samedi, mai 31, 2008

Brièvement

Brièvement

Une coupure d’électricité, un disque dur endommagé, une fortune à dépenser pour des données retrouver. Quelques larmes dispersées. Une boule à avaler…

jeudi, mai 29, 2008

En vrac de mai

En vrac de mai

At-the-Shoe-Store-IGardening-II

Après quelques soupçons de chaleur, la météo se fait plus capricieuse qu’une enfant rebelle. S’il fait soleil, un petit vent du Grand Nord vient refroidir les ardeurs, l'on déchante vite! L'on a presque envie de fuir dès le premier nuage! Heureusement que l’on a profité un maximum du beau temps de la fin de semaine dernière! Juan a réparé notre galerie à moitié démolie par l’hiver. J’ai sorti mon short pour essayer de colorer la pâleur de mes cuisses et j’ai mis les deux mains dans la terre pour travailler mon jardin. Mes pousses de tournesols cohabitent avec mes vivaces et quelques pots fleurissent mon entrée.

J’ai opté, cette année, pour décorer les marches de la galerie, avec des roses miniatures. Je fais (en hommage à ma grand-mère disparue) une petite réserve de géraniums. M’zelle Soleil, plus sage que la météo, s’amuse à faire un feu de joie avec son père avant de m’entraîner en compagnie de Raphy sur la trampoline de son parrain. Pendant qu’elles s’amusent comme des chipies, je me plie à leurs quatre volontés pour me retrouver bien courbaturée le lendemain! J'apprivoise ces nouveaux muscles qui me dessinent. J’écris des brouillons d’idées au sujet de la petite enfance, de ce que j'en apprends et comprends, des textes que je n’arrive pas à finir, le temps me file entre les doigts. M'zelle Soleil aspire mes concentrations. Je me perds les idées dans le vert des arbres qui bruissent de nouveau. Je profite d’une visite de Miss Dee pour concocter une version personnelle de ces biscuits aux graines de sésame. Légers et croustillants l’homme n’en fait qu’une bouchée. Depuis quelques jours, une idée saugrenue se ballade dans mes ambitions cuisinières, si j’avais plus de talent et des orties sous la main, je me lancerai dans cette recette-ci. Bien qu’il y ait aussi la confiture de pissenlit qui me fasse envie! Dans ces moments là, l’homme ne regrette pas mes faibles aptitudes culinaires!

Nature's-Colors

Cette semaine il aura fait chaud au soleil mais on se les gèle dans le moindre souffle de vent. La pluie aura verdit la nature et les nuages auront tourmenté le lac. La plage est déserte mais cela n’empêche pas les bateaux d’arriver. En un coin privé, suivie de ma fidèle Chanelle, je vais inspirer les vents qui y soufflent. Ils pincent méchamment la peau. Je bats en retraite. Il fait beau mais vraiment pas chaud. Mon brin de fille attrape une petite grippette! Une petite gripette que je finis par attraper aussi mais qui me met pas mal plus sur le carreau qu’elle! Les enfants sont plus forts qu’on a tendance à le croire! Ce qui ne finit pas de m’étonner c’est de la voir sauter dans tous les sens pendant que je traîne ma petite misère et pourtant nous sommes sur la même galère! Le bordel profite de mes faiblesses pour s’installer à son aise. Je pense à l'océan qui nous attend. Par chez moi, le lac rugit des airs de printemps aux rythmes des vagues qui se brisent sur le sable. Je passe des heures à organiser notre escapade acadienne. Québec se fait toute belle pour les fêtes du 400iéme. Le prix de l'essence n’en finit plus de grimper. La crise alimentaire mondiale fait de plus en plus de bruit. C’est un écho qui cogne à ma cervelle dès que j’ose faire le plein de l’auto. De plus, je remarque que mon panier d’épicerie est plus pesant sur notre portefeuille qu’auparavant...

Nature Path Mosaic

J’écoute les rumeurs de sociétés qui me rendent perplexes. Je réalise plus que jamais notre dépendance à l’essence. L’humanité entière est une junkie. Une junkie à l’or noir. Pendant que les pétrolières s’en mettent plein les poches, le commun des mortels est accro à sa dose. Mais pourquoi ne voit-on l'émergence de nouvelles technologies, de nouveaux moteurs? J'ai peine à croire que l'on ne possède pas de solutions alternatives. Sinon on "roule" certainement à notre perte. Jusqu'où pousseront nous l'absurde de cette situation? Juan commence à se sentir coupable des kilomètres qu’il avale quotidiennement entre le bureau et la maison. Lorsque je vais en ville, je n’ose presque plus appuyer sur le champignon même si cela me chatouille la plante des pieds, j’ai trop mauvaise conscience.

L’essence et ses conséquences est un fait d’actualité. En allant m’entraîner, je réalise que j’ai oublié de remplir ma bouteille vide et je m’arrête au dépanneur le plus proche pour en acheter une nouvelle pleine. Suer pendant deux heures sans boire d'eau m'est impossible. Pourtant, voilà un autre geste qui me donne mauvaise conscience, acheter des bouteilles d’eau lorsque je peux remplir les vides que je possède à la source qui coule à dix pas de ma maison! Je ne suis pas fière de moi lorsque je m’arrête à ce dépanneur qui se révèle être une station essence en travaux. J’ai mon appareil photo avec moi, j’en profite pour attraper quelques clichés de ce chantier à découvert.

C’est la première fois que j’ai l’occasion d’observer la citerne qui se cache sous le béton. Si le pétrole est notre drogue alors cette citerne alimente notre dépendance. Pendant que je cogite sur le sujet, je prends plus ou moins discrètement quelques photos. Une demie douzaine d’hommes me regardent cliquer sur mon piton. J’ignore les humains pour accrocher la scène en son entier. J’en entends un qui dit à la rigolade : « Est-ce qu’on va finir dans le Journal? ». D’humeur taquine, je me contente de répondre : « Qui sait? » tout en entrant dans le dépanneur. Nonchalante, l’appareil photo autour du cou, je vais me choisir une bouteille d’eau. Je me sens épiée. Je laisse glisser la sensation poisseuse. Je sors de l’endroit. J'avance vers ma voiture. Je me sens suivie mais je ne peux m’empêcher d’attraper un dernier cliché. Je me retourne pour voir un monsieur (j’imagine le gérant) m’aborder. Je fais mine de ne pas le voir. Il me demande :

- Y-a t-il une raison particulière pour prendre des photos?

Je le regarde droit dans les yeux, j’esquive un sourire, je laisse planer une seconde de mystère avant de répondre avec désinvolture.

- Non, pas particulièrement….

Je le laisse mijoter dans sa sauce alors que je ferme ma porte et démarre. Je me dis que je viens de mettre le doigt sur un certain mal. De ces maux de société qui soufflent un petit vent de malaise général

Our dealer

lundi, mai 26, 2008

Gala des Blogu’or, la soirée...

Gala des Blogu’or, la soirée...

Samedi dernier, je suis entrée dans une dimension parallèle pour aller assister au Gala des Blogu’Or. J’ai, pour l’occasion, revêtu ma robe rêvée. Inspirée par le conte de Peau-d’Âne, j’ai enfilé mon incroyable robe couleur de lac. Mais, pressée par le temps virtuel, en pénétrant cette étrange dimension, j’ai oublié ma trousse de maquillage! Oups! Tant pis, pas de regard sulfureux ou de lèvres écarlates pour mes humeurs de soirée! Cela dit, la scène était exceptionnelle. La soirée à débuté sur des chapeaux de roues pour se dérouler à un rythme effréné. Une personnalité des médias a fait une petite allocution des plus pertinentes avant de me remettre le prix de la meilleure blogueuse sérieuse...

Sur la pointe de mes talons transparents, je me suis avancée. Le trac, m’en a fait perdre la voix, heureusement, l’on m’en a trouvé une à la dernière minute et j’ai, malgré tout, prononcé mes remerciements! Ouf! Toute une soirée! Je me suis rendue compte durant son déroulement que j’avais eu une brèche d’inspiration lorsque fut venu le temps de présenter ma pomme! Depuis quand est-ce que je baigne dans une mare d’humanité? Heu ? Hein?!? Aucune idée de ce qui m’est passé par la tête ce jour là! Je ne devais pas encore être bien réveillée de ce long hiver qui m’a quelque peu assoupi les neurones! L'homme me le fait remarquer, oui je sais, je ne devais vraiment pas être très inspirée sur ce coup là...

Ce gala est l’un des plus originaux en son genre. Il vaut réellement le coup d’œil. Un gala virtuel qui découvre toute une palette de blogueurs ainsi que quelques vedettes des médias québécois. Étonnant! Ce fut un véritable plaisir que de regarder s’animer ces acteurs de blogosphère en notre petit monde virtuel. Ce fut un véritable gala avec des présentateurs et des petits discours, des nominés et des gagnants, de la musique et de l’animation, une vraie fête de blogosphère, (dans sa plus pure nature virtuelle), une fête comme je n’en avais jamais imaginé auparavant. Une soirée éclatée que vous pouvez visionner par là…

My creation

Je tiens aussi à féliciter le travail de la Fêlée et de son acolyte qui fut phénoménal. Bravo à vous deux pour cet investissement gratuit qui profite à tous. Et je remercie chaleureusement ceux qui ont pris le temps de voter pour moi, ainsi que ceux qui ont pensé à me nominer à cette occasion, je pense ici, à un certain fou nocturne. Merci à vous, chers inconnus parfois connus, qui suivez le cours de mes mots au fil des mois (et années) qui passent, merci d'être là, caché quelque part en cette dimension d'écriture parallèle...

