Quand le coeur est chaud, on n'a pas froid au corps.
Lao She
Faites l'amour le matin, et partez avec quelque chose de chaud dans le ventre.
Régis Hauser
Il m'est égal de lire que les sables des plages sont chauds, je veux que mes pieds nus le sentent.
André Gide
lundi, juillet 31, 2006
samedi, juillet 29, 2006
Source des souvenirs...
À la source des souvenirs...
Je creuse en sa mémoire les sillons qui verront naître la forêt de ses souvenirs. Je laboure le temps de ces précieuses minutes nées de l'intime. Avec patience, je cultive ces instants uniques.
Projeter des graines de présent dans le futur pour lui créer ce passé qui fera d’elle une personne à part entière.
Petite Lily-Soleil dont je suis la maman, de cette lumière qui me fascine, tu guides le cours de mes jours. Au quotidien, je m'applique à mieux te connaitre, à te chérir et à te protéger. Je voudrais forger la réalité en cet idéal que je te dédie du bout de mon coeur.
Au programme de cet invisible travail, plusieurs tâches: Étudier les reflets de ta personnalité qui me parlent de toi. T'écouter grandir. Observer avec affection cette évolution qui fait de toi un être nouveau dans un univers "vieux comme le monde"...
Je creuse en sa mémoire les sillons qui verront naître la forêt de ses souvenirs. Je laboure le temps de ces précieuses minutes nées de l'intime. Avec patience, je cultive ces instants uniques.
Projeter des graines de présent dans le futur pour lui créer ce passé qui fera d’elle une personne à part entière.
Petite Lily-Soleil dont je suis la maman, de cette lumière qui me fascine, tu guides le cours de mes jours. Au quotidien, je m'applique à mieux te connaitre, à te chérir et à te protéger. Je voudrais forger la réalité en cet idéal que je te dédie du bout de mon coeur.
Au programme de cet invisible travail, plusieurs tâches: Étudier les reflets de ta personnalité qui me parlent de toi. T'écouter grandir. Observer avec affection cette évolution qui fait de toi un être nouveau dans un univers "vieux comme le monde"...
vendredi, juillet 28, 2006
Ne faire semblant de rien
Juste avant que celle-ci ne s'achève, l'expression choisie de la semaine...
EXPRESSION
« Ne faire semblant de rien »
SIGNIFICATION
Faire comme si de rien n'était, ne manifester volontairement aucune réaction.
ORIGINE
Cette expression date de la fin du XIIe siècle. Elle s'oppose simplement à 'faire semblant de' qui signifie "simuler une attitude (pour donner le change)" ou "se donner l'apparence de". En ancien français, on disait "montrer semblant" pour "simuler". Bizarrement au premier abord, "montrer bel semblant", voulait dire "faire bon accueil" ; mais si on prend "sembler" pour "paraître", alors on comprend que "bel semblant" puisse signifier quelque chose comme "bon accueil" (l'hôte faisant tout pour paraître sympathique).
EXPRESSION
« Ne faire semblant de rien »
SIGNIFICATION
Faire comme si de rien n'était, ne manifester volontairement aucune réaction.
ORIGINE
Cette expression date de la fin du XIIe siècle. Elle s'oppose simplement à 'faire semblant de' qui signifie "simuler une attitude (pour donner le change)" ou "se donner l'apparence de". En ancien français, on disait "montrer semblant" pour "simuler". Bizarrement au premier abord, "montrer bel semblant", voulait dire "faire bon accueil" ; mais si on prend "sembler" pour "paraître", alors on comprend que "bel semblant" puisse signifier quelque chose comme "bon accueil" (l'hôte faisant tout pour paraître sympathique).
jeudi, juillet 27, 2006
P'tit bout de chou
P'tit bout de chou...
P'tit bout (7 mois)
Uploaded by Etolane
Neuf secondes de bonheur citadin attrapé dans la cour de Grand-Maman durant le mois de juin...
P'tit bout (7 mois)
Uploaded by Etolane
Neuf secondes de bonheur citadin attrapé dans la cour de Grand-Maman durant le mois de juin...
mercredi, juillet 26, 2006
Mystique
Mystique
Instants fugitifs de saison magique...
Il y a quelques semaines, une virée avec Gab et Julie sur l'Île d'Orléans. Unique occasion de s'éclater sans penser, l'esprit libre. Bébé est en sécurité chez Grand-Maman. Depuis des mois, les parents ne sont plus insouciants. Voici une occasion de retrouver quelques souffles de liberté, souffles bienvenus, le temps de se recentrer les idées. Passer par une transition d'émotions, un peu honteux d'aimer autant cela. La compréhension de nos regards fortuits, complices, l'on se parle en silence. Accepter de profiter de ces instants rares...
Des burgers dans un "boui-boui" local avec horizon à perte de vue. Une superbe lumière estivale, un air idéal. Le soleil se couche sur le grand fleuve qui se dore dans la brunante. Cette agréable sortie, pensée sur le vif du présent, est une sortie empreinte d'amitiés et de sourires. Le cidre de Julie pour immortaliser ce moment béni des Dieux.
La nuit attrape notre soirée sur une rive anonyme, en face de la fourmilière urbaine, nous sommes aux cotés d'un pêcheur tenace qui démontre une vive obstination. Il attendra les étoiles pour abandonner la partie et repartir les mains vides. L'on discute de tout et rien, de Nietzsche aux poissons pollués, en passant par le budget, les trucs de la vie et les blablas de la vie de tous les jours.
"Québec-ville" scintille de l'autre coté du fleuve majesteux. Un cargo fait vibrer la nuit. L'on se fait dévorer par les milliers de bibittes que l'on ignore courageusement. L'on niaise, l'on rigole, l'on s'enrichit les uns des autres avant de se quitter sur le pas de leur porte, le coeur soufflé de douce humanité...
Instants fugitifs de saison magique...
Il y a quelques semaines, une virée avec Gab et Julie sur l'Île d'Orléans. Unique occasion de s'éclater sans penser, l'esprit libre. Bébé est en sécurité chez Grand-Maman. Depuis des mois, les parents ne sont plus insouciants. Voici une occasion de retrouver quelques souffles de liberté, souffles bienvenus, le temps de se recentrer les idées. Passer par une transition d'émotions, un peu honteux d'aimer autant cela. La compréhension de nos regards fortuits, complices, l'on se parle en silence. Accepter de profiter de ces instants rares...
Des burgers dans un "boui-boui" local avec horizon à perte de vue. Une superbe lumière estivale, un air idéal. Le soleil se couche sur le grand fleuve qui se dore dans la brunante. Cette agréable sortie, pensée sur le vif du présent, est une sortie empreinte d'amitiés et de sourires. Le cidre de Julie pour immortaliser ce moment béni des Dieux.
La nuit attrape notre soirée sur une rive anonyme, en face de la fourmilière urbaine, nous sommes aux cotés d'un pêcheur tenace qui démontre une vive obstination. Il attendra les étoiles pour abandonner la partie et repartir les mains vides. L'on discute de tout et rien, de Nietzsche aux poissons pollués, en passant par le budget, les trucs de la vie et les blablas de la vie de tous les jours.
"Québec-ville" scintille de l'autre coté du fleuve majesteux. Un cargo fait vibrer la nuit. L'on se fait dévorer par les milliers de bibittes que l'on ignore courageusement. L'on niaise, l'on rigole, l'on s'enrichit les uns des autres avant de se quitter sur le pas de leur porte, le coeur soufflé de douce humanité...
Quatrième dimension...
Quatrième dimension.
La sécheuse bourdonne, je mets en marche l’aspirateur, le téléphone sonne. D’un même élan, je réponds d'une main et je pèse du pied sur le bouton de l’aspi :
- Allo?
Tout en essayant de bien caler l’appareil entre mon épaule et mon oreille, je réalise que la musique est trop forte.
- Allo, allo... C’est Louise!
- Ah! Bonjour…
Tout en baissant le volume de la musique, ma cervelle démarre au quart de tour pour essayer de replacer la dame en question. Louise, Louise? Est-ce que je connais une Louise? Elle enchaîne :
- T’es dans ton ménage?
En plein dans le mille Émile! Louise, Louise? Je cherche toujours, essayant de reconnaître cette voix qui ne me rappelle absolument rien.
- Oui, je suis en plein dedans, j’en ai pour la journée!
- Oui, j’entends que ça tambourine! T’es dans ton linge?
Mais elle est voyante cette Louise!?! Non, décidément, je ne connais pas de Louise! Ce nom et cette voix ne me disent absolument rien! Certaine de savoir à qui elle s’adresse, la dame en question ne semble pourtant pas se poser de questions existentielles sur mon identité. Elle poursuit :
- Dis j’aurais besoin d’un service?
- Ah, oui…
Je réalise que c’est un peu difficile de lui demander maintenant d’où est-ce que l’on pourrait se connaître! Elle attend à peine ma réponse, elle s’emballe :
- Oui, j’aurais absolument besoin du nom du mari de la belle-sœur du beau-frère du cousin de Joel? Tsé celui qui était au party chez Maurice...
- Heu…
Alors, là, je suis absolument sûre de ne pas la connaître!!! L’embrouille téléphonique est à son apogée. J’essaie de m’en dépatouiller le plus subtilement possible.
- Heu….
- Tu sais pas hein?
- Heu… Non.
- Ah! C’est plate parce que j’avais absolument besoin de lui parler, je cherche son numéro, mais j’ai oublié son nom de famille!!
- Ah!!! Heu... Ben…
- Alors, tu sais pas du tout?
- Heu… Non, je suis désolée…
Je la sens prête à embarquer sur les détails de la chose mais je maintiens un silence prudent qui semble à peine la troubler.
- Bon ben, c’est pas grave, je te laisse retourner à ton ménage!
- Ah! Bien merci alors…
Merci? Je ne sais pas trop de quoi je la remercie mais sur le coup, c’est le seul mot qui me vient en tête pour conserver l’élan amical et poli dans lequel est projetée cet échange surréaliste.
- Bye alors, à la prochaine…
- Bye, heu, merci…
Interloquée, je raccroche. C’est la première fois que je me glisse de façon si tangible dans la peau d’une illustre inconnue pour papoter gentiment avec je ne sais qui de son entourage! Louise ne s’est rendue compte de rien. J’allume l’aspirateur avec le bout de ma tong et me replonge dans la mare domestique qui se nourrit du courant de mes heures…
La sécheuse bourdonne, je mets en marche l’aspirateur, le téléphone sonne. D’un même élan, je réponds d'une main et je pèse du pied sur le bouton de l’aspi :
- Allo?
Tout en essayant de bien caler l’appareil entre mon épaule et mon oreille, je réalise que la musique est trop forte.
- Allo, allo... C’est Louise!
- Ah! Bonjour…
Tout en baissant le volume de la musique, ma cervelle démarre au quart de tour pour essayer de replacer la dame en question. Louise, Louise? Est-ce que je connais une Louise? Elle enchaîne :
- T’es dans ton ménage?
En plein dans le mille Émile! Louise, Louise? Je cherche toujours, essayant de reconnaître cette voix qui ne me rappelle absolument rien.
- Oui, je suis en plein dedans, j’en ai pour la journée!
- Oui, j’entends que ça tambourine! T’es dans ton linge?
Mais elle est voyante cette Louise!?! Non, décidément, je ne connais pas de Louise! Ce nom et cette voix ne me disent absolument rien! Certaine de savoir à qui elle s’adresse, la dame en question ne semble pourtant pas se poser de questions existentielles sur mon identité. Elle poursuit :
- Dis j’aurais besoin d’un service?
- Ah, oui…
Je réalise que c’est un peu difficile de lui demander maintenant d’où est-ce que l’on pourrait se connaître! Elle attend à peine ma réponse, elle s’emballe :
- Oui, j’aurais absolument besoin du nom du mari de la belle-sœur du beau-frère du cousin de Joel? Tsé celui qui était au party chez Maurice...
- Heu…
Alors, là, je suis absolument sûre de ne pas la connaître!!! L’embrouille téléphonique est à son apogée. J’essaie de m’en dépatouiller le plus subtilement possible.
- Heu….
- Tu sais pas hein?
- Heu… Non.
- Ah! C’est plate parce que j’avais absolument besoin de lui parler, je cherche son numéro, mais j’ai oublié son nom de famille!!
- Ah!!! Heu... Ben…
- Alors, tu sais pas du tout?
- Heu… Non, je suis désolée…
Je la sens prête à embarquer sur les détails de la chose mais je maintiens un silence prudent qui semble à peine la troubler.
- Bon ben, c’est pas grave, je te laisse retourner à ton ménage!
- Ah! Bien merci alors…
Merci? Je ne sais pas trop de quoi je la remercie mais sur le coup, c’est le seul mot qui me vient en tête pour conserver l’élan amical et poli dans lequel est projetée cet échange surréaliste.
