vendredi, juillet 29, 2005

RunningJeune-fille

Me détendre! Entièrement du bout des orteils au fin fond du cerveau. Voilà ce que je trouve le plus difficile depuis je suis enceinte. J'ai trop souvent les nerfs qui font des pelotes de révoltes et qui désirent m'emporter en de désagréables rivages...

Pour y échapper, je me fonds avec: La solitude. Le calme des arbres. Le bruit de l'eau, les vaguelettes qui se brisent sur le sable. Le rire d'un enfant sur la plage. Les odeurs musquées de la nature après une forte averse. De la musique...

Je m'évade avec: Les caresses de Juan. Une grosse dose de soleil. Une baignade nue sous les étoiles. Un feu de bois. Un moment amical. Le souffle du vent. Une image attrapée au fil du temps...
Retour au soleil

Quarantaine-épanouie-IISummer-bluesMother-and-Child-III

Cela potine au fil de l’eau! Histoire de femmes, les générations se côtoient de la Mamie au bébé, tout le monde se trempe la peau, l'on se rafraîchit au bleu du lac. Je pirate le temps qui passe en quelques images volées. Les canards peu sauvages se baladent, je papote avec une grand-mère toute douce. Une maman me montre ses jolies fesses, j’apprends qu’elle est nouvellement enceinte, que sa petite se nomme Lou-Anne, je souris. Je me pose non loin de leur petite troupe que j’observe du coin de l’œil et de l’appareil

J’ai des centaines de photos de tous genres qui s’accumulent et attendent que je les range, arriverais-je à passer au travers, parfois je me le demande! Et pourtant je suis incapable d’arrêter d’appuyer sur le piton qui emballe le temps en couleurs, en mouvements…

BourgeonRoses-Trémières-IIMother-and-ChildSummer-FunEnfant-et-canardsPassent-les-canards
Mère-et-petitVie-d'abeille-IIMacro-abeille-IIPlume-flottanteRumeurs-de-lac

Mon petit contrat de traduction achevé, je me prends un bain de lumière, il fait chaud, il fait beau, les abeilles butinent. Avec grand plaisir, je sors enfin le bout de mon nez. Ce petit contrat m’aura dérouiller le cerveau, plus facile que je ne l’aurais pensé. Un compte rendu d’un certain sondage pour cette firme-ci. Un compte rendu qui m’a appris que les Canadiens ont développé une petite névrose via à vis des gras trans! La prochaine tendance semble être une future psychose nutritionnelle, qui tournera autour de l’indice glycémique des aliments, si j’en crois les chiffres, tout un programme!

Coté grossesse, je deviens de plus en plus « bidondesque »! Paraît que la prise de poids moyenne tourne autour de 22 livres, je crains plutôt d’effleurer les 30 livres. Un peu de rétention d’eau et pour parfaire le tout, je mange trop de fruits! Toutes mes fringales se situent là et malheureusement si c’est bon pour la santé, il semble que cela le soit moins pour mon poids, ma foi, au mieux j’aurai un bébé vitaminé, au pire, quelques kilos de plus! Je culpabilise un peu, je m’en fais trop, j’essaie de lâcher prise, pas tous les jours facile…

Enfin, tant que je ne prends pas 40 livres, je pense que je devrais survivre au processus «grossitif»! Heureusement que je vais accoucher à l’orée de l’hiver, cela me donnera un autre neuf mois pour espérer retrouver un semblant de ligne! Des instants de panique souvent m’emportent. Juan est très gentil, il essaie de me rassurer, il continue de me désirer, ce qui je dois avouer est relativement sécurisant pour ma condition de femme engrossée! Et puis, il est vrai que comme me le fait remarquer Petite Clo, je n’ai pas que la bedaine qui gonfle, j’ai aussi les seins prêts à exploser! Ce qui n’est pas non plus pour déplaire à mon grand homme qui en salive! Il aime les caresser, les tâter, les prendre en photos! Lorsque je me laisse aller à ses petits jeux, le résultat obtenu frise le « soft porn ». Il rigole. L’autre jour en pleine folie d’hormones, histoire de tenter le diable, j’ose laisser l'une de ces images publique sur Flickr. En moins d’une heure, la fameuse image se fait emporter sur un site coquin! J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie…

Cela me fait sourire. Ils sont tellement gros que rendu là, mieux vaut en rire qu’en pleurer et après tout, ils sont vrais, rien que du naturel sous le soleil! Je me demande quelles sensations je ressentirai lorsque montera le lait dans cette nouvelle poitrine qui est mienne. Un autre processus de grossesse qui m’intrigue. Mes mamelons se transforment au fil des semaines, ils changent de couleur, de consistance, ils évoluent entre sensibilité subtile et étrange fermeté. Juan s’amuse et s’en réjouit! J’ai du mal à imaginer que d’ici quelques mois, ils deviendront source de vie pour un petit être qui grandira grâce à cet étonnant phénomène! Chaque jour qui passe, je prie pour que tout se passe bien, pour que le bébé soit en santé. Ma belle sœur vient d’accoucher d’un petit Clément, ce qui fait de Juan un oncle. Son accouchement fut difficile, épisiotomie et forceps, de quoi attiser ma frousse à ce sujet!