Mes félicitations à tous les gagnants de cette virtuelle soirée, j'ai nommé: Grande Dame (et son fils ainé), Laurent Lasalle, Mère Indigne, Pascal Colpron, Vincent Émond, Pierre Léon, Papa me fourre, GratteCenne, Daniel Rondeau, Cacawets, Le gros BS, Dominic Arpin, Coquinette, Chroniques Blondes, Cristine et Photomax...

vendredi, mai 23, 2008

Partir sur les fonds marins à la recherche d'airs acadiens

Partir sur les fonds marins à la recherche d'airs acadiens

Je voulais aller voir un palmier ou observer le surréalisme de Gaudi à Barcelone. Je voulais me griller la couenne à Key-West ou explorer les arrières cours de Provence. Je voulais me perdre dans la jungle costaricaine ou me reposer sur la plage d’une île tropicale aux eaux turquoise. Mais surtout je voulais partir en vacances avec ma petite famille, mon homme, mon brin de fille, ensemble dans une aventure qui nous mènerait ailleurs.

Nous avons commencé par penser rentrer un coup en France, le mariage d’un ami de Juan, les retrouvailles d’une copine d’enfance, le patrimoine culturel, rencontrer mes amies de blogosphère, aller pleurer sur la tombe à ma grand-mère, la belle famille. Au final, entre les embrouilles à coucher dehors de la belle famille et notre minuscule budget, nous avons pris la sage décision de rester en ce continent. Nous avons décidé de prendre le "temps de nous", à trois, sur la route, version beatniks (nuances parents). Cela fera huit ans que nous nous sommes mariés à Besançon, je n’ai pas remis les pieds en France depuis. Cela fait vingt ans que je n'y habite plus. J'ai désormais vécu une plus grande partie de ma vie ici. Ici plutôt que là-bas. Je suis une hybride épanouie. En me mariant, Juan a quitté son pays pour construire un couple ici. Aujourd'hui nous sommes l’un de ces exemples d’intégration qui ne font pas les manchettes des journaux. Depuis sept ans, entre lac et forêt, nous habitons la même rue. Durant ce temps nous n’avons guère voyagé, nous avons mis la priorité sur l’idée de construire une famille, sur l’idée de bâtir de solides fondations que nous avons plantées en ce coin de brousse. Ici, j’ai enraciné ma bohème. Ici, je suis devenue maman. Ceci n’empêche pas que souvent j’ai des fourmis dans les pieds. En huit ans, nous sommes allés une fois à New-York, quelques fois à Tadoussac, et plusieurs fois à Montréal pour humer les souffles urbains et retrouver des copains.

Cette année, pour la première fois, Juan a trois semaines de vacances payées. Il est devenu papa en même temps qu’il finissait ses études, il a commencé à travailler en même temps que Lily-Soleil expérimentait ses premiers babillements. Maintenant qu’elle n’arrête plus de papoter, il peut enfin prendre « le temps de nous ». Ce sera nos premières vacances ensemble en tant que parents. La première fois qu’il aura l’occasion de passer autant de temps en notre compagnie. Au programme, le Festival d’Été de Québec pour se divertir les idées, pour passer du bon temps avec les amis entre ciel ouvert et musiques en fêtes. Puis vient le temps de se raisonner et de s’organiser un « road trip » sensé. Je voulais aller en Louisiane mais avec notre voiture c’est assez loin pour ne pas être sur d’en revenir! Nous avions pensé à la Virginie, mais en juillet se retrouver au milieu d’une marée dégoulinante d’américains ne nous a pas paru si réjouissant! Avec le prix de l'essence qui n'en finit plus de grimper, il nous fallait sagement réfléchir. Finalement c’est en discutant avec Miss Dee que j’ai trouvé la solution sensée, une idée raisonnable qui a plu à Juan. Aller en vacances dans le Nouveau Brunswick! Ouais, pas aussi excitant que tout le reste mais un projet qui a le mérite de ne pas aggraver nos dettes. Un projet réalisable qui nous fera sortir de notre brousse pour un périple de quelques deux mille kilomètres sur une semaine. Un voyage qui sera aussi l'occasion de stimuler notre enfant (en de bonnes conditions) à la différence des paysages, l'occasion pour Lily de prendre la route avec ses deux parents et de voir pour la première fois l'océan...


Baie de Fundy - Nouveau Brunswick

Le Nouveau-Brunswick posséde, paraît-il, les plus belles plages canadiennes aussi chaudes que celles de la Virginie! Le Nouveau Brunswick qui cache en son sein l’Acadie. Je voulais découvrir la Louisiane mais l’Acadie est à la source du tout. Juan s’est parfois fait prendre pour un acadien, un jour lointain il revient à la maison et me demande :

- Dis c’est quoi L’Acadie?
- ??? Hein???
- Ben oui y’a un gars aujourd’hui qui m’a dit que j’avais l’accent acadien!!! Pis j'sais même pas c'est quoi l'Acadie!


Je le niaise un peu avant de lui faire un résumé d’histoire et la vie continue son chemin. Les années passent, avec ce voyage à saveur familiale, nous aurons donc l’occasion d’aller faire un petit tour d'Acadie pour y explorer ses saveurs oubliées. Dans le fond, nous passerons peut-être plus de temps en pays acadien qu’en "territoire anglais"! L’idée est intrigante. Je farfouille le site, très riche, de l’office du Tourisme, j'y découvre quelques perles. Au creux de la nuit, grâce à la magie de la Toile, nous organisons un trajet qui nous plait. Je suis toute émue, Juan me fait les yeux doux. Nous organisons un trajet qui pique nos curiosités avec des noms comme Bocabec, St-John, Kouchibouguac ou Bouctouche qui, paraît-il, possède de superbes plages de sable blanc. Pas de palmiers à l'horizon mais un souffle de liberté qui m'aère les pensées troubles. Un souffle à suivre quelque part dans le mois de juillet…

jeudi, mai 22, 2008

En deux coups de cuiller à pot.

En deux coups de cuiller à pot.

Journées pluvieuses qui se succèdent tristement tandis que verdit la forêt enchantée. Les arbres s'habillent de nuances phosphorescentes qui me réchauffent le moral embrumé. J'ouvre grand mes fenêtre et respire enfin l'air frais. Ragaillardie je me sens. C'est le temps du grand ménage de printemps. Shni, le petit génie tannant qui me hante les pensées, en profite même pour faire une apparition surprise et encourager cet élan d'ordre et de propreté. En un tour de main, je reprends les rennes de la maison qui divaguait dans un joyeux bordel. Tout est sous contrôle. M'zelle Soleil, toujours plus encline à foutre le bordel qu'à le ranger, n'essaie pas tant de m'aider qu'elle s'affaire à ne pas me couper ces élans ménagers. Je profite de la sieste de l'enfant pour finalement m'installer quelques minutes devant l'écran, nourrir MediaTic et choisir l'expression qui me botte cette semaine...

EXPRESSION via expression.fr
« Ne pas mâcher ses mots »

SIGNIFICATION
Parler franchement. S'exprimer sans ménagement.

ORIGINE
Autrefois, 'mâcher' s'écrivait 'maschier'. Et au XIIIe siècle, déjà, "ne le querre maschier" signifiait "ne pas chercher à dissimuler, dire franchement" ('querre' étant une ancienne forme du verbe 'quérir'). Au XVIe, on peut lire la forme "je ne lui macheroie point ses veritez" et au XVIIe, l'expression est devenue "ne point mâcher" avec toujours le même sens. Ce n'est que plus tard que "ses mots" a été rajouté. L'image est simple à comprendre. Si vous laissez les mots sortir comme ça de votre bouche, sans prendre le temps de réfléchir à ce que vous allez dire, votre discours risque d'être un peu brut, peut-être blessant, mais il aura le mérite d'être franc. Alors que si vous 'mâchez' un peu les mots, si vous les mastiquez au point de les modeler, les modifier et d'affiner un peu votre discours, vous allez probablement dire des choses moins agressives et peut-être parler de manière un peu plus diplomatique et/ou un peu plus hypocrite. Donc, que vous oubliiez de tourner sept fois votre langue dans votre bouche ou que vous ne mâchiez pas vos mots, le résultat sera le même : vos paroles seront probablement très franches, au risque de secouer un peu votre interlocuteur.

EXEMPLE
« (…) Carnot, qui ne mâche pas les mots, lui voit tous les vices de l'Ancien Régime et aucune des vertus du nouveau (…) » Louis Madelin - Talleyrand

mercredi, mai 21, 2008

entre deux coups de tonnerre

C'est pendant l'orage qu'on connaît le pilote.
Sénèque

Une petite rébellion de temps en temps, c'est comme un orage qui purifie l'atmosphère.
Thomas Jefferson

Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d'avoir toujours peur de la mer importune ? Par la bonne fortune on se trouve abusé, Par la fortune adverse on devient plus rusé.
Joachim du Bellay

lundi, mai 19, 2008

Saga de pleine lune en fond de brousse,

Pleine lune sur fond de brousse,

Après une fin de semaine à saveur monoparentale, Juan étant parti jouer avec son équipe à un tournoi de volley quelque part dans le Sagenay, je commence à être bien vidée arrivée dimanche soir. Je pense avec respect à toutes ces femmes qui élèvent seules leurs enfants. Ma douleur buccale qui me tenaille encore par vif instant, fatigue mes nerfs que je travaille à double régime, afin que M’zelle Soleil ne sente pas le manque de son père. Je lui donne toute mon attention, toute mon affection, je m’adapte à ses rythmes, je fonds mon univers au sien, j’en fais le nombril de mon monde...