- Bye alors, à la prochaine…
- Bye, heu, merci…
Interloquée, je raccroche. C’est la première fois que je me glisse de façon si tangible dans la peau d’une illustre inconnue pour papoter gentiment avec je ne sais qui de son entourage! Louise ne s’est rendue compte de rien. J’allume l’aspirateur avec le bout de ma tong et me replonge dans la mare domestique qui se nourrit du courant de mes heures…
lundi, juillet 24, 2006
Début de semaine orageux
Début de semaine orageux.
Ce matin, le tonnerre frappe la Terre avec force. Le temps se donne des airs de déluge grâce à une pluie fracassante qui pimente le tout. On se prend des tempêtes tropicales à répétition sur la face, au moins cela rafraîchit l’atmosphère brûlante!
En ce moment, à chaque fois que l’on a emmené bébé se baigner au lac, on a eu droit à une bonne douche. C’en devient presque drôle. Le soleil se sauve dès qu'on s'approche de la plage. Ou il ne nous aime plus, ou nous n'avons vraiment pas le tour d'y aller lorsqu'il s'éclate au dessus de nos têtes. Il faut dire que j'hésite à sortir bébé lorsqu'il plombe l'air de chaleur étouffante...
La pire fois fut sans doute la plus étonnante. Bébé barbotte avec plaisir. Je contemple l’horizon menaçant avec des doutes dans les yeux. Le ciel se teinte rapidement de teintes qui virent à une méchante noirceur bleutée. Une légion de nuages sombres parait s’approcher au galop. Dans le temps de la dire elle couvre toute notre vue. En son sein, des éclairs éblouissants alimentent sa colère. En quelques minutes le vent se lève pour nous fouetter de ses rafales de sable qui picorent douloureusement la peau nue. Bientôt la plage est déserte et les quelques âmes égarées courent chercher refugue sous l'abri le plus proche...
Ce matin, le tonnerre frappe la Terre avec force. Le temps se donne des airs de déluge grâce à une pluie fracassante qui pimente le tout. On se prend des tempêtes tropicales à répétition sur la face, au moins cela rafraîchit l’atmosphère brûlante!
En ce moment, à chaque fois que l’on a emmené bébé se baigner au lac, on a eu droit à une bonne douche. C’en devient presque drôle. Le soleil se sauve dès qu'on s'approche de la plage. Ou il ne nous aime plus, ou nous n'avons vraiment pas le tour d'y aller lorsqu'il s'éclate au dessus de nos têtes. Il faut dire que j'hésite à sortir bébé lorsqu'il plombe l'air de chaleur étouffante...
La pire fois fut sans doute la plus étonnante. Bébé barbotte avec plaisir. Je contemple l’horizon menaçant avec des doutes dans les yeux. Le ciel se teinte rapidement de teintes qui virent à une méchante noirceur bleutée. Une légion de nuages sombres parait s’approcher au galop. Dans le temps de la dire elle couvre toute notre vue. En son sein, des éclairs éblouissants alimentent sa colère. En quelques minutes le vent se lève pour nous fouetter de ses rafales de sable qui picorent douloureusement la peau nue. Bientôt la plage est déserte et les quelques âmes égarées courent chercher refugue sous l'abri le plus proche...
Dans ma blogobulle
Dans ma blogobulle, se cachent...
- Mademoiselle Zazon, certainement ma parisienne préférée, (car je l'imagine parisienne même si je ne sais rien d'elle), aussi pétillante qu'amusante, légère comme un soupçon d'air frais dans une canicule de bitume.
- Des envies gourmandes qui cultivent la fantaisie de "mes salives".
- Mademoiselle Zazon, certainement ma parisienne préférée, (car je l'imagine parisienne même si je ne sais rien d'elle), aussi pétillante qu'amusante, légère comme un soupçon d'air frais dans une canicule de bitume.
- Des envies gourmandes qui cultivent la fantaisie de "mes salives".
L’autre coté du bonheur
De l’autre coté du bonheur
Par hasard, je tombe sur des blogues de mamans qui ont perdu leur bébé juste avant la naissance. Je découvre ces vies bouleversées par une perte si intime. J’ai mal de lire ces destins inachevés. La douleur de ces mamans me touche profondément.
Mon bébé Soleil sommeille, je me lève pour vérifier que tout va bien. Combien de fois n’ais-je pas vérifié qu’elle respirait dans ses songes? Je sais la peur en mon cœur. Je me sens si chanceuse de l’avoir bien vivante. D’un coup, toutes ces lignes effacent les douleurs de mon corps. Pour elle, pour qu'elle se porte bien, je souffrirai encore. Qu’importe mes problèmes de santé!!! Qu'importe mes sacrifices personnels! Qu’importe ces kilos qui s’accrochent par dizaines et me minent le moral! Il n’y a rien de final…
Je suis une mère poule, un rien me fait peur. Une rougeur, un bouton, un éternuement et la panique peut s’emparer de moi si vite que j’en perds le contrôle de ma raison. Je m'inquiète plus vite que l'éclair. Pour dédramatiser mes émotions extrêmes, Juan se moque un peu de ma pomme qui s’énerve.
En lisant les lignes de ces mères en peine, je prends conscience de cette chance que nous avons. Je prends conscience du bonheur ultime de voir ce bébé grandir, rire, pleurer. Je l'aime d'un amour extraordinaire. Mes difficultés de jeune mère au foyer me semblent futiles. Je la couve du regard et ses sourires lumineux éclairent mes zones d'ombres. La vie est belle car elle vibre dans le regard malicieux de mon petit rayon de soleil.
Je remercie le ciel de m’avoir donné un bébé bien formé. J’espère qu’elle restera longtemps en santé. J’espère qu’elle deviendra femme sans encombre, sans autres soucis que ceux du banal quotidien.
Que les anges veillent sur ses jours toujours, qu'ils aident toutes ces femmes qui souffrent de n'avoir pu connaitre le petit être qui a vécu en leur chair sans jamais voir la lumière terrestre....
Par hasard, je tombe sur des blogues de mamans qui ont perdu leur bébé juste avant la naissance. Je découvre ces vies bouleversées par une perte si intime. J’ai mal de lire ces destins inachevés. La douleur de ces mamans me touche profondément.
Mon bébé Soleil sommeille, je me lève pour vérifier que tout va bien. Combien de fois n’ais-je pas vérifié qu’elle respirait dans ses songes? Je sais la peur en mon cœur. Je me sens si chanceuse de l’avoir bien vivante. D’un coup, toutes ces lignes effacent les douleurs de mon corps. Pour elle, pour qu'elle se porte bien, je souffrirai encore. Qu’importe mes problèmes de santé!!! Qu'importe mes sacrifices personnels! Qu’importe ces kilos qui s’accrochent par dizaines et me minent le moral! Il n’y a rien de final…
Je suis une mère poule, un rien me fait peur. Une rougeur, un bouton, un éternuement et la panique peut s’emparer de moi si vite que j’en perds le contrôle de ma raison. Je m'inquiète plus vite que l'éclair. Pour dédramatiser mes émotions extrêmes, Juan se moque un peu de ma pomme qui s’énerve.
En lisant les lignes de ces mères en peine, je prends conscience de cette chance que nous avons. Je prends conscience du bonheur ultime de voir ce bébé grandir, rire, pleurer. Je l'aime d'un amour extraordinaire. Mes difficultés de jeune mère au foyer me semblent futiles. Je la couve du regard et ses sourires lumineux éclairent mes zones d'ombres. La vie est belle car elle vibre dans le regard malicieux de mon petit rayon de soleil.
Je remercie le ciel de m’avoir donné un bébé bien formé. J’espère qu’elle restera longtemps en santé. J’espère qu’elle deviendra femme sans encombre, sans autres soucis que ceux du banal quotidien.
Que les anges veillent sur ses jours toujours, qu'ils aident toutes ces femmes qui souffrent de n'avoir pu connaitre le petit être qui a vécu en leur chair sans jamais voir la lumière terrestre....
Pensées femelles
Idées de femelle en peine
Je regarde les nouvelles avec consternation, encore des images de guerre et de souffrances sur mon petit écran. La crise qui se déroule au Liban me prend à la gorge, une angoisse sourde me vrille le ventre. Je regarde ces images qui me bouleversent. Je me tourne vers mon enfant insouciant, je serre les dents. Arriverons-nous un jour à maîtriser cette violence millénaire? Violence inutile qui détruit tant de vies innocentes? Quand arriverons-nous à construire la paix universelle, à éradiquer les misères, à dépasser les conneries humaines?
Je me demande quel monde nous sommes en train d’offrir aux générations futures. Et c’est sans parler des changements climatiques qui sévissent partout sur la planète! Les amérindiens vivaient en respectant les sept générations à venir, on aurait bien dû s'inspirer davantage de leurs croyances plutôt que de vouloir leur imposer les nôtres à tout prix. Qui sont les sauvages?
Je pense à Lara, une amie de collège que j’ai perdue de vue depuis longtemps. Libanaise d’origine, canadienne d’adoption, nous avons parcouru ensemble les rues de Montréal avant que nos chemins ne s'éloignent. Je suis partie écrire dans le bois, elle est retournée au Liban enseigner les maths. Je pense à Lara et j'espère qu'elle se porte bien, fait-elle fait partie de ces réfugiés qui rentrent au Canada?
Je lis Sophie qui s’insurge contre ces hommes qui tuent les enfants pour des raisons obscures. Je ressens son indignation. Pourquoi tant de haine?
Souvent je me dis que si ces tous mâles avides de pouvoir étaient en mesure d’enfanter, s’ils avaient l’opportunité de créer la vie, ils passeraient bien moins de temps à essayer de se donner la mort…
Via Looange, un blogue en direct du Liban: Nad's blog.
Je regarde les nouvelles avec consternation, encore des images de guerre et de souffrances sur mon petit écran. La crise qui se déroule au Liban me prend à la gorge, une angoisse sourde me vrille le ventre. Je regarde ces images qui me bouleversent. Je me tourne vers mon enfant insouciant, je serre les dents. Arriverons-nous un jour à maîtriser cette violence millénaire? Violence inutile qui détruit tant de vies innocentes? Quand arriverons-nous à construire la paix universelle, à éradiquer les misères, à dépasser les conneries humaines?
Je me demande quel monde nous sommes en train d’offrir aux générations futures. Et c’est sans parler des changements climatiques qui sévissent partout sur la planète! Les amérindiens vivaient en respectant les sept générations à venir, on aurait bien dû s'inspirer davantage de leurs croyances plutôt que de vouloir leur imposer les nôtres à tout prix. Qui sont les sauvages?
Je pense à Lara, une amie de collège que j’ai perdue de vue depuis longtemps. Libanaise d’origine, canadienne d’adoption, nous avons parcouru ensemble les rues de Montréal avant que nos chemins ne s'éloignent. Je suis partie écrire dans le bois, elle est retournée au Liban enseigner les maths. Je pense à Lara et j'espère qu'elle se porte bien, fait-elle fait partie de ces réfugiés qui rentrent au Canada?
Je lis Sophie qui s’insurge contre ces hommes qui tuent les enfants pour des raisons obscures. Je ressens son indignation. Pourquoi tant de haine?
Souvent je me dis que si ces tous mâles avides de pouvoir étaient en mesure d’enfanter, s’ils avaient l’opportunité de créer la vie, ils passeraient bien moins de temps à essayer de se donner la mort…
Via Looange, un blogue en direct du Liban: Nad's blog.
dimanche, juillet 23, 2006
Paroles (en)volées
Paroles et pensées (en)volées
- Tsé quoi, j'pense que je commence à vraiment me sentir mère!
Il se retourne et me lance un regard éberlué avant de me répondre:
-Ben dis donc, t'es pas vite! Ça fait plus de trois mois que tu ne fais que t'occuper d'elle! Heureusement que tu ne la fait pas garder, cela t'aurait pris trois ans pour le ressentir!!!
Pourquoi ces trois mois de temps complet si Bébé Soleil a huit mois d'existence terrestre? Simplement parce-que durant les cinq premiers mois, je n'étais qu'une loque, rien qu'une ombre humaine. Un coeur vivant dans un amas de chairs distendues et de douleurs continues. Une âme prisonnière d'un corps ingrat. Rien d'autre qu'une laiterie ambulante accrochée à une pompe. Une espèce de shadock des temps modernes qui pompait, pompait, pompait sa vie pour l'offrir au nouveau né...
"TOUTE LA POPULATION SHADOK...... POMPAIT, POMPAIT, POMPAIT....
D'où, un des fameux adages Shadok : Je pompe donc je suis"
Le fait de frôler la mort juste après avoir donné la vie m'a transporté dans une dimension hors du réel tel qu'on le conçoit. Physiquement présente mais si physiquement souffrante que j'existais à peine. Depuis peu je suis revenue à la vie, depuis peu, je ressens qui je suis...
Devises choisies de shadoks:
- « Il vaut mieux pomper d'arrache-pied même s'il ne se passe rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. »
- « Il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper. »
- « Si ça fait mal, c'est que ça fait du bien. »
- Tsé quoi, j'pense que je commence à vraiment me sentir mère!