Parfois des gens me demandent : « Alors, as-tu hâte qu’il sorte? ». En fait pas vraiment. Pas encore. Malgré les premiers mois difficiles, malgré les craintes et les contraintes, dans le fond, j’ai l’impression que je commence par m’habituer à l’avoir au fond de ma peau. J’apprivoise cette bedaine qui pousse. Je commence à aimer le sentir gigoter au creux de ma chair. Je crois que je commence à me connecter à ce petit être en moi. Étranges sensations qu’il me plait d’explorer davantage…

Et puis, dans le chambre de mon ventre, elle a ce que je ne peux lui offrir matériellement dans ce monde qui est notre. Elle possède son petit coin à elle toute seule. Dans le réel, nous avons si peu de choses à lui offrir, si ce n’est de nos sentiments et attentions que je crains un peu de la mettre au monde. Oui, je sais, il faudrait bien que je fasse cette fameuse liste de bébé. Donner la chance à autrui de nous aider. Mais je suis gênée! Je vais sûrement finir par y arriver et l’on verra bien ce qu’il en sera! Dans le fond, j’ai une certaine foi en l’univers, je me dis que l’on finira bien par se débrouiller, après tout, il n’y a pas que le matériel qui compte dans ce monde…

La cérémonie du mariage approche. Mille petites choses à organiser. Cela ne sera pas grandiose mais j’aimerais que cela soit romantique à souhait, convivial, joyeux. Juan veut un méchoui! Mais si ce n’est des invitations envoyées, tout est encore à préparer! L’on va sérieusement devoir se bouger les idées dans le prochain mois. Espérons qu’il fera beau et l’on ne s’y cassera pas trop la tête! Espérons que je n’aurais pas trop l’air d’une baleine échouée au bord du lac et que le ciel ne me tombera pas sur la tête!

Aujourd'hui grand ménage de la cabane! Grimaces et envies de paresser sur le sable! Je voudrais une baguette magique pour faire apparaître Monsieur Propre! Présentement avec l’été qui brille et la nature luxuriante, c’est le temps des visites, nos fins de semaines sont remplies par les amis de passage, Phil, Jul, Gab, Jul, Kay, Alex, Simon, Jeff, cela défile par couples, l’on doit même parfois refuser du monde tant l'horaire estival est en demande! Organiser l’emploi du temps, briquer la maison, oublier la pelouse rebelle, c’est le fun de voir l’été vivre au rythme des amitiés et de partager un coin de feu ou une baignade sous les étoiles…

Taima hier soir. Petits bonheurs. Dimanche, je vais enfin retourner à un Pow-Wow. 10 ans que j’attends ce moment! C’est le festival des Hurons et cette année, j’ai enfin vu l’occasion passer sans la rater! L’occasion de m’imprégner de cette culture que j’aime tant et que l’homme blanc malgré tout ses effort n’aura pas réussi à complètement éteindre! À suivre…

"Le rôle des femmes chez les Hurons: Les femmes constituaient le cœur de la société traditionnelle huronne-wendat. Chargées des travaux d’horticulture, elles assuraient la préparation des repas tout en veillant sur les enfants pendant que les hommes s’occupaient de la chasse, de la pêche, du troc, du commerce et des ambassades. L’importance des femmes découlait toutefois d’un fait beaucoup plus important : le système social huron-wendat reposait sur la filiation matrilinéaire. Chaque membre de la nation appartenait à un clan, institution de base de l’organisation sociale. À l’intérieur d’une même maison longue demeuraient une ancêtre commune, toutes ses filles, mariées ou non, et leurs enfants. Les conjoints masculins s’ajoutaient à cette «famille étendue », mais appartenaient quant à eux au clan de leur mère.

La légende de la création: Il y a très longtemps, les Hurons-Wendat vivaient dans le Monde-Ciel. Un jour, une jeune fille du nom d’Aataentsic tomba dans un trou à travers les nuages. Grande Tortue, qui vivait plus bas, recueillit alors Aataentsic sur son dos. Grand-mère Crapaud déposa quelques grains de terre sur la carapace de la tortue, qui devint une île. Ainsi fut donc créée la Terre comme nous la connaissons aujourd’hui."

mercredi, juillet 27, 2005

Pause Poésie:


Poesie par Gustav Klimt

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot te remettre à rebâtir
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d'amour
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter les sots
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot,
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous les amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître
Penser, sans n'être qu'un penseur,
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant;

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres la perdront,
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils

Rudyard Kipling.
Entre silences et méditation

Plongée dans un étrange marasme, je m’évapore les émotions dans un silence d’or. Je me recroqueville dans ma coquille sans mot dire. Je m’éloigne mentalement de cette humanité qui me dépite. De ces gens, pas assez loin, qui me font ressentir le pire et qui aiguisent mes nerfs révoltés. Je laisse flotter les nuages gris au-dessus de ma tête. Tombe la pluie sur la nature assoiffée, repliée sur moi-même, je laisse couler le temps sur mes sentiments blessés. Insomnies. Dans les tempêtes de mon cerveau, je rame à la recherche de calme, en quête d’une éclaircie, avec l’espoir du soleil qui brille au fond de mes entrailles…

Pour la bonne cause, je me transforme en maman féline. Les petits demandent du temps, de l’attention et des tétées régulières. Je materne ces p’tites bêtes fragiles qui se pendent à ma peau pour survivre. Émouvante expérience animale. Piaillements d'oisillons. Orphelins, ils pleurent leur mère, je peine avec eux, ensemble, l’on se tourne vers un autre temps, un autre mode. Hypérion paraît triste lui aussi. Il se fait plus câlin, il n’y comprend rien! Si jamais il devait disparaître, ce serait la guerre déclarée pour le voisinage, de cela je suis certaine…

Petits maux de femme en cloque. Petite Clo venue en visite quelques jours pour me redonner des sourires. Baignades et bouffées de tendresse fraternelle. Humeurs de dame enceinte, Petite Clo s'inquiète entre deux phrases, ces derniers temps, je cours moins après les couchers de soleil, je ne la fais pas tourner en bourrique avec mon appareil, je chasse moins les images estivales.