Avant de partir Juan me dit : « J’ai un peu peur qu’elle m’oublie. » je manque de pouffer de rire. Lily-Soleil, oublier son père? Ce serait comme si le ciel oubliait les étoiles à la nuit tombée. Cosmiquement impossible! Juan fait partie intégrante de sa vie depuis sa naissance. Nos premiers mois alors que je bataillais pour retrouver la santé, il s’en est occupé comme une mère l'aurait fait, avec autant de dévouement et d'abnégation. Moi qui n’était qu’une loque à mamelles branchée sur une trayeuse électrique, moi qui n’était plus que l’ombre de moi-même. Durant ces temps difficiles, Juan a été la force qui m'a soutenue dans le dédale de mes ténèbres. C'est ainsi que depuis le tout début de son existence, il s'intègre au quotidien de Lily pour l'aimer et la conforter. En retour, elle l'idolâtre avec passion...

Maintenant que j'ai repris contrôle de ma vie , je lui laisse consciemment tout l’espace nécessaire pour qu’il puisse, le plus possible, interagir avec sa fille. Comme ma fille et ma pomme ne connaissons en notre relation aucune carence émotionnelle, il m’est facile de me reculer pour laisser Juan construire sa propre relation avec elle. Leur harmonie m’est délicieuse, pour moi qui ait grandit sans aucune notion paternelle, Juan représente un idéal de papa, tel comme j’ai parfois pu l’imaginer lorsque je me faisais des films de petite fille. M’zelle Soleil est l’astre de son père. Son père est son Amour. Dernièrement, avec patience et persévérance, Juan lui a appris à faire du vélo. Elle s’en est tirée avec quelques cabosses. J’ai un peu grincé des dents. Juan était si content de partager avec elle ces instants précieux. En deux fins de semaine, la demoiselle pédalait vaillement. Juan en est si fier que lorsqu’il la voit pédaler et rouler au bout de la rue il me dit : « Ouf, lui apprendre des trucs et la voir progresser, cela me fait gonfler le cœur ». Je me dis que pour ma part chaque seconde passée avec elle me gonfle le cœur. En cette nouvelle saison qui prend forme, j’ai le cœur aussi gros et léger qu’une montgolfière voguant au « firmaman »

Bulles de Lily

Rares sont les occasions où son père part trois jours de suite. Comme il fait beau et que l’on s’occupe à jouer dehors avec les petites voisines, elle ne voit pas trop le temps passer. Il n’y a qu’entre deux activités qu’elle se questionne sur l’absence de son paternel. Je lui explique : « Papa est parti jouer au ballon avec ses amis » et tout le blablabla de circonstance. Comme elle l’a déjà vu jouer au volley, elle en comprend parfaitement le concept et accepte le fait. Elle sait que nous irons le chercher à Québec dimanche soir, elle sait qu’il reviendra, elle a confiance. Elle aurait bien aimé l'accompagner mais elle n'en fait pas un plat. Maman à son service remplit sa cuisine intérieure. Elle fait une petite "baboune" samedi lorsqu’il m’appelle durant sa sieste et qu’elle ne peut lui parler. Quelques sauts de trampoline plus tard, elle se tord de rire en l’air.

Sans chercher à la brimer, je la laisse sauter avec ses deux petites amies âgées de sept ans sur la trampoline géante qui la fait s'envoler au ciel. J’ai le cœur qui fait des bonds avec elle. Consciente d’un potentiel danger, je regarde la scène d’un œil perçant, averti, vigilant. Dés que les filles s’approchent trop près l’une de l’autre, je me transforme en gentille police : « Non, les filles pas si prés, attention, reculez un peu, okay c’est beau, Raphy ne pousse pas Lily! ». Et cela saute à s’en faire vibrer la cervelle et cela rigole à en tomber par terre pour mieux s’envoler dans les airs. Les petites filles se font un « fun noir ». Tandis que je suis comme un aigle aux aguets, le regard rivé sur ma fille qui se transforme en un fétus de paille sur pattes, j’ai le cœur emporté dans une montagne russe. Dans le silence de ma tête, je me répète : « Elles s’amusent comme des petites folles, c'est cool, regarde comme elles sont belles, tu es en contrôle du danger, tu veilles, rien ne peut leur arriver ». J’avale mon angoisse de louve et je souris. M’zelle Soleil est si heureuse que cela me transperce l'être.

Arrive le moment d’aller chercher Juan. L’enfant est prête, sage comme une image d’Épinal, elle monte dans son siège en papotant. Je l’attache. Je m’assois à ma place, tourne la clé et…rien…. Pas un souffle de démarrage, juste le silence d’une batterie éteinte. Shoot! Il ne me faut pas longtemps pour réaliser que Lily aura, la veille, joué avec la lumière du plafonnier. Je pars chercher Phil, père de Raphy, compagne de jeu adorée de ma fille. Il me dit :

- Il est manuel ton char?
- Yep.
- Bon ben on aura qu'à le pousser dans la petite côte vers la forêt…
- Humm, t’es sûr parce-que cela à l’air bien à plat ma batterie, y'a même plus rien qui allume!!!
- Mais, oui, j’te dis ça va marcher!

Sceptique j’écoute l’homme de service. Il me pousse, rien ne se passe, la voiture est à plat. M’zelle Soleil commence à se rendre compte de la situation. J’en profite pour lui faire la leçon de circonstance en ce qui concerne la lumière du plafonnier! Elle fait mine basse, consciente de sa faute, elle reste bien sage. Je ne m’énerve pas, je ne la dispute pas vraiment, je me contente de lui expliquer calmement les tenants et aboutissants de la chose. Pendant ce temps Phil va chercher son 4X4 pour « booster » ma voiture. Manque de pot, il ne trouve pas les trucs pour accrocher les câbles dans son moteur neuf. Bon! Rendu là je suis au milieu de la route qui se transforme en sentier de « bouette » et qui fait un U dans la forêt jusqu’à la prochaine rue qui compose notre petit quartier boisé. Je macère sur l’obstacle, je sais que je l’ai laissé jouer l'enfant quelques minutes dans la voiture sans vérifier ensuite si tout était correct. Je tiens compte de ma responsabilité. Raphy arrive en chemise de nuit pour participer à l’action. Phil retourne chercher la voiture de sa femme, il « plogue » mes câbles et j’essaie d’aspirer un peu de son jus. Mais non, rien de rien! Je suis au point mort. Il me dit :

- Ben ta batterie est vraiment morte, t’as même plus de starter…

Je grimace. J’appelle l’homme qui est arrivé à Québec. Il me dit que la voiture de la voisine arrive jamais à booster la nôtre! Manifestement nous ne nous rendrons plus en ville. Il s’arrange donc pour emprunter la voiture d’un ami afin de revenir chez nous. Phil est amusé, faut dire que j’allège un peu l’atmosphère en faisant ma comique, il m’explique que Raphy lui a déjà fait le même coup et qu’en plus, ce jour là, elle avait laissé les clés dans la voiture pour ensuite "barrer" les portes! J’échange un regard complice avec Rafifi toute contente de voir s’allonger sa journée! M’zelle Soleil rumine sur sa bêtise, j’ai bien l’impression qu’elle apprend sa leçon, je doute qu’elle ne retouche de sitôt à cette lumière. Tout comme elle n'essaie plus de s'enfermer dans la salle de bain depuis le matin où elle a eu une bonne trouille et que j'ai du escalader mon mur de pierre, puis la fenêtre pour arriver à la libérer de sa mésaventure! Elle m’explique : « Z’ai cassé l’auto. Z’ai anumé la numière pis l’auto mache plus! Rien. Peut pas aller checher papa! Non rien! Z’ai cassé l’auto! ». Elle sait bien que son père lui a plusieurs fois fait la leçon à ce sujet et je soupçonne que ce soir elle regrette de ne pas l’avoir mieux écouté. Alors que l’on essaie de pousser la voiture sur le bas coté, Phil est à moitié mort de rire lorsqu’il constate que le frein à main est collé « ben raide ». Il me demande :

- Heu, t’utilises-tu parfois ton break à bras!
- Heu non, jamais.
- Ah! Ben c’est ça, je l’ai mis pis y’ai resté collé!
- Bon ben c’est le boute du boute...

Je sors de l’auto pour aider à la pousser afin de libérer un passage. Je ne suis pas vraiment inquiète, je sais qu’il ne passera personne d’ici à ce que Juan revienne et s’occupe du problème. La nuit est presque tombée, il se fait tard. Phil et Raphy rentre chez eux . Ma fille et ma pomme restons assises sur le petit muret de pelouse devant chez nous. La nuit est douce. L’on discute de la situation sous un ciel bleu nuit. J’observe la lune qui nous épie entre deux nuages sombres.