Il se retourne et me lance un regard éberlué avant de me répondre:
-Ben dis donc, t'es pas vite! Ça fait plus de trois mois que tu ne fais que t'occuper d'elle! Heureusement que tu ne la fait pas garder, cela t'aurait pris trois ans pour le ressentir!!!
Pourquoi ces trois mois de temps complet si Bébé Soleil a huit mois d'existence terrestre? Simplement parce-que durant les cinq premiers mois, je n'étais qu'une loque, rien qu'une ombre humaine. Un coeur vivant dans un amas de chairs distendues et de douleurs continues. Une âme prisonnière d'un corps ingrat. Rien d'autre qu'une laiterie ambulante accrochée à une pompe. Une espèce de shadock des temps modernes qui pompait, pompait, pompait sa vie pour l'offrir au nouveau né...
"TOUTE LA POPULATION SHADOK...... POMPAIT, POMPAIT, POMPAIT....
D'où, un des fameux adages Shadok : Je pompe donc je suis"
Le fait de frôler la mort juste après avoir donné la vie m'a transporté dans une dimension hors du réel tel qu'on le conçoit. Physiquement présente mais si physiquement souffrante que j'existais à peine. Depuis peu je suis revenue à la vie, depuis peu, je ressens qui je suis...
Devises choisies de shadoks:
- « Il vaut mieux pomper d'arrache-pied même s'il ne se passe rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. »
- « Il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper. »
- « Si ça fait mal, c'est que ça fait du bien. »
samedi, juillet 22, 2006
Chaleur...
Tout au fond de votre coeur, un germe de tendresse n'attend qu'un sourire chaleureux pour se développer.
Roland Delisle
Le bel art de la gastronomie est un art chaleureux. Il dépasse la barrière du langage, fait des amis parmi les gens civilisés et réchauffe le coeur.
Samuel Chamberlain
Il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension.
Kressmann Taylor
Roland Delisle
Le bel art de la gastronomie est un art chaleureux. Il dépasse la barrière du langage, fait des amis parmi les gens civilisés et réchauffe le coeur.
Samuel Chamberlain
Il existe un havre où l'on peut toujours savourer une relation authentique : le coin du feu chez un ami auprès duquel on peut se défaire de ses petites vanités et trouver chaleur et compréhension.
Kressmann Taylor
Poisson d'eau douce
Petit poisson d'eau douce
Petit scorpion ascendant cancer, Lily-Soleil a un caractère bien trempé et un charme qui fait des ravages sur son passage. Pas sauvage pour deux sous. Elle distribue ses sourires sans compter et réserve ses caprices pour sa mère à ses pieds!
Je la couve comme une louve. Attendrie par ses mimiques, par ses progrès, je me noie les sentiments dans un océan de douceur bambine. Je range ma vie dans le placard pour mieux absorber la constante évolution de ce petit être en devenir. Je sais, je sais, il va falloir que je me reprenne en main, de cette main de fer dans un gant de velours qui faisait frémir mes élèves insoumis. Mais en attendant que le gendarme maternel ne se réveille de son profond sommeil, je me laisse glisser avec tendresse dans ces attentions de tous les instants que je lui offre sans rechigner. Lâcher prise, écarter mon individualité pour mieux fonder cette intime relation ne me tuera point, du moins je l'espère...
Bébé Soleil fait grandir mon coeur qui vibre d'étranges bonheurs domestiques. Elle m'enrobe d'une subtile chaleur intérieure. Elle m'inonde de sa pure lumière. Elle approfondit mes patiences. Elle écarte mes égoïsmes. Elle m'apprend l'oubli de soi, je découvre ces autres facettes de la vie, je les observe d'un oeil distant. "Hyper-sensibilisée" j'ai la sensation d'en devenir meilleure. C'est un processus qui se déroule à long terme.
Viendra vite le temps où il me faudra m'éloigner de quelques pas pour mieux me retrouver (charmes de femme), pour retravailler (traduire et écrire), pour la regarder s'épanouir loin de mes bras. Parfois je m'ennuie de moi (et des autres), parfois j'étouffe un peu, mais jamais je ne regrette ce choix conscient de me consacrer à ses jours innocents.
Les astres l'ont doté de signes d'eau. Manifestement elle ne fera pas mentir le ciel en se découvrant petit poisson de lac dès les premières grosses chaleurs...
Petit scorpion ascendant cancer, Lily-Soleil a un caractère bien trempé et un charme qui fait des ravages sur son passage. Pas sauvage pour deux sous. Elle distribue ses sourires sans compter et réserve ses caprices pour sa mère à ses pieds!
Je la couve comme une louve. Attendrie par ses mimiques, par ses progrès, je me noie les sentiments dans un océan de douceur bambine. Je range ma vie dans le placard pour mieux absorber la constante évolution de ce petit être en devenir. Je sais, je sais, il va falloir que je me reprenne en main, de cette main de fer dans un gant de velours qui faisait frémir mes élèves insoumis. Mais en attendant que le gendarme maternel ne se réveille de son profond sommeil, je me laisse glisser avec tendresse dans ces attentions de tous les instants que je lui offre sans rechigner. Lâcher prise, écarter mon individualité pour mieux fonder cette intime relation ne me tuera point, du moins je l'espère...
Bébé Soleil fait grandir mon coeur qui vibre d'étranges bonheurs domestiques. Elle m'enrobe d'une subtile chaleur intérieure. Elle m'inonde de sa pure lumière. Elle approfondit mes patiences. Elle écarte mes égoïsmes. Elle m'apprend l'oubli de soi, je découvre ces autres facettes de la vie, je les observe d'un oeil distant. "Hyper-sensibilisée" j'ai la sensation d'en devenir meilleure. C'est un processus qui se déroule à long terme.
Viendra vite le temps où il me faudra m'éloigner de quelques pas pour mieux me retrouver (charmes de femme), pour retravailler (traduire et écrire), pour la regarder s'épanouir loin de mes bras. Parfois je m'ennuie de moi (et des autres), parfois j'étouffe un peu, mais jamais je ne regrette ce choix conscient de me consacrer à ses jours innocents.
Les astres l'ont doté de signes d'eau. Manifestement elle ne fera pas mentir le ciel en se découvrant petit poisson de lac dès les premières grosses chaleurs...
jeudi, juillet 20, 2006
En un souffle
Sous une chaleur tropicale, je savoure le silence nocturne seulement ponctué du bruissement des feuilles soufflées par de petits vents. D'un coup de tonnerre qui éclate au loin, tombe une pluie aussi fugace que violente. Le corps moite, juste avant un passage rapide sous la douche, juste avant de rejoindre Juan endormi depuis longtemps, juste avant que ne sonne minuit, un souffle de Louise Attaque durant le dernier Festival d'été qui nous passa gaiement sous le nez...
mercredi, juillet 19, 2006
Charlotte fait du stop…
Charlotte fait du stop…
Charlotte, une amie jurassienne de longue date de Juan, amie qu’il n’avait pas vu depuis presque sept ans, est venue visiter notre petit coin de pays. L'année dernière, Charlotte a passé plusieurs mois en Alberta. Férue de ski et d’hiver, elle s’est gavée de montagne et de neige. Charlotte s’est fait un « chum » allemand dans les Rocheuses. De retour en France, elle profite quelques mois de sa famille avant de décider de reprendre les chemins canadiens. Entre-temps, Marcus, son ami allemand s’est trouvé une job près de Vancouver. Plutôt que de le rejoindre directement, elle décide de se poser à Halifax et de traverser le Canada en stop afin de mieux comprendre le peuple qui l’habite. Sur son parcours, elle en profite pour rendre visite à ses amitiés qu'elle cultive de par le monde.
Gourmande d’humanité, ouverte sur les autres, Charlotte savoure avec bonheur ces petits morceaux de quotidien qu’elle grignote au contact des gens que le destin met sur sa route. « Lorsque je suis rentrée en France, tout le monde me demandait comment c’était le Canada. Je me suis rendue compte que je ne connaissais pas vraiment le Canada mais juste Lake Louise mon petit coin d’Alberta! Cela m’a un peu énervée alors j’ai décidé de prendre l’occasion de retrouver Marcus pour parcourir le Canada. J’aime bien faire du stop parce que cela permet de se donner aux fils de coïncidences qui font découvrir les gens de l’intérieur. Tu discutes, tu apprends,c’est vachement riche… » explique jolie Charlotte qui me ramène en mémoire la jeune femme que j’étais durant ma vingtaine, avide d’expériences et libre comme l’air…
En bas, Clo dort dans la seule chambre habitable (le reste de l’étage est encombré de cartons remplis de choses à trier, ranger, donner ou jeter) notre vieux sofa est rendu sur la galerie. Charlotte bohème est super à l’aise avec l’idée de squatter notre balcon. Charmée par Bébé Soleil, elle s’imprègne de notre façon de vivre, met la main à la pâte, s'intéresse à tout. Curieuse, elle creuse notre terreau d’existence avec entrain. Elle sait traverser ma sauvagerie présente pour se glisser dans ma bulle. L’on papote jusqu’aux petites heures de la nuit. Cela fait du bien de partager ainsi, c’est comme un ruisseau d’amitié dans lequel il fait bon se rafraîchir lorsque la canicule menace de nous étouffer. Juan est très heureux de retrouver des morceaux de son passé au gré de leurs discussions diverses. Elle nous souffle: «Il fait bon vivre chez vous. »
Ces trois jours passent à la vitesse de l’éclair. Lorsqu’elle nous quitte lundi soir, c’est avec un petit pincement au cœur que je la regarde s’éloigner, sachant très bien que nous ne la reverrons pas avant quelques années. Durant ces quelques jours en notre compagnie, elle nous a insufflé un courant d’air frais qui nous a inspiré toutes sortes de petits bonheurs. Merci Charlotte et que les anges te protégent durant cette aventure…
Par ces jours-ci, elle devrait être aux alentours d’Ottawa, ensuite Toronto et d’ici quelques semaines, elle devrait retrouver son homme, sur une petite île aux alentours de Vancouver, là-bas, de l’autre coté de ce continent qui est le nôtre. Après son départ, Juan expire un petit soupir de tristesse. Il me dit :
- Tu vois, elle nous a pas jugé, n’a émis aucune critique, aucun commentaire sur notre façon de vivre, sur mon accent, sur notre manière d’élever notre fille. Elle a juste essayé de mieux nous connaître. C’est quand même rare dans la mentalité française.
J’opine du chef, sachant très bien ce qu’il ressent. Malheureusement le français moyen n’a pas toujours la côte à l’étranger et c’est souvent pour de bonnes raisons. Des raisons qui délimitent le coté obscur de l’Hexagone, un coté que je ne développerais point en ces lignes mais que je ne connais que trop bien, pas tant pour l’avoir vécu que pour l’avoir subi.
Intimement, je crois que la beauté de côtoyer plusieurs cultures se cache dans cette magie humaine qui offre à celui qui s’en donne la peine l’occasion de s’ouvrir les yeux, le cœur et la tête. Car comme le chante Ariane : « L’ouverture de l’esprit n’est pas une fracture du crâne… »
Charlotte, une amie jurassienne de longue date de Juan, amie qu’il n’avait pas vu depuis presque sept ans, est venue visiter notre petit coin de pays. L'année dernière, Charlotte a passé plusieurs mois en Alberta. Férue de ski et d’hiver, elle s’est gavée de montagne et de neige. Charlotte s’est fait un « chum » allemand dans les Rocheuses. De retour en France, elle profite quelques mois de sa famille avant de décider de reprendre les chemins canadiens. Entre-temps, Marcus, son ami allemand s’est trouvé une job près de Vancouver. Plutôt que de le rejoindre directement, elle décide de se poser à Halifax et de traverser le Canada en stop afin de mieux comprendre le peuple qui l’habite. Sur son parcours, elle en profite pour rendre visite à ses amitiés qu'elle cultive de par le monde.
