le bateau sans trop savoir dans quoi je m’embarquai, prête à me lancer dans cette étrange aventure virtuelle. Prête à voguer sur d’autres flots, vers de nouveaux horizons, prête à oublier les mauvais jours pour n’espérer que le meilleur de l’existence.

Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort dit le dicton ! J’imagine que nous n’étions alors que plus forts d’avoir traversé ce désert ! C’est donc à cette période de ma vie que je commençai à me virtualiser, par défi, sans soucis, ni réelles attentes si ce n’est celles d’avancer toujours plus loin. Le cœur plein d’amour et d’espoir, la tête remplie d’idées loufoques…

J’étais une internaute depuis le milieu des années 90. Je surfais la Toile, j’avais déjà fait quelques sites pour m’amuser, je possédais quelques notions d’HTML mais je n’avais jamais vraiment échangé avec quiconque virtuellement. Ce blogue m’a permis de découvrir d’autres sphères, d’autres gens. Je me suis liée d’amitié par delà l’écran avec quelques personnes qui me trouvèrent à mes balbutiements. J’ai laissé couler les mots au fil du temps. Moi qui n’avais jamais été capable d’être fidèle à un journal intime, je suis devenue loyale envers cet espace virtuel. J’ai publié d’autres nouvelles de papier dont plusieurs ont vu leurs brouillons consommés dans ce coin là. J’ai aussi gagné quelques onces de confiance en moi. J’ai laissé de coté les débats, les querelles, les jalousies du Web qui ne m’intéressent point pour me concentrer sur la nature, la Terre, ce qui fait le meilleur de notre humanité sans pour autant ignorer le pire…

Puis j’ai fini mon programme universitaire et comble de surprise voilà pas que j’attends désormais un bébé ! La vie s’est déroulée sous mes pieds. Il y a eu des joies, maints bonheurs partagés, des bonnes doses de pauvreté non avouée, quelques désespoirs dérobés, certaines tristesses, des images qui se sont greffées à ce petit coin de mots et sans m’en rendre compte, j’ai adopté ce jardin virtuel, je m’y suis attachée…

Je refuse toujours de le prendre trop au sérieux. Je n’en suis jamais entièrement satisfaite mais je l’ai apprivoisé. J’apprécie cette discipline qu’il me procure, ces regards qu’il m’offre. J’ai adoré cette ouverture sur le monde qu’il m’a donné. C’est pour toutes ces raisons que je ne l’ai jamais abandonné. Avec les années, c’est devenu une sorte de compagnon, un témoin de mon existence réelle.

Depuis que je suis enceinte, je suis plus fatiguée, plus fragile, moins productive, cela me désole un peu. Ce jardin virtuel n’est plus aussi pédagogique, la culture y tient moins de place, cela m’ennuie. Mais tout comme je refuse de le prendre trop au sérieux, je refuse de m’apitoyer sur ces détails sans importance. Il évolue avec mes humeurs, ma santé, mon quotidien et puis un jour, tout reviendra bien comme il se doit lorsque cela sera le temps ! Pour l’instant, je me contente de jardiner de l’intérieur cette petite graine qui pousse en mes entrailles. J’espère qu’elle deviendra la plus jolie des fleurs que je n’ai jamais cultivées. Une grosse partie de mon monde (de mon corps) tourne présentement autour de ce petit bout de vie qui grandit au chaud, dans mon ventre rebondi. Je lui dédie cette partie de mon être, de ma vie. Je voudrais pouvoir lui offrir le meilleur de ce que nous sommes. Je crains souvent le pire. Juan me rassure, me raisonne. J’en appelle aux anges pour protéger ce petit bout de fille qui nous a choisi…

C’est une nouvelle étape qui se construit dans le grand chantier de nos destins conjugués. Je pris pour que cette petite fille naisse en santé, pour que nous sachions l’aimer à sa juste valeur, la couver sans l’étouffer. Lorsqu’elle sera venue au monde, elle transformera notre univers mais je crois que je pourrais alors retrouver une certaine liberté d’esprit et de corps. Retrouver cette partie de moi que je partage de l’intérieur. Je serai mère, un nouvel état qui sera supposé m’enrichir et non m’appauvrir. Je veux balayer les angoisses une autre fois pour n’espérer que la lumière des jours heureux. Attraper ces moments de joies pour me réconforter lorsque passent les orages qui font de la vie ces quotidiens terrestres qu’il nous faut tous surmonter.