- Mais maman on peut pas laisser la yoiture au miyieu de la rroute!
- Mais si, on peut rien faire, elle marche plus, elle est cassée, maman peut rien faire
- La voiture est cassée?
- Oui, elle démarre plus, il faut attendre que papa rentre pour la réparer
- La voiture cassée pake z’ai anumé la nimière?
- Oui, tu sais que papa y voulait pas que tu y touches, et comme elle est restée allumée longtemps maintenant la voiture est cassée
- Mais maman, faut checher la voiture, é au miyieu de route!
- Oui, je sais, mais je peux rien faire…
- Rien, bahh rien, oh, Lily cassé la yoiture avé la numière, pis là rien, laissé au miyieu de la route. É papa? Que papa?
- Papa a un ami qui va lui prêté sa voiture et après il va réparer l’auto mais là tu vas aller faire ton dodo.
- Ami de papa prête yoiture?
- Oui, allez viens, on rentre…

Elle me suit comme un charme. Je la couche sans aucune comédie. Je savoure la plénitude du silence et de la paix. Je soupire en regardant briller la pleine lune. Je m’assoie devant l’écran. Je regarde mes courriels lorsque le téléphone sonne. C’est Sylvie, mon amie qui habite à l’autre bout du quartier. Elle me dit :

- Ben ça va?
- Ben oui, pourquoi? T’as vu la voiture dans le U?
- Mais y’a la police devant chez toi!
- Hein, la police???
- Ben oui, elle est juste devant chez toi m’a dit Jay?
- Hein, attends je vais voir...

Je sors dans la nuit pour distinguer dans la pénombre de la forêt, là où se trouve ma voiture, la police qui investigue ma connerie! Bon ben manquait plus que cela!!! J'avais oublié la ronde du dimanche soir, elle avait raison la petite puce, laisser la voiture là m'attirerait des problèmes! Je cours comme une gazelle jusqu'à eux. Ils me regardent arriver, les yeux écarquillés, un peu essoufflée, je m’embrouille la langue :

- Heu, ben c’est ma voiture, heu j’habite juste, là, ma batterie est morte, avec le voisin on a essayé de la booster mais rien, elle veut rien savoir, je viens de coucher ma petite fille, elle a laissé allumer la lumière, c'est pour ça qu'j'ai plus d'batterie, je devais aller chercher mon chum en ville, mais j’suis restée pognée là, heu.. Là j'attends qu’il rentre, un ami lui prête son char pour venir s’occuper du notre, heu…

Les deux policiers me regardent avec des airs de pitbulls! L’un me demande :

- Mais depuis combien de temps elle est là?
- Ben 8 :30, lorsque j’ai voulu alller chercher mon mari pis que j’ai vu que j’avais pu de batterie, pis que le voisin a essayé de m’aider mais que je suis rester pognée là!!!

L’autre semble retenir un songe de sourire lorsqu’il me répond en me tendant un trousseau :

- Pis les clés, c’est pourquoi au juste?
- Oups, oups j’ai oublié les clés! Ben mince alors, c’est que je suis rentrée coucher la petite pis c’est pas comme si elle pouvait bouger, j’habite juste là, elle allait pas se sauver! Heu… Désolée…
- Mais tu barres pas tes portes?!?

Là je ne peux m’empêcher d’écarquiller mes yeux :

- Barrer mes portes!?! Mais heu, c’est la forêt là! Pis j'suis juste là!

Il fronce les sourcils tandis que je poursuis à toute vitesse :

- Pis j’suis si habituée à la sécurité de la rue c’est pas un réflexe! Heu, désolée, merci hein…

Le policier au volant démarre son char. Sans un mot de plus. Il ferme sa fenêtre et je les regarde partir dans l’horizon sombre! Je regarde la lune qui fait une percée entre deux épais nuages : « Bon cela vas-tu finir là, j’peux tu relaxer trois secondes!!! ». À peine arrivée à ma porte, sonne le téléphone. C’est Sylvie qui m’explique comment Jay, mon ancien éléve devenu grand, a vu passer la voiture de police. À travers les arbres du boisé qui nous sépare, ils les a vu s’arrêter devant chez moi et s'est senti de son devoir de me prévenir sur le champ! Cher Jay, petit garçon limite autiste qui me fit, au fil des devoirs partagés, une place dans son cœur. Je suis aussi surprise que touchée. Je constate combien le silence de la nuit est calme. La vingtaine d’âmes en mon quartier est bien rangée dans ses pénates. Et je réalise qu'il y a toujours quelque part entre les arbres un œil qui veille sur les autres…

samedi, mai 17, 2008

Premières baignades

Premières "baignades"

En cette semaine de joli mois de mai, des journées chaudes et ensoleillées ont rendu le lac attirant pour d'autres pieds que les miens. Afin de s'amuser à son gré, M'zelle Soleil n'a pas hésité à s'y tremper les petons (il y a encore deux semaines, la glace recouvrait sa surface, il doit rester encore quelques glaçons en profondeur!). Le bleu du lac qui se mélange avec celui du ciel, les reflets étoilés de l'eau claire sous un astre brûlant, un tout qui invite à la témérité. L'enfant ne se fait pas prier pour y entrer. D'ailleurs, je dois retenir ses envies de s'y submerger! En avançant dans l'eau cristalline, elle s'exclame avec bonheur:

- Regarde maman, ze me baigne...
- Oui, mais ne vas pas si loin, attends que je remonte ta jupe! Lily, attention...

L'eau glacée ne semble pas faire reculer la petite fille rayonnante. Tant et si bien que je dois la disputailler un coup pour qu'elle daigne en sortir, les orteils rougis par la fraicheur du lac, le sourire jusqu'aux oreilles. Pour ma part, lorsque je m'y trempe les pieds, c'est pour un rapide aller-retour, l'eau est encore bien trop gelée à mon goût, elle pince vigoureusement la peau et resserre fermement les pores. Mais si ma fille, toute à son innocence enfantine, n'a pas semblé percevoir le même froid que ma pomme ridée, elle en a capté la même joie d'être là...

Première baignade

vendredi, mai 16, 2008

Se crêper le chignon

En une petite semaine les feuilles sont apparues sur les branches, la forêt verdit à vue d'oeil, c'est un délice pour l'esprit. Je passe beaucoup de temps à l'extérieur, cela fait un bien fou. Avant que ne s'achève cette semaine, je choisis cette expression qui m'a toujours fait un peu sourire, une expression toute féminine que j'applique personnellement le moins possible...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Se crêper le chignon »

SIGNIFICATION
Se battre, se disputer violemment (entre femmes)

ORIGINE
L'étymologie du mot 'chignon' est intéressante ! 'chaignon' ou aussi 'chäegnon', au XIIe siècle, désigne la nuque. Le mot est issu du bas latin 'catenio', lui-même venu de 'catena' (chaîne). Pourquoi la nuque en partant d'une chaîne ? Deux hypothèses sont évoquées. D'abord le fait que la nuque soit vue comme une chaîne de vertèbres ; ensuite, par métonymie, à cause de la chaîne passée au cou du prisonnier. C'est par croisement avec 'tignon', qui désignait une masse de cheveux relevés sur la nuque, que le sens actuel serait apparu au XVIIIe siècle. Si cette expression n'est utilisée que pour désigner une dispute ou une bagarre entre femmes, c'est bien parce qu'elles seules, en occident, peuvent porter leur chevelure relevée et groupée derrière ou sur la tête, formant ainsi ce qu'on appelle un chignon. Et, lorsque ces gentes dames se bagarrent, si jamais elles s'attrapent par leurs cheveux, leur chignon est complètement explosé et ne ressemble plus à rien. Maintenant, passons à l'explication du crêpage. Il n'y a là aucune allusion à une quelconque crêpe déposée sur les cheveux ; non, le crêpage consiste, selon le Robert, à "gonfler les cheveux en repoussant une partie de chaque mèche avec le peigne ou la brosse de manière à les faire gonfler". Alors, les inventeurs de l'expression, ont dû considérer que, à l'issue de la bagarre, lorsque les protagonistes avaient leur chignon défait et leurs cheveux complètement ébouriffés, cela pouvait être mis sur le compte d'une tentative de crêpage fort peu réussie.

EXEMPLE
« Au marché de Briv'-la-Gaillarde
À propos de bottes d'oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon.
À pied, à cheval, en voiture,
Les gendarmes mal inspirés ?
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usag' bien établi,
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout l'monde se réconcilie.
Ces furies perdant tout'mesure
Se ruèrent sur les guignols,
Et donnèrent je vous l'assure
Un spectacle assez croquignol. »
Georges Brassens - Hécatombe

mercredi, mai 14, 2008

Poésie humaine

Quelques gouttes de bien-être.

L'hiver fut rude. Par-ci par-là des petits tas de neige résistent encore à la nouvelle saison. L'été arrive enfin pour me sortir de mon cloître hivernal. J'utilise le soleil comme médecine. Je prends du soleil comme d'autres prennent des pilules. Je baume mes peines à coups de nature...

Premières journées à saveur d'été. La chaleur, étrangère à mes immédiats souvenirs, caresse mes jambes nues. Le soleil me brule délicatement la peau des bras et j'aime cela. Ici l'on ne connait que trois véritables saisons. Il n'y a que trois saisons qui ressemblent à quelque chose, l'hiver, l'été et l'automne. Ici le printemps ne ressemble à rien. C'est juste une transition entre deux extrêmes.