Gourmande d’humanité, ouverte sur les autres, Charlotte savoure avec bonheur ces petits morceaux de quotidien qu’elle grignote au contact des gens que le destin met sur sa route. « Lorsque je suis rentrée en France, tout le monde me demandait comment c’était le Canada. Je me suis rendue compte que je ne connaissais pas vraiment le Canada mais juste Lake Louise mon petit coin d’Alberta! Cela m’a un peu énervée alors j’ai décidé de prendre l’occasion de retrouver Marcus pour parcourir le Canada. J’aime bien faire du stop parce que cela permet de se donner aux fils de coïncidences qui font découvrir les gens de l’intérieur. Tu discutes, tu apprends,c’est vachement riche… » explique jolie Charlotte qui me ramène en mémoire la jeune femme que j’étais durant ma vingtaine, avide d’expériences et libre comme l’air…
En bas, Clo dort dans la seule chambre habitable (le reste de l’étage est encombré de cartons remplis de choses à trier, ranger, donner ou jeter) notre vieux sofa est rendu sur la galerie. Charlotte bohème est super à l’aise avec l’idée de squatter notre balcon. Charmée par Bébé Soleil, elle s’imprègne de notre façon de vivre, met la main à la pâte, s'intéresse à tout. Curieuse, elle creuse notre terreau d’existence avec entrain. Elle sait traverser ma sauvagerie présente pour se glisser dans ma bulle. L’on papote jusqu’aux petites heures de la nuit. Cela fait du bien de partager ainsi, c’est comme un ruisseau d’amitié dans lequel il fait bon se rafraîchir lorsque la canicule menace de nous étouffer. Juan est très heureux de retrouver des morceaux de son passé au gré de leurs discussions diverses. Elle nous souffle: «Il fait bon vivre chez vous. »
Ces trois jours passent à la vitesse de l’éclair. Lorsqu’elle nous quitte lundi soir, c’est avec un petit pincement au cœur que je la regarde s’éloigner, sachant très bien que nous ne la reverrons pas avant quelques années. Durant ces quelques jours en notre compagnie, elle nous a insufflé un courant d’air frais qui nous a inspiré toutes sortes de petits bonheurs. Merci Charlotte et que les anges te protégent durant cette aventure…
Par ces jours-ci, elle devrait être aux alentours d’Ottawa, ensuite Toronto et d’ici quelques semaines, elle devrait retrouver son homme, sur une petite île aux alentours de Vancouver, là-bas, de l’autre coté de ce continent qui est le nôtre. Après son départ, Juan expire un petit soupir de tristesse. Il me dit :
- Tu vois, elle nous a pas jugé, n’a émis aucune critique, aucun commentaire sur notre façon de vivre, sur mon accent, sur notre manière d’élever notre fille. Elle a juste essayé de mieux nous connaître. C’est quand même rare dans la mentalité française.
J’opine du chef, sachant très bien ce qu’il ressent. Malheureusement le français moyen n’a pas toujours la côte à l’étranger et c’est souvent pour de bonnes raisons. Des raisons qui délimitent le coté obscur de l’Hexagone, un coté que je ne développerais point en ces lignes mais que je ne connais que trop bien, pas tant pour l’avoir vécu que pour l’avoir subi.
Intimement, je crois que la beauté de côtoyer plusieurs cultures se cache dans cette magie humaine qui offre à celui qui s’en donne la peine l’occasion de s’ouvrir les yeux, le cœur et la tête. Car comme le chante Ariane : « L’ouverture de l’esprit n’est pas une fracture du crâne… »
mardi, juillet 18, 2006
En bref
En bref...
Des jours tranquilles qui croulent sous une écrasante chaleur. De violents orages qui fracassent le ciel instable. Clo installe ses quartiers adolescents sous nos pieds. Une visite surprise de Charlotte qui traverse le Canada en stop. Lily-Soleil qui se transforme en poisson d’eau douce. P’tit bout de chou qui barbotte avec passion dans le grand lac à l'eau si claire.
Un déménagement qui s'achève. Encore quelques jours de bordel épars et l'on devrait commencer à se sentir chez nous. Le lit est arrivé ce matin, après trois semaines de matelas pneumatique, mon dos "magané" hurle de joie. Une foule de cartons en attente. Détails de finition. Bureau installé, il ne manque plus qu'à me reconnecter. Retrouver le fil de dizaines de correspondances (courriels patients). Des tonnes de photos à trier...
Des jours tranquilles qui croulent sous une écrasante chaleur. De violents orages qui fracassent le ciel instable. Clo installe ses quartiers adolescents sous nos pieds. Une visite surprise de Charlotte qui traverse le Canada en stop. Lily-Soleil qui se transforme en poisson d’eau douce. P’tit bout de chou qui barbotte avec passion dans le grand lac à l'eau si claire.
Un déménagement qui s'achève. Encore quelques jours de bordel épars et l'on devrait commencer à se sentir chez nous. Le lit est arrivé ce matin, après trois semaines de matelas pneumatique, mon dos "magané" hurle de joie. Une foule de cartons en attente. Détails de finition. Bureau installé, il ne manque plus qu'à me reconnecter. Retrouver le fil de dizaines de correspondances (courriels patients). Des tonnes de photos à trier...
Roupie de sansonnet
Avec cette expression décortiquée de la semaine, j'entends causer ma Mère-Grand en mon coeur.
EXPRESSION
« Roupie de sansonnet »
SIGNIFICATION
Chose insignifiante, bagatelle, quantité presque nulle.
ORIGINE
Le sansonnet est un simple petit étourneau. Et, pour beaucoup, la roupie, c'est la monnaie de quelques pays, dont l'Inde. Qu'ont fait ces deux-là pour être associés dans cette expression ?
Eh bien rien ! Parce qu'aucun des deux n'est impliqué dans cette affaire glauque. Depuis au moins le XIIIe siècle, la roupie, ce n'est rien d'autre que ces gouttes plus ou moins gluantes, issues des fosses nasales, qui pendent au nez de ceux qui ne connaissent pas le mouchoir (ou la manche de chemise). Il est donc normal que cette roupie-là soit considérée comme quelque chose d'insignifiant, sans aucune valeur.
Le plus difficile, c'est d'expliquer ensuite en quoi le sansonnet serait suffisamment morveux pour qu'on l'ait associé à la roupie. Là seules les conjectures sont de mise. Il pourrait s'agir d'une déformation de 'sans sou' (sans valeur) ou de 'sans son nez', désignant la roupie seule, isolée de sa chaîne de fabrication nasale. On peut en effet facilement imaginer l'insignifiance suprême d'une roupie, sur la plage abandonnée, au milieu des coquillages et crustacés...
COMPLEMENTS
Pour désigner la même chose, certains préfèrent employer l'expression "pine d'oie", d'autres "couille de mite".
EXPRESSION
« Roupie de sansonnet »
SIGNIFICATION
Chose insignifiante, bagatelle, quantité presque nulle.
ORIGINE
Le sansonnet est un simple petit étourneau. Et, pour beaucoup, la roupie, c'est la monnaie de quelques pays, dont l'Inde. Qu'ont fait ces deux-là pour être associés dans cette expression ?
Eh bien rien ! Parce qu'aucun des deux n'est impliqué dans cette affaire glauque. Depuis au moins le XIIIe siècle, la roupie, ce n'est rien d'autre que ces gouttes plus ou moins gluantes, issues des fosses nasales, qui pendent au nez de ceux qui ne connaissent pas le mouchoir (ou la manche de chemise). Il est donc normal que cette roupie-là soit considérée comme quelque chose d'insignifiant, sans aucune valeur.
Le plus difficile, c'est d'expliquer ensuite en quoi le sansonnet serait suffisamment morveux pour qu'on l'ait associé à la roupie. Là seules les conjectures sont de mise. Il pourrait s'agir d'une déformation de 'sans sou' (sans valeur) ou de 'sans son nez', désignant la roupie seule, isolée de sa chaîne de fabrication nasale. On peut en effet facilement imaginer l'insignifiance suprême d'une roupie, sur la plage abandonnée, au milieu des coquillages et crustacés...
COMPLEMENTS
Pour désigner la même chose, certains préfèrent employer l'expression "pine d'oie", d'autres "couille de mite".
samedi, juillet 15, 2006
Soupçon d'instant...
Soupçon d'instant volé au temps...
Lily-Soleil grandit. Elle esquisse ses premiers pas, baragouine à gogo et se concentre sagement lorsque l'envie lui en prend. Elle ne veut plus rester dans son panier de bébé, elle revendique le siège des enfants pour mieux apercevoir cet étonnant univers qui la surprend si souvent...
Lily-Soleil grandit. Elle esquisse ses premiers pas, baragouine à gogo et se concentre sagement lorsque l'envie lui en prend. Elle ne veut plus rester dans son panier de bébé, elle revendique le siège des enfants pour mieux apercevoir cet étonnant univers qui la surprend si souvent...
vendredi, juillet 14, 2006
37 degrés à l'ombre...
37 degrés à l'ombre...
Avec le facteur Humidex l'on pénètre dans un univers tropical. Plutôt paradoxal lorsque l'on pense à cette image que trimballe le Canada sur ses vastes épaules. Meteomedia annonce 39 pour dimanche! Après vérification, Meteomedia situe la tempèrature ressentie dans l'instant à 41 degrés...
La petite dort enfin, je range, j'organise et je jouis du lave-vaiselle. J'assume ma nouvelle jouissance domestique, c'est si bon, je ne sais plus si je sue ou je mouille! À bas la coquine qui prend possession de mon corps! Qué calor!!!
Je me repose deux minutes, erre sur la blogosphère, pense à ma liste de tâches à finir lorsque soudain un flash me traverse l'esprit. Un bang qui frappe ma raison: Mais c'est le 14 juillet la fête des Français! Bah! Le coeur n'y est pas! Mauvaise fille va.
Douce France, contrée de mes ancêtres, pays de mon enfance. Hybride francophone, j'existe entre deux continents, perdue dans l'océan. Douce France, ta langue que j'embrasse de mes passions est un phare, un repère, un cap.
Presque deux décennies en sol québécois et mes racines se déssèchent au soleil puissant qui écrase tout sur son passage. Praliné le chat s'aplatit sur le plancher, Chanelle roupille et je file, humide, le temps d'une valse solaire vers d'autres horizons...
Avec le facteur Humidex l'on pénètre dans un univers tropical. Plutôt paradoxal lorsque l'on pense à cette image que trimballe le Canada sur ses vastes épaules. Meteomedia annonce 39 pour dimanche! Après vérification, Meteomedia situe la tempèrature ressentie dans l'instant à 41 degrés...
La petite dort enfin, je range, j'organise et je jouis du lave-vaiselle. J'assume ma nouvelle jouissance domestique, c'est si bon, je ne sais plus si je sue ou je mouille! À bas la coquine qui prend possession de mon corps! Qué calor!!!
Je me repose deux minutes, erre sur la blogosphère, pense à ma liste de tâches à finir lorsque soudain un flash me traverse l'esprit. Un bang qui frappe ma raison: Mais c'est le 14 juillet la fête des Français! Bah! Le coeur n'y est pas! Mauvaise fille va.
Douce France, contrée de mes ancêtres, pays de mon enfance. Hybride francophone, j'existe entre deux continents, perdue dans l'océan. Douce France, ta langue que j'embrasse de mes passions est un phare, un repère, un cap.
Presque deux décennies en sol québécois et mes racines se déssèchent au soleil puissant qui écrase tout sur son passage. Praliné le chat s'aplatit sur le plancher, Chanelle roupille et je file, humide, le temps d'une valse solaire vers d'autres horizons...
Toucher
Touchée
Pétrir, palper, tâter, malaxer, agiter, manipuler, gratter, manier, sonder, examiner…
Des petites menottes qui me tripotent. Minutes aussi fugaces que précieuses. Rayons d'or de petit Soleil. Des petites mains qui explorent, des petits doigts qui se délient. De plus en plus habile, le bébé poursuit son chemin de découvertes en introduisant le toucher à ses sens.
Fière mère, je guide l’enfant sur ce long chemin qui s’offre à ses pas vacillants. Chaque semaine apporte de nouvelles sensations, des impressions diverses qui effleurent un savoir ancestral, millénaire. L’instinct maternel est un puits de connaissances où il fait bon s’abreuver.
Quelle surprise que de percevoir comment je peux ressentir ce petit être que j’ai porté dans mon ventre explosé! Comprendre ses besoins par la magie maternelle me fascine. Voyages intérieurs. Juan m’en parle parfois mais comment expliquer que l’on ressent des réponses silencieuses aux pleurs qui jaillissent, prémisses de la communication?
Je la couve de mon cœur frémissant d'émotions. Je lui dédie les courants de mes jours. J'oublie un peu qui je suis dans ce courant qui nous entraîne sur les flots du grand fleuve de la vie. Parfois des remous m'aspirent mais son sourire innocent est, à chaque fois, une bouée qui me sauve miraculeusement de la noyade et me donne le courage de persévérer toujours plus loin dans cette aventure humaine.
Pétrir, palper, tâter, malaxer, agiter, manipuler, gratter, manier, sonder, examiner…
Des petites menottes qui me tripotent. Minutes aussi fugaces que précieuses. Rayons d'or de petit Soleil. Des petites mains qui explorent, des petits doigts qui se délient. De plus en plus habile, le bébé poursuit son chemin de découvertes en introduisant le toucher à ses sens.
Fière mère, je guide l’enfant sur ce long chemin qui s’offre à ses pas vacillants. Chaque semaine apporte de nouvelles sensations, des impressions diverses qui effleurent un savoir ancestral, millénaire. L’instinct maternel est un puits de connaissances où il fait bon s’abreuver.