Ce petit coin d’invisible abritera encore mes mots épars, se nourrira de ces instants d’existences, de toutes ces petites choses que j’aime partager au détour d’une phrase, d’une image. Brouillon de mes fictions. Laboratoire de mes envies. Babillard de mes pensées, de mes passions. Rien d’autre qu’un léger concentré d’humanité que je suis la première à consommer. Les modes passent, les humains restent. Les lecteurs vont et viennent à leur guise, qu'y puis-je? Ma pomme roule dans une bulle de cœur et d’esprit ouverte sur l’inconnu…

jeudi, août 18, 2005

Jeune artiste montante (Québec)

C'est au cours de mes pérégrinations universitaires alors que je m'occupais d'activités culturelles sur le campus et voguais en d'étranges eaux artistiques que j'ai rencontré Adeline Lamarre et ses coups de crayons acérés qui m'ont de suite hypnotisés. Nous avons lié connaissance. J'ai apprécié chacune de nos rencontres. C'est une belle plante bourrée de talent à qui je souhaite un long trajet dans ces univers fantastiques qu'elle dépeint entre deux toiles ou dessins. Peintre-Illustratrice et bédéiste, elle est aussi cool que ses dessins sont hétéroclites. Elle a un site qui l’illustre au virtuel, suivez le lien pour la découvrir de vos propres yeux...


Deux autres liens sans rapport à moins que: Oeuvres du marquis de Sade et Le Cafard cosmique (Ezine de Science-Fiction)

mercredi, août 17, 2005

Mots en l’air

J’ai la peau qui me tire. J’ai le ventre qui s’étire. J’ai la vie qui me cloque. J’ai le corps qui me météorise. Cela bouge de l’intérieur. Cela bulle, cela « turbule », je bidule…
Délire nocturne

Alors que j’oscille entre songes et sommeil une étrange chansonnette fait la fête en ma petite cervelle :

« 300 millions de petits bouquins, et moi, et moi, et moi… Je suis toute seule dans mon coin avec des yeux qui me regardent, j’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie!!! »
Fin de saison

Soleil matinal, je finis de traduire un truc plutôt « plate », documents à l’interne pour un magasin d’électronique quelconque. J’essaie de ne pas m’étouffer avec! Hier, plus de chance et d’émotions avec la traduction de documents reliés à cette fondation qui me conscientise aux sorts des enfants malades. Du fond de mon cœur je prie pour ma bedaine, qu’il doit être difficile de vivre au quotidien avec de graves maladies infantiles…

Petite Clo, de passage en notre maisonnée rentre dans ses pénates, toujours une petite tristesse à la voir partir, petite sœur si douce à mon âme. Un peu de temps pour reprendre mes esprits, me reposer aussi. Il m’est de plus en plus difficile de récupérer la fatigue qui semble ne jamais vouloir épargner mon corps en perpétuelle transformation…

Ces derniers jours, un souffle parisien vient divertir notre brousse avec la venue d'amis, futurs membres de famille reconstituée, dans leurs bras un petit bout de choux au regard d'azur âgé d'à peine deux ans. "Une bambinette" qui nous offre une certaine vision de ce que sera notre vie d'ici peu...

Bambin-et-canards

Hier matin, de drôles de champignons de toiles avaient poussé dans ma pelouse sauvage. En sont sortis une ribambelle de copains venus se ressourcer à l’air frais de notre brousse tranquille. Petite Clo s’étonne du principe qui lui semble des plus étranges.

- Mais c’est quoi le but de camper dans la pelouse?
- Ben c’est pour échapper à la ville ma puce!
- Hum, non franchement je comprends pas le point!


Je rigole toute seule et elle se fond en notre paysage d’adulte comme la grande fille qu’elle devient. Un bon feu de bois, des moments de partages, l’été qui s’étire jusqu’à la fin…

La saison estivale s’achève au village, les citadins retournent à leur quotidien, les chalets se vident et l’on se retrouve entre locaux et retardataires urbains. Quel bonheur que de reprendre possession de son espace! Malheureusement certaines feuilles commencent déjà à tomber. Je fais mon possible pour ne pas pleurnicher lorsque je vois apparaître des couleurs à la cime des arbres. Lorsque je marche sur une feuille d’érable toute de rouge vêtue…

Je déserte quelque peu les landes informatiques pour profiter au maximum de ces derniers moments où le temps béni nous enrobe de sa douce chaleur et de ses rayons lumineux entre deux nuages qui appellent à l’automne. Les p’tits minous sont des petits monstres qui sont très mignons lorsqu’ils sont endormis et de vraies terreurs lorsque l’énergie les fait grimper jusqu’au plafond ou planter leurs petites griffes acérées dans la nudité de ma chair tendre….

lundi, août 15, 2005

Back on track!

Déconnectée quelques jours pour me remettre de toutes sortes d’émotions. Vivre une grossesse n’est pas simple tous les jours mais bon vivre au quotidien n’est pas toujours ce qu’il y a de plus simple! Au moins le soleil brille de plein feux, l’été continue d’enchanter le paysage et le taux d’humidité descend un peu, ce qui soulage ma chair enflée. Pour me rassurer les hormones je veux me procurer ce petit gadget (mini clin d’œil à jolie Candy de l’autre coté de l’océan), pas toujours facile de ne pas s’inquiéter pour bébé entre deux petits maux et quelques sombres pensées…

Des petits contrats de traduction pour se réveiller la cervelle rouillée et la vie qui suit son cours pas toujours tranquille. Le mariage qui approche à grands pas, toutes sortes de petites choses à organiser avec nos petits moyens et beaucoup de coeur..