Tout comme la neige a fondu, ma silhouette reprend forme, mes efforts portent fruits. Je le remarque dans les regards masculins. Je constate l'intérêt de ces hommes qui tournent la tête et me regardent de nouveau. Je ne suis plus invisible. J'ai considérablement maigris. Je ne le vois pas par moi-même (j'ai toujours la même maladie moderne qui sévit chez tant de femmes à différents degrés). Ce que je n'arrive pas à discerner dans le miroir, je le perçois dans les yeux de Juan qui pétillent de désir. Je le sens dans la fluidité de mes mouvements. Mes muscles portent mon corps de plus en plus souple. Je me sens de plus en plus à l'aise dans ma peau raffermie. Je ne suis toujours pas satisfaite de mon cas mais peu à peu, les dégâts de ma grossesse s'estompent dans le temps. Je demande à Juan:

- Ça y est, j'ai retrouvé une taille normale? On peut-tu dire que c'est une réussite?
- Oui, d'où tu reviens je dirais même que c'est un exploit!!!

Je ronchonne, un exploit, cela le sera lorsque je pourrai me regarder dans une glace sans grimacer. Ceci un processus complexe. Au moins, maintenant, je peux me regarder dans un miroir et reconnaitre celle que je vois (admettre celle que je suis). Il est vrai que si j'en crois les magazines féminins ma perte de poids est exceptionnelle mais vu comment ma prise de poids fut phénoménale, je n'en vois pas l'incroyable. Je n'arrive pas à m'en féliciter sans me rappeler la honte initiale que j'ai ressentie une fois prisonnière de ma chair de gélatine. Un jour, alors que je parlai avec une amie de cette prise de poids débile qui me permit d'enfanter ma fille, elle s'est innocemment exclamée:

- Whaou, je savais même pas qu'on pouvait prendre autant!
- Yep, parait que c'est rare, en plus j'ai même pas mangé pour quatre, ni pour deux! Si au moins je m'étais goinfrée, cela aurait fait du sens! Y'aurait une justice! Dire que j'ai appris à manger équilibré en tombant enceinte! Mais mon corps habitué aux privations est devenu comme une éponge, l'horreur! Je mangeais une pomme et je prenais une livre!!!! Enfin, j'ai quand même pondu un joli bébé en santé même si j'ai failli y passer...

Je ne veux plus combattre mon corps. Je me suis battue avec lui durant toute ma vingtaine, il s'est vengé sur ma trentaine. Il a su tirer profit de ma grossesse pour m'abattre à plate couture. J'en comprends les leçons. Même si je bataille encore, nous ne sommes plus en guerre. Désormais je respecte mon corps, petit à petit il devient un ami. Je commence même à lui pardonner les tortures qu'il m'a fait subir. Je muris. Je veux juste retrouver un confort personnel, retrouver ma séduction et un bien-être physique. Pour cela, il me faut accepter les dommages irréversibles de ma peau déformée. Et pour arriver à l'accepter, il me faudra suer encore un peu. Je ne fais pas de régime. Dans mon cas, c'est inutile. Cela irait plus vite si je me privais mais cela ne ferait que recommencer le même cycle destructif. J'ai appris ma leçon de vie. Tout est question de métabolisme, être sensée et raisonnable suffit. Je n'aime toujours pas faire de l'excercice mais je m'y plie de bon gré, mon corps aime tant cela qu'il m'en remercie et je l'apprécie. Au moins, tout n'est pas perdu, après dix-huit mois à travailler mes pectoraux, j'ai les seins qui se raffermissent et remontent, un petit miracle en soi...

Premier bateau posé sur l'eau, c'est le début de l'invasion. Bientôt la pureté de ce paysage sera dénaturée par des dizaines de coques à moteur. Le plaisir des hommes prendra, comme à son habitude, la nature en otage. Tous ces bateaux à essence feront un bruit d'enfer sans se préoccuper du paradis des autres. M'zelle Soleil me dit avec joie:

- Oh! Maman, regarde, y'a un bateau!
- Oui, ma puce, je vois...
- Poupoi y'a un bateau?
- Parce-ce que c'est l'été qui revient. Tu sais, maman, elle aime pas beaucoup les bateaux sur le lac...
- Moi, z'aime bien les bateaux...
- Oui, je sais...

Un instant solitaire. À l'horizon, l'activité humaine emplit la quiétude de la nature, une scie, des coups de marteau, une voiture, un avion. Un Canadair au dessus de ma tête fait des allers et retours entre l'azur du ciel et le bleu de l'eau. Je l'observe transvaser des masses liquides d'un coin à l'autre. Le lac étoilé de reflets d'argent respire le calme et la paix. L'air cristallin comme le son de l'eau qui frémit sous mes pas transporte mes émotions. L'eau douce rafraichit et soulage ma peau. Au loin, Kahlua, chien de son état, se baigne à grand coups d'éclaboussures qui sortent Chanelle de sa torpeur divine. Je lève la tête. J'accroche du regard une colonie de têtards qui fait des bulles à la surface du lac. Je médite en silence. Sur le quai oublié, en toute solitude, je fais quelques abdos. Je respire la beauté qui m'entoure. Je récite des mantras dans la ligne du soleil qui m'éclaire. La vie est jolie...

Chaque existence possède sa propre poésie. Pour oublier la présence de ces maux qui m'aspirent les heures, je pars à la recherche de la mienne. Ma poésie, je la découvre en ce petit coin de lac déserté. Je l'inspire. Elle scintille. Je l'apprivoise en ces quelques pas qui font bruisser l'eau limpide...



La douleur comme professeur

La douleur comme professeur

Une douleur vive et tenace qui emporte les heures. Une douleur aigüe qui coupe le souffle et se nourrit de la force de celui qu'elle possède. Dans les forces requises pour lutter contre le mal, une leçon de vie se dessine à l'esprit combattif.

lundi, mai 12, 2008

À la porte de l'été

À la porte de l'été

Tree-flower

Du soleil à profusion. Quelques bouffées de chaleur qui réveillent la peau. Les clapotis de l'eau pour caresser l'humeur en vrille. L'amour qui m'imprégne les jours. L'espoir qui s'enracine. Malgré les soupirs des nuits froides, l’été est en chemin. Il sera bientôt à ma porte. Je l’attends avec impatience. Inexorablement je sculpte mon quotidien féminin.

Les arbres reprennent vie, si l'on écoute avec attention, l'on peut presque entendre croitre les feuilles. Bientôt les branches seront habillées de leur couleur estivale. Dans la fraicheur du vent, je travaille à mes plates bandes. Je vois surgir de terre des pousses de tournesols qui me ravissent. Je pense jardin et volupté. J'écoute avec plaisir la dernière création d'Ariane Moffat. Je me sens moi même en pleine renaissance…

Selon toute logique, toute naissance se passe dans une certaine souffrance. Sans ciller, je traverse la mienne. Je collectionne les troubles de santé pas banals. D’ordre buccal, cela fait très mal, c’est une infection rare mais pas grave qui me fait tourner la tête sous des vagues répétées de douleur aigüe. Dans l’épreuve je reste forte. Juan me soutient, M'zelle Soleil me couvre de tendresses.

Je traverse les maux qui avalent mes mots tout en gardant la tête froide. Cela passera bientôt et l'été à ma porte me trouvera plus vivante que jamais...

samedi, mai 10, 2008

Loi du talion

En cette semaine je choisis une expression que j'utilise peu et en laquelle je ne crois pas vraiment. C'est le reflet d'une humanité ancienne qui n'a plus lieu d'être en nos temps modernes. Cela dit si quelqu'un touchait à un cheveu de ma fille, je crois bien que je ressentirai vivement le besoin de lui arracher la tête! Comme quoi on est jamais vraiment libéré de ses instincts primitifs...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Oeil pour oeil, dent pour dent / Loi du talion »

SIGNIFICATION
Formule exprimant un esprit de vengeance ou un besoin de punition : le coupable doit subir le même dommage que celui qu'il a fait subir à sa victime.

ORIGINE
Avant d'attaquer, on peut préciser que 'talion' vient du latin 'talis' qui signifie 'tel' ou 'pareil'. Les premières traces de la loi du talion ont été trouvées dans le Code d'Hammourabi, recueil de lois du roi de Babylone qui a régné entre 1792 et 1750 avant JC. Elles disaient : "Si quelqu'un a crevé l'oeil d'un homme libre, on lui crèvera l'oeil ; si quelqu'un a cassé une dent d'un homme libre, on lui cassera une dent...". S'il peut paraître barbare, ce système d'application de peines limitées à ce qui a été subi a permis d'éviter que les personnes ne se fassent justice elles-mêmes, avec une escalade possible dans les réponses, et a introduit un début d'ordre dans la société pour le traitement des crimes. On retrouve aussi cette formule dans l'Ancien Testament : Exode 21,23-25 : "Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure." Lévitique, 9,17-22 : "Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu'il soit, il sera mis à mort. S'il frappe à mort un animal, il le remplacera - vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui fera ce qu'il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; on provoquera chez lui la même infirmité qu'il a provoqué chez l'autre". Par contre, selon le Nouveau Testament, Jésus a mis un bémol à cette notion de peine ou de souffrance égale à celle endurée :
Matthieu 5,38-42 : "Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu'un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos." De nos jours, dans celles de nos sociétés où il reste encore un vernis de civilisation, la loi du talion n'est heureusement plus appliquée, au grand dam des partisans de la peine de mort, entre autres. Elle est remplacée par des peines graduées, attribuées en fonction des dommages subis par la victime (et de la qualité de l'avocat du coupable), qui doivent permettre de compenser du mieux possible ces dommages, tout en n'empêchant pas la possibilité d'une réinsertion ultérieure du condamné.

mardi, mai 06, 2008

J'fais pipi sur le gazon...