Quelle surprise que de percevoir comment je peux ressentir ce petit être que j’ai porté dans mon ventre explosé! Comprendre ses besoins par la magie maternelle me fascine. Voyages intérieurs. Juan m’en parle parfois mais comment expliquer que l’on ressent des réponses silencieuses aux pleurs qui jaillissent, prémisses de la communication?
Je la couve de mon cœur frémissant d'émotions. Je lui dédie les courants de mes jours. J'oublie un peu qui je suis dans ce courant qui nous entraîne sur les flots du grand fleuve de la vie. Parfois des remous m'aspirent mais son sourire innocent est, à chaque fois, une bouée qui me sauve miraculeusement de la noyade et me donne le courage de persévérer toujours plus loin dans cette aventure humaine.
jeudi, juillet 13, 2006
Foulée.
Foulée.
Petite virée au festival d’été pour s'en mettre plein les oreilles Louise Attaque au programme et un mega bain de foule! L’occasion de prendre des photos nocturnes...
Les bras de Juan me protègent, sa main dans la mienne me rassure. L’ambiance est survoltée, la chair coincée dans un amas de corps tassés les uns contre les autres, je laisse la musique m’emporter.
Je ne comprends pas le rythme de ce spectacle sous les étoiles. La plupart des chansons me semblent raccourcies, le rappel est aussi long que la partie principale du concert, bizarre…
Cela fait du bien de se sortir les idées. Assise sur un bout de trottoir, je repose ma carcasse usagée, je regarde les marées de passants, je constate que cela fait des mois que je n’ai pas vu autant de monde à la fois! Le hasard nous fait retrouver des copains, l’on « jasouille » au coin d’une rue bondée d’anonymes. L'air de la nuit vibre de tous ces esprits qui la piétinent...
Par les temps qui courent, je n’ai plus gros temps pour le virtuel. Pas envie de me cloîtrer devant l’ordi. De toute façon, à la maison, mon large bureau n’est pas encore installé, ma machine prend des vacances, au frais dans ses cartons. Que faire sinon d'être patiente? Des idées de nouvelles me trottent dans la tête, des envies de traduire me titillent, c’est à suivre les jours de pluie.
Il faut beau, il fait chaud et le quotidien se vit sans écran, simplement. Les mots continuent de m’agiter les neurones, je les accroche au détour de ma mémoire, j’en perds pas mal au fil du temps qui passe, mais est-ce bien grave? J’écris depuis si longtemps, ce n’est pas quelques jours de repos qui arrêteront ce cycle de mon existence. Même si je rouille, ce n'est pas la fin du monde! Toutes sortes d’émotions me chamboulent les idées. Je médite et je respire.
Je profite de ces moments précieux que m’offrent les jours, je suis mère et chaque minute est un apprentissage. Sauvage, je me reconstruis dans une bulle de bois en attendant le prochain carrefour de vie qui me portera vers ces autres passions qui m’animent….
Petite virée au festival d’été pour s'en mettre plein les oreilles Louise Attaque au programme et un mega bain de foule! L’occasion de prendre des photos nocturnes...
Les bras de Juan me protègent, sa main dans la mienne me rassure. L’ambiance est survoltée, la chair coincée dans un amas de corps tassés les uns contre les autres, je laisse la musique m’emporter.
Je ne comprends pas le rythme de ce spectacle sous les étoiles. La plupart des chansons me semblent raccourcies, le rappel est aussi long que la partie principale du concert, bizarre…
Cela fait du bien de se sortir les idées. Assise sur un bout de trottoir, je repose ma carcasse usagée, je regarde les marées de passants, je constate que cela fait des mois que je n’ai pas vu autant de monde à la fois! Le hasard nous fait retrouver des copains, l’on « jasouille » au coin d’une rue bondée d’anonymes. L'air de la nuit vibre de tous ces esprits qui la piétinent...
Par les temps qui courent, je n’ai plus gros temps pour le virtuel. Pas envie de me cloîtrer devant l’ordi. De toute façon, à la maison, mon large bureau n’est pas encore installé, ma machine prend des vacances, au frais dans ses cartons. Que faire sinon d'être patiente? Des idées de nouvelles me trottent dans la tête, des envies de traduire me titillent, c’est à suivre les jours de pluie.
Il faut beau, il fait chaud et le quotidien se vit sans écran, simplement. Les mots continuent de m’agiter les neurones, je les accroche au détour de ma mémoire, j’en perds pas mal au fil du temps qui passe, mais est-ce bien grave? J’écris depuis si longtemps, ce n’est pas quelques jours de repos qui arrêteront ce cycle de mon existence. Même si je rouille, ce n'est pas la fin du monde! Toutes sortes d’émotions me chamboulent les idées. Je médite et je respire.
Je profite de ces moments précieux que m’offrent les jours, je suis mère et chaque minute est un apprentissage. Sauvage, je me reconstruis dans une bulle de bois en attendant le prochain carrefour de vie qui me portera vers ces autres passions qui m’animent….
mardi, juillet 11, 2006
Nouvelle France
Via Lexilogos, un extrait de L' Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers. Diderot & d'Alembert(XVIIIe)
Canada ou Nouvelle France
Pays fort vaste de l'Amérique septentrionale, borné à l'est par l'Océan, à l'ouest par le Mississipi, au sud par les colonies Angloises, au nord par des pays deserts inconnus. Ce pays est habité par plusieurs nations sauvages, qui ne vivent que de la chasse et de la pêche. Outre ces nations, les François y ont des établissemens considérables, on y fait un grand commerce de pelleteries, que les sauvages apportent en quantité du produit de leur chasse. Le Canada est rempli de forêts, il y fait très-froid. Les sauvages qui habitent ce pays adorent le soleil et un premier esprit, qu'ils regardent comme au-dessus de lui. La capitale du Canada est Québec.
Québec
Ville de l'Amérique septentrionale, capitale du Canada, avec une rade, un port, un château fortifié, un évêché qui ne releve que du pape. C'est au sieur de Champlain, gentilhomme de Saintonge, que les François doivent le premier établissement de Quebec. Il le commença en 1608, il y mourut en 1635, au bout de 27 ans de travaux. Cette ville est sur la rive septentrionale du fleuve S. Laurent, à six-vingt lieues de la mer, entre une petite riviere, qui porte le nom de S. Charles, un gros cap, qu'on appelle le cap aux diamans, parce qu'on y trouve quelquefois de faux diamans, semblables aux pierres d'Alençon. Les Anglois furent obligés de lever le siege de Quebec en 1690 ; mais ils ont pris cette ville en 1759. En 1744. M. Gautier estima que son thermometre étoit descendu au 33 degré de celui de M. de Réaumur ; nous disons estima, car le mercure étant rentré dans la boule après le 32 degré, il n'a pu avoir le dernier terme du froid que par estimation, ce froid se trouvoit environ 17 degrès plus fort que celui de 1709 dans nos climats, ce qui est le plus grand froid artificiel que Farenheit ait pu faire. Le singulier est que Quebec est à-peu-près sous le parallele de 46 à 47 degrés qui répondent au milieu de la France ; preuve bien évidente que le degré de froid ne dépend pas toujours du lieu où on l'observe.
(...) La plûpart de ceux qui n'ont point vû ni entendu parler des sauvages, se sont imaginés que c'étoient des hommes couverts de poil, vivant dans les bois sans société comme des bêtes, n'ayant de l'homme qu'une figure imparfaite: il ne paroît pas même que bien des gens soient revenus de cette idée. Les sauvages, à l'exception des cheveux et des sourcils que plusieurs même ont soin d'arracher, n'ont aucun poil sur le corps: car s'il arrivoit par hasard qu'il leur en vînt quelqu'un, ils se l'ôteroient d'abord jusqu'à la racine. Ils naissent blancs comme nous; leur nudité, les huiles dont ils se graissent, les différentes couleurs dont ils se fardent, que le soleil à la longue imprime dans leur peau, leur hâlent le teint. Ils sont grands, d'une taille supérieure à la nôtre, ont les traits du visage fort réguliers, le nez aquilin; ils sont bien faits en général, étant rare de voir parmi eux aucun boiteux, borgne, bossu, aveugle, &c.
A voir les Sauvages du premier coup d'oeil, il est impossible d'en juger à leur avantage, parce qu'ils ont le regard farouche, le port rustique, l'abord si simple et si taciturne, qu'il seroit très-difficile à un Européen qui ne les connoîtroit pas, de croire que cette maniere d'agir est une espece de civilité à leur mode, dont ils gardent entre-eux toutes les bienséances, comme nous gardons chez nous les nôtres, dont ils se moquent beaucoup. Ils sont donc peu caressans, font peu de démonstrations : mais nonobstant cela ils sont bons, affables, exercent envers les étrangers et les malheureux une charitable hospitalité, qui a dequoi confondre toutes les nations de l'Europe. Ils ont l'imagination assez vive : ils pensent juste sur leurs affaires: ils vont à leur fin par des voies sûres : ils agissent de sang froid avec un phlegme qui lasseroit notre patience. Par raison d'honneur et par grandeur d'ame, ils ne se fâchent presque jamais. Ils ont le coeur haut et fier, un courage à l'épreuve, une valeur intrépide, une constance dans les tourmens qui semble surpasser l'héroïsme, une égalité d'ame que ni l'adversité ni la prospérité n'alterent jamais. (...)
(...)Tous les Sauvages soûtiennent qu'il y a un Dieu : ils prouvent son existence par la composition de l'univers qui fait éclater la toute-puissance de son auteur ; d'où il s'ensuit, disent-ils, que l'homme n'a pas été fait par hasard, qu'il est l'ouvrage d'un principe supérieur en sagesse et en connoissance, qu'ils appellent le grand Esprit. Ce grand Esprit contient tout, il paroît en tout, il agit en tout, il donne le mouvement à toutes choses ; enfin tout ce qu'on voit et tout ce qu'on conçoit, est ce Dieu qui subsistant sans bornes, sans limites, sans corps, ne doit point être représenté sous la figure d'un vieillard, ni de quelque autre chose que ce puisse être, quelque belle, vaste, et étendue qu'elle soit: ce qui fait qu'ils l'adorent en tout ce qui paroît au monde. Cela est si vrai, que lorsqu'ils voient quelque chose de beau, de curieux, de surprenant, sur-tout le soleil et les autres astres, ils s'écrient : O grand Esprit, nous te voyons par-tout ! (...)
"Comment peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre; cette idée nous semble étrange; la fraîcheur de l'air et le scintillement de l'eau ne nous appartiennent pas. Comment pouvez-vous nous les acheter ? Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple, chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque brume dans les bois sombres, chaque clairière ou chaque insecte bourdonnant est sanctifié dans la mémoire et l'expérience de mon peuple; la sève qui court à travers les arbre charrie les souvenirs de l'homme rouge. Nous faisons partie de la terre, et elle fait partie de nous.
Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ceux-là sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs de la prairie, la chaleur du corps du cheval sauvage et l'homme, tout cela appartient à une même famille. L'eau étincelante qui court dans les torrents et les rivières, n'est pas que de l'eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir qu'elle est sacrée et que chaque reflet dans l'eau limpide des lacs parle des évènements et des traditions qui ont marqués la vie de mon peuple. Le murmure de l'eau, c'est la voix du père de mon père. Les rivières sont nos soeurs, elles étanchent notre soif, elles portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, il faudra vous en souvenir; et il faudra apprendre a vos enfants que les rivières sont nos soeurs et les vôtres, et désormais vous devrez donner aux rivières la tendresse qu'on accorde à toutes soeurs.
Dans les villes de l'Homme Blanc il n'y a pas de coin tranquille, nulle part on ne peut y écouter bruire les feuillages du printemps ou le froissement d'ailes des insectes, mais peut-être est-ce pour cela que je suis un sauvage et ne comprend pas. Le fracas me semble insulter mes oreilles, et qu'y a t'il dans la vie d'un homme, s'il ne peut écouter le cri solitaire d'un engoulevent ou les discussions des grenouilles autour d'un étang, la nuit ? Je suis un Homme Rouge et je ne comprend pas; l'indien préfère le bruit subtil du vent qui ride la surface d'un étang et l'odeur du vent, purifié par la pluie de midi ou parfumé par le pin pignon. L'air, l'air est précieux à l'Homme Rouge, parce qu'il sait que toute chose partage le même souffle; la bête, l'arbre et l'homme. Ils partagent tous le même souffle."
Canada ou Nouvelle France
Pays fort vaste de l'Amérique septentrionale, borné à l'est par l'Océan, à l'ouest par le Mississipi, au sud par les colonies Angloises, au nord par des pays deserts inconnus. Ce pays est habité par plusieurs nations sauvages, qui ne vivent que de la chasse et de la pêche. Outre ces nations, les François y ont des établissemens considérables, on y fait un grand commerce de pelleteries, que les sauvages apportent en quantité du produit de leur chasse. Le Canada est rempli de forêts, il y fait très-froid. Les sauvages qui habitent ce pays adorent le soleil et un premier esprit, qu'ils regardent comme au-dessus de lui. La capitale du Canada est Québec.