Je bois la tasse mais je m’efforce de ne pas couler. Je voudrais croire que l’on peut façonner des morceaux de bonheur dans un monde qui penche perpétuellement vers le chaos. Il y a du bon dans le ciel, à cela je crois. Lorsque sur Terre la cruauté règne pour entacher de désespoir des réalités quotidiennes, les entacher de façons plus ou moins stupides, plus ou moins misérables, plus ou moins douloureuses, selon les régions, les continents, les cultures…

Un collègue d’université tout frais sorti de son Afrique natale à qui Juan raconte nos péripéties félines s’exclame ces mots : « Ici, il se passe toutes sortes de choses qui je le croyais n’arrivaient qu’à la télé ! » Curieux, l’homme s’enquiert de ces choses irréelles pour l’esprit de son ami, et celui-ci de lui répondre : « Ben, comme nourrir des chatons au biberon ou coucher avec une fille le premier soir que tu la rencontres! »

Entre deux parenthèses humaines, parfois mon moteur cale, mais toujours la vie se rebelle, dans la grisaille, des gouttes d’espoir viennent faire repartir le cœur de mon existence. Espoirs de bébé heureux et en santé. Espoirs de mari aimant et présent. Douceurs de coeurs d'inconnus sensibles.

Un cousin revenu de loin me parle édition, éditeurs, il pousse mes inspirations en panne. Là bas de l’autre coté de l’océan, un homme me conte l’espoir à sa manière, différente, il rassure quelque chose d’inconnu au fond de mon sang. En un présent invisible qui se palpe sur un clavier, les mots voguent par delà les mers. Il souffle sur mes braises et me donne avec des lignes de poésie savamment choisie, un souffle qui alimente mon feu intérieur. Quelques étincelles éblouissent mes malaises et les flammes renaissent avant que les cendres ne les étouffent

Une dame sortie de nulle part me lâche un contrat de traduction. Les traducteurs en vacances désertent les cabinets des mots, une porte s'ouvre du néant. Un petit contrat pas des plus inspirants, mais évocateur de quelques sous pour illuminer de divers rayons la dèche de mes jours, pour me laisser croire qu’encore un petit effort et j’en serais sortie sans pour autant devenir carriériste acharnée d’un métier qui n’est qu’un gagne pain. Suffit de me pousser les neurones un autre coup, de me lancer une autre fois...

Demain Taima pour me réchauffer l’âme, me stimuler "la bedondaine". Cette fin de semaine, j'ai décidé d'aller me traîner les fesses par-là, histoire de me retrouver les idées et m'inspirer le regard, entre passé et futur…

Images derrière silence: Marziella on the Seashore. Et bébé: Fairies at the Cradle, deux peintures de Warwick Goble

dimanche, juillet 24, 2005

On ne possède pas un chat, c'est lui qui vous possède.
Françoise Giroud

Qu'est le plus beau ? Le mouvement du félin ou son calme ?
Elizabeth Hamilton

Le chat ne nous caresse pas, il se caresse à nous.
Rivarol
Peine féline,

Extrait du TLF: A. État affectif, durable, fait de tristesse, de douleur morale ou d'un profond sentiment d'insatisfaction (généralement à la suite ou à cause d'un événement déterminé). Anton. bonheur, joie, plaisir, satisfaction. De courtes interjections témoignaient de son bonheur actuel qui avait fait cesser cette peine atroce (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.427). La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure (APOLL., Alcools, 1913, p.45):

4. ... c'étaient les yeux d'un homme que l'idée fixe obsède et que l'aiguillon d'une peine intolérable touche sans cesse à la fibre la plus sensible de son âme. Cette peine datait du jour où il avait reçu la terrible lettre par laquelle sa soeur lui révélait son projet de suicide. BOURGET, Disciple, 1889, p.225. Au plur. [Plur. d'amplification] Littér., vieilli. J'entrai dans ses peines; je partageai sa douleur; j'essuyois de nouveau ses larmes (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.370). V. ex. infra passim.

Moments de peine (qui peuvent être liés à plusieurs événements). J'ai eu cette année de vives peines accompagnées de grandes lumières (DUPANLOUP, Journal, 1868, p.297). Jamais encore, au cours de cette journée capitale, il ne s'était senti plus loin de l'enfance, des joies et des peines d'hier, de toute joie, de toute peine (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1365).

Dans le vocab. de la philos., de la psychol. Le plaisir et la peine sont les principaux objets du désir et de l'aversion, et ce n'est point la raison, c'est le sentiment immédiat qui les discerne (COUSIN, Philos. écoss., 1857, p.205). La peine naît donc d'une action partielle qui n'exerce que certaines des énergies disponibles et les exerce parfois avec excès, en même temps que d'un sacrifice des tendances refoulées (BLONDEL, Action, 1893, p.161). Rem. Peine n'est pas empl. dans le discours de la psychol. contemp.; on y utilise le syntagme douleur morale.

SYNT. Éprouver, ressentir de la peine, une peine profonde; être accablé, chargé, rempli de peine(s); qqc. accroît la peine de qqn, cause de la peine à qqn; compatir à la peine de qqn; confier ses peines à qqn; partager, soulager la peine de qqn; distraire qqn de sa peine; le poids de la peine; peine cruelle, lourde, violente.