Airs et rengaines

Je fais des compilation de musique pour la petite. Ces compilations se retrouvent dans l'auto et accompagnent notre route. Je réfléchis à ces compilations en essayant d'y mettre un zeste de racines, une goutte d'apprentissage et un souffle de fun.

Ces chansons et rengaines d'enfance forment la langue et l'imagination de ma puce. Mais parfois, j'ai des idées saugrenues comme celle d'insérer cette petite comptine « J'fais pipi sur le gazon pour arroser les coccinelles, j'fais pipi sur le gazon pour embêter les papillons! ». Sur le coup, je suis dit que c'était marrant, après tout il faut bien rigoler dans la vie! Alors j'ai inséré, entre Henri Dès et Pomme d'Api, ce petit air de rien. Un petit air qui n'est tombé pas dans l'oreille d'une sourde. Un petit air malin qui vient s'incruster dans la cervelle avec la force du morpion. Un petit air enfantin qui ravit ma demoiselle de maison. Une demoiselle qui se fait un plaisir de la chanter en boucle et d'en inventer des variantes: « J'fais pipi sur papa, lalalala, j'fais pipi sur le chat, gnagnagnagna. ».

Mais le pire de cette histoire est que, maintenant, dès que j'entends cette rengaine, elle me rentre si profondément dans la tête que je mets à la fredonner malgré moi! Et ceci peut durer des heures. Le seul moyen de l'enrayer et de la faire dérailler sur une autre comptine parallèle: « Une petite coccinelle s'est posé dessus mon doigt et elle monte, monte, monte sans me demander rien, et elle monte monte monte... » Aiaiaille, à ce train là, je ne donne plus cher de mes neurones!


Bréve nocturne

Brève nocturne

M'zelle Soleil tousse et souffre. Une méchante toux bien grasse l'étouffe dès qu'elle se couche. Le jour efface ces symptômes qui ne se produisent que lorsqu'elle dort. Même si la fatigue l'emporte, cette vilaine toux la réveille à tout coup. Elle geint. Elle pleurniche. Elle tousse et elle souffre. Mon coeur de maman se tord dans tous les sens. Il fait des noeuds papillons. Il s'entortille et s'entremêle au fur et à mesure que nos nuits raccourcissent...

lundi, mai 05, 2008

Au Gala des Blogu’Or

Etolane au Gala des Blogu’Or

My creation

La fêlée aidée de son chum s’est mise en tête d’organiser un Gala de blogosphère. J’en avais eu ouï-dire mais je dois avouer que je ne m’y étais pas trop penchée. Je savais qu’il y avait des mises en candidatures mais la feuille à remplir était trop longue pour ma petite patience de printemps! Il est vrai qu’en ce moment chaque gramme de ma patience est avalé par mon brin de fille qui s’en nourrit effrontément. Ces derniers temps, je me sens aussi un peu plus distante virtuellement. J'en connais les raisons, elle macèrent en un coin de ma cervelle. Et puis, après cinq ans de blogue cela ne fait pas de mal de prendre un peu de recul. Je passe moins de temps devant l’écran. Je me fais rebelle. Ce qui ne veut pas dire que je déserte la blogosphère, je suis juste en une sorte de transit cérébral.

Je me demande par ailleurs si je n’ai pas quelques amants qui me rendent infidéle à ce coin de Toile. Je passe pas mal de temps coté photos sur Flickr. J'ai quelques projets collatéraux. Facebook avec ma centaine d’amis est un outil qui absorbe les idées fraiches. Le fait est qu’en retrouvant diverses personnes disparues dans l’horizon, toutes sortes d’émotions entrent en jeu, il faut prendre le temps de correspondre. Prendre le temps d’assimiler tous ces changements qui s’ajoutent à notre quotidien. L’ordinateur nous emporte dans une nouvelle ère. Ce quotidien informatique nous fait faire des bonds de géant. Le mode de vie de nos parents et grands-parents disparaît dans le néant. La planète rétrécit à l'échelle humaine. Nous voilà désormais mondialement connectés. Je vis au réel mes fantasmes d’ado qui se gavait de science-fiction. Si seulement, l’humanité pouvait s’intéresser davantage à l’exploration spatiale plutôt qu’à l’art de se faire la guerre! Cela dit vu comment la guerre est un art pour certains, vu comment nous polluons impunément notre planète, il fait peur de penser ce que l’on pourrait faire comme dégâts galactiques. Mais je m’égare…

Ce carnet de Toile est né de quelques pulsions fiévreuses il y a de cela un lustre. C’est la guerre en Irak qui m’a fait découvrir la blogosphère. Les premiers blogues que j’ai parcouru était des « wars blogs ». Un jour pas comme un autre, je me souviens m’être demandée ce que la Toile pouvait receler comme informations sur le sujet. C’est en farfouillant de ce coté là que j’ai mis les pieds dans la blogosphère infernale. C’était en avril 2003. Après avoir mis le nez dans les blogues de guerre anglophones, je me suis demandée ce qui se passait coté francophone. En quelques clicks de souris, je suis tombée sur le petit univers des blogues de langue française. À l’époque tenir un blogue était une tendance « underground », c’était explorer un domaine souterrain qui n’était pas éclairé par les projecteurs de la masse populaire. C’était un tout petit univers que l’on pouvait presque parcourir en une seule nuit blanche. J’avais attrapé la fièvre du printemps, j’étais alors très active intellectuellement, je n’avais pas d’enfant. Je me suis lancée avec enthousiasme dans ce monde inconnu. Comme j’étais arrivée là en suivant des pistes de guerre, j’ai décidé de me construire à l’envers de ceux-ci, j’ai décidé de créer un blogue de paix. Au premier front de ma ligne éditoriale règne cette idée de base.

Cinq ans plus tard, la guerre en Irak fait toujours rage même si elle intéresse moins les gens qui s'y habituent. Ce coin de Toile, quant à lui, désire toujours témoigner d'une autre façon de vivre. En cinq ans, il est vrai que j'ai vieilli, mes mois ont évolué avec ce carnet virtuel que j'ai apprivoisé. Au fil des années, ce blogue s'est forgé une place de choix dans mes habitudes d'écriture. J'aimerai en changer le décor, moderniser son apparence, rénover mes murs mais cela est du domaine du superficiel. En profondeur la direction reste la même. Malgré les batailles du quotidien qui sont le lot du commun des mortels, mon existence s’écoule dans un climat de paix royale. C'est un point que je tiens à partager. Un principe que je tiens à cultiver. Il y a tant de misères dans le monde, tant d’injustices et de cruauté. Il est impossible de les ignorer. Impossible de les comparer à nos problèmes journaliers. Maintenant que nous avons les moyens de communications qui offrent à portée de notre regard tout ce qui va mal sur la planète, je ressens le besoin de croire que tout peut aller bien. Je ressens le besoin de partager une autre manière de penser, le besoin de creuser du coté de la lumière. Même si je n’ai pas un sou dans mes poches, même si nous sommes loin de rouler sur l'or, je fais partie de ces privilégiés sur Terre. Je fais partie de celles qui sont libres d’agir à leur guise, de ceux qui ont un toit, de ceux qui ont de l'eau à volonté, de ceux qui mangent à leur faim. C’est une chance qu’il ne faut jamais oublier. Le pays où je vis n’est pas le plus facile climatiquement parlant mais c’est, socialement, l’un des plus tranquilles. L’endroit où je vis est un luxe en soi. C’est un lieu de zénitude extrême. Les misères qui y règnent sont relativement futiles.

Le dicton du village où je m’exile est « la vie est belle ». Il s’inscrit sur les pancartes et les communiqués municipaux comme les armes souveraines qui ornaient les châteaux d’antan. J'habite une bulle de nature qui est comme un royaume. Le village est un havre de bien-être pour tous ceux qui y résident, la rue où j'habite est un exemple de calme (malgré l'imbécile de service: le voisin bien puant). Pourtant, à quelques kilomètres de là, juste de l’autre bord de la montagne, les militaires jouent aux petits soldats. Ainsi, il arrive que je me promène sur la plage en inspirant la sérénité qui s’en dégage pour, d’un coup, entendre rouler le feu des mitraillettes. Entendre frémir la montagne sous les obus qui la déchirent. C’est une sensation surréaliste. D’un coté le paysage baigne dans une paix infinie et de l’autre les hommes aiguisent leur art de se détruire! À chaque fois le même malaise s’empare de ma conscience et mon esprit part à la course. Il me suffit de fermer les yeux et d’écouter la rumeur invisible du malheur pour imaginer la terreur qui doit remplir les cœurs de ceux qui vivent dans un tel contexte. Arriverons-nous jamais à évoluer sans conflits? Devrons-nous toujours lutter contre la bêtise humaine? Si les mots sont des armes alors Etolane est guerrière. Elle a depuis longtemps choisi son camp...