Québec
Ville de l'Amérique septentrionale, capitale du Canada, avec une rade, un port, un château fortifié, un évêché qui ne releve que du pape. C'est au sieur de Champlain, gentilhomme de Saintonge, que les François doivent le premier établissement de Quebec. Il le commença en 1608, il y mourut en 1635, au bout de 27 ans de travaux. Cette ville est sur la rive septentrionale du fleuve S. Laurent, à six-vingt lieues de la mer, entre une petite riviere, qui porte le nom de S. Charles, un gros cap, qu'on appelle le cap aux diamans, parce qu'on y trouve quelquefois de faux diamans, semblables aux pierres d'Alençon. Les Anglois furent obligés de lever le siege de Quebec en 1690 ; mais ils ont pris cette ville en 1759. En 1744. M. Gautier estima que son thermometre étoit descendu au 33 degré de celui de M. de Réaumur ; nous disons estima, car le mercure étant rentré dans la boule après le 32 degré, il n'a pu avoir le dernier terme du froid que par estimation, ce froid se trouvoit environ 17 degrès plus fort que celui de 1709 dans nos climats, ce qui est le plus grand froid artificiel que Farenheit ait pu faire. Le singulier est que Quebec est à-peu-près sous le parallele de 46 à 47 degrés qui répondent au milieu de la France ; preuve bien évidente que le degré de froid ne dépend pas toujours du lieu où on l'observe.
(...) La plûpart de ceux qui n'ont point vû ni entendu parler des sauvages, se sont imaginés que c'étoient des hommes couverts de poil, vivant dans les bois sans société comme des bêtes, n'ayant de l'homme qu'une figure imparfaite: il ne paroît pas même que bien des gens soient revenus de cette idée. Les sauvages, à l'exception des cheveux et des sourcils que plusieurs même ont soin d'arracher, n'ont aucun poil sur le corps: car s'il arrivoit par hasard qu'il leur en vînt quelqu'un, ils se l'ôteroient d'abord jusqu'à la racine. Ils naissent blancs comme nous; leur nudité, les huiles dont ils se graissent, les différentes couleurs dont ils se fardent, que le soleil à la longue imprime dans leur peau, leur hâlent le teint. Ils sont grands, d'une taille supérieure à la nôtre, ont les traits du visage fort réguliers, le nez aquilin; ils sont bien faits en général, étant rare de voir parmi eux aucun boiteux, borgne, bossu, aveugle, &c.
A voir les Sauvages du premier coup d'oeil, il est impossible d'en juger à leur avantage, parce qu'ils ont le regard farouche, le port rustique, l'abord si simple et si taciturne, qu'il seroit très-difficile à un Européen qui ne les connoîtroit pas, de croire que cette maniere d'agir est une espece de civilité à leur mode, dont ils gardent entre-eux toutes les bienséances, comme nous gardons chez nous les nôtres, dont ils se moquent beaucoup. Ils sont donc peu caressans, font peu de démonstrations : mais nonobstant cela ils sont bons, affables, exercent envers les étrangers et les malheureux une charitable hospitalité, qui a dequoi confondre toutes les nations de l'Europe. Ils ont l'imagination assez vive : ils pensent juste sur leurs affaires: ils vont à leur fin par des voies sûres : ils agissent de sang froid avec un phlegme qui lasseroit notre patience. Par raison d'honneur et par grandeur d'ame, ils ne se fâchent presque jamais. Ils ont le coeur haut et fier, un courage à l'épreuve, une valeur intrépide, une constance dans les tourmens qui semble surpasser l'héroïsme, une égalité d'ame que ni l'adversité ni la prospérité n'alterent jamais. (...)
(...)Tous les Sauvages soûtiennent qu'il y a un Dieu : ils prouvent son existence par la composition de l'univers qui fait éclater la toute-puissance de son auteur ; d'où il s'ensuit, disent-ils, que l'homme n'a pas été fait par hasard, qu'il est l'ouvrage d'un principe supérieur en sagesse et en connoissance, qu'ils appellent le grand Esprit. Ce grand Esprit contient tout, il paroît en tout, il agit en tout, il donne le mouvement à toutes choses ; enfin tout ce qu'on voit et tout ce qu'on conçoit, est ce Dieu qui subsistant sans bornes, sans limites, sans corps, ne doit point être représenté sous la figure d'un vieillard, ni de quelque autre chose que ce puisse être, quelque belle, vaste, et étendue qu'elle soit: ce qui fait qu'ils l'adorent en tout ce qui paroît au monde. Cela est si vrai, que lorsqu'ils voient quelque chose de beau, de curieux, de surprenant, sur-tout le soleil et les autres astres, ils s'écrient : O grand Esprit, nous te voyons par-tout ! (...)
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CHEF SEATTLE :"Comment peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre; cette idée nous semble étrange; la fraîcheur de l'air et le scintillement de l'eau ne nous appartiennent pas. Comment pouvez-vous nous les acheter ? Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple, chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque brume dans les bois sombres, chaque clairière ou chaque insecte bourdonnant est sanctifié dans la mémoire et l'expérience de mon peuple; la sève qui court à travers les arbre charrie les souvenirs de l'homme rouge. Nous faisons partie de la terre, et elle fait partie de nous.
Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ceux-là sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs de la prairie, la chaleur du corps du cheval sauvage et l'homme, tout cela appartient à une même famille. L'eau étincelante qui court dans les torrents et les rivières, n'est pas que de l'eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir qu'elle est sacrée et que chaque reflet dans l'eau limpide des lacs parle des évènements et des traditions qui ont marqués la vie de mon peuple. Le murmure de l'eau, c'est la voix du père de mon père. Les rivières sont nos soeurs, elles étanchent notre soif, elles portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, il faudra vous en souvenir; et il faudra apprendre a vos enfants que les rivières sont nos soeurs et les vôtres, et désormais vous devrez donner aux rivières la tendresse qu'on accorde à toutes soeurs.
Dans les villes de l'Homme Blanc il n'y a pas de coin tranquille, nulle part on ne peut y écouter bruire les feuillages du printemps ou le froissement d'ailes des insectes, mais peut-être est-ce pour cela que je suis un sauvage et ne comprend pas. Le fracas me semble insulter mes oreilles, et qu'y a t'il dans la vie d'un homme, s'il ne peut écouter le cri solitaire d'un engoulevent ou les discussions des grenouilles autour d'un étang, la nuit ? Je suis un Homme Rouge et je ne comprend pas; l'indien préfère le bruit subtil du vent qui ride la surface d'un étang et l'odeur du vent, purifié par la pluie de midi ou parfumé par le pin pignon. L'air, l'air est précieux à l'Homme Rouge, parce qu'il sait que toute chose partage le même souffle; la bête, l'arbre et l'homme. Ils partagent tous le même souffle."
Promesses de futur
Promesses de futur
Maintenant que nous avons une maison, d’ici deux, trois ou quatre ans, je promets au futur ces deux actions qui me trottent dans la cervelle et le coeur:
- Accueillir un enfant innocent qui vit dans la zone contaminée par Tchernobyl (plusieurs familles accueillent chaque été un enfant de la zone irradiée pour lui offrir l’espace pur québécois, j’ai vu plusieurs documentaires sur le sujets qui m’ont inspirée à suivre ce mouvement). Comme il faut posséder maison adéquate et vie familiale pour accéder au statut de famille d’accueil, nous sommes sur la bonne voie.
- Partir en vacances à l’étranger en échangeant ma maison pour un autre ailleurs. Il parait que c’est parfait pour voyager en famille (Ah! que les voyages me manquent, c'est le prix de la stabilité mais je le paye sans une arrière pensée pour me construire un solide nid de vie)…
À propos:
Séjour Santé Enfants Tchernobyl est un organisme à but non-lucratif qui vient en aide à des enfants, victimes des radiations qui persistent encore aujourd'hui dans leur pays, la Biélorussie.
Comment aider ces enfants?
En accueillant un enfant biélorusse pour un séjour de 8 semaines, ici même au Québec! Ceux qui ont la chance de passer au moins 42 jours en milieu sain, à boire, manger et respirer sans impureté, se voient éliminer jusqu'à 80% des effets radioactifs de leur système. Ce n'est pas peu dire. S'ils peuvent passer quelques étés ainsi, ils diminuent substanciellement les risques de développer un cancer. (...)
Maintenant que nous avons une maison, d’ici deux, trois ou quatre ans, je promets au futur ces deux actions qui me trottent dans la cervelle et le coeur:
- Accueillir un enfant innocent qui vit dans la zone contaminée par Tchernobyl (plusieurs familles accueillent chaque été un enfant de la zone irradiée pour lui offrir l’espace pur québécois, j’ai vu plusieurs documentaires sur le sujets qui m’ont inspirée à suivre ce mouvement). Comme il faut posséder maison adéquate et vie familiale pour accéder au statut de famille d’accueil, nous sommes sur la bonne voie.
- Partir en vacances à l’étranger en échangeant ma maison pour un autre ailleurs. Il parait que c’est parfait pour voyager en famille (Ah! que les voyages me manquent, c'est le prix de la stabilité mais je le paye sans une arrière pensée pour me construire un solide nid de vie)…
À propos:
Séjour Santé Enfants Tchernobyl est un organisme à but non-lucratif qui vient en aide à des enfants, victimes des radiations qui persistent encore aujourd'hui dans leur pays, la Biélorussie.
Comment aider ces enfants?
En accueillant un enfant biélorusse pour un séjour de 8 semaines, ici même au Québec! Ceux qui ont la chance de passer au moins 42 jours en milieu sain, à boire, manger et respirer sans impureté, se voient éliminer jusqu'à 80% des effets radioactifs de leur système. Ce n'est pas peu dire. S'ils peuvent passer quelques étés ainsi, ils diminuent substanciellement les risques de développer un cancer. (...)
Colonie de geais bleus et autres blablas…
Colonie de geais bleus et autres blablas…
Maintenant que nous avons déménagé à l’orée de la forêt, le lac s’est éloigné de cent mètres et je constate les subtiles différences entre ce bout de quartier et le milieu de rue qui cachait notre cabane. Il y a moins de voisins et ceux qui restent sont plus en accords avec nos valeurs personnelles, il y a surtout plus de vie sauvage, de cette vie qui s’épanouit entre ciel et cimes.
Ce matin, à l’aube, alors que je m’apprête à commencer une autre journée d’emménagement, je regarde par l’immense fenêtre et manque de sursauter lorsqu’un pique-bois vient se cogner le bec sur la fenêtre avant de se poser sur l’arbre le plus proche. Je secoue mon chignon et je sors dehors pour découvrir une colonie de geais bleus en pleine commotion matinale, cela crie, cela vole, cela piaille, à se demander si cela se chamaille!!!
Juan part pour le bureau, Bébé Soleil est en sécurité chez sa Mère-Grand. Je pense à ma propre Mère-grand qui me manque énormément. J’ai acheté un géranium rose en honneur de son souvenir. Pour ma Thérèse, il n’y avait pas l’idée d’un été sans géranium! C’est le premier géranium que j’achète, d’habitude je ne peux m’empêcher de trouver la plante vieillotte. Cette année, cependant, elle recèle d’émotions. Mon regard lui parle et se souvient…
D’un autre coté, j’ai conscience que Lily-Soleil a la seule magie qui me permet de tisser une nouvelle relation avec ma mère. Liens explosés par des années d’intolérance, de rébellion, de beau-père tyrannique et autres fossés multiples. Un nouveau beau-père dans le paysage pour adoucir les angles et un ange bambin pour raviver les cendres de cette relation éteinte. Je dois dire que c'est une très bonne grand-mère pour ma fille qu’elle adore. Lily lui réserve ses sourires les plus craquants et je peux lui laisser quelques jours tout en sachant qu’elle sera choyée et gâtée. Ainsi bébé apprend la ville chez sa grand-mère, au bord du grand fleuve, non loin du centre historique de Québec, Lily-Soleil se familiarise avec un tout autre rythme citadin.
Pendant ce temps, nous autres, pauvres parents fatigués par de courtes de nuits et par toutes sortes de travaux, nous trimons dans la joie. Le lac me manque de l’intérieur, pas le temps ni l’énergie de m’y rendre. La tête dans les cartons, je me perds entre réorganisation, lavage et rangement. Mais cela avance, bientôt de nouvelles photos…
Hier soir, Juan rentre, le sourire jusqu’au oreilles, avec une belle toilette toute neuve. Depuis une semaine qu’il nous cherche un réservoir, il a finalement pris la décision de changer tout le kit pour du neuf. J’appuie sa sage décision, yeah un bol neuf!!! La saga du bol s’achève dans la brillance de la porcelaine neuve! Il a oublié d’acheter la lunette. Pas grave, la simple beauté du bol fait mon bonheur. En deux heures, tout est fonctionnel. Je l’inaugure en grandes pompes et je tire la chasse avec une joie non commune! Passé minuit, le lave-vaisselle est en place, pas encore branché car l’homme s’est trompé de sexe entre je ne sais quel tuyau. Comment ça y’a des mâles et des femelles???