Il est toujours bon de se changer les idées avec quelques amis venus se perdre dans notre brousse. Nos fins de semaines se chargent de bonnes ondes d’humanité, en attendant que l’hiver nous hiberne de nouveau en son carcan glacé…

Les petites bêtes félines poussent à vue d'oeil. P'tits minous qui font les fous et le bordel dans la maisonnée, se font calins ou petits monstres. Encore quelques semaines et il faudra les donner, pas facile de ne pas s'y attacher...

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Suivi médical


Autant il peut être rassurant de se sentir surveillée durant la grossesse, autant chaque visite m’est éprouvante….

Chaque visite commence par la fameuse pesée et juste ce fait est un véritable calvaire. J’accumule les livres comme une bibliothécaire en manque. J’ai beau me surveiller, faire attention, être des plus équilibrées, il n’y a rien à y faire, je m’alourdis comme une marmotte qui se prépare à l’hiver!

Sans que cela ne soit réellement catastrophique, c’est quand même relativement déplaisant de voir ainsi grimper les chiffres de la maudite balance. Je deviens pulpeuse, voluptueuses, « baleinesque »? Je me retrouve chez le nutritionniste qui m’apprend que mes délires de jeunesse semblent m’avoir ralenti le métabolisme, c’est un délice! Tu as voulu jeûner, te sacrifier à des critères de magazines irréels à coups de faim irraisonnée, tu as voulu être la plus belle et bien paye maintenant! La maudite balance ravive mes anciennes paniques heureusement que Juan ne s’en préoccupe guère et me trouve toujours à son goût. Il me câline, m’épanouit et je survis…

Vient ensuite la réflexion poussée sur ces petits bobos du mois. Est-ce normal, suis-je malade? Toutes sortes d’angoisses qui viennent pointer le bout de leur malice et m’aspirent les idées traumatisées. Fatigue, faiblesses, rétention d’eau, œdèmes, tiraillements, reflux, lourdeurs, toxo, diabète?

Ces prises de sang qui m’épouvantent. Je fais ma grande fille adulte, je serre les dents, étouffe les cris de la petite fille en moi qui ne désire que prendre ses jambes à son cou comme lorsqu’elle avait huit ans et faisait courir les docteurs entre tables et couloirs! Attendre les résultats sans broncher, être sage et raisonnable…

Puis il y a ces moments de bonheur où après avoir traversé toutes sortes de petites frayeurs, l’on entend enfin battre le cœur du bébé. Un « beat » qui rassure, qui émeut, qui inspire. Un rythme qui appelle à la vie, endors les paniques, éveille l’espoir…

Le bébé bouge-t-il assez? Va-t-il bien dans sa bulle d’eau? Grandit-il comme il faut? Autant de questions souvent sans réponses véritables. Et cette petite lumière qui s’éclaire avec les battements de son cœur qui résonnent au grand air…

Chacune de ces visites médicales me retourne l’être, me plonge en quelques noirceurs intérieures, m’inonde de marées anxieuses…

Il me faut souvent le reste de la journée pour retrouver mes repères. Reposer les pieds sur Terre. Dans ces moments là, je rêvasse à une cigarette qui me détendrait les nerfs aiguisés!

Juan m’entoure, me calme, cajole mes inquiétudes et fait tourner la grande roue des jours. Dans une semaine, les résultats d’autres examens m’apprendront si tout va bien. En attendant, tout faire pour ne pas se miner. Pour ne pas se ronger les sangs et laisser vibrer la machine qui produit cette autre vie que la mienne…

Surélever mes chevilles, oublier les kilos, ne pas penser à mes bras potelés, mes joues lunaires, reposer ma chair fatiguée. Calmer mon hypersensibilité, mes émotions exacerbées. Me baigner dans l’eau claire et faire taire ces démons intérieurs pour ne me tourner que vers les anges célestes cachés quelque part derrières les étoiles. Sourire à l’Amour, s’ouvrir au Soleil et laisser rouler la Terre…

Lilypie Baby Ticker

vendredi, août 12, 2005

Chairs et cœurs

Il me dit merci. Merci pour cette vie que je lui donne. Pour ce faire, ma propre vie se pause un long instant. Cependant mon cœur s’agite, bat pour trois, s’emballe…

Juan chante Mano à ma bedondaine. Sa voix effleure ma peau nue, il me fait frissonner toute entière. L’Amour m’enrobe. Il me murmure : « Je suis ému. J’ai presque envie de pleurer, j’en reviens pas qu’il est à moi ce bébé! ». Il enfouit sa tête au creux de mes seins chauds. Je caresse ses boucles douces…

Dans mon ventre, cela gigote. La fatigue retrouve mon corps alourdit mais mon esprit toujours s’envole. Dans le silence de mes pensées, l’inspiration cherche des nuages à accrocher…

jeudi, août 11, 2005

Soirée ciné

Mardi soir, nous sommes allés voir en « gang » le dernier film québécois en vogue : Horloge Biologique. Un film qui fait beaucoup parler de lui ces temps-ci et nous a attiré dans la toile de ses rumeurs fantasques et critiques honorables...