The Earth is a House that Belongs to us All ~ Cheryl Piperberg

Depuis trois jours déjà Miss Pimprenelle s’est envolée dans l’air du temps. Connaissant les circonstances félines du quartier, je constate donc que le tueur en série a repris du service et c’est avec une certaine amertume que j’écris ces lignes. Ceux qui connaissent mes mésaventures de l’été dernier (où mes chats disparurent les uns après les autres jusqu’à ne plus être) comprendront certainement le fond de ce puissant sentiment.

Miss Pimprenelle que j’avais sauvée d’une situation misérable l’automne dernier était une petite chatte douce et affectueuse, et comme chacun des chats qui passa dans ma vie, je l’aimais beaucoup. Je sais qu’elle ne reviendra pas car elle laisse derrière elle une portée âgée de trois semaines dont il me faut m’occuper, sauver de la faim et du désespoir. Son instinct de mère était très fort et il est tout simplement impossible qu’elle soit partie en fugue ou qu’elle ait abandonnée ses pauvres petits dont elle s’occupait si bien. Mon âme peine devant cette triste nouvelle. Encore une fois un homme lâche et sans cœur, digne de ce que l’humanité fait de pire aura eu raison de mon chat. Cela m’écœure les neurones.

Même en temps de paix, en un endroit où tout le monde possède ce qu’il a besoin et souvent plus, il y a des personnes qui peuvent faire du mal sans se préoccuper des émotions qu’ils créeront chez autrui. Juan a beau m’expliquer pour pour ces gens là un chat, y’a rien là, qu’ils sont incapables de comprendre le mal qu’ils font, qu’il ne sont en mesure que de penser à leur petit confort, à leurs petites plates-bandes, à leur petite vie, cela me dépite! Ces gens là sont le reflet de tant de choses à mes yeux. Comment ne pas comprendre toutes les horreurs qui peuvent se passer dans le monde lorsque même dans un environnement semi-paradisiaque, l’on peut agir avec une si petite conscience. Celui qui n’est pas capable de respecter la vie d’un chat ne me donne aucune envie de le respecter. Et vu les sentiments qui m’animent ces jours-ci et que je dois combattre pour ne pas nuire à ce bébé en mes entrailles, je peux facilement imaginer qu’en tant de guerre, lorsque vient le temps de prendre la machette et de trucider son voisin, c’est ce genre d’histoires qui peut faire rejaillir le pire de l’être humain. Évidemment tout dépend du coté où tombe le pouvoir de la machette, et c’est aussi bien moi qui pourrait me faire trucider plutôt que mon chat!

Quant à celui qui me dit qu’un chat de campagne qui vit à l’orée du bois n’a qu’à être attaché ou rester enfermé, je lui dédie mon premier coup de machette virtuel!!! Dans quel monde de liberté et de tolérance vivons-nous donc? Je supporte les voisins dans ces travers qui m’énervent sans pour autant m’attaquer à leurs biens personnels ou émotionnels, n’est-ce pas là le point de la civilisation?

Évidement je n'ai perdu ni bébé, ni mari, ceci n'est pas le récit d'une perte humaine. Ceci n'est un malheur que pour ma petite tête! Il n'y a ici que ma sensibilité de touchée! Cependant dans mon état présent cette sensibilité est pas mal forte à mes jours! Évidement avec tout ce qui se passe présentement dans le monde, ceci n'est qu’une toute petite peine à l'échelle de l'univers, mais cela reste ma peine! Le seul prédateur de mes chats en ce coin de brousse est l'homme, un malade sans morale qui s'arrange bien pour ne laisser aucune preuve de ses méfaits dans la nature! Je sais très bien que ce fait est une peine minime dans le cycle de l'humanité déboussolée. Mais j'étais attachée à ma petite Pimprenelle.

Depuis les évènements de l’été dernier, j’évite d’écrire sur mes chats car c’est devenu un sujet délicat qui effleure trop d’émotions explosives en moi. Je n'en reviens même pas que le con de service recommence son petit jeu de mort! Cette perte féline rappelle le spectre des autres et ravive une douleur interne que j’essaie d’enfouir depuis des mois. Je ne peux même pas vivre cette peine sans avoir l’impression de nuire au bébé alors elle se transforme en cette boule qui se loge au fond de ma gorge et me pèse sur le cœur, invisible, blessante, amère…

C'est une boule sombre que je vais devoir avaler et qui a bien du mal à passer. Hypérion pleure sa copine, il tourne en rond, fait le guet. Il sait que quelque chose ne marche pas. Si jamais il devait arriver quoi que ce soit à sa peau, je ne me gênerais pas pour appeler une autre fois la police et faire ainsi valoir mes droits de citoyen en exposant mes soupçons, ce qui risquerait de semer une certaine zizanie sur la rue! Je finirai bien par démasquer le coupable, tout finit toujours par se savoir lorsque l’on est patient…


Quest ~ Eric Waugh

jeudi, juillet 21, 2005

Savourer les mots

Livre sur sable

St-Exupéry. Lecture, seule sur le sable. J’aspire chaque lettre. Je sirote le pilote comme un pastis une chaude journée d'été.

Je le mange au rythme des vaguelettes qui me lèchent les pieds. Le palais de mes neurones se délecte de ses lignes. J’hume, je léchouille, je déguste…

Chaque page goûtée satisfait la gourmandise de mon esprit. Plaisir invisiblement bon caché au creux de ma bulle de plage.