Ce soir, c’est avec émerveillement que j’écouterai tourner cette machine de rêve. Plus de vaiselle qui dégueule de l'évier!?! Plus besoin de "s'astiner" sur le sujet. C'est à peine croyable! J'ai bien hâte de découvrir cette sensation inconnue. Juan se colle aux travaux souvent bien dégueux, je suis scotchée au lavage, rangement et compagnie. Je me fous le nez dans les cartons et les tiroirs et n’en sort que pour astiquer, briquer, plier. Cela commence à ressembler à une vraie maison. Bientôt je pourrai retrouver mes vibrations d’eau…
Maintenant que nous avons déménagé à l’orée de la forêt, le lac s’est éloigné de cent mètres et je constate les subtiles différences entre ce bout de quartier et le milieu de rue qui cachait notre cabane. Il y a moins de voisins et ceux qui restent sont plus en accords avec nos valeurs personnelles, il y a surtout plus de vie sauvage, de cette vie qui s’épanouit entre ciel et cimes.
Ce matin, à l’aube, alors que je m’apprête à commencer une autre journée d’emménagement, je regarde par l’immense fenêtre et manque de sursauter lorsqu’un pique-bois vient se cogner le bec sur la fenêtre avant de se poser sur l’arbre le plus proche. Je secoue mon chignon et je sors dehors pour découvrir une colonie de geais bleus en pleine commotion matinale, cela crie, cela vole, cela piaille, à se demander si cela se chamaille!!!
Juan part pour le bureau, Bébé Soleil est en sécurité chez sa Mère-Grand. Je pense à ma propre Mère-grand qui me manque énormément. J’ai acheté un géranium rose en honneur de son souvenir. Pour ma Thérèse, il n’y avait pas l’idée d’un été sans géranium! C’est le premier géranium que j’achète, d’habitude je ne peux m’empêcher de trouver la plante vieillotte. Cette année, cependant, elle recèle d’émotions. Mon regard lui parle et se souvient…
D’un autre coté, j’ai conscience que Lily-Soleil a la seule magie qui me permet de tisser une nouvelle relation avec ma mère. Liens explosés par des années d’intolérance, de rébellion, de beau-père tyrannique et autres fossés multiples. Un nouveau beau-père dans le paysage pour adoucir les angles et un ange bambin pour raviver les cendres de cette relation éteinte. Je dois dire que c'est une très bonne grand-mère pour ma fille qu’elle adore. Lily lui réserve ses sourires les plus craquants et je peux lui laisser quelques jours tout en sachant qu’elle sera choyée et gâtée. Ainsi bébé apprend la ville chez sa grand-mère, au bord du grand fleuve, non loin du centre historique de Québec, Lily-Soleil se familiarise avec un tout autre rythme citadin.
Pendant ce temps, nous autres, pauvres parents fatigués par de courtes de nuits et par toutes sortes de travaux, nous trimons dans la joie. Le lac me manque de l’intérieur, pas le temps ni l’énergie de m’y rendre. La tête dans les cartons, je me perds entre réorganisation, lavage et rangement. Mais cela avance, bientôt de nouvelles photos…
Hier soir, Juan rentre, le sourire jusqu’au oreilles, avec une belle toilette toute neuve. Depuis une semaine qu’il nous cherche un réservoir, il a finalement pris la décision de changer tout le kit pour du neuf. J’appuie sa sage décision, yeah un bol neuf!!! La saga du bol s’achève dans la brillance de la porcelaine neuve! Il a oublié d’acheter la lunette. Pas grave, la simple beauté du bol fait mon bonheur. En deux heures, tout est fonctionnel. Je l’inaugure en grandes pompes et je tire la chasse avec une joie non commune! Passé minuit, le lave-vaisselle est en place, pas encore branché car l’homme s’est trompé de sexe entre je ne sais quel tuyau. Comment ça y’a des mâles et des femelles???
Ce soir, c’est avec émerveillement que j’écouterai tourner cette machine de rêve. Plus de vaiselle qui dégueule de l'évier!?! Plus besoin de "s'astiner" sur le sujet. C'est à peine croyable! J'ai bien hâte de découvrir cette sensation inconnue. Juan se colle aux travaux souvent bien dégueux, je suis scotchée au lavage, rangement et compagnie. Je me fous le nez dans les cartons et les tiroirs et n’en sort que pour astiquer, briquer, plier. Cela commence à ressembler à une vraie maison. Bientôt je pourrai retrouver mes vibrations d’eau…
lundi, juillet 10, 2006
Nouveaux jours
Au fil des jours...
Il y a assez à faire pour que Chanelle mette aussi la patte à la pâte! Quelques photos de notre nid en construction…
Quelques phrases lancées au creux de la nuit. L'air, sans un souffle de vent, est lourd d'humidité. La peau moite, le corps ensablé de fatigues, j'écoute le silence nocturne. La forêt est paisible, la rue endormie s'enfonce dans la noirceur, quelques nuages couvrent la lune.
Alors que j'étudie, assise sur les marches de mon nouveau domaine, les atmophères lunaires, il y a, dans mon dos, le quotidien qui s’emménage. Les gros travaux s’achèvent, restent à régler les petits détails pratiques dont le réservoir de la nouvelle toilette, quelques coups de peinture pour rafraîchir des meubles, un plancher flottant en projet, ranger et brancher le lave-vaisselle, déballer et trier des dizaines de cartons en transit, se dénicher un sofa et un lit, réhausser mon bureau spatial, retrouver mon ordi, faire un bon ménage de fond…
À deux heures du matin, nous finissons la chambre de Lily-Soleil, première pièce officiellement terminée. Le jour de ses huit mois, bébé possède enfin une chambre pour héberger son petit monde. Elle est en vacances chez sa grand-mère pour deux jours afin que nous puissions finir ce déménagement de vie. Mardi soir, elle dormira dans sa chambre de poupon…
Hier, nous avons fêté bien modestement notre sixième anniversaire de mariage. Six années pour se construire une relation sincère et honnête, pour laisser s’épanouir cet amour qui nous réunit. Six ans et l'impression d'une fraction de seconde dans mon cœur. Non seulement je l’aime toujours mais j’apprécie énormément ce couple que nous formons. Imparfaits, nous travaillons au jour le jour à ce projet de vie commune. La vie n’est pas rose, elle est parsemée d’obstacles à traverser, de grisaille et de jours multicolores à gérer, de souffrances, de peurs, de joies, de vallées de bonheurs où se reposer.
Lily-Soleil grandit à vue d’œil, elle fait des tours de parcs, voudrait gambader, essaie de maîtriser le déplacement à quatre pattes, mange de bon appétit, bavarde en ce langage incompréhensible de bébé choyé. Elle voudrait attraper tout ce qui lui passe sous la main. Elle rigole à gorge déployée lorsque amusée, curieuse, elle observe tout ce qui lui passe sous le nez.
Le bébé laisse place à l’enfant. Cette semaine, deux petites quenottes sont sorties, deux autres pointent, le futur se construit au présent…
Il y a assez à faire pour que Chanelle mette aussi la patte à la pâte! Quelques photos de notre nid en construction…
Quelques phrases lancées au creux de la nuit. L'air, sans un souffle de vent, est lourd d'humidité. La peau moite, le corps ensablé de fatigues, j'écoute le silence nocturne. La forêt est paisible, la rue endormie s'enfonce dans la noirceur, quelques nuages couvrent la lune.
Alors que j'étudie, assise sur les marches de mon nouveau domaine, les atmophères lunaires, il y a, dans mon dos, le quotidien qui s’emménage. Les gros travaux s’achèvent, restent à régler les petits détails pratiques dont le réservoir de la nouvelle toilette, quelques coups de peinture pour rafraîchir des meubles, un plancher flottant en projet, ranger et brancher le lave-vaisselle, déballer et trier des dizaines de cartons en transit, se dénicher un sofa et un lit, réhausser mon bureau spatial, retrouver mon ordi, faire un bon ménage de fond…
À deux heures du matin, nous finissons la chambre de Lily-Soleil, première pièce officiellement terminée. Le jour de ses huit mois, bébé possède enfin une chambre pour héberger son petit monde. Elle est en vacances chez sa grand-mère pour deux jours afin que nous puissions finir ce déménagement de vie. Mardi soir, elle dormira dans sa chambre de poupon…
Hier, nous avons fêté bien modestement notre sixième anniversaire de mariage. Six années pour se construire une relation sincère et honnête, pour laisser s’épanouir cet amour qui nous réunit. Six ans et l'impression d'une fraction de seconde dans mon cœur. Non seulement je l’aime toujours mais j’apprécie énormément ce couple que nous formons. Imparfaits, nous travaillons au jour le jour à ce projet de vie commune. La vie n’est pas rose, elle est parsemée d’obstacles à traverser, de grisaille et de jours multicolores à gérer, de souffrances, de peurs, de joies, de vallées de bonheurs où se reposer.
Lily-Soleil grandit à vue d’œil, elle fait des tours de parcs, voudrait gambader, essaie de maîtriser le déplacement à quatre pattes, mange de bon appétit, bavarde en ce langage incompréhensible de bébé choyé. Elle voudrait attraper tout ce qui lui passe sous la main. Elle rigole à gorge déployée lorsque amusée, curieuse, elle observe tout ce qui lui passe sous le nez.
Le bébé laisse place à l’enfant. Cette semaine, deux petites quenottes sont sorties, deux autres pointent, le futur se construit au présent…
jeudi, juillet 06, 2006
Déménagée
Déménagée
À moitié connectée, pas tout à fait emménagée, je profite d’une sieste de minipuce pour venir faire un tour en ces eaux familières. Tout un périple d’une semaine pour apprivoiser notre petite maison de galets. Nous avons commencé par camper dans le salon il y a une semaine. La petite chez sa grand-mère, nous avons trimé pendant trois jours pour repeindre, rénover, rafraîchir, emballer, déballer, bricoler. De courtes nuits (et des courbatures) pour alimenter de longues journées de labeur physique.
Dimanche soir, le plus gros était fait, nous avons récupéré Lily-Soleil, Juan a repris le travail lundi matin. Depuis les travaux tournent au ralenti. Il reste encore bien du travail: finir la chambre de bébé où nous campons présentement, idéalement changer le « tapis *» de mon futur bureau, chambre temporaire pour l’année à venir, installer nos nuits en cette pièce mitoyenne de la chambre de bébé Soleil. Finir la salle de bain…
Ah, la salle de bain! Que d’aventures en une semaine elle nous aura fait connaître! Tout à commencé le premier soir, une petite envie me prend et j’inspecte la pièce adéquate. J’avais déjà remarqué l’ignoble bol, cuvette plus du tout hygiénique qui accueille nos immondices personnels. J’astique avec dégoût la chose et ose à peine m’y poser. Je retourne voir Juan :
- Dis, t’as-tu regardé le bol de près?
- Heu non, pas vraiment, pourquoi?
- Ben c’est vraiment dégeulasse, on peut pas garder cette horreur! Il faut changer le bol en urgence!!!!
- J’ai pas vraiment fait attention, on regardera demain, viens te coucher…
Son air coquin m’attire comme un aimant et je laisse tomber le sujet dans ses bras. Un sujet qui pourtant me turlupine depuis les premières visites de la maison. J'en avais déjà discuté et nous nous étions déjà mis d’accord sur la nécessité de le changer.
Le lendemain, la veille de la fête du Canada, Juan commence à repeindre la salle de bain. Le jour précédent, nous étions allés chercher tout ce que nous avions besoin pour une première étape de rénovation à Home Depot. La salle de bain serait d’un orange volcanique enrobée d’Or Royal. J’ai bataillé dur pour avoir le droit de ces deux couleurs de mon choix.
- Etol, pas encore du vif!
- Allez, laisse moi avoir mon petit Mexique!!!
- Mais tu veux toujours les mêmes couleurs!!!
- J’ai besoin de ma dose de Sud! Allez, tu as bien choisi le salon, c’est moutarde et bourgogne comme Toi tu aimes…
- Tu veux pas essayer un vert avec ton orange?
- Non! Je veux Or Royal!!! Chacun sa pièce…
Après quelques autres essais de sa part pour me faire changer d’idées, il capitule et me laisse vivre mes couleurs chéries.