Après un p’tit barbecue sympa dans l’arrière cour de chez Phil et Dine, on se bourre la panse, les retardataires nous rejoignent, l'on est prêt à partir. La douzaine d’âmes que nous sommes se dirige sur le chemin du Cinéma à cinq minutes de là. La ville s’étend sous nos pas, il fait chaud, l'atmosphère est bonne, l’on papote, l’on s’interroge. Nous sommes une majorité de couples, de tout acabit, chacun avec ses expériences différentes, son vécu original. Le buzz de ce film veut que cela soit rude sur les couples sans bases solides, intrigués, l’on en rigole un peu. Petite Clo nous accompagne, pas sure de son affaire, se demandant un peu ce qu’elle fait au milieu de notre petite meute mais prête à l’aventure. La salle est grande, l’on s’y prend à l’avance, bien installés, le début du film fait taire notre joyeux brouhaha et embarque le cinéma…

Une grosse heure plus tard, l’on se retrouve sur le parvis, l’on se dirige vers ce grand parc du centre ville pour échanger nos idées, bien moins impressionnés que l’on aurait pu le penser en entrant dans la salle noire. Personnellement j’ai trouvé ce film plutôt marrant, je me suis amusée mais sans être intellectuellement révolutionnée! J'ai trouvé que c'était bien loin d’être aussi profond que ne le promettait le cirque promotionnel qui nous a bombarbé les idées ces derniers temps. D’une façon générale, c'est quand même un petit film plutôt simplet, rigolo, mais pas déroutant pour un sou!

L’on erre à la surface de l’homme animal, entre bête de sexe et instincts de Cro-Magnon, sans vraiment plonger en eaux bien profondes! Ce film supposé représenter une tranche de notre génération, de nos réalité ne m’a pas vraiment touchée, mon couple n’en a pas été secoué, et le fait que j’attende un bébé non plus! Je dois avoir pris l’habitude de vivre avec un homme évolué! La complexité réelle des émotions humaines entre hommes et femmes n’a été, à mon humble avis, qu’effleurée, pas de quoi en faire un si gros plat! Le monde moderne peut exiger plus des relations entre homme et femme que la seule caricature des bas-instincts humains et du comportement animal de l’homme en rut…

L’homme n’est pas obligatoirement un salopard né (enfin je l'espère de tout coeur!) et peut prétendre à quelque chose de plus crédible (de plus construit) que la seule fuite de ses responsabilités adultes! Enfin je le souhaite pour la gente masculine qui sinon fait bien pitié! Après réflexions, je crois que le mâle a plus de potentiel que ne l’envisage cette histoire, il est quand même capable de penser autrement qu’avec son gland! Je suis peut-être naïve, mais bon y’a pas non plus que le c… dans la vie! Je suis bien d'accord que l'on vit dans un monde gavé d'images de sexe dans tous ses états, mais bon, faut pas non plus prendre cet angle sociétal trop au sérieux! Les sentiments peuvent se traduire différemment, être explorés avec plus de pronfondeur et la confiance peut régner entre les deux sexes. Si ce n’était pas le cas, je n’essaierai pas de bâtir avec Juan un nid d’Amour et de respect mutuel. Un nid d'humanité conjuguée qui demande de l’attention, beaucoup de communication, des compromis de tous genres, une certaine liberté d'expression, et un travail quotidien sur ce que nous sommes et ce que nous désirons…

Évidemment, il y a toute une tranche de mâles qui vivent dans les conditions primitives décritent par le scénario de ce film mais je les plains plus que je ne les execre! Petite Clo n’a pas non plus été impressionnée, au contraire! Du haut de ces 13 ans, elle a trouvé ces bonhommes dans la trentaine bien immatures et déprimants, n’en revenant pas que cela ne vole pas plus haut que les gamins de sa classe! De quoi faire peur! Tout comme ma pomme, l’homme a plutôt été déçu du résultat obtenu, s’attendant à plus de substance pour son cérébral masculin et d'un peu moins de: "Je tourne ma vie autour de ma queue!".

En bref une bonne soirée entre copains malgré un film moyen que je n'ai pas trouvé aussi pessimiste dans sa forme que simpliste dans son angle de vue! Les acteurs étaient bons, plusieurs moments comiques, mais dans le fond l'histoire ne volait pas vraiment haut. À choisir dans les films québécois de l'heure, mieux vaut encore revoir C.R.A.Z.Y, pas mal plus élaboré et recelant de beaucoup plus de maturité.

Je ne pense pas être la seule à ne pas avoir trouvé le tout à la hauteur de ce qui s'est dit et écrit depuis quelques jours. D'après ce qui s'est ensuite discuté, j'ai bien l'impression que ce fut pas mal l'avis générale de notre petite gang de 25-30 ans, qui, ma foi, ne doit pas faire partie de la norme moderne. Un petite "gang" composée de garçons un peu plus évolués que la moyenne dépeinte, qui ne fuient pas en courant leurs responsabilités et pensent à autre chose (un peu plus loin?) qu'à ce qu'ils pourront se mettre sous la queue ou dans le gosier demain matin...