Tout doucement, parce-que c’est meilleur ainsi, je me laisse porter par leur immortelle douceur. Je m’immerge dans la perfection du style. Accompagnée du clapotis de l’eau je flotte avec les mélodies des phrases, je disparais ou je rêve…

Extrait : « (…) Et je méditai sur ma condition, perdu dans le désert et menacé, nu entre le sable et les étoiles, éloigné des pôles de ma vie par trop de silence. Car je savais que j’userais, à les rejoindre, des jours, des semaines, des mois, si nul avion ne me retrouvait, si les Maures, demain ne me massacraient. Ici, je ne possédais plus rien au monde. Je n’étais qu’un mortel égaré entre du sable et des étoiles, conscient de la seule douceur de respirer…

Et cependant je me découvris plein de songes.

Ils me vinrent sans bruit, comme des eaux de source, et je ne compris pas, tout d’abord, la douceur qui m’envahissait. Il n’y eut point de voix, ni d’images, mais le sentiment d’une présence, d’une amitié très proche et déjà à demi devinée. (…) »

mercredi, juillet 20, 2005

Instants volés au temps

St-Exupéry et la sagesse de sa Terre des Hommes berce mes pensées aux prises avec la chaleur des jours. L’horizon bleuté rafraîchit mon corps engourdi. Sur le sable, un bébé joufflu au regard d’azur s’amuse avec son père.

Coiffée d’un minuscule chapeau de paille, elle me regarde et me sourit. Je découvre deux petites quenottes qui brillent au soleil. Je réalise avec clarté que l’été prochain, j’aurai moi aussi un bébé à cajoler. Étranges sensations…

Sentiments doux qui font que mon cœur s’emballent. Bulle mon ventre. Je me perds dans le sourire d’ange de ce bébé qui rampe. Elle se dirige vers moi, son père la rattrape. Je contemple ses petites jambes dodues, ses petits bras potelés et j’ai peine à imaginer à quoi ressemblera mon bébé.

Une subite envie de la tenir dans mes bras m’emporte. Une envie qui m’inonde toute entière. Derniers instants de solitude, évolution de femme de plus en plus ronde (tout comme la Terre qui tourne autour du soleil)…

En attendant Lily-Soleil
Lilypie Baby Ticker

mardi, juillet 19, 2005

Paroles de Juan

Henna-Sun-IIIn-the-gardenHenna-Sun-in-the-garden

Je lui demande:

- Je sais pas trop si je veux mettre ces photos en public ou si je les garde en privé sur mon compte? J'aime pas que l'on me reconnaisse trop, est-ce que c'est assez photoshoppé tu crois?

Il me répond:

-Je te regarde et je te trouve trop belle, j'y pense mais je ne suis pas sur que je veux partager cela avec la planète entière!

Alors comme je reste la coquine que je suis, je me fais toute petite pour ne pas exacerber son petit coté possessif. Un petit coté trognon souvent bien caché qui me fait autant sourire qu’il me flatte sans jamais m’étouffer. Car avant toute chose j'aime être sienne...
Été (état) de création naturelle

Hormones et émotions font un drôle de manège dans le cirque de ma tête. Une bonne dose de chaleur pour humidifier le tout et j'assiste à une fête que je ne reconnais pas…

Cet hiver, lorsque je visualisais ce présent, j'avais pensé créer des histoires, fignoler mes phrases, achever mes fictions, avancer dans ce rythme des mots qui me construit. Je pensais traduire plus, écrire davantage, être bercée dans un flot d'inspirations mentales, développer mes idées, trier, classer, organiser ce qui est déjà fait, balader mes abdos "pilates" sur la plage...

La vie en a décidé autrement, le cycle de la création se poursuit, mais ce n'est pas tout à fait celle que j'avais imaginée. C'est un été pas mal plus physique que je ne l'aurais cru! Pas mal plus physique que tout ce que j'ai connu! Je ne m'en plains point car c'est aussi ce que je désirais au plus profond de mon coeur: Arriver un jour à créer la vie, devenir jardin de chair pour fruit d'amour consommé.

Dans le fond, je devrais même en apprendre une leçon. Aprés tout, qui a dit que l'on pouvait contrôler chaque aspect de son exitence? N'est-ce pas un peu fou de se croire maître des jours qui passent?
Douche de ciel

Étrange atmosphère de brume. Quelques grondements de tonnerre à l’horizon. Calme de plage. L’humidité frise les 100 %! Un ciel voilé, un lac lisse et un voilier qui glisse sur l'eau en silence. Simples bonheurs…

Une gorgée d’eau pure et une baignade pour se rafraîchir les idées, ambiance moite et sauvage. Un soleil polynésien entraîne mon crayon. L’orage gronde derrière les collines. Le village se repose de ses ardeurs estivales et je retrouve ma solitude de sable. Simples plaisirs…

Grondements de nature capricieuse, l’air est si lourd qu’il semble prêt à exploser. Soudain, une ribambelle de gouttes viennent effacer mes mots qui s’inscrivent sur ces pages, j’entends arriver la pluie, je tourne les yeux et je la regarde s’approcher. Une grosse averse se déverse bientôt sur ma tête et efface mes phrases sur le papier. J’offre mon visage au ciel révolté, j’ouvre la bouche pour attraper du bout de ma langue tendue ces quelques gouttes tièdes…