Notre chambre temporaire est bleu profond et vert d’eau. La chambre de Lily était jaune, nous avons décidé que cette couleur serait parfaite pour une chambre d’enfant , l’alcôve que nous avons dégagé d’une ancienne penderie est vert forêt, de la même couleur que la robe des Tinkerbell qui ornent l’un de ses murs. Cette pièce a demandé le plus de rénovation, Juan a bouché l’escalier, arraché le vieux tapis, enlevé le lino qui se cachait sous celui-ci pour ensuite reposer un nouveau plancher, ceci avec l’aide précieuse de notre ami Alex. Il manque une deuxième couche de vert dans l’alcôve à Lily et toute la disposition de sa chambre doit se faire puisque que c'est présentement notre terrain de camping! Mais pour en revenir à la salle de bain…
Juan commence « peinturer », il grogne gentiment de l’éruption de mon orange volcanique jusqu’au moment où il se retrouve à devoir peindre tout près du bol de toilette, objet de mes cauchemars! Il ne faut pas longtemps pour qu’il se rende à l’évidence, ce truc est une véritable horreur…
Lorsqu’il nous a vendu, Eugène le vieux garçon de 81 ans aimait nous dire qu’il nous offrait le paradis, une vraie maison pour se sortir du « shack », sur ce point, il n’avait pas tort. Cependant, le paradis terrestre a toujours des petits chemins qui débouchent sur l’enfer! J’entends Juan s’exclamer à plusieurs reprises : « Ouais, ben Eugène si la maison c’est le paradis, le bol c’est l’enfer! » Je m’esclaffe et en profite pour enfoncer le clou :
- Non, mais faut vraiment le changer, c’est horrible, ça a l’odeur d’une vieille pissotière!!! J’ai jamais vu ça! Il a au moins trente ans! C’est imbibé de pisse, moi, désolée mais je ne vais pas dessus! On peut pas vivre avec un truc pareil!!!
Il acquiesce et renchérit :
- Tsé quoi, j’pense que le papy Eugène, il visait plus vraiment juste, c’est vraiment intense! Ça pue, c’est hallucinant…
- Oh! My God! J’y avais pas pensé, mais c’est sur! À 81 ans ! Et en plus, avant lui, c’était déjà deux vieux bonhommes! J’te dis, c’est une pissotière pur jus!!!
Après avoir posé la première couche de peinture, nous embarquons sur le projet bol d'enfer. Comme c’est une fin de semaine fériée nous optons pour l’option de mettre celui qui se trouve en bas et que nous n’utiliserons pas. Mon sympathique nouveau beau-père aide l’homme a ce projet qui salit les mains et embaume les narines! Lorsque le vieux bol se retrouve sur le bord du chemin, j’en applaudis de soulagement. Yes! Mais c'est toute une histoire pour remonter son remplaçant, les jours filent et les toilettes se défilent! La cuvette de l’autre bol presque neuf est fêlée! Nous sommes donc rendus à l’étape : « Je tire ma chasse d’eau à l’ancienne. Avec un bon vieux seau! ». Cependant le nouveau lino de la salle de bain est un bonheur, ma laveuse et sécheuse sont en place, j’ai une salle de lavage! Après cinq années où le linge sale a côtoyé le réfrigérateur, ne plus faire ma lessive dans le coin cuisine, c’est génial! Sans compter l’immense fenêtre qui fait entrer lumière et verdure à l’intérieur. Toute la fenestration de la maison est extraordinaire.
En bas, tout est à refaire, enlever le vieux tapis, les murs. Refaire le plancher, des murs, une petite salle de bain et le plafond! Pour l’instant, cet étage abrite ma montagne de cartons qu’il me faut trier, laver, ranger, jeter, remonter…
En haut, tout est en bordel, le salon est en vrac, le lave-vaisselle (motivant mais inopérant) trône dans la cuisine en attendant qu’on puisse lui faire une place! Les joies du lave-vaisselle, nous en rêvons depuis six ans, c’est lui qui rendra possible mon apprentissage des fourneaux! Nous avons encore bien du pain sur la planche avant d’être vraiment emménagés. Heureusement l’ignoble bol a pris le bord! Nous nous sommes guère dépaysés, vu que nous résidons à 150 de mes pas du vieux chalet décrépi, sur le même coté de la rue! Ce bout de la rue est encore plus tranquille, sur la frontière de la forêt. Il y a des anglophones de passage, une mamie chat, jeune mariée de 73 ans, ma poulette préférée Eve, que je ne peux m'empêcher d'observer du haut de mon balcon! Sur ce bout de rue, seuls les chats déambulent…
Mon bureau n’est pas encore installé. Juan m’a traficoté une connection, mais il manque des fils qui se cachent dans un quelconque carton. Présentement pour aller sur Internet, il faut déconnecter le téléphone, pas super pratique! J’espère être rebranchée d’ici la fin de semaine. J’espère aussi remettre la main sur le fil qui me permet de décharger mon appareil photo…
Et au milieu de tout cela, il y a le Festival d’Été qui débute, une invitation de pendaison de crémaillère au bout du monde samedi, une invitation de barbecue et foot dimanche chez une amie de l’autre coté du St-Laurent. Pour faire avancer notre schmilblick domestique, il nous faudra encore nous coucher tard. Au milieu de toutes ces péripéties, le bonheur de changer de peau...
*Au Québec l'on n'utilise pas le terme moquette mais l'on parle de tapis pour désigner ces revêtements de sols.
À moitié connectée, pas tout à fait emménagée, je profite d’une sieste de minipuce pour venir faire un tour en ces eaux familières. Tout un périple d’une semaine pour apprivoiser notre petite maison de galets. Nous avons commencé par camper dans le salon il y a une semaine. La petite chez sa grand-mère, nous avons trimé pendant trois jours pour repeindre, rénover, rafraîchir, emballer, déballer, bricoler. De courtes nuits (et des courbatures) pour alimenter de longues journées de labeur physique.
Dimanche soir, le plus gros était fait, nous avons récupéré Lily-Soleil, Juan a repris le travail lundi matin. Depuis les travaux tournent au ralenti. Il reste encore bien du travail: finir la chambre de bébé où nous campons présentement, idéalement changer le « tapis *» de mon futur bureau, chambre temporaire pour l’année à venir, installer nos nuits en cette pièce mitoyenne de la chambre de bébé Soleil. Finir la salle de bain…
Ah, la salle de bain! Que d’aventures en une semaine elle nous aura fait connaître! Tout à commencé le premier soir, une petite envie me prend et j’inspecte la pièce adéquate. J’avais déjà remarqué l’ignoble bol, cuvette plus du tout hygiénique qui accueille nos immondices personnels. J’astique avec dégoût la chose et ose à peine m’y poser. Je retourne voir Juan :
- Dis, t’as-tu regardé le bol de près?
- Heu non, pas vraiment, pourquoi?
- Ben c’est vraiment dégeulasse, on peut pas garder cette horreur! Il faut changer le bol en urgence!!!!
- J’ai pas vraiment fait attention, on regardera demain, viens te coucher…
Son air coquin m’attire comme un aimant et je laisse tomber le sujet dans ses bras. Un sujet qui pourtant me turlupine depuis les premières visites de la maison. J'en avais déjà discuté et nous nous étions déjà mis d’accord sur la nécessité de le changer.
Le lendemain, la veille de la fête du Canada, Juan commence à repeindre la salle de bain. Le jour précédent, nous étions allés chercher tout ce que nous avions besoin pour une première étape de rénovation à Home Depot. La salle de bain serait d’un orange volcanique enrobée d’Or Royal. J’ai bataillé dur pour avoir le droit de ces deux couleurs de mon choix.
- Etol, pas encore du vif!
- Allez, laisse moi avoir mon petit Mexique!!!
- Mais tu veux toujours les mêmes couleurs!!!
- J’ai besoin de ma dose de Sud! Allez, tu as bien choisi le salon, c’est moutarde et bourgogne comme Toi tu aimes…
- Tu veux pas essayer un vert avec ton orange?
- Non! Je veux Or Royal!!! Chacun sa pièce…
Après quelques autres essais de sa part pour me faire changer d’idées, il capitule et me laisse vivre mes couleurs chéries.
Notre chambre temporaire est bleu profond et vert d’eau. La chambre de Lily était jaune, nous avons décidé que cette couleur serait parfaite pour une chambre d’enfant , l’alcôve que nous avons dégagé d’une ancienne penderie est vert forêt, de la même couleur que la robe des Tinkerbell qui ornent l’un de ses murs. Cette pièce a demandé le plus de rénovation, Juan a bouché l’escalier, arraché le vieux tapis, enlevé le lino qui se cachait sous celui-ci pour ensuite reposer un nouveau plancher, ceci avec l’aide précieuse de notre ami Alex. Il manque une deuxième couche de vert dans l’alcôve à Lily et toute la disposition de sa chambre doit se faire puisque que c'est présentement notre terrain de camping! Mais pour en revenir à la salle de bain…
Juan commence « peinturer », il grogne gentiment de l’éruption de mon orange volcanique jusqu’au moment où il se retrouve à devoir peindre tout près du bol de toilette, objet de mes cauchemars! Il ne faut pas longtemps pour qu’il se rende à l’évidence, ce truc est une véritable horreur…
Lorsqu’il nous a vendu, Eugène le vieux garçon de 81 ans aimait nous dire qu’il nous offrait le paradis, une vraie maison pour se sortir du « shack », sur ce point, il n’avait pas tort. Cependant, le paradis terrestre a toujours des petits chemins qui débouchent sur l’enfer! J’entends Juan s’exclamer à plusieurs reprises : « Ouais, ben Eugène si la maison c’est le paradis, le bol c’est l’enfer! » Je m’esclaffe et en profite pour enfoncer le clou :
- Non, mais faut vraiment le changer, c’est horrible, ça a l’odeur d’une vieille pissotière!!! J’ai jamais vu ça! Il a au moins trente ans! C’est imbibé de pisse, moi, désolée mais je ne vais pas dessus! On peut pas vivre avec un truc pareil!!!
Il acquiesce et renchérit :
- Tsé quoi, j’pense que le papy Eugène, il visait plus vraiment juste, c’est vraiment intense! Ça pue, c’est hallucinant…
- Oh! My God! J’y avais pas pensé, mais c’est sur! À 81 ans ! Et en plus, avant lui, c’était déjà deux vieux bonhommes! J’te dis, c’est une pissotière pur jus!!!
Après avoir posé la première couche de peinture, nous embarquons sur le projet bol d'enfer. Comme c’est une fin de semaine fériée nous optons pour l’option de mettre celui qui se trouve en bas et que nous n’utiliserons pas. Mon sympathique nouveau beau-père aide l’homme a ce projet qui salit les mains et embaume les narines! Lorsque le vieux bol se retrouve sur le bord du chemin, j’en applaudis de soulagement. Yes! Mais c'est toute une histoire pour remonter son remplaçant, les jours filent et les toilettes se défilent! La cuvette de l’autre bol presque neuf est fêlée! Nous sommes donc rendus à l’étape : « Je tire ma chasse d’eau à l’ancienne. Avec un bon vieux seau! ». Cependant le nouveau lino de la salle de bain est un bonheur, ma laveuse et sécheuse sont en place, j’ai une salle de lavage! Après cinq années où le linge sale a côtoyé le réfrigérateur, ne plus faire ma lessive dans le coin cuisine, c’est génial! Sans compter l’immense fenêtre qui fait entrer lumière et verdure à l’intérieur. Toute la fenestration de la maison est extraordinaire.
En bas, tout est à refaire, enlever le vieux tapis, les murs. Refaire le plancher, des murs, une petite salle de bain et le plafond! Pour l’instant, cet étage abrite ma montagne de cartons qu’il me faut trier, laver, ranger, jeter, remonter…
En haut, tout est en bordel, le salon est en vrac, le lave-vaisselle (motivant mais inopérant) trône dans la cuisine en attendant qu’on puisse lui faire une place! Les joies du lave-vaisselle, nous en rêvons depuis six ans, c’est lui qui rendra possible mon apprentissage des fourneaux! Nous avons encore bien du pain sur la planche avant d’être vraiment emménagés. Heureusement l’ignoble bol a pris le bord! Nous nous sommes guère dépaysés, vu que nous résidons à 150 de mes pas du vieux chalet décrépi, sur le même coté de la rue! Ce bout de la rue est encore plus tranquille, sur la frontière de la forêt. Il y a des anglophones de passage, une mamie chat, jeune mariée de 73 ans, ma poulette préférée Eve, que je ne peux m'empêcher d'observer du haut de mon balcon! Sur ce bout de rue, seuls les chats déambulent…
Mon bureau n’est pas encore installé. Juan m’a traficoté une connection, mais il manque des fils qui se cachent dans un quelconque carton. Présentement pour aller sur Internet, il faut déconnecter le téléphone, pas super pratique! J’espère être rebranchée d’ici la fin de semaine. J’espère aussi remettre la main sur le fil qui me permet de décharger mon appareil photo…
Et au milieu de tout cela, il y a le Festival d’Été qui débute, une invitation de pendaison de crémaillère au bout du monde samedi, une invitation de barbecue et foot dimanche chez une amie de l’autre coté du St-Laurent. Pour faire avancer notre schmilblick domestique, il nous faudra encore nous coucher tard. Au milieu de toutes ces péripéties, le bonheur de changer de peau...
*Au Québec l'on n'utilise pas le terme moquette mais l'on parle de tapis pour désigner ces revêtements de sols.