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Magic Moments PhotoBlog

J'avais déjà mentionné en ce jardin de mots l'existence de ce groupe de photo Flickr: Magic Moments. Rendu à plus de 1200 membres du monde entier et plus de 8000 photos de toutes sortes, je me suis laissée aller à cette idée qui me trottait dans la tête depuis plusieurs mois...

Ainsi après mures réflexions, j’ai décidé de céder à cette vague qui inonde bien des sphères par les temps qui courent et d’ouvrir un photoblog lié à ce phénomème qui reprendra régulièrement quelques images pigées dans ce groupe d'images aux variations magiques. Difficile de trier et choisir dans le lot, y'en a tellement de superbes, tellement qui m'enchantent que je pourrais m'y perdre le regard des heures durant! Cette première semaine on se lâche un gros coup avant d'entamer un rythme de croisière plus tranquille....

Chaque semaine, l'on pourra donc visionner une douzaine d'images qui immigreront en paix dans ces nouvelles eaux virtuelles. À vous d'y jeter un coup d’œil à la ronde, si l'envie vous guette au détour d'un carrefour visuel...

mercredi, août 10, 2005

Courbelicieuses

Pregnant-25-weeksSur-la-route

Toute en courbes, je me transforme,
toute en courbes, je couve,
ronde comme la Terre qui tourne,
autour du soleil de mes jours...

Enceinte-et-active

lundi, août 08, 2005

Carte du jour

Cette année, j’ai encore raté les Fêtes de la Nouvelle France mais celles-ci se sont quand même pointées le bout du nez au détour du village voisin où je n’ai pu m’empêcher d’attraper quelques clichés anachroniques à souhait! Nous avons ensuite passé une très jolie fin de semaine dans les Cantons de l’Est sur un Ranch magnifique possédant une Histoire délicieusement craquante, des chevaux de toute beauté, de l’espace à gogo, le tout en superbe compagnie.

Ce Ranch anciennement nommé Alamo a été pensé et construit par un hurluberlu d’origine française reparti depuis peu au pays. Le monsieur en question commença son projet de construction au début des années 1970. Il construit tout de ses propres mains! Il rénova aussi la propriété centenaire voisine pour la transformer en gîte de passage. Le lieu fut très populaire dans les années 80 auprès des touristes français qui venaient là en expédition équestre et s’en mettaient plein la panse d’espace sauvage et de Québec indompté…

Ranch-et-nature-en-liesseCoin-de-RanchHurluberluCoin-de-Gite

Le monsieur en question était si excentrique que non seulement, il fabriquait tous les jours son propre pain, mais faisait aussi sa propre farine! La légende locale veut qu’il subsista pour moins de 15 dollars par mois, ceci jusqu’à la fin des années 90. Quasiment autonome, possédant trés peu d'attaches avec la société technologique, le bonhomme vivait en semi sauvage sur sa vaste propriété sans se préoccuper des façons de faire modernes si ce n’est pour posséder l’électricité et l’eau courante. Dans sa salle de bain, même les tuyaux de douche sont recouverts de bois, encastrés dans des troncs d’arbres pour mieux se faire oublier! Juan a trippé comme un petit garçon devant les multiples inventions du bonhomme disparu. Lui qui rêve de vivre ce genre d’expérience, il en a eu pour son compte et en revient la tête pleine d'inspirations...

Nos amis qui eurent la gentillesse de nous inviter pour cette escapade au cœur de leur nouveau domaine en sont les heureux propriétaires depuis près de 14 mois. Ils ont quitté Montréal pour le calme de la campagne et rénovent désormais le gîte afin de le remettre (sous peu) en service. Ils s’occupent du troupeau de chevaux qui n’arrêtent pas de s’agrandir et en profitent même pour lancer une nouvelle ligne de produits de beauté naturels (que l’on peut déjà se procurer en ligne!), thème de fond de ce superbe ranch qui retrouve vie et passions. Ils nous ont reçu avec tant de chaleur et de gentilless, ce fut un véritable plaisir que de se sortir les fesses de notre propre petit paradis d'été « lacté ». Nous en avons même profité emmener Chanelle qui, en moins de trois heures, s’est prise pour une vraie chienne de ferme, se roulant avec délice dans le purin chevalin, sautant avec joie dans l’étang à truites, examinant avec bonheur les chevaux au galop et jouant comme une folle avec l’énorme chienne, gardienne de l'immense domaine. De retour dans notre bois, une superbe journée débute cette autre semaine d’août…