Envie de lac, je m’avance dans l’eau qui m’éclabousse. Le nuage noir passe, les quelques âmes sur place se sauvent du déluge. Liberté. Je reste sur la plage déserte. Les odeurs rejaillissent de la nature humide, elles embaument mes narines. Les oiseaux gazouillent. Tremble l’atmosphère au-dessus de ma tête. Une autre colère fonce le ciel. Derrière les collines, l’horizon s’obscurcit davantage, une autre averse se dessine…

Rain-dropsStormy-Day

lundi, juillet 18, 2005

Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Tahar Ben Jelloun

Oh ! Petits détails amers dont dépend le destin d'une âme, ainsi que tout l'univers connu de cette âme.
Anne Rice

Dans l'absolu, y avait-il vraiment une différence entre le destin d'un seul homme et celui de toute l'humanité ?
Jacques Sternberg
Nouvelle semaine, quelques inquiétudes et un souffle de nudité contrôlée,

Belly-22-weeksPregnant-22-weeks

Avec la fin du Festival d’Été, je retrouve le rythme de mes mots, bientôt sur ces ondes, un petit bilan musical en phrases et images. Encore une bonne « batch » de photos à trier et ranger d’ici la fin de la semaine et toute une série de souvenirs à digérer. La chaleur estivale bien qu’extrêmement pesante me réjouit le moral, si je pouvais vivre nue au quotidien, ce serait avec plaisir, mais en notre monde civilisé, je me contente de mes quartiers pour ce faire…

D’ailleurs il semblerait que j’apprivoise de plus en plus mon corps qui se transforme au rythme de Lily-Soleil qui pousse en ma bedaine. Mon homme est si doux vis à vis de cet état, il me charme, enchanté de cette transformation qui le comble, il arrive à me donner confiance là où j’en manque. Je le laisse me photographier sous toutes les coutures. Assez d’ailleurs pour que je finisse par succomber au petit jeu des images de bedons épanouis qui s’affichent sur Flickr! Une bouffée d’émotions pour me lâcher un coup et puis un souffle de liberté pour en rigoler et finalement apprécier ces moments particuliers de la vie qui avance le long de nos destinées.

Il faut dire que je ne suis pas la plus pudique au monde! Et puis je m'en fous un peu parce-que bon ce n'est pas comme si j'étais la seule dans ce cas, il y a bien pire que ma pomme des bois! D'ailleurs souvent j'ai l'impression que pour faire vivre un blogue, il vaut mieux ne pas être des plus pudiques, ceci fait aussi partie du petit jeu virtuel de la blogosphère en fête...

Une grosse inquiétude vient cependant étouffer mon cœur bien plus que cette chaleur humide qui nous enrobe. Ma Mère-Grand que j’aime tant ne va pas bien. Six ans déjà que je ne l’ai pas revue, six ans que je ne suis pas retournée en France et ma pauvre Grand-Mère se bat maintenant pour ce morceau de vie qui lui reste. Son cœur a lâché durant une opération de routine, un méchant cancer commence à lui ronger les os, et je la pleure toute seule dans ma brousse lointaine. Les larmes s'écoulent sans que je ne puisse les retenir, mouillent mes joues, elles sont la source de mon affection, de ces émotions qui se cherchent une rivière pour s'y jeter, pour s'y consoler. Son cœur est reparti et elle va peut-être remontrer la pente une fois encore. Je prie pour pouvoir la revoir une dernière fois. Pour lui amener cette petite fille que le ciel nous a donné.

Si jamais le ciel l’emporte, je m’en voudrais tant de ne pas l’avoir embrassé une dernière fois. Nous devions aller la voir au printemps mais j’étais si mal en point dans mon début de grossesse que nous avons du annuler tout déplacement. Et maintenant que sa santé décline tant que puis-je faire? Elle refuse que je voyage maintenant que je suis en forme et énorme. Elle refuse que je prenne des risques pour le bébé, je ne désire pas l’inquiéter. Si seulement elle se rend jusqu’en hiver, dès que la petite pourra voyager, l’on ferra notre possible pour l’emmener. Parfois je me demande si l’univers ne m’a pas donné ce bébé pour m’aider à supporter l’idée de la perdre.

J’espère que ce bébé arrivera en santé, que la vie continuera d’avancer sans trop nous casser et qu’elle me donnera la chance de faire sourire une autre fois celle qui m’a tant aimée…

Pregnacy-22-semaines

vendredi, juillet 15, 2005

Autour d'un Festival,

Quelque part entre liesse musicale, joie estivale et folie nocturne, elle rôde...

Red-Québec

jeudi, juillet 14, 2005

Et la Terre continua de tourner…

Un 14 juillet comme tant d’autre pour ma pomme oubliée, sans chichis ni tralalas, avec juste une pensée pour ce que je ne suis plus depuis longtemps. Au pays des ancêtres c’est la fête. Fanfares et feux d’artifices, un peuple qui célèbre. Ma pomme a des airs de festival d'été

En Irak, un kamikaze fait exploser des gamins. La bêtise humaine n’a-t-elle donc aucune limite?

L'Angleterre pleure ses morts et le silence se fait deux petites minutes dans le monde qui se dit civilisé...

Au Niger, un autre peuple se meurt dans l'indifférence mondiale. Trop de soleil, pas assez d'eau et des invasions de criquets pour achever de tristes destinées. De minuscules enfants s’éteignent sans savoir tout ce que la vie moderne peut offrir ailleurs sur la planète…

Dans mon petit village, une source gratuite, accessible à tous offre de l’eau fraîche, pure, sans bactérie, sans effort. Les habitants de la région viennent y remplir leurs bonbonnes, avec le sourire, sans prendre conscience de ce luxe de plus en plus rare…

Dans bien d'autres endroits encore, la sécheresse fait toutes sortes de ravages. Le réchauffement de la planète s'installe, le climat se dérègle, la chaleur fait des siennes, les ouragans et cyclones prennent de la puissance. Le monde change mais qui regarde? Qui s'en soucie?