Mais encore je m’égare, revenons-en à nos moutons du jour, il y a peu je m’étais inscrite au Festival de Romans, dans ce cas là, c’était volontaire. Alors que pour ce Gala en 3d, les nominations ont été faites par le public. Lorsque j’ai eu vent des nominations, malgré ma présente sauvagerie, il m’a fait plaisir de voir ce carnet de Toile nominé dans trois catégories. Je tiens donc à remercier sincèrement ceux ou celles qui ont pris la peine d’insérer mes mots dans leur sélection personnelle. Me voici donc nominée dans ces trois catégories :

- Rigueur de la langue
- Meilleure blogueuse sérieuse… très sérieuse…
- Meilleure blogueuse…


chfeleeCet original Gala en 3d est décrit ainsi par son hôtesse: « Il réunira les meilleurs blogueurs et blogueuses de la francophonie qui se disputeront le Blogu’Or de 18 catégories. Une soirée haute en couleurs, riche en émotions, en délires, en surprises mais surtout, en occasion pour vous d’entendre les gagnants vous exprimer toute la joie qu’ils ressentent à l’idée d’être mondialement reconnus pour leur contribution émérite à la blogosphère. Plus simplement, ce sera encore un maudit concours où le plus vite à téter des votes va remporter ». À vous de jouer en votant pour ma pomme des bois...

dimanche, mai 04, 2008

Ça fait des lustres ...

...

Ainsi s'achève un dimanche lugubre aux atmosphères fantomatiques. Une journée dotée d'une température à pleurer et d'une bruine vaporeuse échappée de la grisaille du ciel. Fait à noter, le lac a calé. S'il reste de la neige sur la plage, la glace semble avoir déclaré forfait. Le premier mai, des langues de glace venaient encore lécher le sable. Aujourd'hui, l'hiver recule dans nos mémoires. C'est un moment de calme avant l'invasion. D'ici début juin, en même temps que les citadins, reviendront les vrombissements des moteurs sur l'eau...

La petite est grippée, pour l'instant elle combat vaillement le virus. Les nuits sont rudes. Fatigués nous sommes. Pour l'instant nous ne semblons pas affectés. Juan n'a aucun symptôme qui sort de l'ordinaire quant à moi ceux-ci sont assez minimes pour que l'on oublie de les mentionner. Pour contrer la mélancolie du jour, aidée de M'zelle Soleil, j'ai concocté ce gâteau moelleux. La maison s'est remplie d'arômes gourmands.

La nouvelle lune aspire mes doutes pour en faire de la soupe. La nuit noire avale les étoiles. Affectée par les cycles de lune, je suis. Mais juste avant que ne s'éteigne cette autre semaine, une expression je choisis. Une expression qui m'est commune mais sur laquelle je n'avais guère réfléchi. Une expression qui fait du sens lorsque l'on s'y penche. Fait intéressant, je blogue ici depuis cinq ans...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Ça fait des lustres ! »

SIGNIFICATION
Cela fait très longtemps.

ORIGINE
Si vous visitez un jour la Galerie des Glaces du Château de Versailles et que vous regardez au plafond pour voir comment elle est éclairée, vous vous direz obligatoirement : "Ca en fait des lustres !". Mais il ne faut pas être une lumière pour croire qu'on parle ici de ces lustres-là. Il ne s'agit pas non plus de ce lustre, également brillant, dont on parle pour une surface de métal bien polie, la robe d'un cheval ou l'aura d'une personne. Il se trouve que le lustre était aussi autrefois une unité de temps, plus ou moins précise, selon son emploi. Au XVIIe siècle, un lustre, employé au singulier, est une période de cinq ans. Cette durée vient probablement de l'antiquité romaine où un lustre désignait soit un sacrifice expiatoire qui avait lieu tous les cinq ans au moment du recensement, soit le recensement lui-même. Par contre, au pluriel, "des lustres" désigne une période de temps longue et indéterminée. Et c'est bien la signification que l'on retrouve dans notre expression.

vendredi, mai 02, 2008

Bestiole invisible

Bestiole invisible

Quatre petits degrés en ce matin ensoleillé. En ce joli moi de mai j’ai des fantasmes en forme de muguets. Je rêve de jupes et de talons. Je rêve d'ouvrir au grand air mes portes et fenêtres. Je rêve de verdure et chaleur conjuguées en une seule réalité.

Mais ma réalité est autre. Officiellement, le virus montréalais est arrivé dans la fraîcheur de notre brousse. M’zelle Soleil, la morve au nez, est patraque. Je me transforme en un mouchoir sur pattes. Miam, les délices de la « mamamitude »! Hier chouineuse, aujourd'hui assommée, la petite combat ce virus qui l'assaille. En mère louve je veille. J'essaie d'ignorer ces petites douleurs qui se manifestent en mon corps. J'atchoum. En mes idées pas encore fiévreuses, je retrace le parcours de la bestiole invisible. Julie en visite à Québec a trimballé le virus chez Miss Dee. Phil est tombé le premier, il a vraisemblablement passé le relais à mon amie qui a gardé Lily lundi. Après Phil, ce fut au tour de Dee d’être K.O. Aujourd’hui c’est M’zelle Soleil qui déguste. Congestionnée, enrouée, elle traine courageusement sa petite mine. Je soupçonne être la prochaine victime accrochée au tableau de chasse de la cochonnerie printanière!

Durant la nuit, après qu'elle ait vomi je m'inquiète, Juan réplique à mes angoisses maternelles: « À ta place c'est pour toi que je m'inquièterai le plus parce-qu'elle passe toujours au travers ces trucs là pas mal mieux que toi!!! ». Je fais la moue. Vu comment la chose a mis à terre ses précédentes victimes, je suis en effet un peu inquiète pour ma pomme à la santé fragile. J'essaie de positiver. Je me rappelle que je m'entraine aussi pour booster son système immunitaire. Avec ce mois de mai, je débute de nouvelles routines qui font de moi une bouillie de chair courbaturée. Je compte sur le pouvoir de mes muscles pour me sauver la face. Je couve d'attentions ma fillette qui résiste avec bonne humeur. Je sens des premiers symptômes me titiller la peau. Je crois être tombée dans la bataille qui se déroule sur un champ microscopique. Au mieux, je ne serai pas trop atteinte! Mais qu’en sera-t-il de Juan, mon diabétique de mari à la santé de fer? Les paris sont ouverts…

jeudi, mai 01, 2008

joli mai

Premier jour de mai

Hier matin pour achever avril il a neigé. Je me suis levée de bonne heure pour découvrir une fine couche de neige toute fraîche. Fine couche qui a fondu dans le temps de le dire mais quand même! Va-t-il finir par nous lâcher le maudit hiver!?! La nuit dernière a été gelée, l’on est joyeusement descendu sous zéro. Ce matin, au petit jour, une fine couche de givre recouvrait tout le paysage. Il faisait encore bien "frette". Malgré tout un grand soleil éclairait l’azur du ciel, la première journée de mai s’annonçait belle…

Nous sommes sorties sur le coup de dix heures. Le fond de l’air était encore frisquet mais les rayons du soleil réchauffaient l’atmosphère. Le village était silencieux, oublié des gens, fondu dans le temps. Nous n’avons pas croisé un seul être humain sur notre route de lac, seul les aboiements d’un chien au loin perturbaient le silence. En chemin nous avons découvert les premières fleurs de la saison. Des avortons de pissenlits dont le jaune éclatant m’a paru divin. C'était la première couleur offerte par la nature après des mois d'abstinence...

Lily Spring

M’zelle Soleil avait la pêche. En arrivant au bord du lac, le fond de l’air s’est refroidi davantage. Le niveau de l'eau était plus haut qu'à la normale. La plage disparaissait sous une transparence givrée. Si le soleil se cachait derrière un nuage c'était frissons garantis! À la surface d’une poche d’eau, un canard faisait le beau. Chanelle, prudente depuis sa dernière expérience, fit mine d’aller le chercher sans toutefois tenter le diable. M’zelle Soleil par exemple était en feu. Bien à l’aise dans ses bottes de pluies, elle s’amusait à faire craquer la glace sous ses pieds tout en essayant d’aller le plus loin possible…

- Maman, le canarrr, ze veux accraper le canarrrr!
- Mais voyons ma puce, il est trop loin, ce n’est pas possible!
- Si, maman, regarde, je serrrai capable, maman, ze veux le canarrr….
- Lily-Soleil, recule, recule, tout de suite! Ne vas pas si loin!!!! Lily!!!

Springtime Casser la glace

M’zelle Soleil fait de la résistance...

M’zelle Soleil fait de la résistance...

Il y a de ces moments où c’est la bataille, tous les parents y passent, certains enfants hurlent, d’autres boudent, la mienne ignore. Ceci a tendance à m'amuser et à m'énerver en un seul sentiment.

Lorsque M’zelle Soleil teste mes limites, elle le fait d’une manière qui m'use les jours. D’une volonté de fer, elle aime explorer sa nouvelle autonomie. Elle adore courir en sens inverse lorsque je l'appelle, elle fait le contraire de ce que je lui demande tout en se fendant la poire. Je ris beaucoup moins qu'elle à ce sujet. Elle ne veut plus jamais se faire aider par un parent bien attentionné! « Non maman! Ze veux faire toute seule! Noooon! » . Depuis quelques semaines je remarque qu’elle exprime le « Ze ne veux pas. » Avec bien sûr un accent d’affirmation sur le pas. Avant elle ne savait que ce qu’elle voulait maintenant elle sait aussi ce qu’elle ne veut pas. Je crois que c’est là que commence une autre étape d’enfance.