Mes sommeils s’agitent au fur et à mesure que grossit ma « bedondaine ». Mes nuits se peuplent d’insomnies, l’inconfort fait surface tandis que bébé gigote et me fait plaisir. Alors resurgit des pointes de fatigue mais tout cela n’est pas bien grave car j’aime tant la sentir vivre. J’adore l’imaginer grossir, grandir, se préparer à nous rencontrer. Je chasse du mieux que je peux ces cauchemars qui trop souvent me guettent au détour de ces songes qui m’emportent. À bas les maudits fantômes sanguinaires, allez manger du bon purin fraîchement retourné! J’en profite plutôt pour aimer coquinement mon homme dans l’aube naissante. Il se réveille, bienheureux, dans des délices qui le font jouir de bonheur et je m’amuse de ses extases nocturnes…

Parfois je le regarde, je le respire, je le caresse et j’ai l’impression de sentir mon cœur se multiplier d’Amour, prêt à exploser de sentiments passionés. Est-ce parce-que j’ai deux cœurs qui battent à l’intérieur de moi? Deux cœurs qui l’aiment à l’unisson et me remplissent d’émotions aussi pulpeuses que le devient ma pomme enrobée…

samedi, août 06, 2005

Carte soleil,

Les fêtes de la Nouvelle France battent au cœur de la vieille capitale et même dans le village voisin ! Un peu triste d'avoir raté le plus gros de la célèbration, ma pomme pas à jour se lamente un peu puis s'en remet avec l'idée de mieux en profiter l'année prochaine! Fin de semaine bien occupée. Profiter de ces derniers instants d'été. Courir à droite et à gauche, s'amuser de tout et de rien, papoter, rigoler, absorber les rayons divins…

Quelques textes en attente pour le début de la semaine prochaine. Quelques pains sur ma planche de traduction. L’homme a enfin fini sa session d’été, plus que la job de bureau, le temps de souffler un peu, le temps de le voir un coup. Mon courageux mâle prêt à prendre ses responsabilités sans rechigner devant la tâche, prêt à se relever les manches pour avancer toujours plus loin, prêt à m’aimer malgré mes défauts, par delà mes qualités. Chérir ce temps précieux où l'on roule notre bosse sur ce même chemin d'existences partagées. Égalité et liberté...

Mini Lily gigote au creux de ma chair. Mouvements de bébé aquatique. Je m’inquiète pour un rien, je me soucie de ses moindres mouvements. J’apprécie davantage ma bedaine qui gonfle inexorablement. Je la caresse, la soupèse, la crème. Impression de capter un nouvel épanouissement malgré le poids qui pèse et ces petits maux qui font partie du jeu de la vie qui croit…

La fin de semaine m'appelle, toute sourire, je file au chaud soleil d'août...

vendredi, août 05, 2005

Il ne me restait plus que le soleil, les étoiles, les choses qui sont à tous sans qu'elles soient à chacun.
Alexandre Vialatte

On doit continuer à chercher pour trouver. Quand le soleil se perd dans la nuit, l'espoir guette un reflet.
Louise Gélinas

L'éternité
C'est la mer mêlée
Au soleil.
Arthur Rimbaud

jeudi, août 04, 2005

Femme ( fiction en construction)

Elle jeta un dernier coup d’œil au monticule devant elle et s’éloigna de la sépulture pour rejoindre sa cabane. Des larmes chaudes lavaient son visage maculé de boue. Tout son corps lui faisait mal. L’image de son père pourrissant sous terre la hantait misérablement. Mais que pouvait-elle faire de plus?

Pour arriver à l’enterrer décemment, elle avait passé deux jours entiers à trimer. Deux jours pour lui offrir cette tombe sommaire ornée d’une pitoyable croix faite de quelques branches tressées. Une journée pour creuser le gouffre et y déposer la dépouille lourde de cet homme qui lui avait donné la vie. Une autre journée pour recouvrir une existence passée qui sera bientôt oubliée de tous.

Elle savait bien qu’elle garderait toujours son histoire au fond de son cœur, mais combien de temps arriverait-elle à garder le souvenir de ses traits, de son rire, de ses étreintes affectueuses lorsque la faim la rongeait ou que le froid gelait ses membres engourdis d’hiver?

Elle soupira et poussa la porte de sa maison de bois ronds. C’était lui qui l’avait construit de ses mains, lui qui l’avait aménagé de ses meubles sculptés, qui l'avait rendue confortable, habitable. Désormais elle était seule. Seule au milieu de nulle part. Sans penser, elle accomplissait ces gestes maintes fois répétés, cette routine de ses journées sans surprises. Elle savait qu’elle pourrait survivre ainsi, tout du moins, elle pourrait subvenir à ses besoins jusqu’à l’approche des premières neiges, ensuite, elle préférait ne pas y songer…

Son père s’était toujours bien occupée d’elle, malgré les épreuves, malgré les misères, il avait réussi à lui offrir un nid douillet, un petit coin de nature perdu au milieu de la forêt, loin de la folie humaine et de ses violences, loin des hommes et de leurs villes. Elle se souvenait encore du jour ou sa mère les avait abandonnés pour suivre ces colons qui partaient vers l’Ouest en quête d’irréelles richesses. Elle avait à peine 10 ans. Son père en était resté muet durant des semaines. Elle avait tant pleuré que depuis ce jour plus rien n’avait jamais réussi à autant l’affecter. Elle avait grandi protégée par sa carapace et cet homme qui l’adorait.