Dans le Grand Nord, ces jours derniers la canicule sévit : 37 degrés à Kuujjuarapik ! Les Inuits expérimentent un climat inconnu. C’est toute la Terre qui tourne à l’envers mais personne ne la regarde. L’on s’étonne un peu mais les consciences embrumées par un matérialisme rampant se cachent les yeux derrière leurs machines infernales, elles tournent la tête et regardent ailleurs…

Extrait: Situation inusitée, c'est à Kuujjuarapik, sur les rives de la baie d'Hudson, qu'il a fait le plus chaud. «Trente-sept degrés, s'exclame M. Héroux. C'est un record de tous les temps.»

Autre extrait de cette nouvelle étonnante: "Le nouveau record est d'autant plus remarquable que la normale (moyenne des maximales et minimales) pour le mois de juillet à Kuujjuarapik, au nord du 55ème parallèle de latitude, n'est que de 10,6 degrés C. Or dans la nuit de lundi à mardi, le thermomètre n'avait baissé qu'à 25 degrés, contre une température minimale normale de 5 degrés."

mardi, juillet 12, 2005

Une maison vivante

Mon ventre est une maison. Une maison de chair et de sang qui abrite un minuscule soleil. Une petite lumière qui m’étincelle…

Lorsque j’avais 20 ans, je trouvais que mon corps était une prison. Prison de mon âme qui ne pouvait s’envoler à sa guise et devait rester attachée à cette dimension corporelle qui m’ennuyait. Je me lamentais de devoir contempler l’univers à travers ses barreaux trop visibles…

Au cours de ma vie, mon corps m’a valu mille maux. Accidenté à l’adolescence, il a refusé de marcher durant une année. Maître des petites misères qui ne tuent point mais qui rendent l’existence délicate, il m’a rarement fait de cadeaux.

Un début d’anorexie à 19 ans. Une fois descendue en dessous de la barre des 48 kilos, Dieu que je me sentais bien! Plus de besoins organiques. Légère comme une plume, en parfait contrôle de ma chair, je marchais sur le béton de Montréal prête à m'évaporer. Tous les regards se tournaient en ma direction. Pas encore assez maigre pour effrayer, juste assez mince pour faire sensation dans mes mini-jupes affriolantes. L’Autre prit vite peur. Il n’aimait pas voir saillir mes os qui lui heurtaient la peau, il n’aimait pas voir disparaître mes formes si alléchantes, il n’aimait pas ces hommes qui observaient de trop près mes jupettes ras les fesses! Il sut jouer de ma gourmandise et de mon amour pour retourner la balance avant que je ne dégringole trop bas.

Et puis, c’est vrai que j’en avais un peu marre de n’être qu’un corps qu’on désirait croquer. «Yo! Tête de bit…, j’ai un cerveau aussi, t’as le droit de lâcher mon cu…!» En quelques années, je fis si bien pencher la balance du coté des mes gourmandises retrouvées, que durant un temps l’on me remarqua moins. Mais je m’étais habituée à ces regards et l'Autre aussi, il ne voulait quand même pas perdre son trophée! Alors commença une incommensurable recherche d’un invisible équilibre alimentaire. Équilibre incertain entre corps et cerveau, entre matière et esprit. Comment bien vivre dans sa prison?

Durant quelques années, l’armistice, j’atteins un certain équilibre plus visible qu’intérieur. Toujours à me poser mille questions, toujours à me regarder de travers, jamais satisfaite d’une manière comme d’une autre devant ce fait de vivre dans cette prison de chair trop exigeante. Un séjour prolongé en région parisienne et voilà que je perds pieds! Plus de repères, un cœur piétiné, une identité détournée et toutes ses parisiennes maigrichonnes qui d’un seul coup me donnent une incroyable dalle. Au moins la vie à l’Américaine, ses gros popotins et ses gâteaux mauves, cela coupe la faim! Là-bas, à chaque coin de rue, une boulangerie-pâtisserie et toutes ses gâteries qui m’entournent le palais. Ma balance s’affole. Une rupture, une retraite au monastère par envie de silence et de tolérance, la bouffe monacale dégueulasse et les repas trop pieux eurent raison de mes émotions alimentaires. Un jeûne de circonstance sous le regard bienveillant des moines subjugués et je retrouvai le contrôle de ma ligne, prête à replonger de l’autre coté…

Ma rencontre avec Juan, un nouveau départ, un tout qui stabilisa ma descente. Son amour inconditionnel conjugué au plaisir qu’il sut donner à mon corps malmené me ramena à un certain équilibre. Nous nous mariâmes et nous explorâmes la dure réalité de l’extrême pauvreté. Un quotidien qui me heurta de plein fouet et déséquilibra une fois de plus cette balance intérieure trop fragile. En reconstruisant notre vie, je finis par reprendre les rennes de mon corps. Habituée désormais à vivre dans l’enceinte de ma prison. Prête à apprivoiser cette dimension avec l’aube de ma trentaine…

Quelques années passent et c’est là qu’une petite graine décide de prendre possession de mon corps. Graine d’Amour qui donne la vie. Mon corps devient un jardin! J'en perds le contrôle plusieurs semaines de suite. Comme si une tempête avait décidé de me labourer de ses étranges passions ! Je souffre sans mot dire, dors à la journée longue. Mais sans rechigner, j’accepte cette nouvelle mission. Je lâche prise. Petit à petit mon corps devient un foyer…

Autour de la petite graine qui s’épanouit, un igloo de chaleur prend forme. Mon bedon tout rond se transforme en une maison, sa maison. Une maison construite non pas de briques mais de fruits, de viandes et de légumes. Sans fumée ni spiritueux, enrobée de musiques et d’attentions.