La demoiselle ne se laisse pas désarçonner facilement, c'est une petite tigresse. Maintenant qu’elle parle et qu’elle sait faire de vraies phrases, sa volonté n’en devient que de plus en plus maitrisée. Souvent elle cherche à débattre lorsque nous lui imposons notre volonté parentale. Elle veut débattre même s’il lui manque encore bien du vocabulaire pour y arriver. Viendra vite le jours où elle nous clouera le bec en deux phrases bien tournées! Elle n'est pas une adepte des crises mais c'est une experte de l'indifférence. Elle aime aussi le ralenti. Ce qui peut être pas mal drôle à observer si l'on était pas le parent de la situation! Lorsqu'elle ne veut pas faire ce qu'on lui demande et qu'elle n'a plus les mots pour se rebeller, elle choisit de nous ignorer avec le plus grand sérieux. Ce qui peut être légèrement énervant sur les nerfs du parent en charge de la petite bête...

Lorsqu’elle décide de tester le concept de la sieste. Plutôt que de s’endormir comme à son habitude, elle me fait un coup de sioux. Une demie heure passe en silence, je la crois endormie lorsque je l’entends papoter. Je la laisse macérer dans son jus. Elle ne pleure pas, elle ne crie pas, elle papote avec entrain. Je finis par intervenir. Je rentre dans sa chambre. Elle fait mine de ne pas voir mon air sévère et me parle de « Flochette » (la fée clochette) qui décore son mur. Elle m’explique ce qu’elle aime dans sa chambre, je résiste au charme dont elle m’enrobe pour lui expliquer que c’est l’heure de la sieste. Elle me répond :

- Mais z’ai fé la ciescte zé mamie!
- Oui mais c’était hier, et aujourd’hui c’est l’heure de faire quoi?
- Heeuuuu, dodo?
- Oui c’est l’heure de la sieste.
- Mais, ze fé dodo ce soir…
- Oui tu fais dodo ce soir et la sieste maintenant!

Elle se situe de mieux en mieux dans le temps. Elle me relance sur "Flochette", je joue deux minutes à son petit jeu avant de revenir sur le sujet principal qui m’intéresse. Un sujet qu’elle fait mine d’oublier pour converser le plus sérieusement du monde avec ma pomme patiente. Elle fait de son mieux pour étirer sa langue dans toutes les directions. Elle me sort régulièrement des mots qui me laissent une seconde sur le carreau. Elle sait combien je m’émerveille de ces conversations que nous pouvons désormais avoir. Elle sait très bien comment s’y prendre pour m’adoucir.

Je me reprends en main, j’hausse le ton. Je deviens cette mère chiante qui ne veut rien entendre. Elle teste encore un peu plus loin mes limites. Je la laisse voguer sur sa vague d'indiscipline quelques minutes avant de reprendre la barque d’une main ferme. Elle finit par capituler avec juste quelques protestations, sans un cri, sans un hurlement. Elle se plie la volonté jusqu’à la prochaine fois où elle essayera de tester une autre de mes latitudes.

Elle est sans pitié. Il paraît que c’est cela l’âge terrible des deux-trois ans. Je sais pas si je trouve cela infernal mais je ne me trouve pas drôle à faire le gendarme de maison. Je n’aime pas du tout ce nouveau habit que je dois endosser. Le gendarme en moi me fatigue lorsqu'il ne me déprime pas tout simplement le bourrichon. Je comprends alors le principe de facilité qui serait de laisser passer ses impertinences, qui serait de ne pas enfiler l’uniforme de police maternelle qui sert à faire régner un certain ordre. Mais ne pas gendarmer laisse la porte ouverte à l’enfant roi. Je veux bien d’une princesse dans ma maison mais pas d’une reine...

My creation

Pour essayer de ne pas devenir trop autoritaire lorsqu’elle exagère, j’utilise le plus possible son potentiel de compréhension. Hurler ne sert pas à grand chose si ce n’est à lui apprendre un comportement indésirable. Gueuler est un échec. Je ne suis pas parfaite, parfois je pousse une gueulante et à chaque fois que cela m'arrive, je sais combien je suis dans mon tort. Je suis l'adulte, c'est donc à moi de montrer l'exemple, aussi tannée que je puisse être, je dois rester calme. Parler me semble donc la seule solution raisonnable. Ce n'est pas la plus facile! Trouver les mots justes. Expliquer avec patience et fermeté la situation. Rester solide sur ses positions. Se mettre au niveau de l’enfant et lui donner une certaine attention pour mieux désamorcer ses volontés explosives.

Rester tendre dans la fermeté, en voilà tout un principe en soi! L'enfant a besoin de limites et d'amour conjugués. Un cocktail pas toujours facile à concocter. L'effort intérieur est un ingrédient important au contexte présent. Alors que j’essaie de la coucher, elle me dit:

- Z’ai envie de zauter!
- Tu pourras sauter après le dodo. Tu veux que je te chante une chanson?

- Vooouuuiiii…


Et voilà que je chante « Au pays de Candy » qu’elle fredonne en même temps que moi. Une chanson comme compromis. C’est pas si terrible que cela et j’ai un peu moins l’impression d’être la police de service. Plus elle grandit, plus elle résiste. Plus elle résiste, plus je deviens ce gendarme qui m’insupporte. J'essaie de trouver les solutions alternatives. Je fais mon possible pour lui donner quelques responsabilités, je ne la prends plus pour un bébé. Je respecte ses nouvelles autonomies tout en posant les barrières nécessaires à son bien-être. Dieu merci, pour l'instant en public, c'est un vrai charme, il n'y a qu'en privé qu'elle résiste. Elle évolue et je m'affirme.

Maintenant qu’elle parle, le défi est réel, la discipline se resserre autour de notre "parentitude". Nous devons faire front. Accorder nos violons sur la même chanson. Juan doit aussi trouver le gendarme en lui. Comme il est moins confronté que ma pomme aux accents rebelles de la demoiselle, il a moins le loisir de pratiquer l'habit! Je remarque qu'il est plus rigide, avec le père lorsque l'on ne rigole plus, l'on file!!! Cela me fait un peu sourire. Lui qui qui aime tant en faire à sa tête! D'un autre coté, selon son humeur, il peut devenir aussi flexible qu'il était rigide le jour d'avant! Et là je m'arrache quelques cheveux blancs! Il faut dire que dans le genre rebelle, de lui à moi elle a de quoi tenir! En tant que couple, nous découvrons le parent qui se cache en l'autre, c'est un nouvel aspect de notre relation. Nous devons ajuster cette nouvelle dimension à notre équation amoureuse. Avec lui qui devient père, je découvre le concept d'un paternel en ma maison. Ensemble nous cultivons la petite graine qu'il a planté en ma chair. Une petite graine qui pousse comme un haricot magique...

De plus en plus tendre, M'zelle Soleil m'offre des gestes d'affection conscients qui sont comme du bonbon pour mon coeur de maman. Depuis quelques semaines elle conjugue et développe un mode interrogatif qui se limite souvent à mettre « que » à toutes les sauces : « Que allez deyors? Que donner de l’eau? Que on va? Que donner la main? ». Elle articule ses mots de mieux en mieux et elle me fascine :

- Lily descend de là tout de suite! Lily! Descend! Lily…
- Maman, ze souis descendue! Regarde…

En ce moment elle adore insérer des « en plus », des « aprés ça », des « alors» et des « ensuite » dans son langage en pleine expansion. Mais le « en plus » est à la mode de la semaine, elle le dit tellement de fois que mes oreilles en sifflent. « Ah! C'est shô en plus!!!». Je me demande si c'est de moi qu'elle a attrapé ce tic verbal. Il me semble qu'elle s'approprie des détails de ma langue et s'amuse ensuite à m'en tartiner le quotidien! C’est une vraie pipelette, elle bavarde, elle bavarde et elle bavarde encore! Toute la réalité passe par le moulinet de ses mots! Et parfois elle me sort ces petites perles que j'accroche à ma mémoire:

- Lily, tu veux que je t'aide à descendre les marches?
- Non maman, regarde, ze m'akroshe à la faurêt!!!

Je la regarde s'accrocher à la branche du sapin et je souris. Elle aime ses animaux de maison. Elle fait pleuvoir les « Oh! Ze l'ème mon chien! Ze l'éme, ze l'ème, ze l'ème! » sur Chanelle placide qui se laisse faire. La chienne apprécie le petit être qui partage la plupart de ses repas avec elle. Les chats en ont aussi pour leur grade. Zouzou, la plus facile de la tribu est aussi la préférée de la Miss qui lui chantonne des petits airs qui font: « Oh! Mon zouzou, ze l'ème, il a de bô yeux mon minou. Ô mon zouzou, ze l'ème, lalalaloulou, mon minou zouzou, toutcoutcout. É bô mon zouzou, nounounou... ».

Comme nous vivons présentement dans une"chatonerie" familiale, M'zelle Soleil est au paradis de la "félinitude". Je n'ai pas encore osé lui avouer le destin des chatons qui partiront bientôt vers d'autres foyers. Je sens que l'on va passer un mauvais quart d'heure quand viendra le temps de s'en séparer...

Au fur et à mesure qu'elle grandit, elle prend conscience de ses peurs et commence à me raconter ses cauchemars « Maman, z’ai vu une madame au chien, z’ai peur de la madame avec le chien, mais elle m’a pas accrapée! ». Ses peurs prennent phrases et de gendarme je deviens guerrière : « La madame voulait croquer maman! Ben voyons! C’est maman qui va croquer la madame! Je vais en faire de la purée de cette madame et je vais la donner à manger à son chien! Non mais!». L'enfant écarquille les yeux, un sourire rassuré se dessine sur sa petite face angélique. À ce stade-ci de l'enfance une maman peut encore enfiler cet habit de superhéros qui fait se dissiper les peurs tout en faisant briller les yeux des petits...