Depuis qu’elle était femme, son père la taquinait souvent, il lui disait qu’elle devrait se trouver un mari, aller voir le monde et ses folies. Mais elle ne voulait rien entendre. À quoi bon se trouver un mari? Le premier village était à des jours de marche de son petit domaine. Les seuls visiteurs qui s’égaraient jusqu’à eux étaient des trappeurs rustres, usés, puants, qui ne lui donnaient aucune envie de les suivre ou d’aller voir ailleurs. Elle aimait son père de toute son âme, elle était heureuse entre ses animaux et ses plantes.

Les longues soirée hivernales, il lui lisait des livres et lui racontait des histoires exotiques tandis qu’elle raccommodait, cousait, tricotait, elle aimait vivre comme cela, dans la quiétude, au rythme des saisons et des vents. Elle se sentait comblée de cette vie sans histoires, sans remous. Elle se confondait avec les arbres, elle se baignait nue dans le grand lac à ses pieds. Elle ne cherchait rien d'autre que le calme des jours de son exitence sans fards.

Elle n’avait même jamais rencontré de sauvages, même si elle se doutait qu’il en passait parfois non loin de chez elle. Une seule fois elle avait croisé quelques femmes qui faisait la cueillette de baies fraîches alors qu’elle ramassait des herbes pour ses tisanes. Elle leur avait souri, les autres lui avaient répondu timidement en hochant la tête. Chacune avait passé son chemin sans animosité, sans curiosité…
Au fil de l'eau...

Me reposer les émotions au son des vagues qui claquent le sable chaud. M'assoupir au gré du vent qui me fouette le visage. Le soleil caresse ma peau. Je dore et m'endors...

Plus rien au monde ne compte que ces mouvements liquides qui me brassent délicatement les idées. Apaisée par ce silence bruyant, j'oublie les gens qui m’entourent.

Douce comme la Terre, je me fonds avec le paysage. Je deviens intemporelle, légère comme l'air, souple comme un vol d'oiseau qui disparait au firmament des songes...

Eau-pureLake-Waves
Flickr Live...
Diaporama virtuel

Petit jouet (version agrandie du Daily Zeitgeist après les archives) pour visualiser en direct les dernières nouveautés imagées du quotidien d'Etolane perdue quelque-part entre nature, soleil, nuages, escapades urbaines ou culturelles et copinages éhontés! Possibilité d'accélérer le débit en modifiant le délai des secondes en haut de l'appareil, de suivre une image vers son original, d'arrêter le machin en cliquant aux choix ou de le laisser aller jusqu'au bout de ses patiences en choisissant "more" après chaque "batch" passée...


Deux autres membres de la grande communauté de Flickr à suivre sans hésiter: Neloqua et ses superbes images de personnes, de plage et de soleil via le chaud Brésil et Anideg, en direct du Québec, qui fait des montages colorés de toute beauté...

mercredi, août 03, 2005

Télégramme soleil

Bubble-Experience-IIIsunflowerBubble-Experience-II


Espère trouver le temps de profiter du soleil brûlant. Besoin de lac. Débordée de traductions aux délais de fous. Écoute le radio blog de Lune Amère. Jardin en déroute, tournesols abandonnés. Douce tristesse. Histoires qui voguent entre deux eaux courantes. Fictions prêtes à rejaillir. Cascades d'idées. Vagues joies. Ciel d'azur et lumières divines. Minous endormis et paisibles. Bulle d’existence en effervescence estivale...

lundi, août 01, 2005

Paranoïa de grossesse

En attendant Lily-Soleil
Lilypie Baby Ticker

Depuis que je suis enceinte, j’ai coupé tous ces petits plaisirs qui avaient le don de me détendre mais qui désormais pourraient faire du mal au fœtus. J’en viens même à regarder le chocolat d’un drôle d’œil sceptique! Je pense être un peu paranoïaque sur le sujet et je l’assume. Je sais que la nature est plus forte que moi et qu'il adviendra ce qu'il adviendra de ce bébé qui pousse en moi...

Mais je n'y peux rien c’est plus fort que moi! Ma conscience prend le pas sur tous mes petits vices ou est-ce un instinct maternel qui prend forme? Tout cela m'étonne et je me questionne. En ce qui concerne l’alcool, celui-ci n'a jamais fait partie de mes vices, c’est donc sans difficulté que je ne bois pas, ni une goutte, ni un verre, cependant je pensais m’accorder une demie-coupe de champagne pour le mariage, mais encore là, je ne sais pas si j’arriverai à passer par-dessus ma conscience pour ce faire. Je comprends que je suis peut-être en train de pencher dans l’excès d’abstinence! Si l’on m’avait dit qu’un jour j’en arriverais là, j’aurais certainement pouffé de rire! Et oui, je sais très bien que je pousse un peu le bouchon en refusant de le dévisser! Bien que peut-être pas tant que cela finalement. Je lis trop de choses qui me foutent la frousse et j’ai trop de craintes qui viennent gentiment me triturer le cerveau. Je ne sais pas trop si c’est hormonal ou mental, mais c’est absolument inévitable, je ne peux y échapper. Et quoi que je fasse, jamais je ne serai parfaite puisque je ne suis qu'humaine!!!