Maintenant je prie pour que cette maison ne s’écroule pas sur sa minuscule tête. J’oublie la prison pour profiter de ces instants de création. Je prie pour que ce petit bout d’être ne ressente pas autant le besoin d’échapper à cette nouvelle dimension qui la forme. Dans l’enceinte torturée de mon corps, une porte sur l’infini s’est ouverte...

En attendant Lily-Soleil
Lilypie Baby Ticker

Pour Lui

Parce-qu'il a attrapé un morceau de mon âme,
absorbé des bouts de mon coeur aprés l'avoir recollé,
parce-qu'il ne me fait si rarement pleurer et si souvent rigoler,
parce-que même lorsque la vie est dure, il arrive toujours à m'aimer, à me cajoler,
parce-que c'est dans le miroir de son regard que je suis le plus heureuse (et la plus belle)...

Soul-Mirror
Trois p'tits blogues pour la route...

Cloudy-Sunset-IIRigolote-ChanelleSoir-d'eauSweet-ChanelleCloudy-Sunset

Capturés dans ma Toile lors de promenades au détour de la blogosphère...

Sandrine, Isandre et les mots: Écrire ensemble...

Les rapports confidentiels de l'agent Véro Zéro Sept: Chroniques de la vie ordinaire d'un agent pas si secret...

Le monde irréel de Nadia: Le monde de Nadia CHONVILLE, jeune écrivain Martiniquaise. Vous y suiverez son évolution dans le monde littéraire...

lundi, juillet 11, 2005


Qui néglige la musique ignore l'approche du sublime.
Louis Nucera

Ecouter de la musique fait ressentir le temps physiquement.
Jim Jarmusch

La musique est un prolongement du silence, elle est aussi ce qui la précède, ce qui retentit au coeur du morceau.
Hélène Grimaud
Repos de festival

Lhasa-de-sela.-II

Absorber Taima et Lhasa pour Lily-soleil qui écoute sagement cet autre monde qui l’entoure. Mémoire des sons. Au coin d’une rue, je rencontre Alain du groupe Taima. Un bonjour, une jasette, ma bedaine! Au détour de la conversation, il m’explique qu’une de ses amies a fait beaucoup d’osteophonie durant sa grossesse. Ahah! Alors ce concept a un nom! Il fallait bien que je croise un musicien de son calibre pour mettre un terme sur mon petit délire.

Enivrement des sens aux rythmes des notes qui transforment la ville. Toutes ces notes que j’avale avec tant de plaisir (non dissimulé)…

Après trois jours à trimballer ma bedaine à Québec et à me trémousser aux sons divers qui m'enrobent, la fatigue pénètre mes jambes qui s'alourdissent. Mon meilleur remède: la douce fraîcheur du grand lac qui me redonne une légèreté oubliée. Il désengourdit mes membres enflés en quelques pas liquides…

Juan m’accompagne au lac. Nous évitons la foule du dimanche pour nous baigner à la nuit tombée. Nous plongeons avec délice dans ses eaux nocturnes. Un croissant de lune illumine son désir. Dans la noirceur, je me déshabille. Entre deux courants, il caresse ces courbes qui l’affolent. Légère comme l’air, je flotte sous les étoiles…

samedi, juillet 09, 2005

Petits bouts de Festival

Gargouille-d'étéGargouille-de-rueGargouille-de-rue-II

Les nuits de juillet chauffent la ville qui bouillonne d'énergie humaine. Dans les rues de Québec, de drôles de créatures rodent en toute liberté. Elles s’amusent de la foule. Elles se bataillent gentiment. Elles se baladent entre pavés frais et atmosphère nocturne. Les gens se retournent, interrompent leur promenade, s'exclament. Ils s’étonnent en riant, ils se laissent emporter par la douce folie qui jaillit des éclats du Festival d’été.

D’étranges personnages hantent les rues piétonnes. Une jolie femme joue avec le feu entre deux spectacles. Les passants s’extasient. La fumée ravit les esprits des festivaliers et la musique emporte le centre-ville dans son entier. Jour aprés jour, les ambiances se mélangent sous les milliers de pas qui les traversent.

L'été bat son plein dans la vieille capitale qui envoûte les âmes de ses charmes. Les Arts de la rue sont de la fête. Les vieux, les jeunes, les marginaux, les artistes, les touristes et les locaux se côtoient sans se marcher sur les pieds. Chacun son style, chacun son rythme, chacun sa musique. Tous les goûts sont de la partie. Et c’est ensemble que tous ces petits bouts d'humanité profitent de la magie du Festival qui s’étale…


Le bonheur se conjugue aux étoiles. Pourquoi est-ce que la vie ne se déroute-elle pas toujours ainsi? Entre fantaisie et notes joyeuses, émotions et sourires, entre joie d’exister et tolérance partagée…

Getting-bigger...Foule-de-nuitLila-MotionPlace-d'Youville-IIFire-AcrobatFire-Show-VIIIQuebec-by-night