Dans le village Huron, je suis tombée sur plusieurs affiches de ce genre. J’avais oublié à quel point l’alcoolisme est un problème dans les réserves...

Alcool-et-foetus

Source Radio Canada et video: Les enfants atteints du syndrome d'alcoolisation fœtale sont identifiés depuis une vingtaine d’années seulement. Au Québec, 2 à 3 enfants sur 1000 en sont atteints.

Que fait l’alcool au fœtus

• c’est surtout le cerveau du fœtus qui est atteint
• 25% de la matière cérébrale se développe dans le ventre de la mère
• lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, celui-ci traverse rapidement la barrière du placenta pour se rendre au fœtus
• effets néfastes pour le cerveau et le système nerveux central, particulièrement entre le 4e et le 7e mois de grossesse

Les risques sont plus grands

• lorsque la femme enceinte fait des excès (ivresse 1 à 2 fois par semaine)
• 4 à 5 consommations d’alcools le samedi soir, c’est pire qu’un seul verre de vin par jour
• les populations ayant le plus haut taux de SAF : peuple amérindien, population russe, peuple du Nord de la France

Caractéristiques des enfants atteints du SAF :

• le système neurologique se développe en même temps que le visage chez le fœtus, alors lorsqu’un enfant est atteint du SAF, il en porte les traces au visage
• oreilles sont basses implantées, menton est plus petit, lèvre supérieure est plus mince et affilée que la lèvre inférieure, absence de pli entre le nez et la lèvre supérieure, distance entre les yeux augmentée, sourcils en accents circonflexes, haut du nez aplati, petite tête
• petit poids, petite taille
• problèmes de motricité fine (dessiner, écrire)
• retard de développement (variant de trouble d’apprentissages légers à la déficience sévère)
• troubles de comportement
• fonctionnement psychologique immature
• ont tendance à bouger sans arrêt
Diagnostic / adoption et problèmes d’alcoolisation fœtale
• le diagnostic du SAF est complexe pour certains enfants, plus facile pour d’autres
• avec une photo et une mesure du périmètre crânien, on peut identifier jusqu’à 80% des cas avant que le parent n’adopte un enfant
• les enfants adoptés de la Russie, et des autres pays satellites de la Russie sont plus à risque parce que l’alcoolisme y est beaucoup plus élevé

Prévention

• ne pas boire d’alcool durant la grossesse
• on ne connaît pas la quantité sécuritaire d’alcool que l’on peut consommer sans engendrer de risque du SAF
Autre lundi...

Première journée d’août. Un ciel couvert pour débuter ce dernier mois d’été. Dans ma tête toutes sortes d’idées qui s’entremêlent. Des textes qui vont et viennent mais ne trouvent pas le temps de s’imprimer. La vie qui m’emporte, le temps qui file sans que je ne l’accroche…

Je recommence à prendre mille photos pour immortaliser une foule d’instants et les images débordent, empiètent sur le territoire des mots. Mais l’été passe si vite que je voudrais pouvoir attraper chacune de ses couleurs, de ses vibrations avant que notre quotidien nordique ne disparaisse une autre fois dans le grand désert blanc du prochain hiver qui nous attend…

Une fin de semaine bien remplie. Mister Gwido et son beau venus passer une belle soirée entre croisière sur lac, saumon dans le feu et papotages sous les étoiles. C’était le fun de les voir après des mois de vies occupées. De plus comment résister à leurs charmes doux et à ces jolies fleurs qui ornent désormais mon salon! Un tour de ponton sur le lac, toujours une curiosité pour les premiers visiteurs. L’homme qui s’en lasse mais qui, pour une fois dans le soir couchant, ne s’en plaint pas. Ma pomme qui prend l’air du large…

Un dimanche tout aussi chargé entre Petite Clo et Pow-Wow pour finir de l’autre coté du fleuve, chaleureusement accueillis par Rosa qui nous offrit une autre belle soirée à saveur latino. Ce matin, un tél de cette autre cliente satisfaite de mon dernier contrat de traduction, prête à m’en envoyer d’autres dès que l’occasion se présente. Cette semaine Miss Dine fêtera ses 28 ans, une pensée amicale que je souffle aux quatre vents. Les chatons s’agrippent à moi, p'tites mouettes affamées, ils grandissent au rythme de ma bedaine qui gigote. Je souris. Hypérion radote et Chanelle se repose. Tendre mélancolie pour Pimprenelle que je n'oublie point. Et une autre semaine qui débute un nouveau mois au coin du bois…

Envie d’écrire, envie de mots et de phrases folles, d'idées qui s'emportent, qui m'envolent. Envie de vivre, envie d’équilibre, envies multiples qui s'échappent entre deux notes de musique ethnique…